par KARLITOUXXXX » Dim 21 Mars 2021 00:32
Bonjour Didier,
Au niveau volume produit annuellement, le calvados se rapproche de l'armagnac, loin derrière le cognac.
A l'aveugle, il est parfois difficile de faire la différence entre un cognac (issu d'une double distillation) avec
un armagnac (produit en majorité par simple distillation).
Tous deux sont élevés en fûts de chêne tout comme le calvados.
La ressemblance s'arrĂŞte lĂ . Le cognac et l'armagnac sont obtenus par distillation de vin blanc alors que le calvados
est obtenu par distillation de cidre, de poiré ou des deux.
Depuis quelques dizaines d'années, le calvados a retrouvé ses lettres de noblesse pour faire oublier le "calva" de comptoir.
Au niveau de la matière première, certains calvados sont 100 % pommes. D'autres contiennent un peu de poires, d'autres encore
contiennent un minimum de 30 % pour avoir l'appellation "Domfrontais". Certains Domfrontais en contiennent beaucoup
plus comme chez Lemorton (70 %). Je connais certains domaines qui ont abandonné l'appellation Domfrontais depuis l'obligation
d'avoir 30% de poires (10 % autrefois).
La distillation se fait de deux manières : double distillation obligatoire pour les Calvados du Pays d'Auge ou simple distillation
(majoritaire pour les appellations Calvados et Calvados Domfrontais).
Calvados : 74 % de la production, Calvados du Pays d'Auge : 25 % et Calvados Domfrontais : 1 %.
La production est assurée par de très grosses structures, des maisons moins importantes sans oublier les "Production Fermière".
Quelle que soit la provenance, la vérité est dans le verre.
Un "gros" ne fait pas forcément moins bon qu'un "petit".
Un Pays d'Auge n'est pas forcément meilleur qu'un Calvados ou Calvados Domfrontais.
C'est le savoir faire qui fait la différence.
Chaque producteur a son propre style.
En ce qui concerne la robe, celle-ci a tendance à s'assombrir avec l'âge, même si certains domaines ont une robe
très sombre dès le départ (Michel Beucher ou Domaine du Bordage). Je ne sais pas pourquoi, peut-être est-ce dû aux contenants ?
Au nez, le fruit l'emporte sur le boisé souvent discret ou même carrément absent (contrairement à beaucoup de cognacs ou armagnacs
élevés aussi dans le bois).
En bouche, les calvados jeunes jouent sur le fruit et la fraîcheur. Mais souvent, on sent le "feu".
En vieillissant, la complexité, la rondeur et la douceur apparaissent.
L'eau de vie s'est assagie, du pur bonheur.
J'aime bien découvrir de nouvelles productions.
Il y a tant de belles choses variées à apprécier.
Cordialement
Karl