Bonjour à toutes et à tous.
Une splendide soirée en Dordogne cette fois-ci à l’occasion de l’anniversaire d’EricB. Sur ses terres, ce prince du goût et de l’obligeance inscrit haut dans tous les favoris, nous a reçus royalement. L’accueil s’est fait dans la joie sous ce figuier plein de mûrs délices chers à Olivier… et à deux ou trois d’entre nous. Chacun était bien entendu aux anges de se retrouver ici. Et pour cause :
Vin n°1 : Champagne Francis Boulard Millésime 2001 :
Un champagne de table à mon sens, qui bien qu’apparaissant un peu âgé demeure énergique et même ferme. Son nez secret, laisse deviner à l’agitation des senteurs de pain et d’autres plus classiques telles le miel, la camomille. Un caractère plutôt masculin, sans doute dans sa gangue ce jour-là ce qui permet d’espérer un avenir encore plus lumineux à terme. Adorables cromesquis en accompagnement.
Vin n°2 : Château Haut-Brion Blanc 2000 :
Spontanément : un cru très particulier me dis-je. Et très vite, trop vite je pars sur ces arômes légèrement oxydatifs délivrés de premier abord. Un cru bien fait sur les contreforts alpins ? Eh bien c’est tout faux, nous sommes en présence de mon historique voisin pessacais. Les choses étant recadrées et le vin ayant sensiblement évolué dans le verre, je perçois enfin un nez fin étonnamment discontinu. Senteurs minérales de silex chauds, de terre fraîche. De tourbe ? La bouche complète ce panorama par des saveurs grasses et une suite somme toute équilibrée. Ce n’est pas la queue de paon, mais voici un vin parlant juste, un peu strict aujourd’hui. Un vin d’une race manifeste. La cuisson des gambas au moyen du shabu-shabu m’a beaucoup plu.
Vin n°3 : Domaine de Chevalier Blanc 1985 :
La belle ambiance m’a induit en erreur à nouveau car je n’ai pas songé un seul instant à un cru que j’ai plusieurs fois croisé. Il va dorénavant falloir me montrer plus analytique et précis dans mes approches futures. Ce Pessac-Léognan est bien un pur-sang comme l’écrivait à l’époque JP Kauffman. Le nez offre un fumé prégnant et évoque un grand terroir Alsacien (Zind) ou de Loire (Dagueneau). Mais il est plus que cela et présente aussi des notes d’agrumes, de fruits blancs, et de vanille après évolution dans le verre. Vraiment très élégant, très charmant. L’entrée en bouche est de belle douceur et la continuité est bien en phase. Le cru domine à mon sens les précédents par un surcroît d’élégance, de personnalité et de pureté. Celui-ci est dans la force de l’âge qui semble devoir durer encore quelques ans. Enchanté par ce vin et les ris de veau.
Vin n°4 : Sine Qua Non ‘Hollerin M’ 2002 (pinot noir de l’Orégon ):
Il s’agit cette fois-ci d’un vin de haute lignée qui se donne les moyens de son ambition. Et il n’y a rien à lui reprocher. Eclat profond de la robe, puissance, élégance et complexité du nez, densité et moelleux, vivacité en bouche. De l’équilibre en tous points qui me font adorer ce vin. Impossible pour moi à ce moment là de distinguer un pinot noir et cela n’a d’ailleurs aucune importance tant le plaisir était au rendez-vous. Un coup de cœur. Je m’incline.
Vin n°5 : Richebourg de domaine Grivot 1998:
Comparé à Hollerin et dégusté après celui-ci, le grand cru de Vosne-Romanée apparaît plus austère et de fait bien moins flatteur. Il n’est pas pour autant dénué de race et de cette minéralité qui interpelle et signe les beaux terroirs bourguignons. Lui donner du temps. Le pigeon au sang était une merveille.
Vin n°6 : Finca Dofi d’Alvaro Palacios ( Priorat ) 1999:
Le nez est profond, sombre, fait de fruits noirs, doux. L’équilibre et la franchise caractérisent ce vin très plaisant en bouche. Un vin de gourmandise puissant, croquant et cependant de grande « buvabilité ». Splendide.
Vin n°6 : Finca Dofi d’Alvaro Palacios ( Priorat ) 1999:
Le nez est profond, sombre, fait de fruits noirs, doux. L’équilibre et la franchise caractérisent ce vin très plaisant en bouche. Un vin de gourmandise puissant, croquant et cependant de grande « buvabilité ». Splendide.
Vin n°7 : Cims de Porrera ( Priorat ) 1998:
Un vin de même registre que le précédent toutefois moins intense et un peu plus délicat. L’exercice consistant à passer de l’un à l’autre de ces Priorat m’a à chaque fois fait préféré le cru dégusté à l’instant T. Pratiquement impossible à départager sur le plan du plaisir immédiat. Peut-être un avantage à Finca Dofi pour sa plus grande profondeur. Que du bonheur et un bon plat d’agneau.
Vin n°8 : La Vigne Perdue par Jeff Carel ( Languedoc ):
Selon mes souvenirs embrumés: Un vin à la tendance oxydative déroutante de type Klevener d’Heiligenstein mais plus complexe encore. Goûts secs, de brioche, de rancio. Bouche ample et somme toute agréable, mais ça secoue. Adorable chantilly de munster.
Vin n°9 : Domaine de l’Arjolle Cuvée Delphine de Margon 2001:
Curieux vin sur fond notable d’arachide. Amusant, loupé ?, pb de bouteille ? davantage destiné aux réductions de sauce, à condition de ne pas abuser. On avait rencontré des vins sur le coco (San Roman 2004 – vin de Toro), maintenant c’est la cacahuète. Bientôt un vin sur la badiane ? Anecdotique mais sans regret bien sûr.
Vin n°10 : Tirecul La Gravière (Monbazillac ) 2003:
Un cru que j’apprécie régulièrement et cette fois-ci de même. Sans doute un peu trop riche après toutes ces réjouissances préalables. Sur l’amande, les fruits jaunes compotés. Note de mangue. Huileux. Un peu réservé et une vivacité en deçà . Sévère ? Dessert parfait.
Et voilà que notre soirée s’en est finie. Heureux que nous étions tous alors qu’un des deux pilotes s’est trouvé pris de fatigue. Du plein partage ce soir là , sans calcul, en parfaite amitié et générosité. Des merveilleux instants qui marquent et un nouvel exemple de convivialité qui fait honneur à toutes et à tous. Merci à tout le groupe et bien entendu à nos hôtes si sympathiques.
Loup.