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[Didier]

BOURGOGNE Rouge

Deux millésimes qui se suivent.
Deux millésimes fort différents.
Deux millésimes réputés "GRANDS".
Qu'en pensez-vous? Lequel préférez-vous et pourquoi?

[Vincent R.]

2008

[Sebastien]

Un domaine peu connu de Savigny-lès-beaune, que j'apprécie, et alors que j'hésitais entre le 2008 et le 2009 me tenait ce langage.

2008 sera un classique, très beau quand 2009 est flatteur, plus rond, bref moins intéressant.

Autre anecdote, une salariée d'un grand domaine Bordelais m'a dit en off, et avant que 2010 ne soit médiatisé, "prenez du 2010, ça va être encore meilleur.."

Personnellement, mis à part sur le beaujolais où je pense que 2009 est superbe, j'ai un à priori supérieur pour 2010.

Supérieur car plus de fraîcheur.

[Didier]

2008

C'est malin!!!!!!

[Laurent Saura]

2010.....Sans contestation possible
Si contestation il y a,faudra me faire boire du très bon en 2009

[Greg V]

2010 aussi : plus d'équilibre, plus de fraicheur.

[Vincent R.]

On est dans la rubrique Bourgogne, alors on va répondre pour la Bourgogne

En blanc, il n'y a pas de match pour moi qui aime la fraicheur et la tension. 2010 va globalement dominer 2009 même si un petit meursault bu il y a peu m'a montré qu'on pouvait boire bon sur 2009 Mais bon, ne nous occupons pas des exceptions et parlons du cas général et la fraicheur, l'élégance et la tension des 2010 balaye tout sur son passage.
Pour moi, 2008 et 2010 devant, 2011 ensuite et 2009 pour fermer le ban

En rouge, je préfère là encore 2010 mais c'est moins flagrant. j'ai pu gouter un nombre colossal de très bon Bourgogne rouge, surtout en 1er cru et en grands crus. pas convaincu qu'ils se gardent aussi longtemps que les 2008 et les 2010 mais globalement, on a eu 3 millésimes intéressants les uns derrière les autres en rouge sur la Bourgogne.
L'un frais et élégant, avec pas mal d'acidité, puis ensuite 2009 tout en chair et en gourmandise, profond, accessible, mûr et enfin 2010 qui cumule bon nombre des qualités des deux autres dans un équilibre rare. j'ai gouté quelques trucs pas complètement mur en 2010 alors qu'en 2009, on risquait plus le confituré...
En gros, chacun va pouvoir picorer selon ses goûts

En étudiant la liste de cave, je vois que j'ai acheté en Bourgogne tout de même plus de 2009 que de 2010 et j'en suis surpris... je ne compte pas les blancs, ça n'a pas de sens . Bon il faut quand même garder en tête que ce n'est pas encore fini
Mais j'en ai profité en même temps pour regarder 2005 et j'ai quand même beaucoup plus de 2005

[BEN]

2010 en blanc, définitivement, plus tu vas dans le Sud, meilleur c'est ! Les vins blancs du macônnais sont très réussis en 2010.

En rouge je placerais 2009 devant 2010, surtout en Côtes de Beaune et notamment sur Pommard.

Cette avis vient de dégustations que je fais tous les ans sur les mêmes Domaines de Bourgogne, à la propriété, mais il est vrai que je déguste beaucoup moins que vous, alors mon avis est à pondérer.

BEN

[Sebastien]

A pondérer, surtout si tu compares un 1er cru rouge d'une "climat" frais sur 2009 à un "climat" sud sur 2010 et si en plus tu prends deux domaines avec des vinifications égrappées ou entières...

[Sebastien]

Et si tu rajoutes dans l'équation, la localité : Marsannay ou Santenay...

Si on considère que Le Beaujolais fait parti de la Bourgogne, alors j'ai été séduit (euphémisme) par le Morgon cuvée 3,14 de Foillard 2009. Quid du 2010? Pas sûr qu'il soit aussi grand.

La fraîcheur du millésime, oui, mais accolé à certains climats, certaines vinifications et travail cultural, pas sûr que ça devienne un avantage sur 2009...enfin, je dis ça, je me pose des questions...

[Greg V]

Je suppose que la question sous-entends : "à données similaires ..."

C'est vrai qu'en blanc la préférence pour le 2010 est plus évidente qu'en rouge.

[BEN]

Si on considère que Le Beaujolais fait parti de la Bourgogne

NON !

[Sebastien]

, respire Ben, respire.

Oui effectivement, à condition similaire, Je dirais 2010 sur les beaux 1er crus et GC et 2009 sur les villages et tout autre vins de soif.

[chambermusimanee]

Question très complèxe !

Il y a à mon avis différents éléments à prendre en compte.

Evidemment 2010 est un millésime plus classique, Bourguignon, frais, lisible etc.... Ce que j'adore sur 10, c'est cette maturité froide. On ne retrouve que rarement cette caractéristique, peut être un peu sur 2002 mais pas tout à fait.
2009 est lui plus ample, riche et dense.

En blanc, comme Vincent je crois qu'il n'y a pas photo. Les équilibres sont bien plus propices à l'émergence de grands vins.
Il faut ensuite bien se mettre d'accord sur la question du niveau d'appellation (et donc de la durée de garde et la date d'ouverture).

Par exemple pour se baser sur une cuvée, j'ai pu goûter en jeunesse les grands Charrons de Boisson Vadot 2009 et 2010. Si je dois donner une note de plaisir pur, le 2009 l'emporte assurément. Nous devrons être particulièrement patients avec les 10 blancs. Mais je pense qu'il n'y aura pas match entre 09 et 10 sur le mong terme même si aujourd'hui en plaisir immédiat, les choses peuvent se discuter.

En rouge, la supériorité des 10 est également à priori patente. Mais sur ce point il convient à mon avis d'analyser les choses plus finement.
Le niveau moyen est à mon sens bien plus élevé sur 10 que sur 09.

Sur 2010, les aléas climatiques ont naturellement concentré les jus chez tous les prodcteurs. Par ailleurs, les raisins ont partout eu le temps de terminer convenablement leur cycle de maturation dans des conditions tempérées (donc en sauvegardant les acidités, d'ou cette fameuse maturité fraiche qui signe le millésime). Comme nous le disions sur un autre fil, il aurait fallait vraiement faire fort pour ne pas faire bon sur ce millésime.
Pour moi, le profil arômatique du millésime est marqué par la cerise aigre mais très mature, les dernières de l'arbre... Tout en haut.... Acides mais bien mûres...

Sur 2009, les vignerons les moins vigilents se sont laissés dépasser par des rendements qui, conjugués à une fin de cycle végétatif chaude en terme de températures ont fait basculer les vins dans la lourdeur par manque d'acidité.
Il en résulte un gros contingent de vins stéréotypés sur la cerise burlat sans nerf ni fraîcheur.

Il en est tout autrement chez les habituels vignerons de pointe. Mes souvenirs de dégustations chez Claude Dugat et De Vogüé notamment sont absolument fantsatiques et avec une fraîcheur incroyable (la raison est sans aucun doute liée aux rendements maîtrisés chez les bons qui ont concentré les acidités et qui donnent aux vins un nerf). Ce millésime devient alors grandiose à mon avis.

Pour résumer ma pensée, 2010 sera meilleur que 2009 à long terme en blanc (à voir avec 2008 en revanche !) et 2010 sera plus homogène que 2009 en rouge. Je suis bien incapable de donner une hierarchie en rouge chez les grands vignerons, mon goût penchera certainement toujours pour 10 mais je n'en suis pas absolument certain pour l'heure....

[Greg V]

Merci pour cette synthèse

Pour l'exemple de Boisson-Vadot : le 2009 en grands charrons est effectivement très flatteur et très bon, et le 2010 plus fermé, mais malgré tout, je préfère la tension du 2010.

[Sebastien]

Je fais une petite digression géographique, mais comme le souligne Chambermusimanee, quand on touche aux beaux domaines, l'acidité est souvent présente. On peut le constater en Loire sur le Château Yvonne blanc 2009 qui était splendide récemment et sur le Jura avec Ganevat dont toute la gamme 2009 avait une acidité monstrueuse dans le bon sens du terme, pour moi. Je n'ose pas imaginer 2010....

[Laurent Saura]

Merci à tous pour vos superbes contributions

[chambermusimanee]

Je fais une petite digression géographique, mais comme le souligne Chambermusimanee, quand on touche aux beaux domaines, l'acidité est souvent présente. On peut le constater en Loire sur le Château Yvonne blanc 2009 qui était splendide récemment et sur le Jura avec Ganevat dont toute la gamme 2009 avait une acidité monstrueuse dans le bon sens du terme, pour moi. Je n'ose pas imaginer 2010....

Il me semble que sur 2009 en Bourgogne tout au moins, la différence est flagrante entre les vin mous chez le vigneron lambda et les jus frais et équilibrés chez les grands.

Il serait interéssant de comparer les Ganevat 09 et 10 pour voir la différence de perception de l'acidité.

[Sebastien]

Pierre Overnoy m'avait dit, d'un regard songeur et profond tel que pourrait le faire un grand-père à son petit fils ou tel le maître à un ahurit, " ne loupe pas le 2010, il va être phénoménal".

Concernant 2009 blanc en Bourgogne, j'avais été EXTRËMEMENT déçu des vins émanent des domaines corrects, sans être les cadors. Ce qui m'avait fait dire à leur sorti que 2009 était mou et pas pour moi. Je révise ma copie peu à peu....J'avais aimé les blancs 2009 de Buisson-Charles.

[BEN]

Cette discussion pourrait nous amener à un thème pour trancher à l'aveugle lors d'un BDE Paris...