Bonjour Ă tous,
tout d'abord je renouvelle mes voeux aux lecteurs de BDE pour ce nouveau millésime.
Il est temps, comme habituellement, de dresser un bilan de l'année 2023 en termes.
Je constate tout d'abord avoir gardé une consommation stable voir légèrement réduite au regard de l'année précédente. Les goûts s'affinent, changent parfois, mais le focus sur certaines régions, domaines, cuvées... se fait de plus en plus précis. Les augmentations de prix, à la base de bien des émules sur la toile et en dehors, sont bien la raison majeure de ces changements.
On tire aujourd'hui facilement sur la Bourgogne, un peu trop d'ailleurs avec l'argument que 2021 est bon pour les orties et qu'il est vendu bien trop cher. Pourtant personne ici n'accepterait de diminuer son revenu d'une année sur l'autre car il/elle a été moins performant durant celle-ci. Pourquoi brader des bouteilles lorsque le coût et les efforts à la vigne sont beaucoup plus importants que lors d'un millésime "classique" ? Produire une bouteille de 2021 a été bien plus coûteux pour les vignerons qu'une bouteille d'un autre millésime récent (on ne peut généraliser mais dans l'ensemble). Le vrai problème derrière ces augmentations ce sont celles des coûts fixes aux domaines (salaires, foncier, volumes, assurances qui ont flambé, transmitions, ...), bref des choses concrètes bien plus complexes qu'il n'y paraît.
Les récoltes en Piémont ont été bonnes ces dernières années et pourtant l'inflation commence aussi à gangrenner la région... de même que la Sicile, 50% d'augmentation chez Pietradolce par exemple. L'idée n'est pas de pointer un domaine du doigt mais de dire qu'il ne faut pas faire l'amalgame entre une région et ses producteurs. Il faut voir au cas par cas et comprendre les raisons de la politique tarifaire. Restons civilisés et acceptons que nous ne pouvons plus vivre dans "l'abondance".
Pour en revenir au vin en lui même beaucoup de confirmations pour moi cette année dans les bouteilles bues et qui confortent mes futures achats.
Rien de bien neuf sous le soleil si je vous dis : Chicotot, Pavie-Macquin, Marcel Deiss, Ferdinando Principiano, Elio Sandri, Lapo Berti, Piero Benevelli, les grands Sauternes. Des incontournables pour moi et même une belle amitié avec certains...
Par contre je vais souligner quelques très belles choses qui m'ont marqué cette année et sur lesquelles je vais jongler dans les années à venir...
Chiara Boschi, son Barolo Via Nuova 2017 m'a totalement bluffé, alors que le 2016 avait recu la note suprême ce vin est tout simplement magnifique avec un énorme potentiel.
Philine Dienger, son Dolcetto 2019 est une invitation à l'hédonisme... en biodynamie et vinifié par Marta Rinaldi, la fille du grand Beppe, ce vin m'a procuré une immense émotion. Malheureusement tout est ultra-contingencé et presque impossible à avoir désormais.
La découverte des vins de la Loire lors de notre passage dans la région durant l'été. Superbe Coulée de Serrant 2016... quel millésime et grosse émotion pour Stefanie avec cette bouteille. En rouge beaucoup aimé le domaine des Closiers qui est déjà sous le radar de bien des amateurs mais on ne peut que confirmer la qualité de la production.
Prieuré-Lichine et Pédesclaux 2016, pas les plus grands vins mais qui démontrent les progrès faits durant les derniers millésimes dans ces deux domaines et aussi la qualité du millésime.
Pour moi qui n'ai pas le palais Rhône une jolie découverte également avec le domaine de Thalabert en Crozes-Hermitage sur 2019 et 2020. Je pense acheter du 2022 à sa sortie d'autant que ca se boît très bien sur un civet de sanglier.
Pour ce qui est des déceptions ou changements je me suis surpris à commander beaucoup de Bordeaux en primeurs sur 2022. Il faut dire que Bordeaux est sans doute devenue, après avoir été bashée, l'une des régions parmis lesquelles ont trouve les meilleurs rapport qualité-prix. Cela est en partie imputable aux plus grands volumes mais aussi beaucoup de domaines sont restés stables ou justes dans leur politique tarifaire. Peu de déceptions en fait, quelques bouteilles ouvertes au mauvais moment, aucune bouchonnée, mais pas de quoi s'insurger. J'espère que cette change continuera sur 2024.
Voilà pour une petite rétrospective de 2023, ne cherchons pas à avoir davantage en 2024 mais déjà pouvoir garder une certaine stabilité avec un focus encore plus précis selon nos goûts et nos moyens qui doivent être les 2 facteurs les plus importants de nos achats, pas la spéculation ni l'esbrouffe.
Amicalement,