j'avais eu la chance d'y participer l'an passé et d'en toucher 2 mots ici, j'ai eu le bonheur d'y être convié aussi cette année.
Une remarque avant d'aller plus avant sur cette soirée, il est quand même dommage que la RVF place systématiquement sa première manche du championnat de France de dégustation le même WE que le Grand Tasting. Est-ce dû à de vieilles rancœurs entre Bettane & Desseauve et la RVF???
On arrive sur place pour la RVF fort tard dans la nuit et on est obligé de faire l'impasse sur certains vins offerts par l'équipe d'Idealwine composé de Angélique de Lencquesaing, Cyrille Jomand et Lionel Cuenca.
ici, Angélique introduit la soirée avec à gauche Lionel Cuenca et à droite Thierry Desseauve
Trois grands Champagne étaient proposés en mise en bouche et je reconnais avoir fait l'impasse.
Et pourtant était annoncé le Perrier Jouet que j'avais si bien gouté l'an passé
ma soirée a commencé avec:
Corton Charlemagne GC 2000 de Bouchard Père et fils
La robe est d'un joli jaune paille, très légèrement teinté de vert. Le vin est brillant et fait envie.
Le nez est assez mutique, légèrement réduit, doucement citronné.
En bouche, le vin fait preuve d'une jeunesse extrême, d'une tension parfaite, d'une netteté parfaite et d'une très belle longueur.
pas la meilleure période pour gouter ce vin mais le potentiel est là .
Hermitage De L'Orée 2007
La robe est plus teinté, plus grasse que celle du corton.
Au nez, on est sur les fruits blancs, la poire, les agrumes, le miel
La bouche est riche, ronde, d'une jeunesse extrême avec des notes marquées de beurre et de brioche.
la finale pas encore en place laisse apparaitre des notes iodées.
A revoir dans 5 ans
Pouilly Fuissé La Roche 2002 de JM GUffens
Belle robe dorée, des jambes sur le verre
Le nez est typiquement chardonnay, pas très intense mais fruité, beurré, avec des notes de fines lies et de la noisette
La bouche est intense, fine, fruité, persistante, remarquablement tendue, enrobant le palais et donnant une irrésistible envie d'avaler.
Quel grand vin tout en élégance et en poigne ...et quelle longueur... Le blanc de la soirée
Châteauneuf du pape 2001 de Beaucastel
La robe est jeune, sans trace d'évolution.
le nez est un mélange de fruits rouges (fraise, framboise) de prune, d'épices et d'alcool
La bouche est très serrée en l'état, éteignant le vin que l'on sent comprimé dans sa gangue.
Un vin qui aurait mérité un long carafage pour s'exprimer et qui là est desservi par le format de la bouteille (magnum)
A attendre en toute sérénité
Château Pavie 1962
la robe semble trouble, orangée tirant sur le marron, passablement vieillie
Le nez est très tertiaire, mélange de cuir, d'humus, un rien acide.
la bouche confirme ce que le nez laissait supposer, le vin est fatigué, voir même très fatigué sur cette bouteille.
Pas réellement de plaisir et guère de signe de vie dans cette bouteille qui confirme une fois encore que passé un certain nombre d'années, il n'y a plus de grands millésimes mais juste de grandes bouteilles et celle ci était usée.
Il y avait 4 bouteilles et d'autres ont pu prendre beaucoup de plaisir sur l'un de ces vins...
Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1978 en double magnum
Cet énorme flacon en provenance directe du château est un cadeau de May Eliane de Lencquesaing pour Angélique, offrant l'occasion unique de gouter à son tout premier millésime à Pauillac avec en parallèle son tout premier millésime à Glenelly, son tout nouveau domaine en Afrique du Sud.
Si j'ai du faire l'impasse sur le vin Sud Africain, il n'était pas question de rater l'opportunité unique de goute ce 1978 tel qu'il peut être quand il est parfaitement conservé dans un flacon gros volume.
la robe est rubis avec un disque tirant sur le orange, assez classique d'un beau bordeaux à maturité.
Le nez offre de jolies notes mentholées, du fruit encore bien présent, du cuir, du cèdre.
En buche, le vin est ici bien vivant, pas très ample mais bien droit, fruité, minéral (mine de crayon), très classique dans son style océanique, avec une maturité que l'on imagine comme standard à l'époque où l'on recherchait moins les maturités poussées. Un vin racé et parfaitement à point
Un vin à parfaite maturité que l'on sirote gentiment en regrettant juste de ne pas avoir de tels flacons si bien conservés en cave.
une bien belle rencontre
Château D'Yquem 1991
Une jolie petite bouteille présentée ici par l'équipe dirigeante d'Idealwine.
La robe est délicieusement dorée, encore bien jeune pour un vin ayant fêté sa majorité.
Le nez est profond, intense, bien ouvert, lâchant de larges effluves d'écorce d'orange, d'épices douces, de cire et de miel.
La bouche est intense, très épicées, profonde et puissante et dominée par l'amertume. Ces notes d'orange amère en gêneront certainement certains mais elles offrent à ce vin un équilibre qui se fait entre l'acidité et l'amertume pour contrebalancer une liqueur d'une jeunesse insolente sur ce vin.
C'est à la fois long et profond tout en gardant de la finesse, de l'équilibre et une belle buvabilité. La longueur est digne du cru, seul manque à l'appel ce fruit bien mur que l'on trouve dans les sauternes issus de millésimes riches et qui se combine avec le grillé du botritys pour plus de complexité
Clairement pas le meilleur Yquem que j'ai pu boire mais certainement le plus beau Sauternes 1991 que j'ai pu boire. Fargues bu à la maison il y a deux ou trois ans en offrait infiniment moins
Une belle rencontre et beaucoup de plaisir pour mon tout premier Yquem en Jéroboam.
Si Angélique me lit un jour, je rêve de boire le même format mais sur 1967
Voilà , il est l'heure pour moi de sauter dans ma voiture non sans avoir salué Lionel Cuenca près de moi mais en devant abandonner l'idée de retrouver Cyrille et Angélique dans cette foule compacte pour les remercier...
Merci à toute l'équipe d'Idealwine pour ces moments magiques que vous nous offrez
Il vous reste 12 mois pour faire encore mieux l'an prochain pour les 10 ans de ce site devenu entre temps une institution et un repère pour tous les amateurs
Vincent