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Marsannay a la cote

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Dim 19 Oct 2008 21:10

Aux portes de Dijon, ce cru discret connaît un regain de forme depuis son accession à l'appellation contrôlée villages.

Il fut un temps où Julien Damoy, marchand de vin à succursales multiples et important propriétaire en côte-de-nuits, proposait son chambertin Clos de Bèze 1924 au même prix que son vermouth ou son quinquina (15 francs), beaucoup moins cher que son anisette (24 francs). C'était en 1932. Une période de crise post-krach, une époque où le vigneron gagnait davantage en faisant du gros vin que du fin. Marsannay-la-Côte s'était dotée d'une cave coopérative trois ans plus tôt, imitant en cela bien d'autres villages comme Vosne-Romanée, par exemple. On y cultivait bien plus le gamay, généreux producteur, que le pinot noir traditionnel, plus chiche en rendement.

Marsannay est aux portes de Dijon et certaines vignes luttent aujourd'hui pour ne pas disparaître dans l'urbanisation. C'était alors un avantage pour écouler cette production qui coûtait peu et ne valait pas grand-chose. Pourquoi parler des années 30 ? Parce que ce sont celles de la création des appellations contrôlées. La plupart des villages de la Côte, Gevrey, Morey, Nuits, Vosne, etc., y adhèrent. Pas Marsannay, qui pourtant avec ses villages satellites de Couchey et Chenôve bénéficie d'une réputation ancienne et avantageuse.

Trop de gamay planté ? Peur d'être assimilé à une élite invendable ? Divisions et querelles ? Sans doute un peu des trois. Après la guerre, Marsannay continue dans un registre populaire en se faisant une modeste notoriété grâce au rosé. Ce n'est que dans les années 80 que les vignerons se sont décidés à demander une appellation contrôlée « villages ».

Depuis 1987, les vins ne sont plus simplement des bourgognes génériques, mais des marsannays. Il leur manque encore l'attribution de premiers crus. La demande est faite mais, comme dit Bernard Bouvier, président de l'AOC : « L'Inao est en pleine restructuration depuis deux ans, il faut attendre... » Avec des vignerons dont la fourchette d'âge se situe entre 30 et 45 ans, tous solidaires, qui dégustent souvent chez l'un ou l'autre, l'appellation a fait de gros progrès en rouge. Quant au rosé, devenu très tendance ces dernières années, il permet d'écouler la production des jeunes vignes. Les rosés représentent près de 10 % de la production actuelle. Les rouges ne sont pas sans presque rappeler le fruit et la fraîcheur des gevrey-chambertin.

Source : Jacques Dupont http://www.lepoint.fr
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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