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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Le dossier de la segmentation sera prioritaire en 2009 pour une appellation qui gagne des parts de marché à l'export.

Si la crise n'est pas encore de l'histoire ancienne, le vin de Cahors, repositionné autour du concept de vin noir et du cépage malbec, gagne des parts de marché. Évoquant, hier matin, les enjeux de l'appellation pour les prochains mois, Alain Janicot et ses amis, dont le nouveau président du syndicat de défense AOC, Daniel Fournié, n'ont pas manqué de souligner les effets positifs d'une stratégie au long cours : « Nous sommes le seul vignoble français à afficher +3,7 % en volume et + 6,4 % en valeur à l'exportation, se réjouit Alain Janicot, président de l'union interprofessionnelle du vin (UIVC) de Cahors. C'est une belle performance dans un contexte tendu ». La crise financière touche tous les vignobles. Cahors n'y échappe pas. Mais la stratégie autour du vin noir sera poursuivie et amplifiée. Elle s'appuie sur un terroir et des hommes. Maurin Bérenger, secrétaire général de l'UIVC, chargé de la production a ainsi relevé les progrès techniques réalisés sur le territoire de l'appellation et notamment sur un terroir d'exception, à nul autre pareil : « Nous avons toujours été en avance. Il nous faut sans cesse répondre et anticiper la demande du consommateur avec comme seul objectif : la garantie de la qualité ».

Désormais, la grande affaire de l'appellation s'appelle la segmentation, qualifiée de « décisive et urgente ». Producteurs et négociants, longtemps en conflit semblent revenus à de meilleures intentions pour réussir ce cap décisif. Jérémy Arnaud, directeur marketing, a détaillé ce plan qui prévoit de jouer sur la tendance malbec « à forte valeur ajoutée » en différenciant les produits. L'offre à l'export partirait de l'entrée de gamme dite « Cahors malbec» entre 5 et 7 euros, pour rejoindre les Cahors Grand cru, le top du top (150 euros) en passant par deux autres engagements de 7 à 14 euros et le Cahors vin noir de 14 euros à 150 euros : « Nous ne voulons plus que notre offre soit ratatinée vers le bas », a défendu Jérémy Arnaud, en critiquant « la grande distribution et ses demandes surprenantes ». Visé, le trop fameux « Carte Noire », qui a causé les dégâts que l'on sait dans le public, serait encore demandé par la grande distribution, contribuant à dévaluer l'offre de qualité.

Olivier Pieron, qui a repris et relancé la société de négoce RVSO, à Castelfranc, a validé cette stratégie de segmentation a rappelé que le cours du vrac était remonté en 2008. Et le sera aussi en 2009.

Histoire de ne pas oublier que la grande famille du vin de Cahors comptait également dans ses rangs des petits qui devront continuer d'exister dans ce contexte de segmentation et de course à l'export.

Le marché français est devenu trop étriqué pour les ambitions de notre vin.

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Les Etats-Unis, une cible naturelle

Un million d'euros sur trois ans. C'est la somme qui devrait être consacrée par l'UIVC sur les Etats-Unis. Le but est simple : développer l'image et la notoriété des vins de Cahors auprès des principaux prescripteurs et acheteurs de vins aux Etats-Unis, premier importateur mondial de malbec : « Nous allons tout mettre sur les Etats-Unis, ont insisté Jérémy Arnaud et Alain Janicot. Pas question de saupoudrer dans plusieurs pays ». Cahors entend créer l'événement à travers la presse, des buzz sur internet et des dégustations-événements sur place, notamment à New-York au printemps. De gros moyens seront engagés jusqu'à la fin de l'année 2 011.Dans le Lot, des actions sur l'oenotourisme, (avec un pont les voisins de bergerac notamment) et le retour en centre ville pour y installer l'espace de la promotion du cahors, mais aussi la construction par le conseil général du pôle de recherche vitivinicole d'Anglars Juillac figurent parmi les priorités des responsables d'un vignoble qui n'entend pas baisser le s bras. Et qui prépare déjà les journées internationales du malbec en mai 2010.

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