Hier soir, j'avais le plaisir de recevoir quelques éminent(e)s membres d'une association qui fête prochainement ses trente ans d'existence.
On devait travailler d'arrache-pied pour préparer cette fête (heureusement, notre présidente ne lira pas ce message), mais je ne sais pas ce qui s'est passé ensuite, on a été moins productifs que prévu... Juste dommage que deux amies n'aient pas pu se joindre à nous, faute à la Covid qui sévit encore très fort. Je pense à elles et à leurs familles.
J'ouvre les hostilités avec un :
- Champagne Table Ronde de Lancelot-Pienne (extra-brut, grand cru, blanc de blancs, vde 2016, dgt 02/2021, dosage 3,5g/L) :
Joli cordon de bulles fines, robe brillante, jaune, nez fruité, frais, bien développé.
Bouche ciselée et à la fois confortable et gourmande. L'un des champagnes que je préfère actuellement aux alentours de 30 €. Impeccable.
Une bouteille à huit, ça fait juste... le Triple Zéro (Montlouis-sur-Loire) de la Taille aux Loups, acheté l'année passée, se révèle lui aussi fin, précis, gourmand et une suite appréciée et appréciable au Lancelot-Pienne. Certes, l'idéal aurait été plutôt d'inverser l'ordre, mais finalement c'était très correct. Valeur sûre qui a beaucoup plu à toute la tablée.
On a à peine commencé de chanter une chanson de Cloclo transformée, que les verres sont vides de nouveau. Pas facile de chanter la bouche pleine, alors on préfère se finir, enfin bien se sustenter d'abord et prendre des forces avant de se filmer pour les copains qui ne pouvaient pas venir. Haut les cœurs, je décide de tester une cuvée que je viens juste de recevoir. Je prends un risque mais je sens que le moment est propice, mes commensaux sont chauds bouillants, ces dames chantent et rient, les hommes, deux fois moins nombreux, chanceux, suivent le mouvement.
Le Champagne Harmonie 2006 de Follet-Ramillon est un brut nature, tiré le 12/04/2007, dégorgé en décembre 2020 : pas le même registre, robe plus dorée, nez complexe, fruité, mais aussi épicé, riche, légère oxydation que j'apprécie : un champagne qui appelle notamment des fromages affinés, comme le Comté. Bouche dynamique, longue, moins "fraîche" que les deux bulles précédentes, mais j'aime ce style possédant une fine amertume et une jolie complexité. Là aussi, les verres se sont vidés gentiment, sûrement.
Alors là , cette soirée-là est atypique : d'habitude, on va sur des blancs secs ou rouges. J'ouvre donc un Bourgogne Chardonnay Hautes Coutures 2019 du domaine Buisson-Charles, à la robe jaune claire, au nez fruité, floral, boisé et épicé. La matière est belle, le vin très appétant, la fine amertume rappelant le zeste de citron/agrumes apporte une jolie fraîcheur en finale. Très bon. Seule une copine reste sur ce vin, nous passons dans un monde parallèle (au vin) :
Ca y est, on est chaud, quasi rassasiés, on y va. Le blanc c'est bien, les bulles aussi, mais je reçois de sérieux clients : allez, on attaque direct sur du fort, du généreux, du costaud : alors, dans la crainte de me faire disperser sans autre sommation, je sors une cuvée de rhum de Marie-Galante, issu d'un fût élevé 666 jours chez le caviste d'Ermont et provenant de la maison Bielle : rhum charmeur, très bien construit, d'une grande beauté et d'une douceur certaine, avec du caractère.
On a quasi fini cette chanson, pfiou, un travail herculéen (certes, des copines avaient déjà fait en amont une grande partie du boulot de transformation...).
Avant d'immortaliser notre travail, j'avais promis de leur faire goûter une cuvée que j'adore, mon vaccin à la morosité, le rhum de Trinidad de la série Kill Devil (63.1 %) : le rhum fait on effet, il ne passe pas inaperçu, mais quelle complexité et merveilleuse gourmandise ! C'est peu de dire qu'il a plu, malgré le feu de son alcool, parfaitement équilibré par une matière énorme. Excellent ! Il chauffe le corps mais laisse l'esprit intact. Et ce rhum porte diablement bien son nom !
J'ai l'impression que nos voix sont plus claires... enfin, le résultat de notre chant n'est pas si mauvais finalement Fichier attaché :
La nuit étant déjà fort avancée, on abandonne les travaux herculéens, on remettra ça au plus vite, en essayant d'être un peu plus efficaces la prochaine fois.
Deux amis restent à bavarder sur le bonheur de naviguer, leurs expériences de la mer et de la navigation, étant pour ma part plutôt du genre marin d'eau douce. On va pas se quitter comme ça, sans goûter à un joli whisky : le Port Dundas 1978, mis en bouteille en 2015 à 60.2% possède une puissance plus marquée que le rhum Kill Devil : un peu plus simple d'expression mais très bon quand même, avec de superbes notes de cire d'abeille. Original et quel bonheur de partager ces breuvages plein d'esprit avec des personnes qui les apprécient vraiment.
Cette soirée-là !