PARIS - L'oïdium, un champignon parasite des vignobles favorisé par le réchauffement climatique, affecte la qualité des vins à partir de 9% de dégâts dans les vignes et peut le rendre imbuvable au delà de 13%, selon une étude présentée mercredi à Paris par l'Institut coopératif du vin (ICV) et BASF agro.
Cette maladie est en train de s'étendre au delà de sa région traditionnelle - le pourtour méditerranéen - et touche de plus en plus les vignobles du nord-est (Bourgogne, Champagne et Alsace) et de l'ouest (Cognac, Bordelais), a indiqué Jacques Rousseau, oenologue et responsable du Département vignes et vins à l'ICV de Montpellier.
Or ce champignon a des effets négatifs en cascade sur la quantité des vendanges et leur qualité, a-t-il souligné.
Les grappes touchées à plus de 25% par l'oïdium perdent près d'un tiers de leur poids par rapport aux grappes saines. La composition des raisins est altérée et ils ont une mauvaise maturation.
Au delà de 9% de grappes contaminées, la qualité des vins commence à se dégrader. Et les professionnels considèrent qu'à partir de 17%, les défauts en bouche deviennent rédhibitoires: arômes désagréables, odeurs de moisi, de champignon, amertume, instabilité des vins, taux d'alcoolisation plus important, a précisé M. Rousseau.
Pour corriger ces défauts, les oenologues peuvent faire appel à des processus de vinification onéreux, mais quand le pourcentage des grappes touchées atteint 33%, le vin est définitivement imbuvable.
"13% est le seuil maximum à ne pas dépasser", a-t-il jugé, soulignant que cette étude - "In vino qualitas" - initiée en 2007 et poursuivie en 2008, innovait par rapport à celles existantes sur la biologie de l'oïdium en mesurant l'impact de la maladie sur le vin lui-même.
(©AFP / 29 avril 2009 16h55)