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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Sam 18 FĂ©v 2017 19:31

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Sous la pression des millions
Edito. L’annonce simultanĂ©e de la vente du domaine Bonneau du Martray et la cession probable du Clos Rougeard a Ă©bahi la communautĂ© des amateurs. Par Denis Saverot





L’annonce simultanĂ©e de la vente du domaine Bonneau du Martray, perle de la montagne de Corton et la cession probable du Clos Rougeard, emblĂšme de Saumur-Champigny et de la Loire vigneronne, a Ă©bahi la communautĂ© des amateurs.

Voici deux trĂšs anciennes propriĂ©tĂ©s familiales dans les rets de grandes fortunes, un magnat de l’immobilier amĂ©ricain dĂ©jĂ  propriĂ©taire du club de foot d’Arsenal d’un cĂŽtĂ©, un ponte du CAC 40 de l’autre.

Le rachat du Clos Rougeard par Martin Bouygues a beau ne pas ĂȘtre confirmĂ© les rĂ©vĂ©lations de La RVF sont venues perturber des discussions trĂšs avancĂ©es, l’épisode est riche d’enseignements. De plus en plus de propriĂ©tĂ©s familiales rĂ©putĂ©es ont des problĂšmes de succession. La flambĂ©e du prix des grands vins et donc de la valeur des vignes dans les appellations majeures, l’ISF pour les actionnaires minoritaires et l’explosion des droits de succession sont passĂ©s par lĂ .

FLAMBÉE DES GRANDS CRUS

Aujourd’hui, les grands crus de Bourgogne valent entre 10 et 20 millions d’euros l’hectare et jusqu’à deux millions d’euros l’ouvrĂ©e (1/24e d’hectare) dans le Montrachet ou le Chambertin. Transmettre Ă  ses enfants, Ă  ses neveux et niĂšces ou Ă  un Ă©tranger coĂ»te respectivement 20 %, 55 % et jusqu’à 60 % du montant de la propriĂ©tĂ©. Comment un vigneron qui a reçu voici trente ans dix hectares de son pĂšre peut-il acquitter de tels droits ?

La propriĂ©taire de deux domaines en Provence me confiait l’autre jour sa colĂšre et son dĂ©pit. L’un de ses deux domaines, une propriĂ©tĂ© de 12 hectares de vignes acquise en 1977 pour le prix d’une maison Ă  Marseille, est aujourd’hui estimĂ© Ă  plus de 15 millions d’euros par l’administration car situĂ© Ă  proximitĂ© de Saint-Tropez. Sans enfant, elle devra donc payer 55 % de droits pour transmettre Ă  ses six neveux et niĂšces.

Mais elle doit dĂ©jĂ , avant de commencer, acquitter 500 000 euros supplĂ©mentaires au nom de l’impĂŽt sur les plus-values professionnelles, c’est-Ă -dire sur son propre travail, simplement parce que la loi l’oblige Ă  transformer le statut unipersonnel de sa sociĂ©tĂ© avant de transmettre.

LES VIGNERONS EN DANGER

Bien sĂ»r, il serait idiot de considĂ©rer qu’une famille propriĂ©taire doit le rester ad vitam aeternam. D’autant que certaines ventes sont aussi le rĂ©sultat d’un bilan. Le domaine Bonneau du Martray par exemple, au firmament de la Bourgogne Ă  l’orĂ©e des annĂ©es 2000, a mal nĂ©gociĂ© certains virages. Son propriĂ©taire est restĂ© arcboutĂ© sur ses grands crus sans investir dans des appellations plus accessibles, ce qui a conduit ses clients français Ă  dĂ©crocher faute de pouvoir suivre la hausse du prix des vins.

Sa conversion en biodynamie a affectĂ© ses volumes, effet aggravĂ© par une succession de millĂ©simes compliquĂ©s. TouchĂ© par l’oxydation des vins blancs (comme d’autres Bourguignons), Bonneau du Martray a perdu du terrain face Ă  de jeunes vignerons plus offensifs, finissant par perdre sa troisiĂšme Ă©toile dans notre Guide vert en 2013 (Ă©dition 2014).

Il reste qu’une dimension trĂšs particuliĂšre du vignoble français, hĂ©ritage de la RĂ©volution, est aujourd’hui menacĂ©e. En France, les vignerons paysans sont devenus propriĂ©taires de leurs terres. Or, la pression de la mondialisation fait basculer cet Ă©quilibre. Olivier Poels illustre le problĂšme avec une analogie de gastronome : "Il y a trente ans, chaque village avait son boucher, artisan propriĂ©taire de son magasin. Aujourd’hui, les boucheries ont fermĂ© et les bouchers sont les employĂ©s d’Auchan, Carrefour ou E.Leclerc". Les vignerons de grandes appellations sont-ils condamnĂ©s Ă  devenir les employĂ©s de puissants investisseurs ? Si tel Ă©tait le cas, le vignoble français perdrait une part de son Ăąme.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Sam 18 FĂ©v 2017 19:37

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Les vignerons de CÎte RÎtie disent non au saint-véran CÎte RÎtie !
Les vignerons de l'AOC CÎte RÎtie, dans le RhÎne, ont voté. Leurs collÚgues Bourguignons du cru Saint-Véran, dans le Mùconnais, ne pourront plus mentionner le nom du climat... CÎte RÎtie sur leurs bouteilles et ce dÚs le millésime 2017.




CĂŽte-RĂŽtie, appellation cĂ©lĂšbre du nord de la vallĂ©e du RhĂŽne, se trouve Ă©galement ĂȘtre le nom d'un climat rĂ©putĂ© de l'appellation Saint-VĂ©ran dans le MĂąconnais ; rĂ©putĂ©, vaste (onze hectares dĂ©limitĂ©s sur la commune de DavayĂ©, dont 9,67 en production aujourd'hui), encore peu revendiquĂ© sur les Ă©tiquettes (quelques opĂ©rateurs pour une estimation de 15 000 bouteilles commercialisĂ©es chaque annĂ©e), mais qui fait partie du patrimoine du cru comme en attestent les vieux cadastres du XIXĂšme siĂšcle (photo ci-jointe) et constitue donc un postulant sĂ©rieux Ă  un futur classement en premier cru... ce qui pourrait bien ne jamais arriver.

Faisant suite au courrier de l'INAO adressé à un producteur de l'appellation Saint-Véran, en octobre dernier, lui demandant de cesser toute commercialisation de ses vins portant la mention CÎte-RÎtie sur l'étiquette, en vertu de l'application de la réglementation européenne, le cru Saint-Véran a souhaité rencontrer le syndicat de l'AOC CÎte-RÎtie afin de trouver un accord à l'amiable concernant cette fameuse mention valorisante CÎte-RÎtie.

La rencontre a eu lieu le 22 décembre à Ampuis, dans le RhÎne, en présence des co-présidents de l'appellation CÎte-RÎtie (M. GERIN et M. SEMASKA), de 4 producteurs de Saint-Véran et d'un négociant, tous directement concernés. Les co-présidents de l'AOC CÎte RÎtie ont expliqué que préalablement à cette réunion, le Conseil d'Administration du syndicat de leur AOC avaient voté et fait le choix de demander aux producteurs de l'AOC Saint-Véran de cesser d'apposer le nom du climat CÎte-RÎtie sur les étiquettes principales, en s'appuyant sur la réglementation européenne, et cela dÚs le millésime 2017. Les vignerons du cru Saint-Véran ont eu beau expliquer à leurs collÚgues qu'en indiquant la mention CÎte-RÎtie, ils souhaitaient mettre en valeur un climat historique et qualitatif et certainement pas usurper ou de détourner la notoriété de l'AOC CÎte RÎtie, les vignerons rhodanien sont resté inflexibles.

Interdiction sur l'Ă©tiquette principale, mais pourrait-il donc ĂȘtre possible pour les vignerons bourguignons de continuer de mentionner le nom CĂŽte RĂŽtie sur la contre-Ă©tiquette ? Possible mais pas sĂ»r, puisqu'en fĂ©vrier 2017 les vignerons rhodaniens vont se prononcer sur l'encadrement de l'utilisation du Climat CĂŽte-RĂŽtie pour les producteurs concernĂ©s : en vue donc de stopper l'utilisation de cette mention sur l'Ă©tiquette principale Ă  partir du millĂ©sime 2017 ; en cantonnant son usage Ă  la contre-Ă©tiquette ; en prĂ©cisant qu'il s'agit d'un lieu-dit ou toute autre explication visant Ă  Ă©carter le risque de confusion. En attendant le vote, les vignerons de Saint-VĂ©ran rĂ©flĂ©chissent dĂ©jĂ  Ă  une alternative qui leur permettrait de continuer d'utiliser lĂ©galement le nom sur la contre-Ă©tiquette, par la crĂ©ation par exemple d'une marque collective.

Bref, voilĂ  une affaire qui nous laisse pantois. Elle rĂ©vĂšle tout d'abord les dĂ©rives d'une rĂ©glementation "soviĂ©tique" qui sous des intentions louables (qui peut ĂȘtre contre la protection des AOC ?) dissimule mal une incapacitĂ© trĂšs bureaucratique Ă  introduire la moindre nuance. C'est trĂšs français et trĂšs europĂ©en. Enfin, c'est bien sĂ»r un Bourguignon qui Ă©crit ces lignes mais c'est surtout un amoureux des vins, de tous les vins, au premiers rang desquels les formidables cuvĂ©es de la CĂŽte RĂŽtie ; trĂšs franchement nous ne voyons pas trĂšs bien comment une dizaine d'hectares de chardonnay, nous parlons donc de vins blancs, produits en Bourgogne dans une AOC engagĂ©e dans une rĂ©volution qualitative qui doit la conduire demain vers la reconnaissance en premier cru de ses meilleurs climats, peuvent ĂȘtre confondus avec 280 hectares de syrah, nous parlons donc de vins rouges, plantĂ©s au nord de la vallĂ©e du RhĂŽne. Allez savoir, mais nos colonnes sont ouvertes aux vignerons de l'AOC CĂŽte RĂŽtie s'ils souhaitent s'exprimer...

Christophe Tupinier

* La réglementation européenne prévoit la protection des dénominations protégées « contre toute utilisation commerciale directe ou indirecte pour des produits comparables ne respectant pas le cahier des charges lié à la dénomination protégée » (article 103 du rÚglement du n°1308/2013 du Parlement Européen).



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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Sam 18 FĂ©v 2017 19:45

La maison Verget a pris les devants, dÚs le millésime 20015, l'étiquette de ce Saint-Véran mentionne "Lieu (Inter)-Dit".

Je trouve la position des vignerons de CĂŽte-RĂŽtie surprenante, personne ne va confondre un blanc de Saint-VĂ©ran avec leurs vins...
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Didier » Dim 19 FĂ©v 2017 12:01

Bien d'accord Thierry,

Et c'est Ă  mon sens avec un tel positionnement "extrĂ©miste" que l'image d'un trĂšs grand cru Rhodanien va en ĂȘtre quelque peu altĂ©rĂ©.
Que craint la "CĂŽte-Rotie" mise en parallĂšle avec "Saint-VĂ©ran"?
C'est un peu comme si sur la route le conducteur d'un rouleau compresseur voulait encore plus affirmer sa puissance sur celui d'une voiturette....
Pour moi c'est tout bonnement "ridicule".

La gloire peut faire perdre tout bon sens, parfois.
Didier

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Messagepar Laurent Saura » Dim 19 FĂ©v 2017 19:12

Vraiment idiot et typiquement querelle franco-française...

On aurait pu voir aussi le célÚbre chùteau de Pauillac intenter un procÚs à Christophe Pichon lorsqu'il a créé sa cuvée "Comtesse"...mais ça n'a pas eu lieu...

Je me demande aussi s'il n'y a pas un lieu-dit "CĂŽte RĂŽtie" en Beaujolais,ou mĂȘme pas loin de chez moi,dans les Charentes,oĂč on fait du Cognac...Imaginons le flacon de Cognac avec la mention CĂŽte RĂŽtie,Tremblement de terre de jalousie en terre d'Ampuis?

C'est décevant ce vote du syndicat.
BAREME DE NOTATION 19+ À 20:VIN MYTHIQUE 18+ À 19:VIN EXCEPTIONNEL 17+ À 18:TRÈS GRAND VIN 16+ À 17:GRAND VIN 15+ À 16:TRÈS BON VIN 13+ À 15:BON VIN 11+À 13:VIN MOYEN 10 À 11:VIN FAIBLE MOINS DE 10:VIN DÉFECTUEUX
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Messagepar Thierry Debaisieux » Dim 19 FĂ©v 2017 19:23

Mon beau-frÚre a créé depuis un bon moment un restaurant bar à vins qui offre de belles bouteilles à prix doux.
Il s'appelle Latour, il a voulu faire un jeu de mots en transformant "Chez Latour" en "Chai Latour".
Il vient de se faire repérer par le monde du vin...
Comment peut-on penser qu'il peut y avoir une confusion entre un restaurant et un vin de Bordeaux?
Je cite cette anecdote suite Ă  l'Ă©vocation par Laurent d'un Domaine de Pauillac ;)
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 27 FĂ©v 2017 10:10

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Bien Boire en Beaujolais passe le cap !
2017 sera un tournant pour la manifestation professionnelle Bien Boire en Beaujolais qui se déroulera désormais sur 3 jours (2 au 4 avril) et 3 lieux différents : Chùteau de la Chaize, de Pizay et des Ravatys.


Bordeaux a sa "semaine des Primeurs", début avril et le salon Vinexpo, tous les deux ans. Depuis 1990, la Bourgogne a toutes les années paires ses "Grands Jours de Bourgogne", au mois de mars. En alternance avec la Bourgogne, le RhÎne organise sa semaine "Découvertes en vallée du RhÎne". Bref, la plupart des grands vignobles français et étrangers ont ainsi des événements, des temps forts pendant lesquels les professionnels qui n'ont pas forcément le temps de venir chaque année peuvent venir faire un large tour d'horizon.

Et le Beaujolais ? Les organisateurs de Bien Boire en Beaujolais pourraient reprendre la célÚbre citation de Corneille :"Nous partßmes cinq cents ; mais par un prompt renfort, nous nous vßmes trois mille en arrivant au port". Il y a quelques années, une poignée de braves ont en effet décidé, en pleine crise, d'entretenir la flamme en organisant Bien Boire en Beaujolais. Ils n'étaient pas nombreux, bien moins que cinq cents à coup sûr. Au fil du temps, de la progression de la qualité dans le Beaujolais, des envolées de prix dans d'autres régions, de quelques millésimes exceptionnels (2009, 2011, 2015), le Beaujolais et ses vins ont retrouvé de la couleur et le client est revenu. Résultat, victime quelque part de son succÚs, BBB n'attire pas encore 3 000 personnes, mais la derniÚre édition, organisée sur une journée et demie, à frÎlé les 2 000 et on a parfois eu l'impression de se marcher un peu sur les pieds. Pas l'idéal pour un importateur ou un caviste qui souhaitait trouver quelques fournisseurs.

Il aurait été dommage de casser la dynamique et les organisateurs de BBB viennent, nous semble-t-il, de prendre une excellente décision : donner du temps aux professionnels qui viennent les voir. L'édition 2017 de Bien Boire en Beaujolais va ainsi s'étaler sur 3 jours (du dimanche 2 au mardi 4 avril 2017) et 3 lieux : Les Chùteau de Pizay, de la Chaize et des Ravatys, situés à quelques kilomÚtres seulement les uns des autres. Impossible de donner ici la liste des vignerons (elle est sur le site de l'organisation), mais disons simplement que la fine fleur de la région sera présente, répartie en 5 associations différentes. A ne manquer sous aucun prétexte.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 1 Mars 2017 20:41

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Origine by Diam : nouveau bouchon innovant et bio-sourcé
Le champion français du bouchon, Diam Bouchage, vient de présenter sa nouvelle innovation, futur relais de croissance du Groupe.




Le monde du bouchon de LiĂšge est un milieu assez confidentiel pour les amateurs de vin. Le produit semble immuable, produit Ă  partir de l’écorce du chĂȘne LiĂšge principalement rĂ©coltĂ©e au Portugal et en Espagne. C’était sans compter sur l’un de nos champions français en la matiĂšre, le groupe Diam Bouchage. Comme le rappelle son directeur gĂ©nĂ©ral, Dominique Tourneix, « le procĂ©dĂ© Diamant, lancĂ© il y a quelques annĂ©es dĂ©jĂ , avait constituĂ© une innovation de rupture, le nouveau bouchon « origine by Diam » apparaĂźt comme un relais de croissance fort pour l’entreprise. »

Pour faire simple, Diam a mis au point un bouchon composĂ© de micro-particules de liĂšge prĂ©alablement traitĂ©es par un bain de CO2 chaud et sous pression afin d’éliminer prĂšs de 150 molĂ©cules pouvant donner de mauvais goĂ»ts au vin, et notamment le TCA (trichloroanisole) responsable du goĂ»t de bouchon. Ce processus a depuis Ă©tĂ© dĂ©clinĂ© sur toute une gamme de bouchons, certains produits avec du liĂšge français, d’autre prĂ©vus pour obturer des bouteilles pendant 10 ans (Diam 10) voire 30 ans (Diam 30). L’entreprise aurait pu s’en satisfaire et continuer Ă  gagner des marchĂ©s (35% des grands crus blancs de Bourgogne sont par exemple bouches aujourd’hui avec des bouchons de ce type). Mais le Groupe a l’innovation marquĂ©e dans ses gĂšnes. 80 millions d’euros ont ainsi Ă©tĂ© investis depuis 10 ans pour ce nouveau projet qui va permettre, selon Bruno de Saizieu, directeur commercial, de « lancer le dĂ©but de la rĂ©volution dans le monde du liĂšge ».

Un bouchon qui se veut Ă©co-responsable

Chez Diam Bouchage, on a bien compris que la notion d’éco-responsabilitĂ© n’était plus une simple option pour un Groupe de dimension mondiale. C’est devenue une obligation. Toutes les recherches entreprises il y a 10 ans vont alors porter sur la crĂ©ation d’un bouchon Diam 30 qui n’utilise plus de liant d’origine pĂ©trochimique pour agglomĂ©rer les particules de liĂšge. AprĂšs une batterie de tests impressionnants, c’est l’huile de ricin qui va ĂȘtre choisie pour ses propriĂ©tĂ©s parfaitement adaptĂ©es. Restait le remplacement des microsphĂšres qui, elles, viennent boucher les trous qui subsistent entre les particules aprĂšs assemblage. LĂ  encore, c’est un matĂ©riau naturel surprenant qui a Ă©tĂ© retenu puisqu’il s’agit de cire d’abeille achetĂ©e en Europe. Une rĂ©volution dans le monde du bouchon qui a Ă©tĂ© mise Ă  l’épreuve de tests redoutables pour s’assurer de la non-rĂ©gression qualitative par rapport aux bouchons maison existants. Les propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques (capacitĂ© du bouchon Ă  exercer une force sur le col de la bouteille) ont Ă©tĂ© validĂ©es. Des tests de vieillissement accĂ©lĂ©rĂ©s ont Ă©tĂ© pratiquĂ©s comme dans l’aĂ©ronautique pour s’assurer de la bonne tenue du bouchon dans le temps (pĂ©rennitĂ© du ressort du bouchon).

Autres nouveautĂ©s majeures : Diam est en mesure de proposer Ă  ses clients des bouchons « Origine by Diam » plus ou moins permĂ©ables (permettant des Ă©changes plus ou mois soutenus entre le vin et l’air extĂ©rieur) en fonction de la typicitĂ© du vin bouchĂ© et de sa capacitĂ© de vieillissement. Les vins blancs pourront ainsi recevoir un obturateur trĂšs impermĂ©able afin d’éviter toute oxydation prĂ©maturĂ©e du vin (et pouvant s’accompagner de facto d’une rĂ©duction de la quantitĂ© de soufre utilisĂ©e). À l’inverse, des vins rouges tanniques comme ceux de Bordeaux pourront parfois ĂȘtre associĂ©s Ă  des bouchons plus permĂ©ables permettant une consommation plus rapide. VoilĂ  un terrain de jeu que devraient s’approprier les vignerons tant il prolonge leur travail Ă  la vigne et en cave. Des vignerons qui proposent toutefois des vins chers car le prix de ce bijou technologique devrait ĂȘtre 30% supĂ©rieur Ă  celui du Diam 30 actuel, dĂ©jĂ  positionnĂ© haut de gamme (0,4€ Ă  0,5€ le bouchon). Au vu de la premiumisation du vin dans de nombreux pays (le prix moyen de la bouteille vendue aux États-Unis a par exemple atteint les 10 $ pour la premiĂšre fois cette annĂ©e), gageons que le succĂšs est annoncĂ© pour cette belle entreprise catalane.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 2 Mars 2017 14:08

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Bourgogne : Fabien Duperray, vigneron touche-à-tout et expérimentateur
A la tĂȘte de son domaine du Beaujolais depuis 2007, Fabien Duperray a Ă©galement initiĂ© une collaboration dans le MĂąconnais avec Christophe Thibert pour produire de trĂšs beaux vins blancs.



Pas facile de devenir vigneron et de crĂ©er un domaine ex nihilo. C’est pourtant ce beau pari qu’à relevĂ© Fabien Duperray en 2007. Parcelle aprĂšs parcelle, il a ainsi constituĂ© un ensemble cohĂ©rent, reprĂ©sentatif du Beaujolais avec un aĂ©ropage de crus, de Moulin-Ă -Vent Ă  Fleurie, en passant par Morgon et ChĂ©nas. Depuis le dĂ©but, la philosophie associĂ©e Ă  cette aventure est apparue comme une Ă©vidence Ă  Fabien. La biodynamie allait ĂȘtre au cƓur de son travail. Sur ce domaine Jules Desjourneys, il va expĂ©rimenter beaucoup de choses au fil du temps, notamment au niveau de la vinification. Si la grappe entiĂšre est ici le mot d’ordre, les rĂ©flexions n’en demeurent pas moins nombreuses sur les contenants pour la vinification, les temps de cuvaison, d’élevage. Certains vins sont ainsi Ă©levĂ©s dans des conquets, cuves enterrĂ©es Ă  l’extĂ©rieur. Le vin subit ainsi les variations de tempĂ©ratures. Une autre idĂ©e vient de germer dans l’esprit de Fabien. Celle d’essayer d’élever une partie de ses cuvĂ©es dans de trĂšs grosses dame-jeannes en verre. Ce pragmatisme transparaĂźt bien dans l’évolution du style de ses vins. Sur les millĂ©simes 2009 et 2010, ses crus du Beaujolais avaient Ă©tĂ© ramassĂ©s avec une trĂšs grande maturitĂ© et Ă©taient Ă©levĂ©s longtemps. Leur style aujourd’hui s’avĂšre donc marquĂ© par des tannins massifs et un fruitĂ© particuliĂšrement mĂ»r Ă©voquant presque les fruits confits. Totalement dĂ©routant tant on est ici loin de l’expression classique, fraĂźche, croquante et vibrante du gamay. Toutefois, ce style a vite Ă©voluĂ© et ses 2014 s’avĂšrent plus abordables et typiques. Son Fleurie « la chapelle des bois », issu de trĂšs vieilles vignes de 70 Ă  135 ans, prĂ©sente par exemple un nez mĂȘlant fruits rouges et cannelle ainsi qu’une bouche d’une prestance remarquable. La rĂ©duction du temps d’élevage et du bois n’est pas Ă©trangĂšre Ă  cette Ă©volution de style.

Une association magique avec Christophe Thibert

Fabien ne se contente pas d’explorer les terroirs magiques du Beaujolais. Il ose s’aventurer plus au nord, en Bourgogne, lĂ  oĂč se trouvent nombre de ses amis, Arnaud Ente en tĂȘte. C’est dans le MĂąconnais qu’il va jeter son dĂ©volu en proposant Ă  l’hĂ©ritier d’une vieille famille de vignerons de la rĂ©gion, les Thibert, de s’associer avec eux pour donner naissance Ă  de trĂšs grands vins blancs modernes, tout Ă  la fois puissants et extrĂȘmement frais et ciselĂ©s. Christophe Thibert avait un beau patrimoine de vignes, Fabien un vĂ©ritable savoir-faire. C’est ainsi qu’est nĂ©e leur collaboration. Chose assez remarquable, les deux associĂ©s dĂ©cident de mettre en valeur certains terroirs parfois moins connus du public. Leur offre comprend donc depuis le millĂ©sime 2014 (premier millĂ©sime oĂč ils bĂ©nĂ©ficient de suffisamment de volumes Ă  commercialiser) trois Pouilly – LochĂ©, Vinzelles et FuissĂ© – ce qui est assez rare dans une gamme, Ă©paulĂ©s par du Saint-VĂ©ran. Les vins produits en 2014 (autour de 35€) sont des modĂšles du genre. Fabien se plaĂźt Ă  dire qu’il voulait « produire des blancs du MĂąconnais dans la veine des Meursault de Jean-François Coche-Dury, [son] mentor ». Le rĂ©sultat est troublant de prĂ©cision, d’ampleur, de concentration tout en conservant des aciditĂ©s vives qui renforcent le cĂŽtĂ© aĂ©rien des vins. Le Pouilly-LochĂ© charme par sa finale saline, le Pouilly-Vinzelles surprenant avec ses notes de cire. Des notes qui s’accompagnent d’une pointe miellĂ©e et d’une sapiditĂ© gourmande en fin de bouche sur le Saint-VĂ©ran. Le Pouilly-FuissĂ© enfin joue le registre citronnĂ© et charme avec sa jolie matiĂšre parfaitement digeste. De belles rĂ©ussites en somme qui donnent envie de suivre le travail de Fabien. Notamment dĂšs 2015 avec la sortie d’un trĂšs attendu MĂącon FuissĂ©.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 2 Mars 2017 14:11

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Comte Abbatucci : la quintessence du vignoble corse
Quand on Ă©voque la Corse, le vin n’est pas la premiĂšre chose qui nous vient Ă  l’esprit. Pourtant, entre les plages de rĂȘves et les montagnes abruptes de l’üle de BeautĂ©, se trouvent quelques-unes des exploitations viticoles les plus qualitatives de la MĂ©diterranĂ©e. Parmi eux, le domaine Comte Abbatucci, pionnier de la rĂ©introduction des cĂ©pages autochtones corses, qui nous propose une gamme Ă©poustouflante de vins. DĂ©couverte d’une signature absolument unique.




Bianco gentile, carcajalo bianco, aleatico ou encore riminese. Ces noms ne vous disent peut-ĂȘtre rien, mais ce sont quelques-uns des cĂ©pages autochtones du vignoble corse. Ils constituent Ă  la fois la richesse du patrimoine viticole corse, mais aussi des curiositĂ©s pour les amateurs du continent. Certains dĂ©sirant en apprendre davantage, d’autre prĂ©fĂ©rant se tenir Ă  l’écart d’une rĂ©gion qui leur est Ă©trangĂšre. Pourtant, la Corse n’est pas le vignoble le plus difficile Ă  apprĂ©hender, et c’est peut-ĂȘtre l’un des plus dynamiques. Si vous cherchez un ambassadeur pour partir Ă  la dĂ©couverte de cette rĂ©gion, Comte Abbatucci est sans aucun doute l’un des meilleurs.

La sauvegarde des cépages endémiques

La famille Abbatucci a marquĂ© l’histoire de France en comptant une multitude de grands hommes : un gĂ©nĂ©ral de la rĂ©volution, un diplomate ou encore un ministre sous le rĂšgne de NapolĂ©on III. Les cuvĂ©es du domaine leur rendent aujourd’hui hommage. C’est Ă  la fin du XIXĂšme siĂšcle que la famille commence Ă  cultiver la vigne. Nous nous trouvons au sud de l’Ile, dans la vallĂ©e du Taravo, Ă  quelques kilomĂštres de Propriano (Ă  mi-distance entre Ajaccio et Bonifacio) Ă  environ 100 mĂštres au-dessus du niveau de la mer. Mais la rĂ©putation du domaine ne dĂ©passe pas encore les frontiĂšres de l’Ile. L’influence ocĂ©anique est manifeste sur les vins du domaine. Ceux-ci associent Ă  la fois Ă  la fraĂźcheur et une maturitĂ© parfaite.

Dans les annĂ©es 60, Antoine Abbatucci s’impose comme l’une des figures majeures du vignoble en prenant la tĂȘte de la Chambre d’Agriculture de la Corse. Il s’alarme de la disparition des cĂ©pages locaux, dans l’indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale. Il dĂ©cide alors de voyager dans l’üle pour partir Ă  la rencontre des diffĂ©rents agriculteurs. Il rĂ©cupĂšre chez certains d’entre eux des restes de vignes sauvages abandonnĂ©es au fond de certaines propriĂ©tĂ©s. Ces vignes, il les replante sur un seul et mĂȘme coteau d’arĂšne granitique pour crĂ©er son conservatoire des cĂ©pages endĂ©miques. Tous les cĂ©pages ne donnent certes pas les mĂȘmes rĂ©sultats, mais certains se rĂ©vĂšlent prodigieux. Sans lui, la Corse aurait pu dire adieu dĂ©finitivement Ă  cette richesse inouĂŻe.

L’envol du domaine

En 1992, Jean-Charles prend la suite de son pÚre au domaine. Conscient du trésor sur lequel il est assis, il entend faire encore progresser les vins du domaine. Celui-ci est converti à la biodynamie en 2000. Un grand travail de sélection massale et sur les porte-greffes les plus adaptés au sol et au climat est engagé. Les vins gagnent en définition, en précision et en équilibre pour se hisser au sommet de la production corse.

Se pose alors la question inĂ©vitable des cĂ©pages. Jean-Charles reprĂ©sente mĂȘme la Corse Ă  l’INAO au dĂ©but des annĂ©es 2000. Il se bat pour l’introduction des cĂ©pages oubliĂ©s. « Je ne suis pas contre l’idĂ©e des appellations, nous dit-il, mais nous sommes Ă  une Ă©poque oĂč l’agriculture disparait et nous devons supporter les traditions qui font ce que nous sommes aujourd’hui ». L’INAO reconnaĂźt l’utilisation de cĂ©pages pour l’AOC Corse mais le biancu genile, cordivarta, genovese pour les blancs et l’altĂ©atico, carcajo nero et minustello pour les rouges ne doivent dĂ©passer les 10% chacun dans l’assemblage final.

Au contraire, il est mentionnĂ© que le vermentinu (ou vermentino qui correspond au rolle de Provence et fait partie de la famille des malvoisies) doit dĂ©passer les 75% dans pour les blancs, et que les rouges doivent comporter 50% de sciaccrello (qu’on appelle le pinot noir mĂ©diterranĂ©e, pour sa finesse et son aspect peu teinturier) et le nielluccio (qui correspond au sangiovese italien mais qui donne en Corse des rĂ©sultats tout Ă  fait Ă  part).

En rĂ©ponse Ă  cette rĂ©glementation, Jean-Charles Abbatucci lance la cuvĂ©e Collection – en vin de France – composĂ©e de ces cĂ©pages corses. Puis il y a cinq ans, il fait le choix de sortir toutes ses cuvĂ©es de l’appellation. Une dĂ©cision forte, Ă  l’image de l’histoire du domaine. Au vu du caractĂšre incroyable des vins, il est certain que l’INAO a davantage perdu en voyant Abbatucci se retirer que l’inverse.

Enfin, si vous avez la chance de vous rendre dans la vallĂ©e de Taravo, vous pourrez peut-ĂȘtre croiser une vache-tigre de l’élevage du frĂšre de Jean-Charles. Une variĂ©tĂ© qui n’existe Ă©videmment qu’en Corse.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 2 Mars 2017 14:23

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Chùteau Figeac risque de perdre son nom aprÚs avoir attaqué ses voisins
Le chĂąteau Figeac, premier grand cru classĂ© de Saint-Emilion, a fait appel de la dĂ©cision du tribunal de Bordeaux de lui retirer son nom aprĂšs avoir lui-mĂȘme saisi la justice pour que ses voisins vignerons ne puissent plus accoler Figeac Ă  leur nom.


Le chĂąteau Figeac, premier grand cru classĂ© de Saint-Emilion, a fait appel de la dĂ©cision du tribunal de Bordeaux de lui retirer son nom aprĂšs avoir lui-mĂȘme saisi la justice pour que ses voisins vignerons ne puissent plus accoler Figeac Ă  leur nom, a-t-on appris vendredi auprĂšs des deux parties.

"C'est la premiÚre fois que Figeac a été condamné. Jusqu'à présent, ils avaient gagné tous leurs procÚs avec tous les voisins", a déclaré Richard Moreaud, propriétaire des marques "chùteau Cormeil-Figeac" et "chùteau Magnan-Figeac".

Le tribunal de grande instance de Bordeaux a décidé le 29 novembre que les deux parties perdaient leurs marques : "chùteau Figeac" et "chùteau de Figeac" pour ne pas avoir pu prouver de vinification séparée avec les autres vins du domaine.

UNE DÉCISION DIFFICILE

Concernant les deux marques voisines possédées par M. Moreaud, le tribunal n'a pu établir que "les parcelles de vigne dont les défendeurs sont les propriétaires proviennent du domaine originel de Figeac démembré au XIXe siÚcle".

"On cohabite depuis un siĂšcle puis tout Ă  coup, ils se sont mis Ă  nous attaquer. Pourquoi ? On ne leur fait pas de concurrence parce qu'on n'a pas du tout le mĂȘme positionnement, ils sont premier grand cru classĂ©, nous on est grand cru. Les prix sont totalement diffĂ©rents, les Ă©tiquettes sont totalement diffĂ©rentes", a expliquĂ© M. Moreaud.

ACTES NOTARIÉS DU XVIIe ET XVIIIe SIÈCLE

"Figeac veut avoir le monopole du nom et ne veut pas qu'il y ait des crus qui puissent utiliser leur nom malgré les droits historiques que l'on a", s'est-il défendu, précisant qu'il a "des actes notariés qui font référence du XVIIe et XVIIIe siÚcle".

Les deux parties ont fait appel et la décision de justice concernant ces deux propriétés, distantes de 500 mÚtres, n'est pas exécutoire jusqu'au jugement de la cour d'appel. "Nous ne souhaitons pas communiquer sur le sujet", a déclaré la directrice de la communication et du marketing du chùteau Figeac, Cécile Loqmane, a refusé de répondre aux questions des journalistes, notamment sur d'éventuelles poursuites visant d'autres propriétés utilisant le terme "Figeac".


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Jeu 2 Mars 2017 14:33

Alex,
Je réponds à l'avant-dernier message sur le comte Abbatucci.
Je te remercie d'avoir fait une copie de ce texte.
Je vais en Corse tous les ans depuis quelques années et je commence à bien connaßtre les principaux domaines sur plusieurs millésimes.
Le comte Abbatucci produit des vins de grande qualité de sa cuvée Faustine jusqu'à ses cuvées de luxe, chÚres, c'est vrai, mais qu'il faut goûter.
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Sam 4 Mars 2017 10:08

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Domaine Combier : prùs d’un demi-siùcle en bio
Rares sont les domaines qui peuvent se targuer de prĂšs de 50 ans en bio. Et pour cause, Maurice Combier s’est battu des les annĂ©es 1960 pour faire reconnaĂźtre ce mode de viticulture en vallĂ©e du RhĂŽne. Son fils Laurent perpĂ©tue cette philosophie.




Camille Combier, grand-pĂšre de Laurent, polyculteur et Ă©leveur, est descendu d’ArdĂšche dans les annĂ©es 1930 pour acheter une propriĂ©tĂ© en vallĂ©e du Rhone, Ă  La Roche-de-Glun, et y faire des abricotiers et de la vigne. AprĂšs la guerre, le paysan vigneron commence Ă  vendre son vin en cubi autour de chez lui et en 1952, il plante sur un mamelon caillouteux le Clos des Grives, tout en syrah en sĂ©lection massale d’Hermitage. Le sol argilo-calcaire, entre Ă©boulis de l’IsĂšre et le RhĂŽne et ses galets roulĂ©s, apporte de la finesse aux tanins, tout en dentelles. En 1962, il est expropriĂ© de sa cave pour la construction du canal du RhĂŽne et part s’installer Ă  Pont d’IsĂšre. Il vend des raisins Ă  Jaboulet et Ă  la cave de Tain l’Ermitage. À l’époque, il mise surtout sur l’arboriculture plus rĂ©munĂ©ratrice que la vigne. Son fils Maurice, qui le rejoint sur son activitĂ© au dĂ©but des annĂ©es 60, est un visionnaire avec une autre approche de l’agriculture. Il se lance dans le bio pour la vigne comme pour les arbres. « Mon pĂšre passait pour le fou du coin, avoue Laurent Combier. Les voisins persuadĂ©s qu’il ne tiendrait pas, s’imaginaient dĂ©jĂ  se partager la propriĂ©tĂ© mais il a persĂ©vĂ©rĂ© et finalement ce sont les techniciens de la chambre d’agriculture qui ont dĂ©filĂ© chez lui pour plancher sur une reconnaissance officielle du bio. L’obtention du logo en 1981 au bout de 15 ans de bataille a Ă©tĂ© un moment fort pour lui ».

Un sol vivant et un style

Laurent arrive Ă  la fin des annĂ©es 80, juste avant la construction de la nouvelle cave. « C’est un beau mĂ©tier tellement riche; il faut ĂȘtre Ă  l’écoute de la terre et de la nature, et vinifier comme un chef cuisinier pour affirmer un style tout en n’oubliant pas d’ĂȘtre un commerçant. Mais Ă  l’époque, il faut reconnaĂźtre que les vins bios n’étaient pas toujours bons, le logo AB est un rĂ©sultat de moyen pas de qualitĂ©. Si un sol vivant est indispensable pour obtenir un meilleur raisin et exprimer le meilleur du terroir, il faut ensuite avoir le bon outil pour le transformer en respectant la matiĂšre premiĂšre. Plus de 60% vient du vignoble, et le reste tient de la vinification ». Laurent a travaillĂ© 25 ans avec son pĂšre, disparu il y a deux ans. Le domaine qui est passĂ© de 5 Ă  50 ha en 25 ans, est toujours en bio et travaillĂ© selon les principes de biodynamie, « un prolongement logique de la dĂ©marche, mais avec cette taille, difficile de revendiquer la certification. La rĂ©flexion permet nĂ©anmoins de mieux comprendre son vignoble et on le retrouve dans les vins avec une plus grande perception des arĂŽmes et des tanins plus harmonieux ».

Un trio Infernal en Priorat

Le domaine Combier produit quatre cuvĂ©es domaine et le Clos des Grives. Les jeunes vignes servent Ă  l’élaboration de la cuvĂ©e Laurent Combier avec un Ă©levage en Ɠuf bĂ©ton pour des tanins plus polissĂ©s. Outre 6 ha supplĂ©mentaires sur le nord de l’appellation, rachetĂ©s en 2010 (la cave BĂ©got), Laurent Combier, a Ă©tendu son vignoble en 2002
 dans le Priorat en Espagne avec deux compĂšres de longue date, Jean-Michel GĂ©rin (Domaine GĂ©rin) et Peter Fischer (RĂ©velette). « C’était une opportunitĂ©, le terroir entre 300 et 600 m d’altitude nous a plu et c’est un domaine facile d’accĂšs. Il faut reconnaĂźtre qu’il est plus facile de faire du bio en Espagne grĂące Ă  une faible pluviomĂ©trie, mĂȘme si en vallĂ©e du RhĂŽne, on a un atout non nĂ©gligeable, le VDN – traduire le Vent Du Nord, le mistral ». Le trio a trouvĂ© pour son domaine Infernal un chef de culture catalan, Pep Aguilar, qui suit au quotidien les 6,5 ha en production, surtout en rouge avec grenache, carignan et syrah, un blanc Ă  base de macabeu et grenache blanc. « Pour Ă©laborer les cuvĂ©es, on discute beaucoup entre nous – on y va toujours une dizaine de fois par an – et quand on n’arrive pas Ă  se mettre d’accord, c’est Pep qui dĂ©cide » conclut Laurent Combier.

Avec l’arrivĂ©e de la nouvelle gĂ©nĂ©ration, Julien et David, le domaine prĂ©voit en 2017 l’agrandissement de la cave et l’acquisition de nouvelles parcelles en Crozes-Hermitage avec un programme de mise en place de haies et de zones de biodiversitĂ©.


www.terredevins.com


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Dim 5 Mars 2017 15:39

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Neuf vins rouges typés pour découvrir le Chili
Pour l’amateur français, le Chili offre des rouges charpentĂ©s d’un bon rapport qualitĂ©/prix. L’heure des grands vins a dĂ©sormais sonnĂ© sur les contreforts des Andes !


Le vignoble du Chili en un coup d'oeil :

Zone de production
211 000 hectares en 2014 (9e mondial) répartis sur 6 zones.

Volume
En 10 ans, le vignoble a augmenté de 40 %.

CĂ©page
Le cabernet-sauvignon domine pour les vins destinĂ©s Ă  l’export avec 33% de la surface plantĂ©e.


Neuf vins chiliens à découvrir en priorité :

CASADONOSO
Cuvée D 2011
Maule Valley
16,5/20
65 €
http://www.estate-selection.com
LimitĂ©e Ă  3 900 bouteilles, cette cuvĂ©e D place le carmĂ©nĂšre au cƓur de l’assemblage. La robe rouge grenat aux reflets rubis est intense et sĂ©duisante. Le nez est envoĂ»tant avec ses parfums de pivoine et fruits noirs. Une sensation de plĂ©nitude et d’équilibre qui persiste en finale. IdĂ©al avec des gibiers fins ou un carpaccio de bƓuf maturĂ©.

ANTIYAL
CarménÚre Vinedo Escorial 2012
Valle del Maipo
16/20
42,75 €
http://www.transandine.fr
Afin d’atteindre une maturitĂ© physiologique parfaite des raisins, le vignoble est conduit en biodynamie. Le sol caillouteux formĂ© par la riviĂšre Maipo permet le drainage de la vigne. ÉlevĂ© douze mois en cuves ovoĂŻdes, cette cuvĂ©e de carmĂ©nĂšre inspire la puretĂ©. Sa couleur grenat aux reflets violine est brillante et intense. Le nez est ouvert sur des notes de framboise, d’épices et de balsamique. En bouche, on ressent une puissance maĂźtrisĂ©e des tanins qui se fondront parfaitement avec un bƓuf mijotĂ© aux Ă©pices.

CONO SUR
2013
Ocio Pinot Noir
Valle de Casablanca
15,5/20
59,70 €
http://www.transandine.fr
Cette vĂ©nĂ©rable maison nous habitue Ă  des pinots noirs expressifs et digestes. Pour cette cuvĂ©e haute couture, le travail est minutieux : vendanges manuelles, foulage au pied et Ă©levage de 14 mois en barriques. La patte du Bourguignon Martin Prieur (domaine Jacques Prieur) pour la vinification apporte une certaine complexitĂ©. Au nez, tout d’abord, dans un registre de fruits rouges, de rose et de geniĂšvre. En bouche, ensuite, le vin reste frais et croquant, avec une belle longueur sur le fruit mĂ»r et les Ă©pices. Superbe avec un homard aux figues.

VINA TARAPACA
Zavala 2008
Maipo Valley
15,5/20
33 €
http://www.transandine.fr
Cette cuvĂ©e emblĂ©matique du domaine est le rĂ©sultat d’une sĂ©lection des meilleurs raisins sur un assemblage de syrah et de cabernets franc et sauvignon. Le nez est marquĂ© par des arĂŽmes de cassis et une touche grillĂ©e, certainement due Ă  l’élevage de quatorze mois en barriques françaises et amĂ©ricaines. En bouche, une sensation plus Ă©picĂ©e apparaĂźt avec des tanins prĂ©sents mais fondus. À dĂ©guster avec un gigot d’agneau.

COUSINO-MACUL
Finis Terrae 2007
Maipo Valley
15,5/20
23 €
http://www.transandine.fr
Un assemblage (60 % cabernet-sauvignon, 40 % merlot) vendangĂ© Ă  la main et Ă©levĂ© quatorze mois en barriques de chĂȘne français. Le nez rappelle la rĂ©glisse et le bois exotique avec des notes de fruits noirs et d’épices. En bouche, on retrouve la mĂȘme complexitĂ© avec une belle structure et une finale juteuse.

UNDURRAGA
Cabernet-Sauvignon 2006 Founder’s Collection
Valle del Maipo
15/20
27,90 €
http://www.transandine.fr
PlantĂ© au cƓur de la Maipo Ă  Santa Ana, cette parcelle de vieilles vignes est une fiertĂ© du domaine, aujourd’hui gĂ©rĂ© par la cinquiĂšme gĂ©nĂ©ration. Une belle couleur rubis et un nez de moka, fleurs sĂ©chĂ©es et sous-bois confirment le vieillissement noble de ce vin. En bouche, les premiers instants offrent des tanins soyeux, puis place Ă  la puissance pour accompagner un canard au sang.

ERRAZURIZ
La Cumbre 2011
Valle de Aconcagua
15/20
76,26 €
http://www.vinsdumonde.com
On ne peut que succomber au charme de cette cuvĂ©e La Cumbre, fruit d’un subtil assemblage de diffĂ©rentes parcelles de syrah plantĂ©es en 1993. Le nez est portĂ© par un bouquet de framboise et de chocolat avec un aspect rafraĂźchissant. La sensation en bouche est ronde, sans opulence, et les fruits rouges se montrent persistants. Cette bouteille sera parfaite avec un kebbe libanais.

VINA VALDIVIESO
Caballo Loco
Grand Cru Apalta 2012 Santa Cruz
14,5/20
45,16 €
http://www.vinsdumonde.com
Apalta est un assemblage de carmenĂšre et de cabernet-sauvignon. Le nez est puissant, avec des notes de fruits mĂ»rs et de tabac. Cette mĂȘme puissance se retrouve en bouche, avec des tanins affirmĂ©s et des Ă©pices qui envahissent le palais. Il faudra attendre encore deux ans pour calmer la fougue de ce vin et l’apprĂ©cier alors avec une belle piĂšce de sanglier rĂŽti.

DE MARTINO
Vigno 2012
Maule Valley
14/20
32 €
http://www.vinsdumonde.com
La Aguada est une parcelle plantĂ©e en 1955, en majoritĂ© de carignan, proche de l’ocĂ©an Pacifique. Vin d’aspect brillant avec une robe grenat. Le nez est une explosion de fruits rouges avec un lĂ©ger aspect alcooleux. On retrouve une sensation de fruits rouges acidulĂ©s en bouche avec une finale fraĂźche. Une cuvĂ©e intĂ©ressante et peu ordinaire.


www.larvf.com


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Dim 5 Mars 2017 15:42

ERRAZURIZ
La Cumbre 2011
Valle de Aconcagua
15/20
76,26 €
http://www.vinsdumonde.com
On ne peut que succomber au charme de cette cuvĂ©e La Cumbre, fruit d’un subtil assemblage de diffĂ©rentes parcelles de syrah plantĂ©es en 1993. Le nez est portĂ© par un bouquet de framboise et de chocolat avec un aspect rafraĂźchissant. La sensation en bouche est ronde, sans opulence, et les fruits rouges se montrent persistants. Cette bouteille sera parfaite avec un kebbe libanais.



Un domaine dont nous avions eu l'occasion de gouter la cuvée "Carmenere" lors d'une soirée BDE.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Dim 5 Mars 2017 15:54

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L'esprit du Clos des Lambrays
Ce grand cru de morey-saint-denis, en Bourgogne, doit sa réputation d'excellence actuelle à celui qui l'a fait renaßtre, son régisseur Thierry Brouin. Rencontre.





"Je m'occupe du Clos des Lambrays depuis le dĂ©but des annĂ©es 1980. Disons que je suis rĂ©gisseur, ou gĂ©rant, ou les deux, certains m'appellent directeur... Vous en pensez quoi ?" Les trois Ă  la fois, et sans doute un peu plus. Le chapeau vissĂ© sur le crĂąne, Ă©quipĂ© d'une Ă©paisse paire de gants, il prĂ©sente le domaine qui surplombe Morey-Saint-Denis (CĂŽte-d'Or). Moins 3 °C au thermomĂštre, mais un accueil chaleureux et un empressement Ă  montrer sa terre avant toute chose. Lui habite Ă  l'Ă©cart de la grande demeure oĂč sĂ©journaient les anciens propriĂ©taires, juste Ă  cĂŽtĂ© du parc. Sa maison de fonction trĂŽne au coeur d'une sorte de clos dans le clos, entourĂ©e de 2.500 pieds de vigne. "Cette parcelle protĂ©gĂ©e du vent par une charmille et des murs bĂ©nĂ©ficie d'un microclimat. La nature y a toujours une petite semaine d'avance sur le reste de la propriĂ©tĂ©. En observant ce qui s'y passe, j'anticipe ce qui doit ĂȘtre fait ailleurs." Rarement croise-t-on maĂźtre de chai si proche de ses plantations.

"Un terroir unique"

La deuxiÚme parcelle du Clos des Lambrays est située dans le prolongement de la premiÚre, juste au-dessus. En tout, ce sont 202 ouvrées, soit 8,66 hectares, le tout officiellement classé grand cru depuis 1981. L'ensemble constitue un "climat", un concept trÚs bourguignon synonyme d'une entité à la fois géologique, géographique et culturelle. Dans la brume hivernale, ce bout de terre en pente semble drapé d'une épaisse étoffe dont les ondulations formeraient de longues vagues déferlant sur le coteau. "C'est bien la toponymie qui rend ce terroir unique, avec deux ou trois autres choses, comme des courants d'air qui nous préservent des maladies. Mais faites toutes les analyses géologiques que vous voudrez, vous ne percerez jamais le secret d'une parcelle comme celle-ci. D'autres terres peuvent avoir une composition trÚs similaire, mais le vin qui en est issu n'a rien à voir...", dit Brouin. Ici, l'homme cultive le meilleur des pinots noirs. "Et je suis trop respectueux de mes sols pour faire du bio !" Comprendre qu'il condamne les usages excessifs de certains produits, comme le cuivre, et s'amuse à observer certains vignerons labellisés biologiques qui tassent les sols avec les roues de leur tracteur. Lui se contente de faire remarquer la présence d'amandiers et de cerisiers en pleine santé dans sa vigne, des arbres fruitiers qui ne supportent pas les herbicides.

"Pointes épicées"

Deux caves voĂ»tĂ©es datant des XVIe et XVIIe siĂšcles, dites "l'ancienne" et "la jeune", abritent la production du Clos des Lambrays. Pipette et verre Ă  la main, Thierry Brouin a vite fait de dĂ©montrer la justesse de ses thĂ©ories sur l'exception du Clos des Lambrays. Le 2016 rĂ©vĂšle le goĂ»t du fruit noir et les pointes Ă©picĂ©es, caractĂ©ristiques du domaine. Le 2015 "est formidable, il fait la queue de paon, il vous tapisse tout le palais en beautĂ©. Il est trĂšs complet, il a le gras qu'il faut, de superbes tannins. C'est un millĂ©sime qui a une Ă©nergie incroyable. Peut-ĂȘtre une de mes plus belles rĂ©ussites avec le 2005 et le 1999." Nul doute qu'il sera apprĂ©ciĂ© et rĂ©clamĂ©.

Comment explique-t-il cet engouement pour les crus de Bourgogne et, plus particuliĂšrement, ceux de la CĂŽte de Beaune et de la CĂŽte de Nuits ? "Les vrais amateurs ont peut-ĂȘtre Ă©tĂ© Ă©chaudĂ©s par les tarifs pratiquĂ©s dans d'autres rĂ©gions oĂč les volumes produits sont bien supĂ©rieurs Ă  ici. Et puis, nos vins sont plus rares." Chaque annĂ©e, la production du Clos oscille entre 30.000 et 35.000 bouteilles. Les prix sont Ă  l'avenant, autour de 190 euros - "C'est raisonnablement cher" , commente Brouin -, en hausse de 30% au total sur l'ensemble des trois derniers millĂ©simes 2014, 2015 et 2016. Le Clos de Tart, le voisin d'Ă  cĂŽtĂ©, pratique des tarifs plus Ă©levĂ©s.


Thierry Brouin, régisseur du Clos des Lambrays


Ici mĂȘme, Ă  Morey-Saint-Denis, le succĂšs du domaine fait quelques jaloux. "D'autant plus que, depuis deux cents ans, la propriĂ©tĂ© a toujours Ă©chappĂ© aux gens du coin." Le Clos des Lambrays, dont on trouve mention au XIVe siĂšcle dans les archives de l'abbaye de CĂźteaux, jouit d'une superbe rĂ©putation jusque dans les annĂ©es 1940. Mais les acquĂ©reurs d'alors, la famille Cosson, peu intĂ©ressĂ©s par la culture de la vigne, la dĂ©laissent. La belle parcelle, quasiment Ă  l'abandon, devient une zone de chasse rĂ©putĂ©e, car giboyeuse Ă  souhait. Le domaine est alors surnommĂ©, non sans humour, "le Clos dĂ©labrĂ©".

Le dĂ©but de son retour sur le devant de la scĂšne correspond Ă  l'arrivĂ©e aux commandes, Ă  la fin des annĂ©es 1970, de Roland Pelletier de Chambure et de Louis et Fabien Saier. Mais, en 1995, ces derniers sont obligĂ©s de vendre suite Ă  la faillite de FĂ©lix Potin, que les Saier avaient rachetĂ© trois ans plus tĂŽt. Quinze jours avant les vendanges, Thierry Brouin se retrouve Ă  la tĂȘte d'un domaine en cessation de paiement. "Alors, pendant plusieurs mois, j'ai dirigĂ© le Clos en compagnie d'un liquidateur judiciaire. Heureusement, c'Ă©tait un type intelligent et comprĂ©hensif..." Arrivent les Freund, des Allemands de Coblence. "GĂŒnter Freund avait dĂ©couvert la France en observant La Rochelle depuis le pĂ©riscope de son sous-marin. Une fois fortune faite dans l'affichage publicitaire, et aprĂšs avoir passĂ© beaucoup de temps sur les plages de Saint-Tropez, ce francophile Ă©picurien souhaitait acquĂ©rir un domaine..."

À son crĂ©dit, une belle entente avec Thierry Brouin dans la conduite de la vigne et des affaires du domaine, un financement sans faille et une restauration rĂ©ussie des bĂątiments de la propriĂ©tĂ©. Freund se montre gĂ©nĂ©reux avec ce petit bout de Bourgogne. "Surtout, grĂące Ă  ce rachat, le Clos des Lambrays n'a pas Ă©tĂ© dĂ©membrĂ©, vendu en morceaux." Suite au dĂ©cĂšs de Freund, en 2014, le groupe LVMH devient propriĂ©taire de cette perle de la CĂŽte de Nuits. L'acquisition, rĂ©alisĂ©e pour un montant proche de 100 millions d'euros, dĂ©fraie alors la chronique. Jusqu'Ă  l'annonce d'autres ventes Ă  des prix supĂ©rieurs. "La richesse est une affaire rĂ©cente chez les Bourguignons. Beaucoup gardent la tĂȘte froide. D'autres moins..."

"Aboutissement complexe"

Thierry Brouin, quant Ă  lui, semble bien dĂ©terminĂ© Ă  ne pas changer sa maniĂšre d'ĂȘtre. D'ici Ă  la fin de l'annĂ©e, il devrait commencer Ă  former son successeur pour "lui transmettre la comprĂ©hension de ce terroir, l'adaptation de la vinification au millĂ©sime". Pas sĂ»r que l'artisan du renouveau du Clos soit prĂȘt Ă  passer la main dĂ©finitivement. Depuis trente-sept ans, ce pragmatique ascendant optimiste s'adapte avec bonheur aux caractĂšres variĂ©s de ses propriĂ©taires successifs. "Finalement, j'ai toujours produit le vin que je souhaitais faire. Quand je n'Ă©tais pas content d'une cuvĂ©e, je la dĂ©classais et je la sortais de la sĂ©lection finale. Toutefois, mon vin n'a jamais Ă©tĂ© le rĂ©sultat d'un assemblage trop restrictif. Le Clos des Lambrays doit rester l'aboutissement complexe d'une diversitĂ©, d'une addition de diffĂ©rences." Les derniĂšres notes donnĂ©es par la critique internationale, excellentes, confirment le bien-fondĂ© de sa philosophie.

Des Lambrays en chiffres

202 ouvrĂ©es soit 8,66 hectares, c’est la superficie du domaine
1365 Le "Cloux des Lambrey" est mentionnĂ© dans un titre de propriĂ©tĂ© de l’abbaye de CĂźteaux
1980 Thierry Brouin prend la direction du domaine
1981 Le Clos des Lambrays est classé grand cru
2014 Le groupe LVMH acquiert la propriété
30.000 Ă  35.000 bouteilles produites annuellement


avis-vin.lefigaro.fr


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 8 Mars 2017 16:53

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« De l’Ɠnologie Ă  la viticulture » : deux chercheurs de Montpellier nous disent tout sur le vin et la vigne
Deux chercheurs de Montpellier nous disent tout sur l’Ɠnologie et la viticulture dans un livre grand public. En librairie jeudi 9 mars, cette somme de 280 pages sous forme de questions-rĂ©ponses, fait toute la lumiĂšre sur les sujets qui, dans le monde du vin, font dĂ©bat aujourd’hui : prĂ©sence d’additifs dans le vin, recours au cuivre dans l’agriculture biologique, cĂ©pages rĂ©sistants, etc. Entretien croisĂ©.





Qu’est-ce qui a motivĂ© cette aventure Ă©ditoriale Ă  quatre mains ?
Alain Carbonneau – Ce ne sont pas les ouvrages sur le vin qui font dĂ©faut mais Ă  notre sens, Il manquait un outil de vulgarisation scientifique qui jumelle Ɠnologie et viticulture. Ces deux disciplines ont toujours Ă©tĂ© sĂ©parĂ©es parce qu’elles ne font pas appel aux mĂȘmes compĂ©tences sur les fronts de la recherche. Les rĂ©unir dans un ouvrage grand public, c’était rĂ©pondre de façon trĂšs pragmatique aux attentes des consommateurs qui veulent du concret et indirectement, faire un clin d’Ɠil Ă  ceux qui organisent la recherche en France.


Que trouve-t-on de plus dans ce livre qui n’avait jamais Ă©tĂ© abordĂ© prĂ©cĂ©demment ?
Jean-Louis Escudier – Des rĂ©ponses extrĂȘmement concrĂštes sur tout un tas de questions que se pose le public sur le vin : quels sont les virus de la vigne, qu’est-ce qu’un vin de terroir, quel est le secret du raisin sans pĂ©pin, peut-on faire du vin soi-mĂȘme, comment gĂ©rer une collection ampĂ©lographique, combien consomme-t-on de forĂȘt pour faire une barrique, etc. Sur les trois annĂ©es de travail qu’a nĂ©cessitĂ© le livre, six mois ont Ă©tĂ© consacrĂ©s Ă  l’enquĂȘte prĂ©alable que nous avons rĂ©alisĂ©e auprĂšs d’un public lambda, pour Ă©laborer les jeux de questions qui rĂ©pondent le mieux aux attentes d’un lecteur averti sur le vin.

Vous abordez des sujets d’ordre Ă©thiques plus difficiles, comme la prĂ©sence d’additifs dans la vin

Jean-Louis Escudier – Depuis l’automne 2016, l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) autorise, parmi la liste des additifs prĂ©sents dans le vin, le recours au polyaspartate de potassium qui, au mĂȘme titre que la gomme de cellulose Ă©galement employĂ©e, est un sĂ©questrant pour Ă©viter les dĂ©pĂŽts de tartre au fond la bouteille
 et un composĂ© de base pour les produits vaisselles. Une exception culturelle sur les produits fermentĂ©s (biĂšre, vin, cidre, etc.) veut qu’on ne prĂ©cise pas sur les Ă©tiquettes la prĂ©sence de ces additifs, sauf s’ils sont allergĂšnes comme les sulfites par exemple. Le consommateur n’est pas informĂ©, cette information, nous la rendons transparente pour lui, sans dire si c’est bien ou pas bien.

Votre vision est plus que nuancĂ©e sur l’agriculture biologique

Alain Carbonneau – La viticulture bio repose presque exclusivement sur la protection biologique au cuivre, face au mildiou. Le cuivre est un oxydant puissant, extrĂȘmement toxique pour l’environnement et l’homme (notamment en augmentant le risque d’athĂ©rosclĂ©rose), sauf qu’on y aurait recours parce que ce produit naturel n’est pas de synthĂšse ? Pour ce chapitre sur le bio, nous avons essayĂ© d’ĂȘtre les plus objectifs possibles en distinguant les enjeux de durabilitĂ© (la protection du terroir, l’absence de rĂ©sidus, etc.) et la façon, pour les vignerons, d’atteindre ces objectifs. Il en existe trois : le bio qui interdit tout produit de synthĂšse, la viticulture dite intĂ©grĂ©e qui limite le plus possible l’usage du cuivre mais ne s’interdit pas les produits de synthĂšse en cas de forte pression parasitaire, et la biodynamie. Aux vignerons de prendre leurs responsabilitĂ©s !

C’est un procùs à charge ?
Alain Carbonneau – Non, nous ne nous posons jamais en juges mais nous n’avons rien Ă  cacher. Il y a cent et une questions dans le livre et la derniĂšre porte sur le vin et la santĂ© humaine : en nous appuyant sur le fameux paradoxe français, nous prolongeons et complĂ©tons la dĂ©finition qu’en donne l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) en mettant en avant l’intĂ©rĂȘt dĂ©montrĂ© d’une consommation modĂ©rĂ©e et rĂ©guliĂšre de vin au cours des repas (deux verres par jour pour les femmes, trois par jour pour les hommes, NDLR). Notre approche est scientifique, toujours au service de l’information des lecteurs. Le problĂšme c’est que le consommateur n’est pas assez informĂ© sur la rĂ©alitĂ© de ce que recouvre le bio, sur la prĂ©sence de certains additifs dans le vin, dans une sociĂ©tĂ© qui paradoxalement, exerce de plus en plus une pression de transparence. Aucune filiĂšre ne fera l’économie de la transparence, on n’y coupera pas. Cette transparence nous a donc parue Ă©vidente.

DĂ©finiriez-vous votre ouvrage comme un vade-mecum de l’Ɠnologie et du vin ?
C’est un livre Ă  un tournant, celui d’une Ă©poque confrontĂ©e aux enjeux du changement climatique qui va entraĂźner une Ă©volution irrĂ©versible de nos pratiques vers la viticulture durable, Ă  la fois pour protĂ©ger l’environnement, pour valoriser les terroirs dans un contexte de mondialisation, etc. Nous essayons de nous rendre utile, dans un livre Ă  la pointe sur l’actualitĂ© de la recherche transfĂ©rable, qui prĂ©sente aussi ce qui se fait en terme de technologies, de ressources innovantes.


« De l’Ɠnologie Ă  la viticulture », d’Alain Carbonneau (professeur Ă©mĂ©rite de viticulture Ă  l’école Montpellier SupAgro) et Jean-Louis Escudier (ingĂ©nieur de recherche Ă  l’INRA Pech Rouge), 39 € aux Ă©ditions Quae. En librairie le 9 mars 2017


www.terredevins.com

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Messagepar Lalex » Mer 8 Mars 2017 16:59

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Que serait la Bourgogne sans les femmes ?
Depuis vingt ans, les femmes se sont fait une place de plus en plus importante dans les domaines et maisons de Bourgogne. Une tendance de fond qui ne nous semble pas prĂȘt de retomber et c’est trĂšs bien comme cela.

Pour ĂȘtre parfaitement clair, les "journĂ©es de..." nous semblent surtout ĂȘtre des prĂ©textes pour se donner bonne conscience Ă  peu de frais. Toujours est-il que c'est aujourd'hui la "journĂ©e de la femme" et voici donc ci-dessous l'article que nous avions consacrĂ© Ă  la prĂ©sence essentielle des femmes dans le vignoble bourguignon dans le numĂ©ro 107 de Bourgogne Aujourd'hui.

Christophe Tupinier



"Et si dans une vingtaine d'annĂ©es,‹ les femmes devenaient majoritaires dans les domaines et maisons de nĂ©goce en Bourgogne ? Nous n'en sommes pas encore lĂ , mais que de chemin parcouru en une vingtaine d'annĂ©es, que d'Ă©volution des mentalitĂ©s, pour amener doucement mais sĂ»rement les femmes aux commandes. Avec leurs personnalitĂ©s et leurs itinĂ©raires diffĂ©rents, les trois vigneronnes mises en avant dans ce dossier - Christine GruĂšre-Dubreuil (Dubreuil-Fontaine - Pernand-Vergelesses - CĂŽte de Beaune), Anne-Gros (Vosne- RomanĂ©e - CĂŽte de Nuits), Caroline LestimĂ© (Jean-NoĂ«l Gagnard - Chassagne-Montrachet‹CĂŽte de Beaune) - illustrent cette montĂ©e en puissance du sexe fĂ©minin dans les domaines et maisons de Bourgogne et elles sont mĂȘme devenues des rĂ©fĂ©rences reconnues dans leurs ­villages et appellations respectifs. Trois femmes et il faut en citer beaucoup d'autres.
Dans l'Yonne, Nathalie FÚvre, Clotilde FÚvre et Lyne Marchive ont rapidement fait parler d'elles et Ghislaine Goisot (Saint-Bris-le-Vineux) est une vigneronne et une dégustatrice aussi redoutée que respectée.
En CĂŽte de Nuits, la jeune Alexandrine Roy s'inscrit dans les pas de Sylvie Esmonin pour produire des gevrey-chambertin de premier ordre. À Chambolle-Musigny, on n'est pas trĂšs inquiet en voyant Prune Amiot succĂ©der Ă  ses parents (Domaine Amiot-Servelle). À Morey-Saint-Denis, Virginie Taupenot (Domaine Taupenot-Merme) prĂ©side l'association femmes et vins de Bourgogne tout en cogĂ©rant le domaine familial et la toute frĂȘle Bertille Arlaud (Domaine Arlaud) passe le cheval dans les vignes ; quant aux soeurs Mugneret (Mugneret-Gibourg - Vosne-RomanĂ©e), elles sont au sommet de leur art. En CĂŽte de Beaune, ChloĂ© et Julie Chevalier (Ladoix-Serrigny) succĂšdent avec tonus Ă  leur pĂšre Claude, Brigitte Berthelemot (Meursault) a crĂ©Ă© un domaine qui en cinq petites annĂ©es est devenu une rĂ©fĂ©rence et Ă  Beaune, Lauriane AndrĂ© reprend le domaine de ses beaux-parents (Domaine des Terregelesses) avec de grandes ambitions. ‹La SaĂŽne-et-Loire n'est pas en reste avec notamment AgnĂšs DewĂ© (Domaine de Launay Mercurey) et ChloĂ© Bayon (FuissĂ©), aussi brillantes en vins rouges qu'en blancs.
En oenologie, beaucoup ont fait et font autoritĂ©, Ă  l'image de Laurence Jobard (retraitĂ©e en 2006 de la Maison Joseph Drouhin, Ă  Beaune), ‹de l'incontournable Nadine Gublin (Domaine Jacques Prieur - Meursault), de Ludivine ‹Griveau qui depuis dix ans redonne leurs lettres de noblesse aux vins de la Maison Pierre AndrĂ© (Aloxe-Corton), ou encore de GĂ©raldine Godot qui y est pour beaucoup dans la montĂ©e en puissance de la Maison Alex Gambal (Beaune) depuis quelques millĂ©simes. Certaines ont mĂȘme Ă©tĂ© des pionniĂšres, n'hĂ©sitant pas Ă  affronter tous les scepticismes Ă  l'image d'Anne-Claude Leflaive, pasionaria de la viticulture biologique et biodynamique en Bourgogne qui a sans aucun doute inspirĂ© CĂ©cile Tremblay (Vosne-RomanĂ©e) et Anne Parent (Pommard) dans leur conversion Ă  la viticulture biologique.
Le nĂ©goce-Ă©leveur n'est pas reste et si aucune des principales maisons n'a Ă  ce jour une femme Ă  sa tĂȘte, Francine Picard (Chassagne-Montrachet), Nathalie BergĂšs-Boisset ou encore VĂ©ronique Drouhin-Boss ont leur mot Ă  dire dans la conduite des affaires. Pardon Ă  celles que nous avons oubliĂ©es, mais il est clair qu'aucune rĂ©gion, aucune tendance n'Ă©chappe Ă  cette lame de fond et nous avons tendance Ă  penser que c'est un bien pour la Bourgogne !Et si dans une vingtaine d'annĂ©es,‹ les femmes devenaient majoritaires dans les domaines et maisons de nĂ©goce en Bourgogne ? Nous n'en sommes pas encore lĂ , mais que de chemin parcouru en une vingtaine d'annĂ©es, que d'Ă©volution des mentalitĂ©s, pour amener doucement mais sĂ»rement les femmes aux commandes. Avec leurs personnalitĂ©s et leurs itinĂ©raires diffĂ©rents, les trois vigneronnes mises en avant dans ce dossier - Christine GruĂšre-Dubreuil (Dubreuil-Fontaine - Pernand-Vergelesses - CĂŽte de Beaune), Anne-Gros (Vosne- RomanĂ©e - CĂŽte de Nuits), Caroline LestimĂ© (Jean-NoĂ«l Gagnard - Chassagne-Montrachet‹CĂŽte de Beaune) - illustrent cette montĂ©e en puissance du sexe fĂ©minin dans les domaines et maisons de Bourgogne et elles sont mĂȘme devenues des rĂ©fĂ©rences reconnues dans leurs ­villages et appellations respectifs. Trois femmes et il faut en citer beaucoup d'autres.
Dans l'Yonne, Nathalie FÚvre, Clotilde FÚvre et Lyne Marchive ont rapidement fait parler d'elles et Ghislaine Goisot (Saint-Bris-le-Vineux) est une vigneronne et une dégustatrice aussi redoutée que respectée.
En CĂŽte de Nuits, la jeune Alexandrine Roy s'inscrit dans les pas de Sylvie Esmonin pour produire des gevrey-chambertin de premier ordre. À Chambolle-Musigny, on n'est pas trĂšs inquiet en voyant Prune Amiot succĂ©der Ă  ses parents (Domaine Amiot-Servelle). À Morey-Saint-Denis, Virginie Taupenot (Domaine Taupenot-Merme) prĂ©side l'association femmes et vins de Bourgogne tout en cogĂ©rant le domaine familial et la toute frĂȘle Bertille Arlaud (Domaine Arlaud) passe le cheval dans les vignes ; quant aux soeurs Mugneret (Mugneret-Gibourg - Vosne-RomanĂ©e), elles sont au sommet de leur art. En CĂŽte de Beaune, ChloĂ© et Julie Chevalier (Ladoix-Serrigny) succĂšdent avec tonus Ă  leur pĂšre Claude, Brigitte Berthelemot (Meursault) a crĂ©Ă© un domaine qui en cinq petites annĂ©es est devenu une rĂ©fĂ©rence et Ă  Beaune, Lauriane AndrĂ© reprend le domaine de ses beaux-parents (Domaine des Terregelesses) avec de grandes ambitions. ‹La SaĂŽne-et-Loire n'est pas en reste avec notamment AgnĂšs DewĂ© (Domaine de Launay Mercurey) et ChloĂ© Bayon (FuissĂ©), aussi brillantes en vins rouges qu'en blancs.
En oenologie, beaucoup ont fait et font autoritĂ©, Ă  l'image de Laurence Jobard (retraitĂ©e en 2006 de la Maison Joseph Drouhin, Ă  Beaune), ‹de l'incontournable Nadine Gublin (Domaine Jacques Prieur - Meursault), de Ludivine ‹Griveau qui depuis dix ans redonne leurs lettres de noblesse aux vins de la Maison Pierre AndrĂ© (Aloxe-Corton), ou encore de GĂ©raldine Godot qui y est pour beaucoup dans la montĂ©e en puissance de la Maison Alex Gambal (Beaune) depuis quelques millĂ©simes. Certaines ont mĂȘme Ă©tĂ© des pionniĂšres, n'hĂ©sitant pas Ă  affronter tous les scepticismes Ă  l'image d'Anne-Claude Leflaive, pasionaria de la viticulture biologique et biodynamique en Bourgogne qui a sans aucun doute inspirĂ© CĂ©cile Tremblay (Vosne-RomanĂ©e) et Anne Parent (Pommard) dans leur conversion Ă  la viticulture biologique.
Le nĂ©goce-Ă©leveur n'est pas reste et si aucune des principales maisons n'a Ă  ce jour une femme Ă  sa tĂȘte, Francine Picard (Chassagne-Montrachet), Nathalie BergĂšs-Boisset ou encore VĂ©ronique Drouhin-Boss ont leur mot Ă  dire dans la conduite des affaires. Pardon Ă  celles que nous avons oubliĂ©es, mais il est clair qu'aucune rĂ©gion, aucune tendance n'Ă©chappe Ă  cette lame de fond et nous avons tendance Ă  penser que c'est un bien pour la Bourgogne ! "


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 8 Mars 2017 17:09

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Gironde rive droite : Les dessous des argilo-calcaires de Blaye
Dans ce vignoble bordelais de la rive droite de la Gironde essentiellement dédié au merlot, les assemblages se diversifient et les exigences de qualité se font plus strictes.


Le paysage de collines de la rive droite de la Gironde contraste avec les douces courbes de la rive gauche mĂ©docaine. Ici, le calcaire constitue le long du fleuve une sĂ©rie de plateaux allant de 30 m d’altitude sur les buttes de la façade de l’estuaire jusqu’à 90 m plus Ă  l’est.

Le Blayais a connu une histoire gĂ©ologique tourmentĂ©e, il en rĂ©sulte un paysage variĂ© et un vignoble morcelĂ© qui Ă©pouse les meilleurs versants, dĂŽmes et plateaux, entre bois, prairies et marais. Dans le cadre de l’étude de terroir rĂ©alisĂ©e par le gĂ©ologue Pierre Becheler pour le syndicat des vins de Blaye, le scientifique a distinguĂ© six unitĂ©s gĂ©omorphologiques.

Image

Dans les collines basses du Pays de Saint-Ciers, la vigne est plantĂ©e sur des collines sablo-graveleuses et argileuses bien drainĂ©es. "Sur ces sols sablo-graveleux qui permettent une bonne alimentation hydrique des vignes, les vins blancs se distinguent par leur qualitĂ© et leur tension", estime le spĂ©cialiste des terroirs viticoles. Les collines argilo-calcaires de Blaye, bien drainĂ©es et trĂšs plantĂ©es, correspondent Ă  des buttes de calcaire et d’argiles lacustres (calcaires de Plassac) et Ă  des argiles lagunaires Ă  ostrea.

SOIS PLUS OU MOINS DRAINÉS

Dans les hauts reliefs résiduels, les buttes de dépÎts marno-calcaires, sablo-graveleux et sablo-argileux sont coiffées de niveaux calcaires et graveleux. Les vignes occupent les zones hautes et les versants bien drainés.

Dans les Landes de Haute Gironde, les sols sont sableux. Le drainage naturel est limitĂ© et la forĂȘt Ă©tendue. Les quelques vignobles se trouvent sur les croupes. Le CĂŽne fluviatile Ă©vidĂ© du Bassin du Moron correspond Ă  une dĂ©pression marquĂ©e par des buttes sablo-graveleuses. Cette zone est gĂ©nĂ©ralement assez mal drainĂ©e. Seuls les sols bruns et les sols carbonatĂ©s sont plantĂ©s en vigne. Les terres basses de la Gironde correspondent au marais, en bordure de l’estuaire.

Le vignoble de Monconseil Gazin compte trois entitĂ©s distinctes en termes de sol, de topographie et d’exposition. "Le terroir de Plassac, particuliĂšrement vallonnĂ©, prĂ©sente des pentes marquĂ©es et bien drainĂ©es qui conviennent bien au malbec. Il reprĂ©sente d’ailleurs 10 Ă  15 % de l’encĂ©pagement dans la zone de Cars et Plassac, contre 5 % Ă  l’échelle de l’appellation", raconte Jean-Michel Baudet (chĂąteau Monconseil Gazin, Plassac). "Les sols sablo-graveleux et argilo-calcaires de Plassac sont toujours bien drainĂ©s sur les points hauts. La disponibilitĂ© en eau y est souvent faible et cela plaĂźt au malbec qui, sous climat bordelais, nĂ©cessite une telle contrainte pour donner de bons rĂ©sultats", prĂ©cise Pierre Becheler.

PATRIMOINE VÉGÉTAL

Quand Corinne Chevrier-Loriaud (chĂąteau Bel-Air La RoyĂšre, Cars) dĂ©crit ses parcelles, elle parle de sols bien sĂ»r, mais aussi de matĂ©riel vĂ©gĂ©tal. "Ces 4 ha de malbec et de merlot du Coudeau, situĂ©s sur le dĂ©but du plateau calcaire de Cars, donnent un trĂšs beau vin. C’est lĂ  que se trouvent les vieilles vignes de 70 ans (malbec, merlot) que nous avons choisi de complanter", raconte-t-elle. Si cette zone donne des rĂ©sultats rĂ©guliers d’une annĂ©e Ă  l’autre, les parcelles du lieu-dit Chartre donnent des vins dont la qualitĂ© dĂ©pend davantage du millĂ©sime. "Il s’agit de 2 ha de malbec et merlot exposĂ©s au nord, sur des sols trĂšs calcaires. Les annĂ©es sĂšches, le rĂ©sultat est excellent, mais les annĂ©es humides, la maturation n’aboutit pas vraiment
", poursuit la vigneronne.

Le malbec est plus exigeant que le merlot, mais il apporte de la complexitĂ© aux assemblages. C’est pourquoi sa surface augmente ces derniĂšres annĂ©es pour atteindre prĂšs de 10 %.

Le malbec du chĂąteau Labrousse se trouve sur le coteau sud de Peyrissoles qui domine la Gironde. « En haut du coteau, les vignes donnent un vin minĂ©ral et tendu. En bas, les terres sont plus riches et le vin est plus charnu », explique Jacques Chardat, qui s’occupe de plus de 100 ha de vignes au sein de l’appellation (chĂąteaux Labrousse et Lacaussade Saint-Martin Ă  Saint-Martin-Lacaussade, chĂąteau Mayne Guyon Ă  Cars et chĂąteau Terre Blanque Ă  Saint-GenĂšs-de-Blaye).

À Saint-Paul, c’est dans son vin Ă  l’Enfer que Pascal Montaut (chĂąteau Les Jonqueyres) met le malbec Ă  l’honneur. Un assemblage mi-malbec mi-merlot issu de vignes de 1947. "Le malbec m’apporte la violette, les Ă©pices, une belle couleur, rĂ©sume le vigneron. Sur la butte de Saint-Paul, aux terres argilo-sableuses sur calcaire, les vins sont assez lĂ©gers et fruitĂ©s. À Saint-Martin-Lacaussade, sur des terres plus argileuses, les vignes sont plus prĂ©coces, les vins plus puissants et riches."

DIFFICILE CABERNET-SAUVIGNON

Plus Ă  l’est dans l’appellation, les cĂ©pages blancs sont davantage plantĂ©s. Ainsi, le vignoble des Graves d’Ardonneau (Saint-Mariens) compte 15 ha de cĂ©pages blancs sur 60 ha de vignes. « La zone de Saint-Mariens convient bien aux blancs car les sols sablo-graveleux sur sous-sol marno-calcaire, mĂȘme s’ils n’ont qu’une assez faible capacitĂ© de stockage en eau, rendent cette eau facilement disponible pour la vigne, prĂ©cise Pierre Becheler. L’alimentation est rĂ©guliĂšre. Mais si les cĂ©pages blancs y trouvent bien leur place, les cĂ©pages noirs peuvent pĂątir d’un excĂšs d’eau certaines annĂ©es."

Il est donc primordial d’analyser les variations de sol et les pentes pour positionner les cĂ©pages noirs. "Le meilleur vin rouge du domaine vient de cette parcelle Le Pied de ChĂȘne, souligne Laurent Rey (domaine des Graves d’Ardonneau). Il s’agit d’une parcelle de merlot situĂ©e sur une croupe de graves exposĂ©e au sud-ouest, Ă  98 m d’altitude. La pente permet un bon drainage et le sous-sol argilo-graveleux une bonne alimentation hydrique des vignes. Les rendements sont naturellement Ă©quilibrĂ©s. La zone de mi-coteau est plus sableuse, les merlots y donnent des rĂ©sultats qui me plaisent moins."

Parmi les cĂ©pages noirs, le cabernet-sauvignon est sans doute le plus difficile Ă  positionner. "Ce cĂ©page s’adapte bien aux sols graveleux, peu Ă©pais, Ă  rĂ©chauffement prĂ©coce comme ceux du canton de Saint-Savin. Dans ces sols Ă  rĂ©serve hydrique faible mais assez bien rĂ©gulĂ©e, il peut atteindre une maturitĂ© aboutie. Les arrachages de ces derniĂšres annĂ©es permettent de relocaliser le cabernet-sauvignon mal plantĂ© dans les annĂ©es 1980", explique Alice Riffard, responsable technique du Syndicat des vins de Blaye.

Au-delĂ  de l’optimisation du couple terroir/cĂ©page, une autre transformation est en cours : l’augmentation de la densitĂ© de plantation pour allier rendement cohĂ©rent et qualitĂ©. Une densitĂ© traditionnellement basse comme dans toutes les zones de polyculture. Autant de travaux qui n’ont qu’un seul but : mettre en avant le potentiel du terroir de Blaye au travers de vins toujours plus rĂ©ussis.




TOUT SUR LES APPELLATIONS DE BLAYE

LES PROFILS


1938 : AOC PremiĂšres CĂŽtes de Blaye Rouge, PremiĂšres CĂŽtes de Blaye Blanc et Blaye Rouge.
2008 : les PremiĂšres CĂŽtes de Blaye deviennent Blaye CĂŽtes de Bordeaux.

L’appellation regroupe trois cantons : Blaye, Saint-Ciers-sur-Gironde et Saint-Savin.

Surface : 6 500 hectares.

DensitĂ© de plantation minimum : 4 500 pieds/ha (6 000 pour l’AOC Blaye).

Rendements maximum : 52 à 65 hl/ha pour les vins rouges (48 à 60 pour l’AOC Blaye), 62 à 72 pour les blancs.


LES SOLS

Blaye prĂ©sente une trĂšs forte complexitĂ© gĂ©ologique Ă  l’origine de plus de cinquante unitĂ©s de sols. On distingue trois grands pĂŽles gĂ©opĂ©dologiques :


‱Au nord : les terrains fluviatiles des collines basses de la rĂ©gion de Saint-Ciers, constituĂ©s de sables, de graviers
et d’argiles ;
‱À l’ouest : les collines calcaires de Blaye, des calcaires, des marnes, des argiles, parfois couronnĂ©es de graviers comme Ă  Plassac et Berson ;
‱À l’est : l’axe haut de Saint-Savin Ă  Cavignac avec des calcaires et argiles, surmontĂ©s de graviers, cernĂ©s par
des formations colluviales, sableuses,
plus ou moins lessivées et souvent hydromorphes.



LES CÉPAGES DE LA RÉGION

Le merlot domine avec 70 % des cĂ©pages noirs, suivi du cabernet-sauvignon (20 %), du malbec et de façon plus anecdotique du cabernet franc et du petit verdot. En blanc, on trouve 90 % de sauvignon, avec du sĂ©millon, du sauvignon gris et de la muscadelle. Colombard et ugni blanc, autrefois majoritaires, sont en voie de disparition. La tendance actuelle laisse davantage de place au malbec, au petit verdot et au cabernet franc. D’autres cĂ©pages, comme le castet, sont en test.


À DÉGUSTER EN PRIORITÉ

ChĂąteau Belair 2012 : 65 % merlot, 35 % malbec

Domaine des Graves d’Ardonneau 2011 : 80 % merlot, 20 % cabernet-sauvignon

ChĂąteau Les Jonqueyres 2010 : 90 % merlot, 10 % malbec

ChĂąteau Monconseil Gazin Grande RĂ©serve 2010 : 55 % merlot, 20 % malbec, 15 % cabernet-sauvignon, 10 % cabernet franc.

ChĂąteau Terre Blanque Les Cailloux 2010 : 90 % cabernet-sauvignon, 10 % merlot


www.larvf.com


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 8 Mars 2017 17:12

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La prise de mousse ou l'art de créer l'effervescence
Cette seconde fermentation alcoolique pratiquĂ©e la plupart du temps en bouteilles aprĂšs l’adjonction d’une liqueur de tirage transforme le sucre en alcool et en gaz carbonique. Elle dure entre un et deux mois.


Sans prise de mousse, pas de bulles ! Étape spĂ©cifique de l’élaboration du champagne, du crĂ©mant ou du mousseux, elle consiste en une deuxiĂšme fermentation alcoolique qui rend effervescent un vin tranquille. La prise de mousse se dĂ©roule en bouteilles mais s’effectue parfois dans de grandes cuves closes pour certains mousseux français ou Ă©trangers, tel le prosecco italien.

Le vigneron l’initie Ă  partir d’un vin dit “de base”, de faible degrĂ© et d’une bonne aciditĂ©, obtenu par une vinification classique. Lors de son embouteillage, il lui ajoute une liqueur dite “de tirage” composĂ©e de sucre et de levures. Les bouteilles sont solidement capsulĂ©es et empilĂ©es sur lattes dans des caves Ă  12° C. Les levures transforment le sucre en alcool et en gaz carbonique qui reste prisonnier dans la bouteille. La pression monte, le vin devient effervescent. L’opĂ©ration dure entre un et deux mois. Le vin est ensuite Ă©levĂ© de 12 mois Ă  plusieurs annĂ©es puis dĂ©gorgĂ© avant d’ĂȘtre mis sur le marchĂ©.


LE GESTE DU VIGNERON

La prise de mousse de ce crĂ©mant de Loire rosĂ© brut Langlois-ChĂąteau (Saumur) a dĂ©marrĂ© fin fĂ©vrier 2015, aprĂšs adjonction de la liqueur de tirage Ă  l’embouteillage du vin de base. Elle se dĂ©roule dans les bouteilles capsulĂ©es et empilĂ©es sur lattes dans des caves Ă  12° C. Elle est terminĂ©e lorsque la pression est de 6 bars. En avril 2015, Cyrille Prieur, assistant-Ɠnologue vĂ©rifie que c’est bien le cas, en mesurant la pression Ă  l’aide d’un aphromĂštre. Ce crĂ©mant sera ensuite dĂ©gorgĂ© aprĂšs un Ă©levage de 18 mois en bouteille et mis sur le marchĂ© Ă  l’automne 2016.

L’avis de Jean-François LiĂ©geois, Ɠnologue, Langlois-ChĂąteau (Saumurois) :
"La prise de mousse crĂ©e l’effervescence d’un champagne, crĂ©mant ou mousseux mais elle n’a pas d’impact sur la qualitĂ© du vin. Ce qui se passe en amont pour l’obtention d’une vendange saine, et en aval, l’élevage puis le dosage qui Ă©quilibre l’aciditĂ© du vin, influent bien davantage sur le goĂ»t du vin. En bouche, la bulle d’un jeune effervescent est vive et mordante. La durĂ©e d’élevage amĂšne, outre une complexitĂ© au vin, une finesse tactile de la bulle, un cĂŽtĂ© crĂ©meux, une sensation douce et pas agressive. Avec l’ñge, l’effervescence diminue pour devenir plus dĂ©licate, plus enrobĂ©e. Mais l’aspect visuel de l’effervescence dĂ©pend, lui, du type de verre utilisĂ©, de ses aspĂ©ritĂ©s Ă©ventuelles, et de la prĂ©sence de poussiĂšres trĂšs fines ou de particules qui provoquent la bulle."


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