Merci Laurent,
A la découverte de l'étiquette, je me suis penché subjectivement à la recherche de notes fumées en demandant à mes voisins de faire de même. Personne ne les évoqua ; ce qui ne signifie en rien leur absence
Bouche totalement sèche de prima bord, je la perçois un poil ronde/sucrée en milieu de bouche en y revenant. La définition du vin est bel et bien sèche mais à mon humble avis non pas en terme de dosage oenologique (ou chimique) mais en terme de perception offerte à travers un équilibre global considérant l'acidité, l'alcool, la structure et le sucre. Dans ce sens, ce que je tente de dire, c'est qu'il est là selon ma perception, un vin concentré qui (s'il est grand aujourd'hui) mettra un certain temps à s'apaiser. Le boire aujourd'hui ou dans 15 ans ? J'aimerais en avoir assez pour tenter les deux propositions et ce sans craindre le moindre risque
La complexité de ce vin allant bien au-delà des arômes variétaux, j'imagine assez bien une évolution le complexifiant ou du moins le faisant passer par quelques profils variés. Qui sait, peut-être que dans deux ans j'évoquerai la fumée en décrivant ce vin
Ceci étant, pour répondre plus organoleptiquement
à ton questionnement, voici les notes du domaine.
Amicalement
JU
Riesling Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2004Mise: septembre 2005 ; Alcool acquis : 14.2 °; Sucres résiduels: 6.2 g/l ; Rendement: 36 hl/ha ; Optimum dégustation: 2008-2020+ ; Age moyen des vignes : 42 ans ; Surface : 2.1 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. ; Indice 1
Le vignoble du Clos-Saint-Urbain est situé sur la commune de Thann, à l’extrémité sud de la route des vins d’Alsace. Le climat y est en fait plus tempéré et frais que dans la région de Colmar, grâce à la proximité du massif Vosgien et d’une altitude plus élevée (le Rangen était le dernier de nos terroirs à finir de fleurir en 2004). La très forte pente (plus de 90%) et la couleur sombre des sédiments volcaniques participent au réchauffement du sol et favorisent donc une maturation tardive des raisins. Ce vignoble est donc capable de rattraper en septembre/octobre le retard pris au débourrement et à la floraison, voire même de dépasser les autres vignobles. Les rendements faibles (par ha et par cep), même en 2004, expliquent aussi les niveaux de concentration atteints. Le Rangen fut récolté très mur, mais contrairement à beaucoup d’autres rieslings, il fermenta très vite tous ses sucres.
dégustation de janvier 2006: le nez est une signature évidente de la roche volcanique: pierre à fusil, fumée, minéral, voire même tourbé. Il est impossible de le confondre avec un autre vin ! Le palais est long et intense, dégageant une certaine chaleur et sensation de richesse, tout en conservant ce très bel équilibre propre aux vins de 2004. Finale longue, finissant sec.