Index du forum Les rubriques Histoire du vin et de la vigne... découvrir le vin, l'aborder, s'informer Histoire de vin Le vin en vidéo.

Retrouver ici toutes les vidéos sur le vin.

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 20 Juin 2017 08:14

.
Bernard Faurie : "Ouvrez mon hermitage par beau temps et vent du nord
Vigneron sur la fameuse colline granitique de l’Hermitage, dans la vallée du Rhône, Bernard Faurie donne ses suggestions pour apprécier l’assemblage des lieux-dits Les Bessards et Le Méal, un vin de garde bien équilibré, à sa juste mesure.




La RVF : Quels conseils pour déguster cet hermitage du domaine Bernard Faurie (Rhône) ?
Bernard Faurie
: Dégustez-le aux premiers froids, par beau temps et par vent du nord. Le vin est un vrai baromètre : avant une dépression ou par vent du sud, il se goûte toujours moins bien. Évitez de le boire entre 3 et 10 ans d’âge car il se ferme et se cherche.

La RVF : Faut-il le carafer ?
Bernard Faurie
: La carafe est une bonne solution pour accélérer l’aération du vin. Le mieux est toutefois de l’ouvrir à l’avance, de le goûter, de remettre le bouchon et d’attendre 5 heures avant de le servir.

La RVF : Quels verres choisir ?
Bernard Faurie
: Je conseille des verres en cristal fin, grands, assez hauts, refermés sur le buvant comme le Riedel Hermitage ou le Lehman Glass Mediatus. Ils magnifient l’art de la dégustation et l’expression des arômes.

La RVF : À quelle température le servir ?
Bernard Faurie
: C’est fonction de la saison. En été, s’il fait chaud, servez-le à 16° C pour avoir une sensation de fraîcheur. L’hiver, lorsqu’il fait froid, dégustez-le à 17-18° C pour avoir une impression de chaleur. Ne le placez jamais au réfrigérateur, la température est bien trop basse ! Vous pouvez en revanche le refroidir dans une petite cave de deux bouteilles, très pratique, du type Brandt Eurocave.

La RVF : Quels mets pour le mettre en valeur ?
Bernard Faurie :
Jeune, dégustez-le avec un gigot d’agneau ou une côte de bœuf rôtis. Les millésimes plus anciens s’accordent très bien avec tous les gibiers… ou avec une tome de chèvre de l’Ardèche.


www.larvf.com


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 23 Juin 2017 11:55

.
Vendanges en août : un nouvel épisode en 2017 ?
Il fait beau, chaud, très chaud. Les vignes sont belles, en parfaite santé et chaque jour caniculaire qui passe nous rapproche un peu plus de vendanges en août.




Dans la série "vendanges en août", un nouvel épisode a toutes les chances d'être tourné en dans un peu plus de 2 mois ; pour la Bourgogne, il s'agira(it) en fait du 5ème épisodes en une quinzaine d'années seulement, après 2003, 2007, 2011 et 2015. Et nous ne parlons là que des vins "tranquilles", les raisins destinés à la production de crémants de Bourgogne, récoltés plus tôt, ayant également été coupés en août en 2009 et 2005... deux années où le Beaujolais, toujours plus précoce que la Bourgogne d'une semaine environ, a débuté les vendanges pour ses vins tranquilles aussi en août. Bref, ce qui était rare devient une habitude et c'est bien sûr la conséquence de ce réchauffement climatique qui s'exprime de cuisante façon en cette fin de printemps 2017. Depuis la mi-mai la température dépasse régulièrement les 30 degrés à l'ombre et le mois de juin devrait être le deuxième le plus chaud après 2003 dans la région.

Au Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), Christine Monamy, responsable agro-météo, et son équipe, en partenariat avec les Chambres d'Agriculture de Saône et Loire et de l'Yonne, suivent un réseau (créé entre 1988 et 1992) de 20 parcelles situées dans les trois départements bourguignons (Yonne, Côte-d'Or et Saône et Loire) et ce pendant toute la durée du cycle végétatif : débourrement, floraison, véraison, jusqu'aux vendanges.

En ce 21 juin 2017, jour du solstice d'été, le constat est simple. Sous l'effet combiné de la chaleur et de quelques averses, la vigne pousse, pousse, se porte comme un charme, sans la moindre maladie à l'horizon. Elle grille les étapes les unes après les autres et le stade important de la "fermeture de la grappe" sera même atteint dans les prochains jours ; à partir de là, les baies vont grossir et probablement commencer de vérer (en cépages pinot noir et gamay passage de la couleur verte à la couleur foncée) vers la mi-juillet. Résultat, à ce jour la vigne a quelques jours d'avance sur 2015, millésime dont les vendanges ont débuté vers le 20-22 août dans le Beaujolais pour les vins primeurs et la fin août en Bourgogne.

Une fois lancée, la vigne est un "train" que l'on arrête pas comme cela, alors quel bâton pourrait venir se mettre entre ses roues... "La vigne aime la chaleur, mais jusqu'à un certain point. Quant il fait trop chaud, comme en ce moment avec 35 degrés à l'ombre et plus, elle se met au ralenti pour éviter de se dessécher, ce qui a pour effet de limiter sa croissance", explique Christine Monamy, qui poursuit : "L'hiver a été peu arrosé et le printemps guère plus. La sécheresse pourrait générer des stress hydriques et des blocages dans certaines vignes, même si nous n'en sommes pas encore là".

A noter également que dans les vignes gelées en avril dans l'Yonne, le Châtillonnais et le sud du Beaujolais, la plante accuse 2 à 3 semaines de retard. Rien de dramatique donc pour ces vignes où les vendanges (là où il reste des raisins...) pourraient débuter vers le 15-20 septembre, à des dates finalement "normales"...

Christophe Tupinier


www.bourgogneaujourdhui.com


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Ven 23 Juin 2017 14:21

Bonjour, Alex.

J'ai lu avec intérêt l'interview de Bernard Faurie.
Je ne me souviens pas avoir bu un de ses vins, ce que je regrette en raison de la réputation du Domaine.

Pour les vendanges précoces en Bourgogne, c'est une bonne nouvelle mais le prix des bouteilles va-t-il encore continuer à flamber? ;)
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
Thierry Debaisieux
 
Messages: 15925
Inscrit le: Mer 24 Oct 2007 22:50
Localisation: Nord (Flandre)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Sam 24 Juin 2017 13:17

.
Le tour de France des vins rosés
La France est le grand pays du rosé, en tant que producteur comme de consommateur. Même si le rosé de Provence reste la référence qui écrase un peu toutes les autres, il n’existe pas qu’un seul type de rosé, et il s’en produit un peu partout en France. Petit tour d’horizon de la vie en rose.






Les rosés ont souvent la réputation de tous se ressembler et d’être facilement interchangeables pour accompagner vos grillades estivales. C’est en partie vrai, mais il y a tout de même un certain nombre de nuances à garder à l’esprit quand on souhaite acheter du rosé ou pour peaufiner les accords à table. Nuances qui sont liées, soit à un mode de production, soit à la région d’origine du vin choisi.

Les modes de production

La première information du rosé, c’est sa couleur. Un rosé pâlichon sera moins intensément parfumé et vineux qu’un rosé plus coloré. Le premier sera assez proche d’un vin blanc, alors que le second pourra aller jusqu’à ressembler à un rouge léger. Et il est facile de comprendre intuitivement que cette fameuse couleur dépend avant tout de la durée de macération des peaux des raisins (noirs dans leur quasi-totalité) avec les jus. Les rosés en pressurage direct peuvent macérer très peu (en gros ils sont vinifiés comme un blanc) alors qu’à l’opposé, les rosés de saignée ont macéré avec les peaux des raisins pendant plusieurs heures. Ces derniers sont en fait dérivés de la production d’une cuvée de rouge dont on ponctionne une partie du jus après quelques heures de macération, ce qui a un double avantage : produire du rosé, bien sûr, mais aussi “densifier” le vin rouge qui reste en cuve. Enfin, comme vous le savez certainement, les seuls rosés à être produits à partir d’un mélange de vin blanc et de vin rouge sont les champagnes rosés, même s’il existe également des champagnes rosés de saignée (c’est en général spécifié sur l’étiquette).

Les rosés clairs et peu vineux seront donc à servir à l’apéritif ou avec des plats à base de produits de la mer (daurade ou bar au grill, bouillabaisse, bourride) ainsi qu’avec certains plats provençaux comme l’aïoli. Les rosés foncés et vineux accompagneront la plupart des viandes grillées au barbecue (surtout saucisses, merguez, côtes d’agneau, côtes de porc ou blancs de volaille, un rouge léger et frais convenant quand même mieux aux grillades de bœuf).

Les rosés et les régions de France

La Provence reste en image (et en réalité !), le grand pourvoyeur de rosés en France. La production de la vaste appellation Côtes de Provence comprend ainsi 90 % de vins de cette couleur. Le marketing “provençal” a parfaitement fonctionné, associant le rosé aux vacances, aux grillades entre copains au bord de la piscine, à la pétanque et au farniente. Le problème, c’est que sur une masse pareille de vins produits, tout n’est pas d’une grande qualité, et qu’une bonne part de ces rosés de Provence sont des vins sans intérêt, vinifiés avec des levures aromatiques qui exacerbent leurs arômes de fruits exotiques artificiels, sur une matière creuse et diluée à boire impérativement (si on en a envie…) avant la fin de l’été suivant leur millésime, ce type de vin s’effondrant littéralement au bout de quelques mois… Il existe néanmoins de nombreux domaines travaillant sérieusement leurs rosés un peu partout en Provence, produisant des vins le plus souvent assez légers, mais agréables et faciles à boire dans une ambiance de vacances. Les cépages les plus courants sont le grenache, le cinsault, la syrah, souvent avec une pointe de cabernet-sauvignon ou de mourvèdre, avec quelques exceptions comme le rosé du Clos Cibonne baptisé “Tibouren” et produit exclusivement à partir de ce vieux cépage provençal. Deux appellations provençales se distinguent : Bellet avec des rosés produits à base de cépages autochtones très particuliers comme le braquet ou la folle noire et surtout Bandol dont les rosés se caractérisent par une forte proportion de mourvèdre. Le minimum requis est de 20 %, mais la plupart des domaines de qualité, nombreux dans cette appellation, produisent des rosés avec au moins 60 % de ce cépage typiquement bandolais. Petit conseil en passant : essayer de consommer vos bandols rosés avec, au moins, un an de décalage, par exemple en 2017, ouvrez plutôt des 2014 ou des 2015. Même remarque pour la Corse, assimilable à la Provence, dont les rosés sont issus de cépages insulaires comme le nielluccio et le sciaccarello, généralement complétés par du grenache.

La seconde grande région du rosé en France est le Languedoc/Roussillon où le climat et “l’ambiance estivale” sont très proches de la Provence. Mais dans cette région, les rosés sont en général plus colorés et plus puissants, surtout dans le Roussillon où ils contiennent souvent une part non négligeable de carignan, syrah et/ou de mourvèdre, alors qu’en Languedoc on reste souvent plus proche d’un duo grenache et cinsault, avec un complément de syrah et de mourvèdre. Pour la plupart des rosés de cette région (on pense en particulier à celui du Mas Jullien en Languedoc, ou du Domaine de La Rectorie dans le Roussillon), une petite garde de deux ou trois ans ne leur font pas de mal, au contraire !

On pourrait facilement assimiler les appellations du Rhône sud à leurs voisines provençales ou languedociennes, mais il n’en n’est rien. À une exception près, la proportion des rosés est faible dans l’ensemble de la production locale. Une situation due en partie à la domination du grenache dans les encépagements des appellations du Rhône sud, ce qui n’est pas idéal pour produire du rosé, un vin qu’on attend frais et facile à boire, alors que le grenache a tendance à produire des vins peu acides et à forte teneur en alcool. Il y a pourtant une exception, et elle est de taille, puisque le Rhône sud contient une appellation entièrement dédiée au vin rosé, Tavel, et c’est la seule en France (avec le rosé des Riceys en Champagne) à se trouver dans ce cas. L’encépagement du tavel explique sans doute que, malgré sa situation très sudiste sur un terroir très chaud, il donne un vin certes puissant, mais doté d’une certaine fraîcheur bienvenue. Les producteurs ont effet droit, en cépages principaux, au grenache noir, au cinsault, au mourvèdre, à la syrah et au picpoul noir, mais aussi à tout une série de cépages blancs comme le grenache blanc ou gris, le bourboulenc, la clairette blanche, la clairette rose, le picpoul blanc et le picpoul gris, cépages qui apportent une acidité non négligeable pour l’équilibre des tavels. Aucun de ces cépages principaux ne doit dépasser une proportion de 60 % (et le trio des grenaches, noir, blanc et gris, doit être supérieur à 30 %). Les cépages accessoires sont le carignan noir, le calitor noir et le carignan blanc, sachant que la proportion de ces cépages accessoires ne peut dépasser 10 %. Le tavel est un vin qui s’accorde très bien avec une cuisine un peu épicée, en particulier la cuisine du Maghreb, couscous ou tagines

Même s’il s’agit d’une production un peu particulière, la Champagne est une région qui compte dans le rosé. Tout d’abord par sa production de champagnes de cette couleur, obtenus, comme on l’a déjà vu, soit par adjonction d’un peu de vin rouge (issu des coteaux champenois) dans un vin blanc avant champagnisation, soit en produisant un rosé de saignée (sur du pinot noir ou meunier) qui est ensuite champagnisé. Mais la Champagne se distingue aussi par une production très particulière à laquelle une appellation spéciale est dédiée, le Rosé des Riceys. Produit dans la commune éponyme de l’Aube, il s’agit d’un vin élaboré à base de pinot noir à 100 %, proche d’un vin rouge sans en posséder le côté tannique. Les jus et les baies macèrent ensemble pendant quelques jours (entre trois et six) et il faut choisir le bon moment pour presser les moûts et garder un équilibre entre le fruit et la densité. Comme le dit un producteur local : « La subtilité consiste à flirter avec les arômes de vin rouge sans que cela ne devienne du vin rouge. » Ce rosé si particulier est ensuite élevé en fûts pendant dix à douze mois et souvent commercialisé trois à quatre ans après la récolte. Ceux produits par Olivier Horiot sont absolument merveilleux de finesse et de délicatesse, un peu à la façon d’un bourgogne rouge qui serait très léger. Ne surtout pas confier ce vin à la même cuisine que celle qu’on offrirait à un côtes-de-provence ! À servir plutôt sur un rôti ou une côte épaisse de veau, une volaille rôtie, une échine de porc aux épices douces.

Dans les autres régions de France, la production de rosé est en général plus anecdotique. On en trouve un peu à Bordeaux sur la base des cépages habituels locaux, mais rien de très remarquable. Sancerre produit également et très marginalement du rosé de pinot noir, tout comme Marsannay, la seule appellation de Bourgogne autorisée à produire cette couleur, mais les vignes qui sont vinifiées en rosé sont placées sur des terroirs sans grand intérêt. Dans la Loire on trouve deux rosés originaux (à côté de rosés secs classiques peu remarquables), le Rosé d’Anjou et le Cabernet d’Anjou qui ont la particularité d’être des demi-secs. Un type de vin pas facile à placer à table, peut-être sur des desserts aux fruits rouges ? Dans la même veine, dans le Bugey, on trouve un rosé effervescent demi-sec très original, le Cerdon, très peu alcoolisé (autour de 7 ou 8°), et qui a un côté grenadine fraîche totalement craquant, une petite gourmandise qu’on s’imagine bien ouvrir en fin d’après-midi l’été pour se rafraîchir quelque peu…


www.idealwine.net


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Sam 24 Juin 2017 13:18

Que boire en semaine quand il fait fort chaud?
Le rosé?
Je n'aime pas beaucoup.
J'ai bu le Bandol rosé Tempier 2016, je n'ai pas été séduit.
J'ai autant aimé pour 2 fois 1/2 moins cher la Cuvée Camille du Domaine Turenne.


Thierry,

Peut ĂŞtre encore quelques pistes dans l'article ci-dessus... ;)

Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Sam 24 Juin 2017 13:21

.
Jeaunaux-Robin, notre coup de cœur en Champagne
Aujourd’hui, nous avons eu envie de vous présenter un domaine producteur de champagnes de haute tenue, encore confidentiels, et dont on apprécie ici le caractère vineux et particulièrement gourmand.



C’est en 1971 que les parents de l’actuel exploitant Cyril Jeaunaux ont acquis la propriété champenoise. Très rapidement, ils ont acheté un premier pressoir et commencé à aménager une cuverie pour vinifier une partie de leur récolte. Celle-ci s’est ensuite agrandie au fil des années et, en 1986, les Jeaunaux ont creusé une splendide cave voûtée dont les murs sont en blocs de craie provenant de carrières de la région. Cyril Jeaunaux prend progressivement en mains le domaine à partir de 1999, secondé par son épouse Clémence. A partir de 2002, une partie des vins est vinifiée en fûts de chêne venus de Bourgogne après trois ou quatre vinifications.

Le domaine compte 4,5 hectares à Talus-Saint-Prix, au nord des Coteaux du Sézannais au sud-ouest de la Côte des Blancs et 1 hectare dans l’Aube, dans la Côte des Bar, tout près de Bar-sur-Aube. A Talus, sur des coteaux argilo calcaires (avec la présence rare de silex) exposés plein sud, l’encépagement privilégie le pinot meunier (60%) devant le pinot noir (30%) et le chardonnay (10%) avec des vignes proches d’une moyenne de 40 ans. Dans l’Aube, pinot noir et chardonnay sont à parité avec des vignes plantées entre 2001 et 2003.

Le domaine travaille ses sols et ses vignes avec des pratiques très proches du bio. En cave il reste peu interventionniste, laissant ses terroirs s’exprimer le plus naturellement possible.

Cyril Jeaunaux fait partie de l’association très qualitative « Terres et Vins de Champagne » au côté de vignerons de la trempe de Pascal Agrapart, Francis Boulard, Benoît Laherte, Vincent Laval, Franck Pascal ou Benoît Tarlant…. C’est dire le niveau du groupe.

Début 2017, Cyril Jeaunaux et sa femme ont décidé de changer les noms de leurs cuvées. Pour leur conférer une touche un brin plus poétique et surtout plus personnelle, la cuvée « Sélection » est devenue « Eclat de Meulière », « Prestige » est devenu « Fil de Brume », « Grande Tradition » « Talus de Saint-Prime » et « Rosé » s’appelle maintenant « Le dessous de la cabane ».


www.idealwine.net


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Sam 24 Juin 2017 13:23

La première information du rosé, c’est sa couleur. Un rosé pâlichon sera moins intensément parfumé

Ont-ils goûté la Cuvée Pétale de Rose de Régine Sumeire?
http://www.toureveque.com/fr/les-roses- ... se-49.html
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
Thierry Debaisieux
 
Messages: 15925
Inscrit le: Mer 24 Oct 2007 22:50
Localisation: Nord (Flandre)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Sam 24 Juin 2017 13:26

.
Saumur Champigny : le Clos Rougeard passe aux mains des frères Bouygues
La rumeur avait couru au début de l’année. C’est chose faite. Martin et Olivier Bouygues achètent le Clos Rougeard à la famille Foucault. Le montant de la transaction n’est pas révélé.



Un an et demi après le décès de Charly Foucault, un des deux frères qui avaient fait la réputation du domaine familial de Saumur situé à Chacé (Maine & Loire), le changement de mains se confirme. Ce n’est pas LVMH mais Martin et Olivier Bouygues, déjà propriétaires du cru classé Château Montrose à Bordeaux (Saint-Estèphe) depuis 2016 qui ont acquis le fameux Clos Rougeard, domaine emblématique du Saumurois, aussi connu pour ses rouges, les saumur-champigny Les Poyeux et Le Bourg, que pour son saumur blanc Brézé. Ces flacons s’arrachent désormais aux quatre coins du globe entre 100 et 400 €, au grand regret des amateurs qui ont les premiers compris la qualité de ces nectars et n’ont plus aujourd’hui les moyens d’en acheter.

Si le Clos Rougeard est arrivé à un tel niveau de qualité et de réputation, c’est entièrement grâce au travail des deux frères Foucault, Charly et Nady, sur les 11 ha de vignes qu’ils ont continué de travailler aussi naturellement que possible, comme le faisaient leur père et leur grand-père. Le terroir est là, c’est certain. Les millésimes 1996 ou 2009 le prouvent. Reste à savoir quel rôle jouera Nady Foucault dans la nouvelle configuration. Et pour combien de temps


www.terredevins.com


lex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Sam 24 Juin 2017 13:34

.
Ana Girardot : "Jean-Marc Roulot m'a beaucoup appris sur le vin"
Dans le film Ce qui nous lie, actuellement en salles, Cédric Klapisch a choisi la fille d'Hippolyte Girardot pour jouer une jeune Bourguignonne propulsée à la tête d’un domaine au décès de son père.




La Revue du vin de France : Comment vous êtes-vous préparée au rôle de Juliette ?
Ana Girardot
: Je ne connaissais pas grand-chose au milieu viticole. J’ai lu la BD Les Ignorants et le livre Le Vin c’est pas sorcier. J’ai aussi vu des documentaires, Mondovino par exemple. Et avant le tournage, nous avons passé trois jours en Bourgogne avec l’équipe pour rencontrer des vignerons et visiter des domaines.

La RVF : Le vigneron-comédien Jean-Marc Roulot joue à vos côtés. Vous a-t-il aidée ?
Ana Girardot
: Il m’a beaucoup appris. Grâce à lui, j’ai compris combien le travail de vigneron est immense. Il nous a aussi initiés à la dégustation.

La RVF : Cédric Klapisch a confessé que cette initiation vous avait fait entrer dans un état second. Racontez-nous !
Ana Girardot
: Un soir, après une longue journée de dégustation, nous avons dîné chez Jean-Marc. Je me souviens qu’il a lancé : « Maintenant, on passe à l’alcool » et il a apporté de la liqueur de poire, de pêche et du gin. Et là, j’ai perdu les consonnes !

La RVF : Dans une scène de paulée bien arrosée, votre personnage a du mal à articuler…
Ana Girardot
: L’épisode chez Jean-Marc avait fait rire Cédric Klapisch, qui a voulu y faire un clin d’œil dans le film. La perte des consonnes était devenue une blague sur le tournage.

La RVF : Avez-vous rencontré des vigneronnes ?
Ana Girardot
: J’ai été très touchée par Lorraine Senard (domaine Comte Senard, à Aloxe-Corton). Elle a été mon inspiration pour mon personnage. Lorraine est la preuve qu’on peut avoir un côté terrien tout en étant très féminine.

La RVF : Fouler le raisin aux pieds procure quelles sensations ?
Ana Girardot
: Je ne pensais pas qu’on le pratiquait encore, j’ai été ravie de le faire, c’est très agréable. Savoir que le raisin que j’ai foulé va donner du vrai vin embouteillé, ça me plaît.

La RVF : Cette année, le gel a durement frappé le vignoble. Comprenez-vous ce métier dans lequel, même si l’on excelle, on est toujours soumis aux éléments naturels ?
Ana Girardot
: C’est l’un des aspects qui fait sa noblesse. Ma génération jette quand ça ne marche plus. J’admire cette façon de ne pas abandonner.

La RVF : On sent la pression ressentie au moment où votre personnage détermine la date de début des vendanges…
Ana Girardot
: La pression est énorme. J’ai trouvé ça très étonnant, ce choix peut paraître absurde, alors que la différence est grande entre un jour et le lendemain. On le vivait vraiment sur le tournage à travers Jean-Marc qui devait choisir les dates de vendange pour son domaine. Il y avait toujours un parallèle entre le tournage et son travail.

La RVF : Vous avez créé votre marque de sacs de voyage, Ana G. À quand un modèle pour emporter ses bouteilles ?
Ana Girardot :
Au départ, j’ai créé des sacs pour mes copines et moi. Mais si vous voulez un modèle spécial, vous pouvez passer commande, je vous le ferai !


www.larvf.com


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Sam 24 Juin 2017 13:52

les saumur-champigny Les Poyeux et Le Bourg

Daniel Bécu m'en a proposé à prix très doux pendant des années.
J'ai toujours décliné sa proposition, préférant laisser ces bouteilles à des amateurs du Domaine, tout en connaissant leur valeur spéculative.
Je ne suis jamais tombé sous le charme, je ne dois pas avoir le palais assez fin pour cela.
J'ai quelques bouteilles en cave, des cadeaux d'amis amateurs et beaucoup plus de Poyeux d'Antoine Sanzay qui me semblent eux aussi excellents mais à prix très bas: 28 € le 2014, prix caviste ;)
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
Thierry Debaisieux
 
Messages: 15925
Inscrit le: Mer 24 Oct 2007 22:50
Localisation: Nord (Flandre)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 27 Juin 2017 09:06

.
Décès: Alain Senderens, pilier de la Nouvelle cuisine, amoureux des accords mets-vins



Le chef Alain Senderens, décédé lundi à 77 ans, a été l'un des révolutionnaires de la "Nouvelle cuisine" des années 1970 avant de bousculer l'univers feutré de la gastronomie en "rendant" le premier ses trois étoiles au guide Michelin.
Passionné de bons crus, il a également réinventé les accords mets-vins, qui intéressaient jusque-là bien peu de cuisiniers, allant même jusqu'à créer des plats en pensant à un vin précis, affinant la recette jusqu'à ce que "le vin soit heureux".
"Un plat et un vin, c'est une belle harmonie ou c'est dégueulasse, comme un couple", expliquait-il à l'AFP en 2012, avec son accent chantant du pays de Bigorre (Sud-Ouest).
Parmi ses plats les plus célèbres figurent le foie gras cuit à l'étuvé dans une feuille de chou, le homard à la vanille, le saumon à l'aneth cuit dans l'argile et le fameux canard apicius au miel, recette antique exhumée et réinventée.
Moustache et barbe poivre et sel, lunettes d'intellectuel, Alain Senderens, se passionne tôt pour la peinture, les arts. "Je suis insomniaque, je l'ai transformé en chance, j'ai beaucoup lu", disait-il, un brin bravache.
Issu d'un milieu modeste - son père est coiffeur, sa mère au foyer -, la vocation lui vient d'une grand-mère fine cuisinière, qui fait jusqu'à son propre pain.
Tout jeune, il part à Milan "presque un an, ça m'a beaucoup ouvert l'esprit". Après un apprentissage à Lourdes, il "monte" à Paris, intégrant notamment les prestigieuses brigades de la Tour d'Argent et de Lucas-Carton.

En Chine avec Michel Guérard

Au printemps 1968, il se met à son compte et baptise son restaurant du nom d'un gastronome de l'Antiquité: Archestrate. En face du musée Rodin.
Paris secouée par les "événements", pas un client en vue. "J'ai failli faire faillite". Un soir un journaliste politique de l'Express vient manger. "Il a écrit un truc dithyrambique et le lundi midi, tous les petits vieux avaient le magazine sous le bras".
Il laisse tomber les recettes d'Escoffier --qui Ă©taient l'A-B-C de tous les cuisiniers Ă  l'Ă©poque, Ă  apprendre par coeur, dictant des cartes identiques-- pour devenir explorateur.
Dix ans plus tard, en 1978, il décroche trois étoiles au Michelin. Une consécration.
Devenu l'ami de Michel Guérard, immense cuisinier qui a commencé simplement en banlieue parisienne, il rencontre le reste de la "bande" de la Nouvelle cuisine, les talentueux Alain Chapel et Pierre Troisgros, Paul Bocuse leur porte-parole.
Gault et Millau, nouveau guide qui veut faire de l'ombre au Michelin, a inventé ce terme. "On a été leurs muses", dit Alain Senderens.
En 1978, ils passent deux mois en Chine. "Chacun en a retiré quelque chose de complètement différent", dit Senderens, qui s'est passionné aussi pour les cuisines thaï et japonaise, bien avant la mode.

Exit "le tralala et les chichis"

La Nouvelle cuisine est épurée, plus légère aussi sur le plan diététique. Les cuissons sont plus courtes pour être "justes" et valoriser le produit. "On en a pris plein la gueule, on nous reprochait de faire de grandes assiettes avec rien dedans. Après tout le monde s'est approrié les principes de cette cuisine et c'est tant mieux", dit le chef.
Et sans le vin, Alain Senderens découvre que la cuisine est incomplète. "Tombé sous le charme du savoir" d'un copain oenologue, il va se former à l'université, à Bordeaux puis Dijon.
Peu de temps après avoir repris, en 1985, le Lucas-Carton, légendaire établissement de la place de la Madeleine aux boiseries classées, il se met à proposer un verre de vin associé à chaque plat. Il généralise le service du vin blanc avec le fromage. "Neuf fois sur dix, le rouge ne fonctionne pas."
En 2005, il décide, à la stupéfaction générale, de rendre ses étoiles, usé par l'exigence infernale, le luxe aussi de la haute gastronomie. "Ca a créé un sacré bordel. Il n'y a pas un pays qui n'en a pas parlé, cela n'avait jamais été fait", s'amusait-il, un sourire en coin.
"C'était l'hiver, j'ai regardé les additions en fin de service. Entre les truffes et le gibier, il y en avait pour des centaines d'euros. Je me suis dit qu'il fallait changer de formule. "On a supprimé le tralala et les chichis, gardé les produits. On est passé de 80 couverts à 200."
En 2013, son restaurant est racheté mais le chef reste dans les murs pour pour superviser la cuisine d'un jeune chef. Parmi les "élèves" de Senderens, on compte notamment Alain Passard, chef de file de nombreux grands chefs actuels, partout dans le monde.


www.lepoint.fr


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 28 Juin 2017 08:36

.
Quentin Vauléon est le nouveau Meilleur jeune sommelier de France
Sommelier au Pavillon Ledoyen à Paris et finaliste de ce même concours il y a deux ans, le professionnel breton s’est imposé au terme d’une finale qui a révélé personnalité et talent de tous les candidats.



Quentin Vauléon a remporté ce mardi 27 juin sur la scène du Théâtre de Paris le concours du Meilleur jeune sommelier de France – Trophée Duval-Leroy. Et au passage, il ajoute un trophée prestigieux, à côté des trois étoiles Michelin, au restaurant parisien dont il est l’un des sommeliers depuis un an. Après une première expérience prolongée chez Taillevent et un bref passage au Ritz, il a rejoint l’équipe de Yannick Alleno. Un lieu qui a favorisé son épanouissement comme a pu en témoigner sa prestation au cours du finale où l’accompagnaient Bastien Debono (L’Oustau de Baumanière), Corentin Meyer (Relais Bernard Loiseau) et Aymeric Pollene (The Lanesborough à Londres).
« Je pense surtout que l’expérience de la finale de 2015 m’a permis de comprendre ce que le jury pouvait attendre de nous et, surtout, de maîtriser le stress et de parvenir à oublier un peu que cette finale se déroule en public », analysait à chaud le vainqueur.

Dans sa volonté de surprendre, voire de piéger les candidats, le comité technique de l’Union de la Sommellerie Française dirigé par Fabrice Sommier avait bien fait les choses avec l’analyse sensorielle à l’aveugle d’un »grand » vin blanc. Un vin que deux d’entre eux ont plutôt bien cerné, évoquant la Bourgogne et le cépage chardonnay. Mais aucun n’avait imaginé qu’il avait dans son verre un Montrachet 1988 de la Romanée Conti !

Identifier cinq spiritueux (Noilly Prat, Triple sec Combier, Grand Marnier cordon rouge, Pommeau de Normandie, liqueur de verveine du Forez), proposer un accord mets-vins et un service au verre, évoquer un vin et son terroir devant un parterre de journalistes et de communicants, poursuivre avec un accord entre un fromage travaillé et un champagne puis deux questions d’actualités et quelques autres sur la législation ont complété la finale de cette édition 2017.
Pour le vainqueur, une nouvelle vie qui rimera toujours avec concours débute. Pour beaucoup des dix autres demi-finaliste qui n’auront pas atteint la limite d’âge (26 ans), une autre chance se présentera peut-être en 2019.


www.terredevins.com


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 28 Juin 2017 08:52

.
Racines : Le vin, le divin et le mystique
La Bourgogne viticole a été, en partie, construite par les moines il y a plus d'un millénaire.




Une influence qui se retrouve encore dans chaque pierre des monuments de la Côte-d'Or, de la Côte chalonnaise ou du Mâconnais, et dont l'influence se fait sentir dans les ouvrages contemporains.
Qu'elle est belle la Bourgogne, lorsqu'une fois les vendanges terminées, les vignes se parent d'or, de rouge, d'ocre, formant un long tissu de mosaïque mordorée, qui résonne en écho sur les toits vernissés des bâtiments remarquables tels le château de Corton C à Aloxe-Corton, les Hospices de Beaune, ou encore le château de Santenay. La Bourgogne, ce sont aussi ces murets qui délimitent les appellations, les fameux climats, les meurgers, ces tas de pierres constitués au temps où l'homme défrichant sa parcelle entassait les cailloux retirés de la terre, les clos ou encore ces vieilles bâtisses aux origines parfois millénaires. Partout dans la vigne et dans l'architecture viticole, l'histoire est présente, souvent empreinte d'influences religieuses. Le vin y côtoie ainsi le divin et le mystique.

L'influence monastique dans le paysage viticole bourguignon est encore particulièrement visible lorsqu'on se promène le long de l'ancienne nationale 74. Le Clos de Bèze, par exemple, grand cru de Gevrey-Chambertin et l'un des plus anciens climats de la côte, appartenait aux moines de l'abbaye de Saint-Pierre de Bèze, une abbaye bénédictine située à 30 km au nord-est de Dijon. "Un peu plus loin, les origines du Clos de Tart, grand cru de Morey-Saint-Denis, remontent à 1141 lorsqu'il était la propriété de la communauté féminine des Bernardines, installée sur la commune de Tart-l'Abbaye", précise Marion Foucher, docteur en archéologie, spécialiste de l'architecture viticole au laboratoire Artehis, université de Bourgogne.


Mais c'est en parcourant encore quelques kilomètres en direction de Beaune que l'on rencontre le monument le plus célèbre : le château du Clos de Vougeot. "A la fin du Xe siècle, débute la construction de l'abbaye de Cîteaux, dont l'influence sera déterminante pour toute la Bourgogne viticole, explique Gilles Platret, historien et actuel maire de Chalon-sur-Saône. Vingt ans plus tard, les moines de l'abbaye s'attellent à la construction d'un cellier sur l'actuel site du château de Vougeot. Le Clos tel qu'on le connaît n'existe pas encore. Seules quelques parcelles de vignes appartenaient à l'époque à l'abbaye." "On voit très clairement l'évolution du clos au fil des siècles, précise Marion Foucher. On trouve dans le cellier d'abord deux pressoirs datant du XVe siècle, puis, lorsque les moines agrandissent leur domaine, ils y ajoutent deux autres pressoirs au XVIIe siècle." Ces quatre éléments sont toujours visibles au château. L'architecture des lieux est organisée de manière fonctionnelle : un bâtiment clos à l'intérieur duquel se situe le lieu de travail, un bâtiment de vie, un espace de cuisine, des puits, un espace de culte et, à l'étage, un dortoir pour les frères convers qui y travaillaient. Le château qui domine les lieux est beaucoup plus tardif. "Il symbolise les changements politiques intervenant au sein de l'ordre et ses dérives, poursuit Marion Foucher. Dans un premier temps, l'abbaye désignait elle-même ses abbés. Puis, à la fin du Moyen Age, ce privilège revient au roi. Les nouveaux abbés ont alors utilisé les domaines pour leur propre usage, tel le château actuel du Clos de Vougeot."

Semblant faire écho au Clos de Vougeot, on trouve à Givry, à 60 km de là, en Côte chalonnaise, le domaine du Cellier aux Moines, appartenant aujourd'hui à Catherine et Philippe Pascal. "Il s'agit là du cellier de l'abbaye de La Ferté, la première fille de l'abbaye de Cîteaux, qui répond aux mêmes exigences architecturales qu'au Clos de Vougeot, explique Gilles Platret. Les éléments les plus anciens encore existants remontent au XIIIe siècle, voire au XIIe pour le pignon de la vieille cuverie."


Neuf cents ans plus tard, ces bâtiments ont conservé leur vocation viticole. Si on ne fait plus de vin au château du Clos de Vougeot, on y célèbre plusieurs fois par an au cours de chapitres mémorables le dieu Bacchus. La confrérie des chevaliers du Tastevin, créée en 1934, y organise, en effet, de formidables banquets au cours desquels plus de 600 personnes vibrent en l'honneur des grands vins de Bourgogne. Le domaine du Cellier aux Moines n'a, en revanche, pas perdu sa vocation première et continue à être un lieu de production, même si les installations d'origine ne sont, bien entendu, plus adaptées à la vinification moderne. Lorsque Catherine et Philippe Pascal lancent la construction d'une nouvelle cuverie, ils cherchent à l'inscrire dans l'histoire des lieux. "Nous voulions que le bâtiment s'intègre dans l'espace et dans le temps, qu'il soit fidèle à l'héritage cistercien." Ils vont alors, avec leur architecte Gilles Gauvain, qui avait déjà oeuvré à la réhabilitation du domaine historique, visiter de nombreuses abbayes pour trouver une source d'inspiration. "Les Pierres sauvages, le roman de Fernand Pouillon qui narre l'histoire du moine cistercien Guillaume Balz, chargé par son ordre de reprendre et de terminer la construction de l'abbaye du Thoronet, est devenu mon livre de chevet", se rappelle Philippe Pascal. Initialement, la cuverie ne devait être qu'un simple bâtiment tout en longueur, utilisant le principe de la gravité pour la confection des vins. Mais rapidement, le projet prend une autre dimension. "D'abord, les équipes techniques voulaient un labo d'analyse, que j'ai commencé à placer sur le côté droit du bâtiment, explique Gilles Gauvain. Mais la révélation est intervenue avec Philippe Pascal devant le lac de Tibériade : en construisant sur le côté gauche du bâtiment le pendant du labo d'analyse, nous obtenions une croix chrétienne parfaite." C'est ainsi qu'est né du dessin de l'architecte une cuverie fonctionnelle, contemporaine et fidèle à l'architecture cistercienne, en forme de chapelle. "Nous avons utilisé pour les fenêtres l'arc brisé cistercien qui se trouve sur la porte de la vieille cuverie d'origine", poursuit Gilles Gauvain, histoire de parfaire la filiation avec le domaine historique.

D'autres domaines ont aussi souhaité intégrer dans le cahier des charges de leurs chais des éléments "mystiques". Tel est le cas, par exemple, de Pierre de Benoist, gérant du domaine de Villaine à Bouzeron. "Pierre souhaitait doubler les capacités de sa cave, dans laquelle il était trop à l'étroit. Non seulement, il voulait une cave voûtée, mais il tenait surtout à ce que les proportions de la cave respectent le nombre d'or", explique Laure du Gardin, l'architecte des lieux qui se trouve confrontée pour la première fois à une telle exigence. "Cette demande est liée aux principes de la biodynamie, qu'utilise Pierre de Benoist au domaine. Il est vrai que l'utilisation de ce nombre d'or est réputée offrir des proportions idéales à un bâtiment. Si l'homme s'y sent bien, ce devrait aussi être le cas du vin, vous ne croyez pas ? Et il est vrai qu'une fois la cave terminée, j'y ai ressenti un sentiment de plénitude." Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Laure du Gardin doit se plier à des demandes surprenantes de ses clients "Lorsque j'avais travaillé à l'aménagement intérieur du nouveau chai du domaine du Cellier aux Moines, Philippe Pascal m'avait fixé comme ligne de conduite : "Mets-toi dans la tête que je suis un moine, et que nous sommes au XIIe siècle !"" C'est sans doute grâce à ce respect du mystère et du mystique que depuis tant de siècles, les vignerons bourguignons transcendent leur terroir et produisent, avec un coup de pouce du ciel, de si divins nectars.


avis-vin.lefigaro.fr


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mer 28 Juin 2017 09:16

Merci pour cette page d'histoire, Alex.
Pour en revenir au sujet précédent, je constate qu'aucune des trois candidates n'est arrivée en finale.
Les femmes brillent pourtant habituellement dans les concours.
Toutes mes félicitations au nouveau Meilleur Jeune Sommelier de France.
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
Thierry Debaisieux
 
Messages: 15925
Inscrit le: Mer 24 Oct 2007 22:50
Localisation: Nord (Flandre)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Ven 30 Juin 2017 08:24

.
Olivier Pithon : « Nous empruntons la terre de nos enfants »
Pour Olivier Pithon, l’amour de la terre est indissociable du métier de vigneron. Et cela se perçoit à la dégustation de ses vins qui sont de réels reflets du terroir des Pyrénées-Orientales. Petit zoom sur ce producteur ligérien passionné établi dans le sud de la France.




Chez les Pithon, la passion du vin ne date pas d’hier. Son grand-père maternel, vigneron angevin, n’a pas attendu que son frère et lui aient atteint leur majorité pour les initier à ce nectar. Tandis que l’aîné, Jo Pithon, reste dans sa région natale et dirige un domaine dans les coteaux du Layon, Olivier décide à 18 ans de rouler sa bosse et d’élargir ses horizons. La théorie, il l’acquiert à Bordeaux, et la pratique au cours de stages dans des régions plus atypiques comme le Jurançon et le Beaujolais.

Les années passent, et les rencontres captivantes se succèdent. Avec elles, Olivier Pithon prend conscience que la conduite de la vigne, et surtout, la dégustation doivent traduire son amour pour la terre. Idéaliste et sentimentaliste, il se met à l’œuvre et précise son travail pour atteindre un équilibre parfait et transmettre des instants de plaisir. Le nouveau millénaire marque un tournant dans sa vie puisqu’il tombe sous le charme des Pyrénées Orientales et jette son dévolu sur Calce, non loin de Perpignan, de la Méditerranée, des appellations viticoles comme Maury et Rivesaltes, et des imposantes ruines cathares.

L’aventure commence en 2001, entouré de sa vache Laïs et de sa jument, au sein de 8.5 hectares de vieilles vignes plantées en 1940 sur des coteaux de schistes, de marnes, d’argile et de calcaire. Partant du principe que s’il se donne corps et âme à son domaine, ses raisins le lui rendront, Olivier Pithon ne compte pas ses heures et sa fatigue pour soigner son exploitation et élaborer des cuvées à son image. Pour lui, impossible de savourer pleinement des vins si ses parcelles n’ont pas été traitées respectueusement et amoureusement. Sans surprise, le bio, puis la biodynamie s’imposent. Grâce aux avis de Jacques Mell, conseiller en biodynamie, Olivier Pithon avoue mieux connaître ses vignes, ses sols, son terroir et être plus sensible à leurs exigences. Concrètement, le sol est travaillé de façon raisonnée, le compost stimule la vie du sol, des silices de corne sont appliquées en automne et au printemps afin de renforcer la photosynthèse et d’apporter une meilleure lumière aux plantes. Après une décennie de travail intense, Olivier Pithon affirme fièrement que ses cépages blancs (40% de maccabeu, 40% de grenache gris et 20% de blancs) et rouges (50% de grenache noir, 40% de carignan et 10% de mourvèdre) ont retrouvé une nouvelle jeunesse après avoir été malmenés par les générations précédentes, adeptes de produits chimiques.

Aujourd’hui, le domaine s’est agrandi et ne compte pas moins de 19 hectares. Il produit 60 000 bouteilles annuellement, dans le respect absolu de l’environnement. Car une chose est sûre pour le vigneron catalan de cœur : « nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ».


www.idealwine.net


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Dim 2 Juil 2017 20:34

.
Clos Rougeard Ă  Saumur-Champigny : Nady Foucault assure la transition
Depuis le 22 juin, le fameux Clos Rougeard de Saumur-Champigny est aux mains de Martin et Olivier Bouygues. Hervé Berland, gérant de leurs propriétés bordelaises en prend la direction.





Les 11 hectares du Clos Rougeard ont été acquis par SCDM, la holding familiale des Bouygues, avec les quatre dernières années de récolte, puisque les frères Foucault attendaient toujours ce minimum de maturité avant de vendre leur récolte. En toute logique, Hervé Berland, qui dirige déjà les propriétés bordelaises château Montrose et château Tronquoy-Lalande à Saint-Estèphe, prend en charge le nouveau domaine : « J’ai encouragé Martin Bouygues. Rougeard est un des plus grands cabernets francs du monde, sinon le plus grand. La séparation était difficile pour la famille Foucault. On a respecté leur émotion. Nady Foucault sera conseiller technique. Il nous accompagnera dans la reprise. C’est une volonté partagée, une entente, sans contrat précis. Nous recrutons un directeur d’exploitation. »

Une vraie lumière sur Saumur-Champigny

Le vigneron Arnaud Lambert, qui dirige le domaine mis en orbite par son père à Saint-Just-sur-Dive, exploite des vignes à Brézé, à côté de celles des Foucault. Il sait que les successions ne sont pas faciles et s’inquiète du prix de la terre qui monte et les rendra de plus en plus ardues. Mais il se réjouit que cette vente donne une « vraie lumière » sur Saumur-Champigny. Il fait remarquer que « c’est une marque qui a été achetée, le savoir-faire ne fait pas partie du lot ». Il ne faudra pas comparer les vins d’avant et après. Le Clos Rougeard bénéficiait d’une forme d’immunité, désormais il sera dégusté normalement. « J’ai vu le temps que les frères passaient dans les vignes, eux-mêmes. Ils ont eu une vraie lecture du végétal. Ils étaient très précis sur les fins de cycle. Je souhaite du courage aux nouveaux venus pour garder la barre aussi haut. »


www.terredevins.com


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 4 Juil 2017 13:19

.
Louis-Fabrice Latour : "Il n'y a pas que le terroir, il y a aussi le territoire"
Rencontre avec le président de la Maison Louis Latour, qui célèbre ses 220 ans à un moment où les domaines et vins de Bourgogne sont particulièrement convoités.



La coquetterie résiste au poids des années. La Maison Latour, qui fête ses 220 ans, pourrait souffler quelques bougies de plus. La famille possédait déjà des vignes en 1731. Un peu moins de quarante ans plus tard, elle s'installait à Aloxe-Corton, et la fondation de la Maison Louis Latour eut lieu en 1797. Au XIXe siècle, le nom - déjà une marque - résonne comme une annonce de bon temps dans les galeries des palais princiers et dans les salles à manger des "riches gens". Devenus négociants, exportant de Buenos Aires à Bucarest, les Latour continuent d'acheter vignes et domaines. Le château Corton Grancey, à Aloxe-Corton, est acquis en 1891.

L'affaire résiste aux guerres, aux crises, au phylloxera, et s'enracine. Louis-Fabrice Latour succède à son père en 1999, et poursuit le développement avec des acquisitions à Chablis, dans le Beaujolais et ailleurs. "À une époque de transformations toujours plus rapides, l'exemple donné par une entreprise qui ne change pas a quelque chose de rassurant, et d'autant plus si la famille qui la possède est elle-même prospère. Le secret est une capacité d'adaptation aussi bien qu'une volonté de rester soi-même", écrivait Michael Broadbent, de la maison d'enchères Christie's, il y a vingt ans, pour les 200 ans de Louis Latour. La réflexion est toujours valable.



LE FIGARO : Votre maison célèbre ses 220 ans. Qu'est-ce qui l'a animée durant tout ce temps ? Est-ce la volonté de faire un "bon vin" qui doit être "loyal et marchand", suivant l'expression consacrée ?
Louis-Fabrice LATOUR
: Oui, loyal et marchand, avec un style maison identifiable dans lequel se reconnaissent nos clients. Ce serait cela, la bonne trilogie. À propos du style, Louis Latour revendique avant tout l'école de la finesse, de l'élégance. Pour donner un exemple, à propos des rouges, nous avons toujours pris le parti de ne pas forcer sur l'extraction de la couleur.

LE FIGARO : Avec une gamme de vins aussi large que la vĂ´tre, est-ce si Ă©vident d'avoir un style commun ?
Louis-Fabrice LATOUR
: Nous avons basculé dans le négoce au milieu du XIXe siècle, mais nous comptons toujours parmi les principaux propriétaires de grands crus de Bourgogne. Nos clients l'oublient un peu par moments. Ils voient la diversité des appellations et ils perdent de vue l'ancrage du terroir de la Maison Latour. Mais la plupart de nos grands crus viennent de nos domaines. Bien entendu, nous proposons aussi des cuvées issues de partenariats avec des viticulteurs. Et toujours nous avons des discussions poussées avec ces derniers à propos de ce que nous recherchons. Par exemple, nous leur expliquons que nous voulons des vins blancs qui ne soient pas trop alcooleux, avec de l'acidité, mais qui ne jouent pas uniquement sur le registre de la minéralité. Nous voulons des vins rouges élégants qui ne soient pas trop extrêmes. Quelque part, l'identification à un style donné n'est pas si compliquée, car nous sommes très impliqués en amont. Si nous en étions plus éloignés, nous aurions évidemment beaucoup plus de peine à donner notre "imprimatur" sur le style des vins.

LE FIGARO : Chez vous, on parle de "continuité oenologique". Que signifie cette notion ?
Louis-Fabrice LATOUR
: C'est une des grandes idées de mon père. Lui partait du principe qu'il y a un terroir favorable à la notion de grands vins depuis l'époque des Romains, lié au sol argilo-calcaire, à une bonne exposition, etc. Là-dessus s'est greffé le travail de l'homme, qui a apporté les cépages, le pinot et le chardonnay. Sans le travail de l'homme, il n'y aurait pas de grands vins. C'est moins polémique aujourd'hui, mais, il y a une trentaine d'années, on disait encore : "Peu importe l'accomplissement de l'oeuvre même, les vins seront toujours grands sur un grand terroir."

LE FIGARO : Latour défend aussi l'idée de territoire...
Louis-Fabrice LATOUR
: Oui, il n'y a pas que le terroir, il y a aussi le territoire. C'est certainement une des idées les plus modernes. Ceux de ma génération y tiennent beaucoup. On ne défend pas seulement le sol, on défend les bois à proximité - comme le fameux bois de Corton, dont nous ne cessons d'expliquer le rôle dans la qualité des vins -, la biodiversité, nos voisins, etc. Si nous ne regardons que le terroir et que nous laissons saccager le territoire, nous serons les grands perdants de demain. Cela semble une évidence, mais ce n'est pas une idée si facile à faire passer. Parce que sensibiliser le viticulteur à des problématiques d'environnement un peu plus lointaines, qui ne relèvent pas exactement de son terroir, ce n'est pas toujours facile.

LE FIGARO : Les vins de Bourgogne jouissent d'une notoriété exceptionnelle aujourd'hui, tant en France qu'à l'étranger. Comment l'expliquez-vous ?
Louis-Fabrice LATOUR
: C'est tout un ensemble. À l'exception de 2007 et de 2013, qui sont des années un petit peu moyennes, nous avons une vraie série de bons millésimes en Bourgogne. En 2012, 2014, 2015 et 2016, la qualité des vins, ici, est à son optimum, avec des rendements plutôt faibles ces dernières années. Les petits rendements créent de la rareté.

LE FIGARO : Aujourd'hui, ce sont notamment les jeunes consommateurs qui s'entichent de la Bourgogne ?
Louis-Fabrice LATOUR
: Oui et non. La Bourgogne est de plus en plus chère, ce que nous regrettons. Cela est lié aux petites récoltes, à la pénurie et à la qualité. La génération des trentenaires s'intéresse aux grands vins, mais elle se plaint aussi. Certes, il y a l'élite financière, qui a les moyens de s'offrir les grands crus, mais nous rencontrons aussi souvent des jeunes gens qui nous disent : « Moi, j'adore la Bourgogne, mais je n'ai plus les moyens de payer un premier cru et je me rabats sur des appellations moins prestigieuses. » C'est dommage.

LE FIGARO : Quelle réflexion vous inspire l'envolée des prix des propriétés de Bourgogne ?
Louis-Fabrice LATOUR
: Ce n'est pas sans nous inquiéter, mais n'oublions pas que seulement 1% des domaines change de mains tous les ans. C'est très médiatique, il y a de grandes transactions, mais, fondamentalement, il ne se passe pas tant de choses que ça. Et moi, en tant que Maison Latour, je dis "welcome". À partir du moment où les investisseurs, les nouveaux opérateurs sont là pour faire de grands vins, de la qualité, du "positionnement", ils sont les bienvenus. Ce n'est pas un discours que tout le monde pratique. Je ne fais pas partie de ceux qui voient les nouveaux arrivants d'un mauvais oeil, surtout si ce sont des professionnels. Ma principale crainte, c'est que les prix très élevés des vins de Bourgogne nous fassent sortir des restaurants. Je trouve qu'à moyen terme, pour la maison Louis Latour mais aussi pour la Bourgogne, c'est dommage qu'il n'y ait plus de romanée-saint-vivant dans les restaurants. Le corton reste encore accessible, mais le chambertin ou le romanée-saint-vivant, ce sont des bouteilles chères.

LE FIGARO : Louis Latour est présent en Bourgogne, à Chablis, dans le Beaujolais, en Ardèche... Les États-Unis, le Nouveau Monde, ne vous intéressent pas ?
Louis-Fabrice LATOUR
: Cela m'intéresse, mais je trouve qu'il y a beaucoup à faire en Grande Bourgogne, où la viticulture n'occupe que 1% de la surface cultivable. Je ne veux pas donner l'image d'une Maison Latour repliée sur elle-même, je dis simplement que, sur un plan stratégique, il est passionnant de penser qu'il y a tant de choses à développer à une ou deux heures de chez nous, avec des coteaux magnifiques et de très beaux terroirs. -



avis-vin.lefigaro.fr


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 4 Juil 2017 13:22

.
Portrait : l'architecte du naturel
La fille d'Anne-Claude Leflaive, une des viticultrices les plus célèbres de Bourgogne, tient de sa mère, aujourd'hui disparue, la passion du vivant.


Cette dernière la mettait en pratique dans son domaine familial grâce à la biodynamie. Marine Jacques-Leflaive en a fait une ligne de conduite dans son métier d'architecte, mis au service de la viticulture.


Marine Jacques-Leflaive est une architecte désormais très demandée, difficile à joindre entre deux chantiers. "J'ai une heure à vous consacrer dans vingt jours, si cela vous convient", prévient-elle. Bien sûr que cela nous va. D'abord sur la réserve, cette jeune femme devient rapidement prolixe lorsqu'il s'agit d'expliquer son travail, un sacerdoce si l'on en croit la passion qui l'anime.

Cette fille de viticultrice ne se voyait pas travailler dans la vigne et, lorsqu'elle suivait sa mère dans la cave, elle était plus intéressée par la fonctionnalité du bâtiment que par ce qu'on y produisait. "Ma mère n'a pas cherché à contrarier ma destinée. Elle était contente que je fasse autre chose qu'elle." De cette ascendance elle a hérité toutefois une obsession pour le respect de la nature, de l'environnement et des hommes. "Anne-Claude, ma mère, était obsédée par le bien-être des autres. Cette idée m'a énormément inspirée."

Son diplôme d'architecte en poche, elle n'a qu'une idée : intégrer une agence spécialisée en architecture durable. Avec son compagnon, elle part à Londres toquer à la porte de Zed Factory, la référence mondiale en la matière, qui l'embauche. Elle y passera quatre ans, jusqu'à ce que la crise financière de 2009 mette fin à l'aventure. Sans un sou en poche, les voici de retour au bercail, en Bourgogne. Le couple fonde en 2009 l'Atelier Zéro Carbone à Nuits-Saint-Georges, où les commandes commencent à arriver.

Projets de rénovation de bâtiments, création d'une maison "bioclimatique, passive et autonome" à Puligny-Montrachet... Rien qui ne la relie, toutefois, au monde viticole, jusqu'au jour où arrive une commande d'un genre particulier : créer pour le domaine Leflaive une cave autonome en énergie. "C'était un projet délicat, car ce n'était pas Anne-Claude qui était chargée de son suivi, mais le régisseur. Le contexte était un peu inconfortable pour nous. Nous étions attendus au tournant, avec les cinquante associés du domaine qui nous regardaient avec un air parfois suspicieux. Pour autant, le projet était très excitant. Construire une cave est particulièrement exigeant, car elle abrite du vin, un produit vivant qui peut coûter très cher. Les enjeux sont donc énormes."

Ce bâtiment doit obéir à trois contraintes particulières : pas de chimie, pas d'énergie et pas de colle. "Se passer de la chimie, c'est notre spécialité. Nous ne travaillons qu'avec des produits naturels comme le bois, la paille, la terre, la pierre, etc. Avec ces matériaux, on arrive facilement à se passer d'énergie extérieure. Par exemple, la menuiserie évacue le CO2 dégagé par la fermentation. Et l'isolation assure un air à environ 10 °C toute l'année." Marine Jacques-Leflaive pratique ainsi une architecture "écodynamique", un terme qu'elle a créé en hommage à sa mère et à ses pratiques biodynamiques. "Il était aussi important d'éviter toute forme de colle. Ces produits peuvent relarguer dans le chai des produits dangereux pour le vin, qui donnent des goûts de bouchon. D'ailleurs, aucun matériau que nous utilisons n'est traité. Ils sont tous testés en laboratoire." C'est dans la forme de la cave que Marine Jacques-Leflaive a retrouvé toute sa liberté. Les vins en cours d'élevage sont depuis 2013 placés au centre d'un oeuf et couvés par le cosmos...

Le savoir-faire de Marine Jacques-Leflaive et son Atelier va vite attirer l'attention du petit monde viticole. "Lorsque Jean-Louis Trapet et son épouse ont acheté une bâtisse dans Gevrey-Chambertin (Domaine Jean-Louis Trapet, lui aussi en biodynamie), ils ont fait appel à notre Atelier pour la transformer en table et chambre d'hôtes pour les clients de la propriété. Ils avaient été enthousiasmés par notre "cave de l'oeuf"." Elle poursuit ensuite son oeuvre en réalisant pour Anne Gros (à Vosne-Romanée) une salle de stockage et de dégustation en bois et en terre, ou encore une cuverie pour le domaine de Jean-Charles Abbatucci en Corse, également en biodynamie. Et, dans ses cartons, d'autres projets sont en cours de démarrage : une nouvelle cuverie pour le domaine Decelle-Villa à Nuits-Saint-Georges, une intervention sur le domaine alsacien d'Andrée Trapet...

A peine sept ans après la création de l'Atelier, Marine Jacques-Leflaive s'étonne encore de la rapidité avec laquelle les différents projets se sont enchaînés. En quelques années, le petit cabinet d'architecte de deux personnes est passé à huit collaborateurs. Il est devenu une agence incontournable dans le monde des vignerons soucieux du respect de l'environnement. "Mon rêve serait désormais de réaliser un projet de cave à l'Etranger." Avis aux amateurs.


avis-vin.lefigaro.fr


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 4 Juil 2017 13:30

.
Justice
Château de Reignac condamné
Le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné le 29 juin sa propriété, château de Reignac, pour pratiques commerciales trompeuses et publicité comparative illicite.



« J’ai été profondément touché. Cela a été très violent ». Yves Vatelot accuse le coup. Le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné le 29 juin sa propriété, château de Reignac, 77 ha en AOC Bordeaux supérieur, pour pratiques commerciales trompeuses et publicité comparative illicite. C’est en 1990, que cet homme d’affaire achète cette propriété située à Saint-Loubès, au terroir superbe. En 2009, le Grand Jury Européen après une dégustation à l’aveugle, le classe devant Petrus et Lafite Rothschild. En 2014, Yves Vatelot s’inspire d’un slogan publicitaire et achète des encarts dans Le Figaro indiquant « Reignac, 1er grand cru classé » suivi d’un astérisque renvoyant à un démenti : « si c’était vrai peu se l’offriraient ».

Vers un appel du jugement ?

L’affaire n’en reste pas là. Quelques mois plus tard, la Direccte débarque dans la propriété et embarque des prospectus publicitaires du château faisant état du fait que Reignac a un terroir d’un premier grand cru classé, en s’appuyant sur les commentaires des journalistes et dégustateurs. Le hic : on ne badine pas avec la législation des grands crus classés. Le Conseil des vins de Saint-Emilion, l’Union des grands crus classés de Graves et le Conseil des grands crus classés de 1855 se constituent parties civiles. Yves Vatelot réfute la tromperie. Mais surtout il renvoie la balle dans le camp des crus classés : « 70% des vins des crus classés n’existaient pas en 1855. Or, le classement n’a jamais été révisé », souligne-t-il. En attendant, il écope de 15 000 € d’amende avec sursis, de 30 000 € pour sa société dont 20 000 € avec sursis et 4000 € de dommages et intérêts pour chacune des parties civiles. Yves Vatelot réfléchit à faire appel.


www.vitisphere.com


Alex,
Lalex
 
Messages: 2876
Inscrit le: Ven 7 Sep 2012 11:47
Localisation: Ile-de-France (91)

Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mar 4 Juil 2017 14:00

" Yves Vatelot réfléchit à faire appel."

A mon humble avis, il n'a pas intérêt à le faire.
-Il s'est basé pour sa publicité sur une dégustation d'un seul millésime par un seul Jury, le GJE.
-Il ne doit pas oublier qu'en 1855, on a classé dans le Médoc non pas des terroirs mais des "marques", les noms de Château, en se basant sur le prix de vente de leurs vins à l'époque.
C'est pourquoi ce classement, à la différence de celui des Graves et des Saint-Emilion, n'est pas révisable, et que les GCC de 1855 peuvent modifier leurs limites cadastrales en toute légalité.
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
Thierry Debaisieux
 
Messages: 15925
Inscrit le: Mer 24 Oct 2007 22:50
Localisation: Nord (Flandre)

PrécédentSuivant

Retour vers Le vin en vidéo.

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit and 5 invités