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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Jeu 22 Nov 2018 14:47

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"En Champagne, quelqu'un qui hérite d'un hectare doit s'acquitter d'environ 100.000 euros à l'administration fiscale"
Face à des transmissions coûteuses, certains vignerons héritent de parcelles morcelées sur lesquelles il n'est plus rentable de produire du champagne.




Plus d'un million d'euros l'hectare : en Champagne, le prix du vignoble poursuit sa flambée, et les droits de succession avec. Face à des transmissions coûteuses, certains vignerons héritent de parcelles morcelées sur lesquelles il n'est plus rentable de produire le roi des vins.

"En Champagne, quelqu'un qui hérite d'un hectare doit s'acquitter d'environ 100.000 euros à l'administration fiscale... Il faut consacrer trente ans de ses revenus pour rembourser ses droits de succession", assure la direction du syndicat général des vignerons, qui milite pour que la vigne soit considérée comme un bien professionnel et non une rente.

Exploitante à Trois-Puits (Marne), Marie-France Baillette connaßt ce genre de tracasserie : à 64 ans, elle envisage de prendre sa retraite et de céder ses 63 derniers ares à ces deux filles, mais se dit "terrifiée par les prix" de la succession.

"LES VITICULTEURS DEVRONT LOUER LEURS VIGNES"

"Je trouve ça triste que demain il n'y ait plus de petits vignerons parce que l'État nous aura trop taxĂ©s. La Champagne existera toujours mais les viticulteurs devront louer leur vigne ou ĂȘtre doubles actifs", dĂ©plore-t-elle.

Pourtant, la filiÚre semble plus prospÚre que jamais avec un chiffre d'affaires record de 4,9 milliards d'euros en 2017 pour quelque 307 millions de bouteilles vendues, selon le Comité Champagne, organe institutionnel qui réunit vignerons, coopératives et négoce.

Mais la situation cache des disparités entre les viticulteurs, propriétaires du vignoble mais souvent sous-calibrés pour se déployer à l'export, et les grandes marques, cotées en bourse et capables d'investissements colossaux.

"On nous dit 'les Champenois, vous avez pas à vous plaindre' mais derriÚre ces bons chiffres, ce sont surtout 17.000 viticulteurs dont beaucoup de petits vignerons" sur lesquels pÚse le poids de la transmission, explique Maxime Toubart, président du SGV.

HAUSSE DES PRIX DE LA TERRE "AHURISSANTE"

Avec 35.000 hectares de vignoble mais un produit demandé dans le monde entier, l'AOC Champagne connaßt une inflation logique : ce qui est rare est cher...

Les droits ont donc suivi la hausse du foncier, qui s'est envolée depuis 1986 avec la libéralisation du prix du raisin, décidée pour se mettre en conformité avec la rÚglementation européenne.

"Le prix de la matiĂšre premiĂšre augmente, donc la valeur de la terre augmente", mĂȘme si elle est "trĂšs spĂ©culative". Une hausse "ahurissante comparĂ©e aux prix des autres vignobles du monde", constate Tony Verbicaro, directeur de l'Institut Georges Chappaz de la vigne et du vin en Champagne.

Or "de nombreux vignerons sont en ùge de transmettre, c'est une génération qui passe la main", mais qui par "réflexe paysan anticipe trÚs peu". Résultat : "Le nombre d'exploitations moyennes, d'un à cinq hectares, a diminué de 6% sur les dix derniÚres années, celui de moins d'un hectare a augmenté de 8%", alerte le SGV.

À ce rythme-lĂ , les parcelles morcelĂ©es entre la progĂ©niture n'ont plus la taille suffisante pour soutenir l'outil de production. De producteurs, certains vignerons optent alors pour la simple vente de raisin au nĂ©goce, allĂ©chĂ©s par un prix du kilo autour de sept euros.

VERS UN RÉGIME SPÉCIAL POUR LA CHAMPAGNE ?

D'autres cherchent des solutions pour continuer de produire des bouteilles : créer une société pour en transmettre les parts à sa descendance, réaliser des donations-partages..."On peut transmettre, mais on déguise un peu, ce n'est pas pérenne, c'est un peu une solution sparadrap", lùche Maxime Toubart.

"Ça a un effet structurel sur la Champagne, car une exploitation qui se divise, ce sont des gens qui sont moins vendeurs de bouteilles donc plus dĂ©pendants des maisons de champagne...", s'inquiĂšte-t-il.

Le syndicat tente de faire entendre sa voix dans le cadre de la réforme de la fiscalité agricole incorporée dans la loi de finances 2019. Proposition principale : "l'exonération totale des droits de succession", quand le propriétaire cÚde ses terres à ses enfants pour qu'ils poursuivent l'exploitation.

Mais seul un amendement a été déposé par la commission des finances de l'Assemblée nationale, permettant d'augmenter le plafond d'un abattement déjà en vigueur. Difficile pour le lobby champenois de convaincre le gouvernement de l'utilité d'instaurer un régime spécial pour la seule Champagne, dont la santé économique insolente cache toutefois des mutations structurelles bien à l'oeuvre.

(Avec AFP)


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Messagepar Lalex » Lun 3 DĂ©c 2018 14:09

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Plus de 10 millions d’euros pour la vente RomanĂ©e-Conti
La vente aux enchĂšres d’une collection privĂ©e de plus de 1 300 bouteilles du Domaine de la RomanĂ©e-Conti a atteint dimanche un total de 10,2 millions d’euros. 1 363 bouteilles, 158 magnums et trois jĂ©roboams, issus de la cave personnelle d’un collectionneur europĂ©en, Ă©taient mis en vente Ă  GenĂšve par Baghera Wines.



Michael Ganne, directeur de Baghera Wines, maison spĂ©cialisĂ©e dans les ventes aux enchĂšres de vins fins, est le premier surpris du succĂšs de cette vente : « Je ne m’attendais pas Ă  ce niveau de prix sur certains lots », a-t-il soulignĂ©.
Le lot 174 de la vente, un ensemble de douze bouteilles de RomanĂ©e-Conti allant de 1937 Ă  1991, a Ă©tĂ© le plus cher de la vente. Alors qu’il Ă©tait estimĂ© entre 100 000 et 166 670 euros, il a finalement Ă©tĂ© adjugĂ© Ă  486 600 euros tandis que le rejoignaient sur le podium des lots les plus onĂ©reux le lot 173 (trois magnums de RomanĂ©e-Conti 1934, 1953 et 1971, estimĂ©s Ă  entre 41 670 et 83 330 euros et partis pour 217 000 euros) et le lot 195 – 15 bouteilles de Montrachet – qui a trouvĂ© preneur Ă  195 800 euros.
Selon Michael Ganne, les acheteurs étaient « pour 70% asiatiques et 15% français ».
Le vendeur souhaitait rester anonyme mais tous les vins provenaient d’une « seule cave privĂ©e europĂ©enne », d’oĂč le nom de cette vente : « The secret cellar of an European collector » (« La cave secrĂšte d’un collectionneur europĂ©en »). En effet, dans la cave de ce collectionneur s’en trouvait une autre, dissimulĂ©e, dont lui seul et son Ă©pouse connaissaient l’existence et oĂč Ă©taient entreposĂ©s « les vins les plus prestigieux et les plus recherchĂ©s » parmi lesquels les bouteilles du Domaine de la RomanĂ©e-Conti.


www.terredevins.com


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 3 DĂ©c 2018 14:22

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Le Sénat allÚge considérablement la transmission du foncier viticole
Avec une exonĂ©ration totale des droits de mutation, l’amendement votĂ© par les sĂ©nateurs au budget 2019 marque une avancĂ©e saluĂ©e par la filiĂšre vin, mais fragile politiquement.




AdoptĂ© ce 29 novembre, l’amendement 253 au budget 2019 accorde aux repreneurs d’un domaine (dans le cadre familial, d’un fermage, d’un GFA
) l’exonĂ©ration totale des droits de mutation, assortie d’une exonĂ©ration de 90 % de l’ImpĂŽt sur la Fortune ImmobiliĂšre (IFI)*. Du moins Ă  la condition de maintenir l’activitĂ© agricole pendant 18 annĂ©es au moins. SaluĂ© par la filiĂšre viticole, cet amendement a Ă©tĂ© votĂ© ce 29 novembre malgrĂ© l’opposition du gouvernement, qui proposait de revoir le pacte Dutreil de transmission d’une affaire familiale, en proposant une exonĂ©ration des droits de mutation de 75 %, avec un plafond Ă  300 000 € pour un engagement de conservation du bien sur 4 ans.
« C’est tout Ă  fait insuffisant au vu de la rĂ©alitĂ© des transactions actuelles » a rĂ©torquĂ©, dans l’hĂ©micycle, la sĂ©natrice girondine Nathalie Delattre, qui a portĂ© l’amendement, signĂ© par une cinquantaine d’élus. Plus gĂ©nĂ©reux, ce dispositif est plus contraignant, reposant sur un engagement de conserver le bien pendant 18 ans. En cas de non-respect de cette contrepartie, des pĂ©nalitĂ©s de rappel seraient dĂ©clenchĂ©es : « les droits de mutation Ă  titre gratuit sont rappelĂ©s, assortis de l’intĂ©rĂȘt de retard [soit] une majoration de 40 % des sommes non acquittĂ©es au cours des dix derniĂšres annĂ©es, 30 % au cours des huit suivantes » dĂ©taille l’amendement.

"La vigne est détournée comme produit spéculatif"

Chamboulant la fiscalitĂ© des transactions viticoles, cet amendement souhaite redonner la possibilitĂ© aux exploitations familiales de passer d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre. Pour Nathalie Delattre, « la viticulture telle que nous l’avons connue se meurt. En Gironde, seule une exploitation sur deux est encore familiale : fonds de pensions amĂ©ricains, assurances
 La vigne est dĂ©tournĂ©e comme produit spĂ©culatif. [RĂ©sultat,] le prix Ă  l’hectare grimpe en flĂšche, et on assiste en mĂȘme temps Ă  une concentration. »

Si ce vote rĂ©jouit la filiĂšre viticole, il y a de fortes chances pour qu’il soit retoquĂ© en seconde lecture du Projet de Loi de Financement 2019 Ă  l’AssemblĂ©e Nationale. Ce qui n’empĂȘchera sans doute pas la sĂ©natrice Nathalie Delattre et ses soutiens de revenir Ă  l’assaut, cette proposition ayant dĂ©jĂ  Ă©tĂ© poussĂ©e en 2018.


* : « Cette exonĂ©ration non totale permettra de respecter le principe constitutionnel d’égalitĂ© devant les charges publiques » prĂ©cise l’amendement.



www.vitisphere.com


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Messagepar Lalex » Lun 3 DĂ©c 2018 14:25

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Disparition d’Henry FrĂ©dĂ©ric Roch, co-gĂ©rant du domaine de la RomanĂ©e-Conti
Henry-FrĂ©dĂ©ric Roch Ă©tait un des co-gĂ©rants – avec Aubert de Villaine – du prestigieux Domaine de la RomanĂ©e-Conti. Il est dĂ©cĂ©dĂ© la nuit de samedi Ă  l’ñge de cinquante-six ans, victime d’un cancer foudroyant.



Le domaine de la RomanĂ©e-Conti, signature mythique de la CĂŽte de Nuits, est dĂ©tenu par deux familles, les Gaudin de Villaine et les Leroy. Entre1974 et 1991, il a Ă©tĂ© dirigĂ© par deux associĂ©s-gĂ©rants : Aubert de Villaine et « Lalou » Bize-Leroy, puis en 1992, Charles Roch est devenu co-gĂ©rant Ă  la place de sa tante (Lalou Bize-Leroy). AprĂšs sa mort quelques semaines plus tard dans un accident de voiture, son frĂšre,Henry-FrĂ©dĂ©ric Roch l’a remplacĂ© en tant que co-gĂ©rant du domaine, alors qu’il n’avait que 30 ans.

Depuis presque trente ans, le DRC est donc dirigĂ© par ce formidable partenariat, mĂȘme si Roch Ă©tait une figure plutĂŽt discrĂšte et en dehors de tout mĂ©dia. Aubert de Villaine a honorĂ© son associĂ© en qualifiant leur collaboration d’« excellente ».
Vigneron talentueux et plein de fougue, avant d’arriver Ă  la tĂȘte du DRC, en 1988 M. Roch avait en effet fondĂ© son propre domaine, Domaine PrieurĂ©-Roch (Nuits-Saint-Georges) qui exploite des crus cĂ©lĂšbres, notamment le premier cru Clos des CorvĂ©es en monopole. Yannick Champ est le gĂ©rant actuel du domaine. Henry-FrĂ©dĂ©ric Roch, qui ne mĂąchait pas ses mots, faisait figure de prĂ©curseur au sein de la famille des vins naturels, car dĂšs le dĂ©but sa philosophie a Ă©tĂ© de travailler en respectant la nature.

« L’agriculture dite moderne des derniers 60 ans a foutu dans l’air le terroir et les sols qui ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pendant des milliers d’annĂ©es
 maintenant aussi il faudrait penser Ă  ça »

La nouvelle de la disparition d’Henry-FrĂ©dĂ©ric Roch a secouĂ© le monde viticole de la Bourgogne, et bien au-delĂ . Il reste dĂ©sormais Ă  savoir qui prendra sa succession au sein du Domaine de la RomanĂ©e-Conti. Des interrogations qui interviennent alors que les rumeurs circulent sur l’avenir du prestigieux domaine de Lalou Bize-Leroy.


www.idealwine.net


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 3 DĂ©c 2018 14:38

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Jean Saric : "Tout le monde n'est pas Ă©gal face au vin et Ă  l'alcool"
Chirurgien spĂ©cialiste du foie, professeur d’UniversitĂ© et vigneron en Bordelais, Jean Saric suit depuis longtemps le dĂ©bat entre amateurs de vin et autoritĂ©s sanitaires. Il explore ici le sujet avec un Ɠil pertinent.





La Revue du vin de France : Vous débutez cet entretien en servant votre Chùteau Turon La Croix dans les millésimes 2000 et 2012. Pourquoi ce choix ?
Jean Saric
: Je les avais sous la main ! Plus sĂ©rieusement, je ne garde que les meilleurs millĂ©simes et je trouvais intĂ©ressant de tenter un grand Ă©cart entre ces deux belles annĂ©es en Bordelais. Aujourd’hui, j’élĂšve mon bordeaux sans bois, je l’aime mieux ainsi et c’est plus facile Ă  maĂźtriser. Antonin, le fils de ma femme Barbara, expĂ©rimente le bio dans notre vigne, avec pragmatisme.

La RVF : Vous ĂȘtes vigneron, mais aussi chirurgien et professeur d’universitĂ©, spĂ©cialiste du foie. Le vin est-il un alcool comme les autres ?
Jean Saric
: On peut rĂ©pondre que oui, comme l’affirme la ministre de la SantĂ© AgnĂšs Buzyn. Le vin est un alcool comme les autres car il est aussi toxique que les autres. La molĂ©cule d’alcool dans un grand vin, dans de la biĂšre ou de la vodka est la mĂȘme. Dans tous les cas, c’est la dose d’alcool prise qui fait la toxicitĂ©. En revanche, le vin possĂšde des particularitĂ©s. Par exemple, le comportement alimentaire de celui ou celle qui boit du vin Ă  table influe beaucoup sur sa toxicitĂ©.

La RVF : Pouvez-vous développer ?
Jean Saric
: L’accompagnement de la boisson fait une grande diffĂ©rence. Or, en France, on boit le plus souvent le vin Ă  table, contrairement Ă  d’autres alcools. Surtout, la qualitĂ© de ce qu’on mange en mĂȘme temps est un facteur trĂšs important : les lĂ©gumes, l’huile d’olive, les poissons, les viandes plutĂŽt braisĂ©es que grillĂ©es au barbecue, tous ces Ă©lĂ©ments proches du rĂ©gime crĂ©tois permettent d’augmenter les doses d’alcool sans aggraver au mĂȘme rythme la toxicitĂ©, c’est dĂ©montrĂ© scientifiquement. On ne peut pas se contenter de dire : "L’alcool est toxique".

La RVF : Justement, oĂč en est la mĂ©decine en ce qui concerne l’étude des paramĂštres de toxicitĂ© de l’alcool ?
Jean Saric
: Ne parlons pas dĂšs le dĂ©but des risques pour autrui, commençons par la toxicitĂ© Ă  soi-mĂȘme. Plusieurs paramĂštres sont dĂ©cisifs : la dose d’alcool absorbĂ©e, indĂ©pendante du produit choisi (vin, biĂšre, alcools forts), les conditions et la durĂ©e d’absorption de cette dose.

La RVF : Les individus sont-ils Ă©gaux face Ă  l’alcool ?
Jean Saric
: En aucun cas. Les facteurs gĂ©nĂ©tiques sont dĂ©terminants. Certains bĂ©nĂ©ficient d’une protection, d’autres sont exposĂ©s Ă  une toxicitĂ© majeure. C’est ainsi, personne n’y peut rien et il nous faut faire avec. C’est comme le soleil et les cancers de la peau. Un homme ou une femme Ă  la carnation brune aura moins de chance de dĂ©velopper un mĂ©lanome en s’exposant au mĂȘme soleil qu’une rousse ou qu’un blond.

La RVF : Justement, que nous explique la gĂ©nĂ©tique Ă  propos de la prise d’alcool, et donc de vin ?
Jean Saric
: Notre patrimoine gĂ©nĂ©tique dĂ©cide pour partie de la gravitĂ© de nos prises d’alcool. Le plaisir que nous prenons ou pas dans la prise d’alcool, les mĂ©canismes de la dĂ©pendance, les mĂ©canismes de l’installation du gras dans le foie, le degrĂ© d’inflammation associĂ©, les phĂ©nomĂšnes de cicatrisation et de rĂ©gĂ©nĂ©ration qui conduisent Ă  la cirrhose et Ă  son Ă©ventuelle cancĂ©risation varient selon les individus. Autre intervenant, notre microbiote, c’est-Ă -dire l’ensemble des bactĂ©ries vivant dans notre tube digestif, est plus ou moins protecteur. Tous ces facteurs de toxicitĂ© ne sont pas maĂźtrisables. C’est d’autant plus dĂ©terminant qu’il est impossible de savoir si nous bĂ©nĂ©ficions ou non d’une gĂ©nĂ©tique favorable Ă  une consommation excessive sans risques.

La RVF : Quels sont les facteurs de toxicitĂ© maĂźtrisables par l’homme ?
Jean Saric
: À cĂŽtĂ© des facteurs gĂ©nĂ©tiques incontournables, il existe en effet des cofacteurs de la toxicitĂ© de l’alcool. En voici une rapide liste : le volume d’alcool absorbĂ© ; la date de dĂ©but des excĂšs (il faut vingt Ă  trente ans pour dĂ©velopper une cirrhose) ; la rĂ©gularitĂ© ou pas des excĂšs et surtout la modĂ©ration lorsque l’on boit chaque jour depuis toujours sont dĂ©terminants. Le respect des pĂ©riodes de “vacances hĂ©patiques” Ă©galement : qui commet un excĂšs le week-end et ne boit que de l’eau la semaine suivante subira moins d'effets nocifs. Il faut savoir remplacer la prise d’alcool fort par du vin. Pratiquer une activitĂ© physique quotidienne, Ă©viter de prendre du poids, surtout au niveau de la ceinture abdominale, boire toujours en mangeant et jamais Ă  jeun, ne pas boire pour oublier ses problĂšmes et augmenter son estime de soi mais pour le plaisir sont dĂ©terminants. Enfin, ne pas fumer : alcool et tabac sont des co-carcinogĂšnes rĂ©ciproques.

La RVF : La liste est longue, est-ce tout docteur ?
Jean Saric
: Non, tout individu lucide doit aussi connaĂźtre et tenir compte de ses antĂ©cĂ©dents hĂ©patiques. Les maladies gĂ©nĂ©tiques du foie, les contaminations virales B ou C sont des obstacles Ă  la prise d’alcool. Tous ces Ă©lĂ©ments sont maĂźtrisables ; en tenir compte permet des pratiques excessives et hĂ©donistes sans danger ou, Ă  l’inverse, nous pousse Ă  des restrictions adaptĂ©es Ă  nos risques personnels.

La RVF : Un amateur qui boit du vin tous les jours doit-il consulter son médecin ?
Jean Saric
: DĂ©cider de connaĂźtre l’état de son foie est une bonne dĂ©marche. Le foie Ă©tant “silencieux” pendant l’installation d’une pathologie grave, ne tenir compte que de ses sensations est trompeur. Le dosage des gamma-GT et des transaminases est indicatif, mais peut ĂȘtre pris en dĂ©faut. En revanche, l’échographie mesure le gras du foie, premiĂšre Ă©tape de son altĂ©ration. Ensuite, des tests biologiques Ă©valuent l’inflammation et la duretĂ© du foie (c’est la cirrhose). Cette duretĂ© est aussi mesurable par des mĂ©thodes radiologiques (examen FibroScan). Si vous ĂȘtes inquiet, demandez l’avis de votre mĂ©decin traitant, il choisira les examens adaptĂ©s Ă  votre cas. Plusieurs d’entre eux sont remboursĂ©s par la SĂ©curitĂ© sociale.

La RVF : Quelles conclusions tirer de ces examens ?
Jean Saric
: Un individu connaissant ses pratiques de boisson et l’état de son foie grĂące Ă  ces examens a plusieurs options : si le foie est parfait, continuer Ă  boire est possible. Foie avec stĂ©atose (c’est le gras dans le foie) et hĂ©patite associĂ©e : mieux vaut diminuer ou arrĂȘter. Cet Ă©tat est totalement rĂ©versible. Foie dĂ©jĂ  cirrhotique : arrĂȘter permet d’éviter l’aggravation de cette cirrhose, et mĂȘme de diminuer les risques de sa cancĂ©risation qui peut ĂȘtre mortelle.

La RVF : Si le vin est bien de l’alcool, peut-on dire qu’il se distingue des autres alcools sur le plan de la santĂ© ?
Jean Saric
: Le vin est sans doute la boisson alcoolisĂ©e qui permet le mieux de respecter les paramĂštres protecteurs que nous venons d’énumĂ©rer. Quand on pose une bouteille de vin sur une table, on ne recherche pas une alcoolisation excessive. On parle d’une rĂ©gion, de l’histoire d’une civilisation, d’un lieu de vie, d’un terroir, d’une vinification, d’un vigneron dans une rencontre amicale, amoureuse, intellectuelle ou festive, dans une culture de la qualitĂ© de l’alimentation. Les zones de vignobles sont des zones de culture et de civilisations. Et toute civilisation sait qu’il faut des pratiques partagĂ©es, mĂȘmes imparfaites, pour que le vivre ensemble fonctionne au mieux. Le vin et ses excĂšs possibles en font partie.

La RVF : En attendant, l’Association nationale de prĂ©vention en alcoologie et addictologie (Anpaa) et le ministĂšre de la SantĂ© assurent que l’alcool fait 50 000 morts par an. Ce chiffre est-il crĂ©dible ?
Jean Saric
: La mortalitĂ© liĂ©e Ă  l’alcool est une Ă©vidence indiscutable, mais il est difficile d’en connaĂźtre les chiffres exacts : 12 000 morts selon l’Institut national de la santĂ© et de la recherche mĂ©dicale en 2009, 18 000 morts dans un rapport de l’Ordre des mĂ©decins publiĂ© en 2018, 50 000 dĂ©cĂšs annuels dans les communications officielles actuelles. Il est difficile de connaĂźtre les modalitĂ©s de calcul et l’exhaustivitĂ© des bases de donnĂ©es consultĂ©es. Il est encore plus dĂ©licat de prĂ©ciser cette mortalitĂ© en fonction des cofacteurs liĂ©s au tabac, Ă  la mauvaise alimentation et au surpoids, de ventiler cette mortalitĂ© par tranche d’ñge (ce n’est pas la mĂȘme chose de mourir de l’alcool Ă  25 ans ou Ă  90 ans), de la prĂ©ciser par sexe, en fonction des types d’alcoolisation et des types d’alcool absorbĂ©s (vin, biĂšre, etc.), pathologie par pathologie. Enfin, il serait intĂ©ressant de croiser toutes ces donnĂ©es pour crĂ©er un outil de prĂ©vention plus fin et moins caricatural que la communication actuelle qui consiste Ă  agiter la peur de la mort et la peur du cancer.

La RVF : Faut-il en finir avec la loi Évin ?
Jean Saric
: Comme toute consommation, celle de l’alcool est rĂ©gie par un Ă©quilibre entre l’offre (cible de la loi Évin) et la demande. La publicitĂ© censurĂ©e par la loi Évin n’est pas un facteur prĂ©pondĂ©rant de la prise d’alcool. La hausse de consommation des drogues “illicites”, cocaĂŻne, hĂ©roĂŻne ou cannabis et celle des psychotropes se passe de toute publicitĂ©. Toutefois, attaquer la loi Évin dessert Ă  mon avis la dĂ©fense du vin. Cette querelle manichĂ©enne permet aux adversaires du vin de taxer les opposants Ă  la loi Évin de mĂ©chants alcooliers soucieux de leur seul chiffre d’affaires.

La RVF : Que propose le mĂ©decin que vous ĂȘtes ?
Jean Saric
: Comme nos instances de santĂ© publique, j’ai le souci de celle de nos concitoyens. Je choisis une autre voie, celle de la demande. Je plaide pour une pratique hĂ©doniste, informĂ©e, responsable et adaptĂ©e Ă  chacun. Prenons un exemple : la “malbouffe” est responsable de nombreuses pathologies. Pour y remĂ©dier, le bon sens nous souffle qu’il serait idiot de supprimer toute alimentation, mais qu’il faut plutĂŽt promouvoir le “bien manger”. Eh bien, appliquons le mĂȘme raisonnement vis-Ă -vis de l’alcool : s’il est toxique, et c’est une certitude, avant de vouloir limiter ou supprimer sa consommation, mieux vaut rĂ©flĂ©chir au “bien boire” et Ă  ses rĂšgles diĂ©tĂ©tiques.

La RVF : Que pensez-vous des conseils de modération ?
Jean Saric
: L’alcool est Ă  la fois un plaisir, un remĂšde et une maladie. Le vin coche ces trois cases. Les messages nĂ©cessaires de modĂ©ration s’adressant de façon univoque Ă  tous sont empreints de bonnes intentions mais simplistes, loin des multiples façons et raisons de boire. À chaque situation personnelle, Ă  chaque moment de la vie, le conseil doit ĂȘtre adaptĂ© aux raisons de boire de chacun, qu’elles soient conviviales, Ă  effets thĂ©rapeutiques ou soumises Ă  la dĂ©pendance toxique. Ce conseil devrait ĂȘtre plus prĂ©cis : certains peuvent continuer Ă  boire sans risque, certains doivent se modĂ©rer et d’autres doivent arrĂȘter complĂštement. Et pour plaisanter (Ă  peine), certains devraient s’y mettre et aimer la vie dans tous ses aspects. À chaque mĂ©decin de dire le bon choix Ă  son patient, tout en sachant que les conseils ne sont Ă©coutĂ©s que par ceux qui veulent bien les solliciter, les entendre et les appliquer.

La RVF : Vous allez probablement susciter des réactions en développant certaines de vos thÚses

Jean Saric
: J’aime bien parler des droits et des devoirs du buveur excessif : chacun a le droit de boire de façon excessive s’il sait qu’il va en mourir et qu’il s’en fiche. Mais attention : si je bois trop, je ne dois en aucun cas nuire Ă  autrui. Je ne dois donc pas prendre le volant, je n’ai bien sĂ»r pas le droit d’écraser un enfant ni de blesser quiconque ; si je suis une femme enceinte, je ne dois pas faire souffrir mon fƓtus, je dois aussi rĂ©flĂ©chir aux consĂ©quences de mon comportement sur l’évolution des dĂ©penses de santĂ© publique. À titre personnel, je suis encore plus intransigeant sur ces devoirs que les autoritĂ©s. Par exemple, au volant, je plaide pour zĂ©ro alcool absolu.

La RVF : Faut-il remettre en question la notion d’excùs ?
Jean Saric
: Je n’aime pas la modĂ©ration : la notion de moyenne, c’est la mĂ©diocritĂ©. Et la vie, ce n’est pas la modĂ©ration. Essayez de dire Ă  votre femme que vous l’aimez modĂ©rĂ©ment : vous serez vite privĂ© de dessert. On peut ĂȘtre excessif dans la vie, s’enthousiasmer pour une musique, apprĂ©cier une corrida, picoler avec des copains lors de la fĂȘte du village. Ces bacchanales sont nĂ©cessaires dans la sociĂ©tĂ©. Si on les supprime, que va-t-il se passer ? Je plaide pour l’hĂ©donisme, la responsabilitĂ© et l’information. Va-t-on demain empĂȘcher les amateurs de deltaplane de se lancer dans les airs parce qu’ils risquent de se “crasher” ? Ce qu’on leur demande, c’est de ne blesser personne. N’oublions pas enfin que la prise de risque est nĂ©cessaire, en particulier chez les adolescents.



JEAN SARIC
NĂ© le : 19 octobre 1947, Ă  Talence, en Gironde.
Profession : médecin, spécialiste en chirurgie du foie, professeur à la faculté de médecine et ancien chirurgien chef de service au CHU de Bordeaux. Fondateur de la chirurgie hépatique et de la transplantation hépatique au CHU de Bordeaux. Propriétaire du chùteau Turon La Croix, à Lugasson (Entre-deux-Mers), à 45 km de Bordeaux.
Signe particulier : admirateur de Montaigne. Il compte organiser, avec la Cité du Vin de Bordeaux, les Assises du vin et de la santé.
Les vins qui l’ont marquĂ© : le blanc sec minĂ©ral du domaine Herri Mina de Jean-Claude Berrouet (IroulĂ©guy). En rouge, le chĂąteau Cascadais de Philippe Courrian, MĂ©docain exilĂ© dans une magnifique vallĂ©e des CorbiĂšres.


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Messagepar Lalex » Mer 5 DĂ©c 2018 13:41

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2018 : une récolte record !
La récolte 2018 devrait atteindre 1,8 million d'hectolitres en Bourgogne. Un record en valeur absolue, mais pas si l'on prend en compte le rendement à l'hectare.



1,8 million d'hectolitres de vins blancs, rouges, tranquilles et effervescents ! Selon les estimations* communiquées par l'Interprofession des vins de Bourgogne (BIVB), la récolte 2018 de la Bourgogne battrait donc un record en valeur absolue (le précédent datait de 1999 avec 1 614 633 hl) dans la période post-phylloxera ; record qui peut s'expliquer par un exceptionnel alignement des planÚtes au plan météorologique (ensoleillement et températures excédentaires, pluviométrie déficitaire par rapport aux moyennes pendant plusieurs mois consécutifs de juin à septembre), dans toutes les régions de production, combiné avec une forme de "compensation" des vignes dans l'Yonne aprÚs deux années de gel. Bref, beaucoup ont fait le plein, mais avec la météo vraiment (juré...) exceptionnelle de l'année, la qualité sera au rendez-vous. Nous aurons l'occasion de revenir longuement plus tard sur ce point...

2018 est donc une rĂ©colte record en valeur absolue, mais pas en valeur relative, c'est Ă  dire si l'on regarde la donnĂ©e "hectolitres produits Ă  l'hectare". Les 1 800 000 hectolitres ont Ă©tĂ© produit sur un peu plus de 30 000 hectares, ce qui donne un rendement lĂ©gĂšrement infĂ©rieur Ă  60 hl/ha. 2018 est battu par le "fameux" millĂ©sime 1982, oĂč sur 19 000 hectares environ, les Bourguignons avaient produit 1 286 879 hectolitres, prĂšs de 68 hl/ha. "Il y avait des raisins sur les piquets", se souviennent les vignerons et c'est confirmĂ© par les chiffres. Mais d'autres millĂ©simes ont fait mieux que 2018 ou s'en sont approchĂ©s : 1999 (64,7 hl/ha, 24 951 hectares), 2000 (61 hl/ha, 25 428 hectares), 1996 (59,1 hl/ha, 24 870 hectares)...

Ces chiffres mettent également en évidence un vignoble qui, contrairement aux apparences, ne cesse de s'étendre. Ces 4 derniÚres derniÚres décennies ont en effet été marquées par des plantations importantes dans l'Yonne et tout particuliÚrement à Chablis, mais aussi dans le Mùconnais et un peu partout les zones encore non plantées l'ont été. Rajoutons à cela "l'effet Beaujolais". Explications...


2018 met en Ă©vidence l'un des phĂ©nomĂšnes marquant de cette derniĂšre dĂ©cennie : la montĂ©e en puissance du CrĂ©mant de Bourgogne qui devrait reprĂ©senter 220 000 hl environ (dont 12% sera mis en rĂ©serve pour ĂȘtre commercialisĂ©s les annĂ©es suivantes) soit l'Ă©quivalent de plus de 2 800 hectares de vignes... dont prĂšs de 1 000 dans le Beaujolais. Il faut en effet savoir que les surfaces de vignes plantĂ©es physiquement dans le Beaujolais, mais dĂ©diĂ©es Ă  la production d'appellations bourguignonnes (CrĂ©mant de Bourgogne, mais aussi Bourgogne blanc et Coteaux Bourguignons) ont rĂ©guliĂšrement augmentĂ© depuis la fin des annĂ©es 2000 pour atteindre aujourd'hui 1 500 hectares environ. La surface rĂ©elle du vignoble Bourguignon serait donc plus proche des 28 500 hectares que des 30 000 et celle du Beaujolais des 16 500 ha que des 15 000 annoncĂ©s en 2017.


Christophe Tupinier


* Ces estimations de récolte sont réalisées à partir des informations fournies par un panel de 450 entreprises représentatives du vignoble par leur taille, la diversité des AOC produites, etc.



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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mar 11 DĂ©c 2018 13:55

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L'histoire de la vigne et du vin en ligne
Comprendre les réalités d'aujourd'hui à l'aune de l'histoire, c'est ce que propose Crescentis la revue digitale de l'histoire de la vigne et du vin de l'Université de Dijon.


Pour les passionnés de vin et d'histoire, voilà un site incontournable. Crescentis est une nouvelle revue en ligne, gratuite qui parle de vigne et de vin et édité par l'Université de Bourgogne. Au sommaire de ce premier numéro une thématique forte : le vin et le lieu avec des article de Jean-Pierre Garcia, Serge Wolikof, Marion Foucher, Sandrine Lavaux. Si cette publication fait la part belle à la Bourgogne, Bordeaux, la Champagne sont des régions également présentent, ainsi que des thématiques plus transversales comme "Dire et le lieu et le vin dans les cartes des restaurants américains de 1850 à nos jours". Le préambule de ce premier numéro de Crescentis explique la démarche : L'histoire de la vigne et du vin est une entrée privilégiée pour comprendre l'histoire sociale, culturelle, politique, économique de territoires géographiques à différentes échelles de temps et d'espace. Cette histoire bénéficie souvent de sources abondantes et d'études nombreuses mais elle participe aussi des discours qui construisent des représentations qui se départissent de l'analyse critique et scientifique. C'est à ce double constat que veut répondre la revue Crescentis en publiant des recherches argumentées et des contributions originales relatives à l'histoire, au sens large, de la vigne et du vin, sans exclusive ni de sources, ni d'aire géographique, ni de période chronologique.

crescentis


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Messagepar Thierry Debaisieux » Mar 11 DĂ©c 2018 14:04

Merci, Alex, pour ce lien "culturel" intéressant.
Bien cordialement,
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Messagepar Lalex » Mar 11 DĂ©c 2018 14:10

Mais de rien, Thierry.

En voila un autre, si il peut en intéressé certains...




Saint-véran met ses terroirs en ligne !
Le cru Saint-Véran, dans le Mùconnais (71) vient de mettre en ligne une carte interactive de ses terroirs, ludique et bourrées d'informations !


A Saint-VĂ©ran, cru blanc attachant du sud du MĂąconnais (71), il se passe toujours quelque chose... L'appellation a organisĂ© avec succĂšs en janvier dernier la Saint-Vincent Tournante, qui a accueilli 85 000 personnes en deux jours, Ă  PrissĂ©. Elle s'apprĂȘte Ă  fĂȘter en 2021 ses 50 ans d'histoire. Elle a engagĂ© depuis plusieurs annĂ©es un dossier de classement de ses meilleurs terroirs viticoles en premier cru et vient de mettre en ligne une carte interactive pour les dĂ©couvrir.

Une carte trÚs bien faite, à la fois ludique et informative, avec différents types de "vues" (satellite, terrain, carte routiÚre, hybride), un aperçu global de l'appellation qui couvre un peu moins de 800 hectares de chardonnay en production répartis sur 7 villages (Chùnes, Chasselas, Davayé, Leynes, Prissé, Saint-Vérand et Solutré-Pouilly), la localisation et la délimitation précise de chaque climat (dont on peut afficher le nom), son type de sol, son exposition, sa pente, son altitude, la possibilité de zoomer sur un lieu-dit, de le sélectionner... On peut télécharger plusieurs fichiers. Bref, on s'amuse beaucoup sur cette carte et, plus important, on apprend !

carte interactive


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mar 11 DĂ©c 2018 15:08

Alex,

Je viens de m'amuser Ă  explorer les fonctions de cette carte.
Cela me semble trĂšs bien fait.

Bravo pour ces deux liens intéressants :good:
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Mer 12 DĂ©c 2018 14:36

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Domaine Paul & Marie Jacqueson : résurrection de la CÎte Chalonnaise
Dans l’ombre discrĂšte des grandes appellations prestigieuses de la Bourgogne, la CĂŽte Chalonnaise, et plus particuliĂšrement Rully, connaĂźt une ascension fulgurante qui doit beaucoup au travail prĂ©cis, fin et toujours savoureux du Domaine Paul & Marie Jacqueson. Nous avons interviewĂ© cette derniĂšre afin d’en savoir un peu plus sur le savoir-faire familial.




Des vins juteux, purs, aromatiques, qui restituent Ă  merveille le fruit, sa texture et ses arĂŽmes
 on comprend mieux le succĂšs de ce domaine qui se dĂ©marque de ses pairs bourguignons par des prix encore doux. Une vĂ©ritable raretĂ© qualitative qu’il serait malvenu de dĂ©daigner.


Rully et les guerres mondiales

Rully a connu des heures de gloire avant la PremiĂšre Guerre mondiale. Mais celle que l’on espĂ©rait ĂȘtre la « Der des Ders » a emportĂ© avec elle un grand nombre de viticulteurs et engendrĂ© l’abandon des vignes. Mais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une petite lueur d’espoir se met Ă  luire : Henri Jacqueson jette son dĂ©volu sur les terres argilo-calcaires rĂ©gionales, crĂ©Ă© son domaine Ă  partir de terres familiales. Son leitmotiv ? Faire renaĂźtre ce terroir de ses cendres.

Certainement mordu par ce défi, son fils Paul le seconde dÚs le début des années 1970, augmente encore la qualité des vins et fidélise sa clientÚle.


Paul et Marie Jacqueson : la troisiÚme génération

A son tour de s’effacer et de transmettre le flambeau Ă  sa fille Marie en 2007, puis Ă  Pierre en 2015. 2015, un beau millĂ©sime pour commencer sa carriĂšre, n’est-ce pas ? Marie Jacqueson tĂ©moigne : « Nous n’avons rien rĂ©volutionnĂ© car nous avons la chance d’avoir un pĂšre qui faisait dĂ©jĂ  de trĂšs bons vins et qui Ă©tait particuliĂšrement avant-gardiste Ă  son Ă©poque. Si l’appellation Rully est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est d’ailleurs en grande partie grĂące Ă  lui. D’annĂ©es en annĂ©es, mon frĂšre et moi changeons cependant de nombreuses petites choses, pour ne citer qu’un exemple, nous essayons d’ĂȘtre de plus en plus prĂ©cis dans le choix de nos fĂ»ts. »

Curieux comme vous l’ĂȘtes, chers amateurs, vous devez certainement vous interroger sur les ambitions de la 3Ăšme gĂ©nĂ©ration. « Nous faisons surtout avec ce que la nature nous donne, et pour cela nous tenons Ă  ce que notre travail soit le plus mĂ©ticuleux possible dans la vigne, afin que les raisins soient les plus beaux possibles. A partir du moment oĂč nos raisins sont beaux, c’est 80% du travail qui est fait ! »

Ainsi, le domaine travaille en culture raisonnĂ©e, n’emploie plus d’herbicides depuis une quinzaine d’annĂ©es, n’utilise que des engrais organiques et travaille les sols. Place Ă  la vinification, maintenant : suivez-nous dans la cuverie. LĂ , vous constaterez que les rouges sont entiĂšrement Ă©grappĂ©s, fermentent lentement et sont encuvĂ©s entre 3 et 4 semaines. Une fois la fermentation alcoolique terminĂ©e, le vin passe en fĂ»t (dont 25% fĂ»t neuf) un an. Quant aux blancs, vinification et Ă©levage sont aussi effectuĂ©s en fĂ»ts, dont 20% de fĂ»ts neufs. C’est donc une petite Ă©quipe de 6 employĂ©s qui s’active sur 19 hectares. « Chacun a sa spĂ©cificitĂ© mais tout le monde est polyvalent, car nous avons un mĂ©tier qui demande de savoir tout faire. »

AprĂšs ces dĂ©tails quelques peu techniques, finissons sur une note pratique et gourmande. Car, vous le savez chers lecteurs, parler du vin c’est bien, le goĂ»ter – en bonne compagnie – c’est encore mieux ;).

« Dans le millĂ©sime 2017, je conseillerai d’attendre au moins 6 mois pour ouvrir le rully Blanc et au moins 2 ans pour ouvrir les 1ers crus. C’est un grand millĂ©sime, particuliĂšrement pour les blancs. Mais ceux-ci sont nerveux et ont besoin d’un peu de repos afin de s’exprimer au mieux. Ils s’accorderont parfaitement avec des crustacĂ©s, poissons, et viandes blanches. Ils se dĂ©gusteront Ă©galement trĂšs bien en toute simplicitĂ© Ă  l’apĂ©ritif.

Concernant les rouges 2017, ils sont dĂ©jĂ  accessibles et trĂšs gourmands : les mercurey Les Vaux ainsi que les rully Les ChaponniĂšres se goĂ»tent dĂ©jĂ  bien et seront superbes dans 2 ans. Les mercurey 1er Cru Les Champs Martin et les rully 1er Cru PrĂ©aux se prĂ©sentent dĂ©jĂ  bien mais seront Ă  leur apogĂ©e dans 3 ou 4 ans. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, nos rouges sont trĂšs gourmands et se marieront bien avec des viandes. Ou en toute simplicitĂ© Ă  l’apĂ©ritif avec de la bonne charcuterie ! »


www.idealwine.net


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Messagepar alex73 » Mer 12 DĂ©c 2018 14:49

Je viens juste de passer commande de quelques bouteilles de ce domaine que j'apprécie beaucoup depuis quelques années...
Bonne journée,
Alexis
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mer 12 DĂ©c 2018 15:37

Ma premiÚre commande chez Jacqueson, ça a été 12 bouteilles des 4 premiers crus blancs de Rully 2008.
J'avais aimé les 2007.
J'ai eu beaucoup de plaisir à boire mes 48 flacons et j'avais eu également celui d'échanger avec Marie Jacqueson sur les Grésigny.

Depuis, les millésimes suivants bus au restaurant (on ne peut pas tout acheter malheureusement) ne m'ont pas déçu.
Bien cordialement,
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Messagepar alex73 » Mer 12 DĂ©c 2018 22:52

Thierry,
Pour la petite histoire, j'ai commandé, millésime 2017:
6 Rully 1er cru rouge "Cloux"
6 Rully 1er Cru blanc "Grésigny"
6 Rully 1er Cru blanc "La Pucelle"
Il mes reste des 2015 et 2016. J'ai donc de quoi voir venir...
Je répÚte que c'est un domaine qui présente des vins de qualité à prix raisonnables.
Bonne fin de soirée,
Alexis
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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Thierry Debaisieux » Mer 12 DĂ©c 2018 23:01

Alexis,
Nous sommes d'accord, c'est un Domaine qui offre de GRANDS vins Ă  prix doux.
Et je garde un immense souvenir de mes Ă©changes avec Marie Jacqueson.
Une Grande Dame d'une honnĂȘtetĂ© intellectuelle remarquable.
Ce qu'on ne rencontre pas chez tous les vignerons quand on évoque les qualités et les défauts de leurs vins.

Bonne nuit,
Bien cordialement,
Thierry Debaisieux
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Messagepar Lalex » Ven 14 DĂ©c 2018 13:53

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Chùteau Latour certifié bio
Le chùteau Latour a annoncé jeudi 13 décembre 2018 qu'il venait d'obtenir sa certification en agriculture biologique et préparait son premier millésime bio aprÚs la récolte 2018, à Pauillac.





"On a toujours essayé de respecter l'environnement et le passage au bio est une étape dans ce sens", explique le directeur technique du chùteau Latour (Pauillac), HélÚne Génin. L'aventure a débuté en 2009 avec de premiers essais en bio sur une vingtaine d'hectares. En 2015, la famille Pinault, actionnaire majoritaire, a donné son feu vert pour lancer la certification en bio sur l'ensemble du domaine, soit 93 hectares dans le Médoc, bordant l'estuaire de la Garonne.

Trois ans plus tard, le chùteau vient de l'obtenir pour la récolte 2018, ce qui représentera quelque 300.000 bouteilles. En 2018, les rendements étaient de 24 hectolitres par hectare contre 33 à 35 en moyenne les autres années. "Cette baisse est liée au mildiou et à la sécheresse, pas forcément au bio", a estimé HélÚne Génin.

Avec le passage au bio, le travail des sols est amélioré grùce aux chevaux, aux engrais verts ou encore aux mycorizes (champignons), tout comme la lutte contre l'érosion et la biodiviersité (plantation de haies, abris pour les chauves-souris...). Le chùteau Latour a également baissé les doses de souffre et de cuivre, dont l'utilisation a été prolongée en novembre par l'Union européenne pour sept ans mais limitée à 4kg par hectare et par an contre 6kg auparavant.

CHÂTEAU LATOUR : VERS UNE CONVERSION COMPLÈTE DU VIGNOBLE EN BIODYNAMIE ?

"L'idĂ©e est de descendre de 4 kg Ă  3 ou 3,5 kg, en adaptant la dose au besoin de la parcelle et en ciblant bien les parties de la vigne qui en ont besoin. Ça va ĂȘtre difficile. Aujourd'hui, je traite toutes les parcelles de la mĂȘme façon", a expliquĂ© le directeur technique. Une partie du vignoble, soit 54 ha, est dĂ©jĂ  en biodynamie, ce qui "permettra de rĂ©Ă©quilibrer la plante et de rĂ©duire les doses de cuivre", selon cette Ɠnologue. "Pour passer l'ensemble de la propriĂ©tĂ© en biodynamie, c'est une question de temps et de matĂ©riel", a-t-elle estimĂ©.

Pour se former et ĂȘtre conseillĂ©e, l'Ă©quipe technique du chĂąteau Latour a fait appel Ă  un consultant bourguignon, Ă©changĂ© avec les acteurs locaux et a visitĂ© des exploitations viticoles en Bourgogne. "Il faut beaucoup Ă©changer. C'est l'expĂ©rience des uns et des autres qui va nous aider Ă  progresser", a estimĂ© HĂ©lĂšne GĂ©nin qui a commencĂ© sa carriĂšre au chĂąteau Latour en 2001 comme stagiaire.

Parmi les sept propriétés du groupe Artémis Domaine, quatre dont le chùteau Latour sont certifiées bio et parmi les Grands crus classés 1855, une douzaine sont en agriculture biologique ou en conversion.

(Avec AFP)



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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 17 DĂ©c 2018 14:06

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"Je comprends la gĂȘne du domaine de la RomanĂ©e-Conti vis-Ă -vis des ventes aux enchĂšres"
Fondateur en 2015 de la maison Baghera Wines, Michael Ganne revient sur les coulisses de la plus grande vente aux enchÚres consacrée aux vins du domaine de la Romanée-Conti, qu'il a orchestrée le 2 décembre dernier à GenÚve.




La RVF : Qui sont les vendeurs, à qui la vente rapporte 10,2 millions d’euros ?
Michael Ganne
: La vendeuse Ă©tait dans la salle de l’hĂŽtel du Parc des Eaux-Vives Ă  GenĂšve lors de la vente. C’est une Française d’un certain Ăąge qui souhaitait se sĂ©parer d'une partie de la magnifique cave de feu son mari. Ensemble, ils possĂ©daient des milliers de trĂšs belles bouteilles, surtout des grands bourgognes - une rĂ©gion qu'ils adoraient - notamment les 1363 flacons du domaine de la RomanĂ©e-Conti qui ont composĂ© le catalogue de cette vente ! Il y a toujours beaucoup d’émotion pour les gens qui se sĂ©parent de tels vins.

La RVF : Comment ont-ils constitué une telle collection de vins de la Romanée-Conti ?
Michael Ganne
: Les vendeurs ne sont pas des ultra-riches, ce sont des gens qui gagnaient bien leur vie et qui achetaient des vins au domaine depuis des dizaines d’annĂ©es. Au fil du temps, ils ont constituĂ© une belle collection et ont su nouer une relation de confiance avec le domaine. Ils achetaient dĂ©jĂ  du vin au domaine dans les annĂ©es 1980, Ă  une Ă©poque oĂč vendre du vin Ă©tait plus difficile pour le domaine. Ce sont avant tout des amateurs. J'ai rendu visite Ă  la vendeuse chez elle Ă  plusieurs reprises pour prĂ©parer la vente, et Ă  chaque fois elle a ouvert des bouteilles extraordinaires. Je me souviens notamment d’un La TĂąche 1945. Et elle n'a pas fini d'en profiter car elle a gardĂ© 200 bouteilles du domaine de la RomanĂ©e-Conti.


« Nous mettons en valeur un héritage magnifique »


La RVF : Que répondez-vous aux voix qui accusent une telle vente de nourrir la spéculation ?
Michael Ganne
: Nous sommes souvent critiquĂ©s et accusĂ©s de spĂ©culation, mais ce n’est pas du tout le cas. Nous mettons en valeur un hĂ©ritage magnifique, et nous faisons en sorte de le transmettre Ă  des gens qui vont le faire vivre, s’amuser avec, le boire. J’aime conseiller les vrais amateurs. Ceux qui ont d’emblĂ©e un rapport financier avec le vin, je ne leur fournis mĂȘme pas mon catalogue. Cependant, je peux aussi comprendre la gĂȘne du domaine, qui vend ses vins Ă  ses clients Ă  un certain prix, et qui ensuite retrouve ses bouteilles sur le second marchĂ© Ă  des prix beaucoup plus Ă©levĂ©s. C’est problĂ©matique, bien sĂ»r. Et mĂȘme si nous nous entendons bien avec le domaine de la RomanĂ©e-Conti, la relation est toujours un peu compliquĂ©e.

La RVF : Quel a été le rÎle du domaine de la Romanée-Conti dans la préparation de cette vente ?
Michael Ganne
: MĂȘme si je fais confiance Ă  ma cliente, j’avais quand mĂȘme besoin de vĂ©rifier la validitĂ© des numĂ©ros de sĂ©rie des bouteilles. Nous avons donc collaborĂ© avec le domaine pour qu’il les authentifie. Aubert de Villaine (co-gĂ©rant du domaine, ndlr) s'oppose Ă  la spĂ©culation sur les bouteilles de la RomanĂ©e-Conti, et on ne peut pas lui donner tort. Quand une seule bouteille est vendue 480 000 euros (c'est le cas d'une RomanĂ©e-Conti 1945 adjugĂ©e Ă  New-York par Sotheby’s en octobre 2018, ndlr), c’est idiot et mauvais pour l’image du domaine. Mais il comprend que certaines situations, un dĂ©cĂšs par exemple, puisse aboutir Ă  la vente de certains vins du domaine. Il trouve cependant dommage que sur toutes ces annĂ©es, les vendeurs n’aient pas bu plus de bouteilles ! Dans tous les cas, il n’a pas le pouvoir d'interdire une vente aux enchĂšres. Tout ce qu’il peut faire, c’est couper les allocations d’un client qui revend ses flacons au lieu de les boire. C’est la raison pour laquelle, dans beaucoup de ventes, les numĂ©ros de sĂ©rie sont floutĂ©s, pour que le domaine ne puisse les identifier et remonter jusqu’au vendeur.

La RVF : Et les acheteurs, qui sont-ils ?
Michael Ganne
: Environ 70% d'entre eux sont asiatiques. Mais il y a aussi des AmĂ©ricains, et des Français. Certains Ă©taient prĂ©sents dans la salle, c'est le cas de Jean-Claude Bernard, qui dirige l’hĂŽtel-restaurant le Cep Ă  Beaune. Entre Internet, le tĂ©lĂ©phone, les ordres Ă©crits, et la salle, une trentaine d'enchĂ©risseurs ont participĂ© Ă  la vente. Le plus gros acheteur a dĂ©pensĂ© environ 2,5 millions d’euros.

La RVF : Combien coûte l'organisation d'une telle vente ?
Michael Ganne
: Beaucoup d'argent, plusieurs centaines de milliers d'euros. L'expertise a dĂ©butĂ© en novembre 2017. Ensuite il a fallu faire le catalogue, et aller voir en personne nos acheteurs les plus fidĂšles pour le leur prĂ©senter. J’ai passĂ© 15 jours en Asie, Ă  la rencontre des clients potentiels avec mon catalogue et des bouteilles du domaine de la RomanĂ©e-Conti, j'en ai achetĂ©es une quarantaine Ă  la vendeuse Ă  cette fin. C’est quelque chose que je ne pouvais pas faire chez Christie’s, oĂč j'ai travaillĂ© avant de fonder Baghera Wines. On envoyait le catalogue et on attendait les retours.

La RVF : Avec cette vente et celle d'Henri Jayer, qui a atteint 30 millions d’euros en juin, votre jeune maison rĂ©alise une grande annĂ©e 2018. Quelle montant de commission pratiquez-vous ?
Michael
Ganne : Baghera Wines prend 20%, Ă  la charge de l’acheteur, et une commission variable en ce qui concerne le vendeur. AprĂšs ces deux belles ventes, j'ai dĂ©cidĂ© de faire une donation Ă  l’abbaye de Saint-Vivant et aux Climats de Bourgogne.

La RVF : Lors de la vente qui a durĂ© plus de quatre heures, vous n'aviez pas d'eau mais un verre vin rouge, dans lequel vous trempiez rĂ©guliĂšrement vos lĂšvres. De quel vin s’agit-il ?
Michael Ganne
: Un vin d’Aubert de Villaine, mais pas de la RomanĂ©e-Conti ! Il s'agit de la cuvĂ©e La Digoine, en CĂŽte chalonnaise, du domaine A et P de Villaine.


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 17 DĂ©c 2018 14:08

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Faut-il "dénazifier" le cépage star autrichien zweigelt ?
Le monde viticole autrichien s'interroge sur l'opportunité de débaptiser ou non le "Zweigelt", vin star des tables locales, aprÚs qu'un collectif a rappelé qu'il porte le nom d'un ancien militant hitlérien.



Créé en 1922 par le botaniste autrichien Fritz Zweigelt (1888-1964) à partir d'un croisement entre le saint-laurent et le blaufrÀnkisch, le cépage "zweigelt" produit le vin rouge le plus consommé en Autriche. Initialement baptisé "Rotburger", il porte depuis 1975 le nom de son créateur, sous lequel il est commercialisé et servi dans les restaurants.

Mais Fritz Zweigelt était un membre de la premiÚre heure du parti nazi NSDAP et un antisémite convaincu, souligne l'Institut "Sans qualités directes", un collectif d'artistes qui a appelé cette semaine à ce qu'il soit débaptisé. "Le silence est de mise dans le monde viticole autrichien comme dans aucune autre branche qui a été impliquée dans le systÚme de terreur nazi", estime ce collectif basé à Vienne.

Deux viticulteurs et un restaurant viennois ont indiquĂ© qu'ils commercialiseraient dĂ©sormais le vin sous l'appellation "Blauer Montag" (Lundi bleu), en allusion aux dĂ©buts de semaine difficiles aprĂšs un week-end arrosĂ©. L'organisme Österreich Wein Marketing, chargĂ© de la promotion du vin autrichien, s'est dit ouvert Ă  la discussion, tout en soulignant que le dossier devait ĂȘtre davantage Ă©tayĂ©.

UN AUTRE CÉPAGE POSE PROBLÈME EN ALLEMAGNE

Un point de vue partagĂ© par l'historien Robert Streibel, qui a toutefois estimĂ© qu'"une fois que tout sera prouvĂ© et inattaquable, il sera difficile de cautionner le nom Zweigelt". Ce nom de vin n'est pas le premier Ă  faire polĂ©mique dans l'espace germanique. Un cĂ©page appelĂ© "dr. wagnerrebe" sous le TroisiĂšme Reich en hommage Ă  un dirigeant agricole nazi avait ainsi dĂ» ĂȘtre dĂ©baptisĂ© aprĂšs la Seconde guerre mondiale.

Renommé "Scheurebe" en Allemagne, d'aprÚs le nom de son inventeur, il est aujourd'hui encore produit et commercialisé en Autriche sous le nom de "SÀmling 88" (Semis 88). Mais cette appellation, qui se réfÚre au numéro du croisement qui a produit le cépage, est aussi sujette à controverse, le chiffre 88 étant un code employé dans les milieux néonazis pour signifier "Heil Hitler".

L'Autriche, un pays annexĂ© par le TroisiĂšme Reich en 1938 et Ă©troitement associĂ© aux crimes nazis, n'a que tardivement commencĂ© Ă  regarder en face cette page de son histoire, aprĂšs s'ĂȘtre longtemps affichĂ© comme une "victime" de Hitler.

(Avec AFP)


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 17 DĂ©c 2018 14:13

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Bernard Magrez : "Faire baisser le taux de sucre du vin pour attirer de nouveaux amateurs"
Sur son promontoire sablo-graveleux, entre 40 et 80 mÚtres, le plus élevé du village de Bommes, Clos Haut-Peyraguey, avec ses 8,5 hectares de vignes orientées nord-est, fait partie des plus petites propriétés de l'AOC sauternes-barsac.


Dans la mĂȘme famille depuis 1914, ce 1er grand cru a Ă©tĂ© rachetĂ© en dĂ©cembre 2012 par Bernard Magrez. Il y propose aussi Symphonie, un vin moins chargĂ© en sucre.



LE FIGARO. - N'était-ce pas une folie d'investir dans le sauternes en acquérant Clos Haut-Peyraguey en décembre 2012, alors que l'AOC souffrait déjà de la désaffection des consommateurs et de rendements microscopiques ?
Bernard MAGREZ.
- Non, Clos Haut-Peyraguey est un 1er grand cru classé. Nous étions présents avec des grands crus classés dans toutes les appellations de Bordeaux, graves, médoc, saint-émilion. Il nous manquait un sauternes. J'ai appris que la famille propriétaire souhaitait vendre. Je les ai contactés. Nous avons fait affaire.

Comment se portait l'appellation il y a six ans ?
Comme aujourd'hui.

C'est-Ă -dire ?
Moyennement. C'est difficile. Mais par rapport aux autres petites propriétés du Sauternais, notre capacité à commercialiser notre vin fait la différence. Nous sommes propriétaires de trois autres grands crus classés, Chùteau Pape Clément (graves), Chùteau La Tour Carnet (médoc) et Chùteau Fombrauge (saint-émilion). Depuis 2012, quand nous organisons des dégustations de nos bordeaux dans les grandes capitales étrangÚres, le Clos Haut-Peyraguey en fait partie. Cela permet des synergies et donne l'occasion de le faire apprécier.

Comment expliquer le faible intĂ©rĂȘt actuel pour ce vin ?
Il y a deux raisons. La premiĂšre tient Ă  sa constitution : un vin sucrĂ© dans une Ă©poque oĂč le faible dosage en sucre est devenu un enjeu majeur. L'autre difficultĂ© provient de la taille modeste des propriĂ©tĂ©s : exceptĂ© cinq domaines dont la superficie avoisine ou dĂ©passe les 100 hectares, la plupart sont dix fois plus petites. Pour ces structures, la promotion est onĂ©reuse. Elles n'ont pas toutes les moyens de payer des commerciaux pour dĂ©marcher les dix principaux pays consommateurs de vins de Bordeaux. Dont les huit qui font 85% des importations de crus classĂ©s. Hongkong en tĂȘte, suivi de la Chine, de l'Angleterre, de la Belgique, de la Suisse, des États-Unis, de l'Allemagne et du Japon. Ils ne sont pas forcĂ©ment tous "preneurs" de sauternes, mais, en ce qui nous concerne, tous nous en achĂštent parce que leurs commandes sont liĂ©es Ă  celles de nos autres vins, comme La Tour Carnet.

Alors, la demande existe bien ?
Quand vous faites déguster un sauternes, les gens le trouvent bon. Mais sans équipe commerciale en support pour relancer, proposer une nouvelle dégustation, envoyer une vidéo pour permettre de mieux faire connaßtre le vignoble et inviter les grands distributeurs du monde entier chez vous, les commandes ne suivent pas. Quand nous convions les distributeurs étrangers, nous leur proposons en une journée la visite de nos quatre grands crus en hélicoptÚre et Clos Haut-Peyraguey fait bien sûr partie du tour. Nous ne sommes pas plus forts que les autres, mais, je le répÚte, notre atout repose sur la synergie entre nos propriétés. La preuve, nous n'éprouvons pas de difficultés sur ce vin. Au contraire.

Vous avez un projet oenotouristique pour Clos Haut-Peyraguey ?
Je me réjouis que certaines propriétés ouvrent des restaurants et des hÎtels. Notre vignoble est trop petit. Nous n'avons pas suffisamment de place pour une telle offre. Mais nous faisons la promotion du domaine dans le cadre d'une offre touristique globale avec nos autres grands crus.

Faites-vous partie des producteurs de sauternes qui se diversifient en produisant du vin blanc sec ?
Ce n'est pas notre projet. Car ces vins n'ont pas l'autorisation de porter la mention "sauternes" sur l'étiquette. Ils sont mis en vente en tant que bordeaux blancs et le bordeaux blanc n'a pas la notoriété du rouge. Notre diversification repose plutÎt sur une offre moins chargée en sucre.

Comme votre vin baptisé "Symphonie" ?
Exactement. Par dĂ©finition, le sauternes contient 140g de sucre ou plus par litre. Au moment de la vinification, nous faisons baisser ce taux Ă  100g en conservant le mĂȘme type d'arĂŽmes, contrairement Ă  ce que certains disent. Symphonie n'est pas un second vin, mais un autre vin, plus lĂ©ger. La moitiĂ© de notre rĂ©colte annuelle lui est consacrĂ©e. Avec l'idĂ©e que le consommateur se dise "pourquoi pas ?".

Vous vous ĂȘtes donc adaptĂ© Ă  la demande ?
En diminuant le taux de sucre, nous avons fait le choix d'aller vers ce qui plaisait au consommateur plutÎt que de lui dire "notre Sauternes est fait selon les rÚgles, si vous ne le buvez pas, c'est que vous n'y comprenez rien". Il y a un marché pour le sauternes à condition de l'animer, de le faire déguster avant ou aprÚs le repas, avec ou sans glaçons. Les possibilités sont multiples. Mais je ne vois pas comment le sauternes pourrait se développer avec son grammage traditionnel. Bien entendu, nous conservons notre 1er Grand Cru Classé Haut-Peyraguey sans y toucher.

Allez-vous continuer Ă  investir dans le Sauternais ?
Si nos ventes sont supérieures de 20% à notre production actuelle, il est certain que nous suivrons. C'est facile. Ce ne sont pas des investissements trÚs importants. Et des propriétés, nous en trouvons toujours.


avis-vin.lefigaro.fr


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Re: Audio, vidéo, presse

Messagepar Lalex » Lun 17 DĂ©c 2018 14:18

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[BORDEAUX TASTING] « De grandes ambitions pour Chùteau Phélan Ségur »
AprĂšs un an en tant qu’heureux propriĂ©taire du ChĂąteau PhĂ©lan SĂ©gur, Philippe Van de Vyvere dĂ©livre ses premiĂšres impressions. A la tĂȘte d’un groupe de logistique portuaire, Sea-Invest, qui opĂšre en Belgique, en France et en Afrique, PVV marche sur sa 65Ăšme annĂ©e en vivant son rĂȘve vinique. Terre de Vins a saisi quelques confidences de cet homme trĂšs discret.




AprÚs une petite année aux commandes du Chùteau Phélan-Ségur, quels sont vos premiers ressentis?
La dĂ©couverte de ce domaine est un vĂ©ritable cheminement. Lorsque j’ai visitĂ© la propriĂ©tĂ© pour la premiĂšre fois en mai 2017, le temps Ă©tait magnifique, les vignes Ă©taient d’un vert Ă©clatant, le printemps exultait. Il y avait une vibration incroyable. La proximitĂ© de la Gironde m’avait touchĂ© car je suis toujours « au contact » de l’eau de par mon mĂ©tier. C’est un coup de cƓur pour le lieu, les vins et un respect pour le travail accompli par la famille Gardinier et les Ă©quipes !
Depuis l’acquisition en janvier 2018, je viens trĂšs rĂ©guliĂšrement. Chaque visite est l’occasion pour moi de dĂ©couvrir mon vignoble (c’est « Ă©patant » de pouvoir dire « mon » vignoble) mais il faut avoir l’humilitĂ© de savoir que ce terroir ne m’appartient pas, je suis Ă  son service ! Les 70 hectares de la propriĂ©tĂ© se rĂ©partissent sur quatre unitĂ©s parcellaires que je dĂ©couvre progressivement : de magnifiques graves du secteur des Anguileys qui jouxtent Calon par l’Ouest, le plateau de Houissant au Sud, le secteur de Fontpetite qui domine la Gironde en bordant le vignoble de Montrose. Je rencontre plus personnellement les Ă©quipes du chai et de la vigne et je suis Ă©bloui par tant de savoir-faire et de sagesse, moi qui suis un amateur des grands vins de Bordeaux.
En janvier, j’ai dĂ©couvert un vignoble en cours de taille, sous un ciel bien bas : j’ai Ă©tĂ© saisi par la rudesse de paysages mais aussi par la beautĂ© des parcelles de graves, j’ai pu admirer les pieds d’un Ăąge certain dont on imagine la vie. La parcelle de l’Enclos dans l’enceinte du ChĂąteau date de 1951 ! Je suis Ă©merveillĂ© par le travail de la taille et je prends conscience de l’importance vitale de la qualitĂ© du coup de sĂ©cateur et de facto de la valeur du travail de nos vignerons.
J’ai Ă©coutĂ© pour la premiĂšre fois la qualitĂ© du silence du chai. Je savoure le privilĂšge de vivre ces « premiĂšres fois » ! J’aime me promener dans la pĂ©nombre des chais et observer cette mĂ©thode traditionnelle – Ă  laquelle nous tenons – qu’est le soutirage Ă  l’esquive.

Quels sont les grands objectifs pour ce Saint-EstĂšphe ?
J’ai Ă©videmment de grandes ambitions pour ChĂąteau PhĂ©lan SĂ©gur et je prends le temps de comprendre la propriĂ©tĂ©. Mais d’ores et dĂ©jĂ , j’ai donnĂ© une feuille de route simple Ă  VĂ©ronique [Dausse], celle du vignoble, ma prioritĂ© absolue ! Tout en procĂ©dant Ă  un audit assez poussĂ© de notre vignoble, nous avons dĂ©jĂ  accĂ©lĂ©rĂ© la vitesse de renouvellement de nos vignes. Certaines de nos parcelles sont encore plantĂ©es en densitĂ© un peu faible : elles sont prioritaires dans notre plan afin de les ramener Ă  10 000 pieds/ha ; nous crĂ©ons une piĂšce d’eau au bas du parc devant le chĂąteau qui nous permettra de canaliser l’eau du bassin versant qui avait la fĂącheuse habitude de stagner dans le bas des parcelles attenantes. Je suis serein quant Ă  nos pratiques viti-culturales qui nous permettent de manager de façon sensĂ©e et raisonnĂ©e notre propriĂ©tĂ©. Nous Ă©tions parmi les premiers Ă  passer en confusion sexuelle en 1998, nous travaillons nos sols, nous sommes vigilants Ă  ne pas les tasser, nous enherbons avec des graminĂ©es qui permettent justement d’aĂ©rer ces sols. Nous rĂ©gulons nos intrants avec un outil d’aide Ă  la dĂ©cision qu’est le suivi de la vigueur par gĂ©olocalisation. Nous sommes passĂ©s d’une viticulture « multi » parcellaire Ă  intra-parcellaire et la prĂ©cision du travail est spectaculaire. Cela s’explique par la complexitĂ© du sous-sol Ă  Saint-EstĂšphe.
Je n’ai pas d’intention particuliĂšre quant au bio. Nous travaillons avec raison et bon sens. Je tiens Ă  veiller Ă  l’écosystĂšme de notre propriĂ©tĂ© qui comporte 40 hectares de bois et prairies. J’ai dĂ©jĂ  un plan de plantation de quasiment un hectare d’arbres dans notre parc, de haies et je vais rĂ©introduire les vaches dans la prairie.
Quant Ă  la partie vinicole, l’esquisse d’un nouveau cuvier et de nouveaux chais est en cours. L’objectif Ă©tant de pouvoir exprimer le travail de la vigne au cuvier ! Nous devons absolument nous Ă©quiper de cuves de plus petites capacitĂ©s afin d’ĂȘtre plus prĂ©cis encore dans les vinifications ! MĂȘme s’il est indĂ©niable que les derniers millĂ©simes montrent plus de puretĂ©, de prĂ©cision, de maturitĂ©. Ce projet me motive car je peux pleinement y contribuer grĂące Ă  ma logique « industrielle » (ce n’est pas un gros mot !) Je tiens absolument que nous continuions Ă  travailler dans l’enceinte du ChĂąteau. C’est une particularitĂ© tout Ă  fait unique Ă  PhĂ©lan ! Le ChĂąteau fait partie des chais !
Enfin, j’ai immĂ©diatement lancĂ© la rĂ©novation des parties rĂ©ceptives du ChĂąteau avec mon ami architecte belge Axel Vervoordt. Axel est venu « respirer » les lieux et cette architecture distinctive de type palladien. Je suis sensible Ă  l’histoire des bĂątiments et j’ai donc dĂ©cidĂ© de rebaptiser une de nos salles Ă  manger « La Irish Room ». Tout en respectant l’ñme du ChĂąteau, je voudrais y apporter une touche de chaleur et de modernitĂ©. Nos clients et amis doivent se sentir confortables pour profiter d’un instant hors du temps autour d’un bon repas prĂ©parĂ© par notre chef maison. PhĂ©lan SĂ©gur a toujours Ă©tĂ© une « maison accueillante » et je souhaite que « L’Esprit PhĂ©lan » se perpĂ©tue.

Votre premier millésime, 2018, est exceptionnel, comment se présente-t-il à Phélan Ségur ?
Le printemps 2018 particuliĂšrement pluvieux m’a fait prendre conscience de la pression qui pĂšse sur les Ă©quipes du vignoble et des rĂ©alitĂ©s. On ne veut pas rentrer dans la vigne pour ne pas tasser les terres, il faut ouvrir pour Ă©liminer les mauvaises herbes, il faut protĂ©ger les vignes du mildiou
 Quelle intensitĂ© ! Et cet Ă©tĂ© si chaud oĂč l’on craint les orages et la grĂȘle

Je pourrais continuer ainsi
 j’ai bien conscience qu’il me faudra de nombreux millĂ©simes pour tout apprĂ©hender mais mon implication est forte (peut-ĂȘtre mĂȘme plus forte que ce que j’imaginais) : il y a un magnĂ©tisme dans cette propriĂ©tĂ©. On s’y attache profondĂ©ment.
Aussi, je n’ai aucune vellĂ©itĂ© Ă  modifier le style des vins du ChĂąteau PhĂ©lan SĂ©gur. J’aime leur Ă©quilibre, leur finesse, leur prĂ©cision, la qualitĂ© des tanins. La puissance vient du terroir, il ne faut pas la provoquer. Nos vins ne sont pas exubĂ©rants : j’apprĂ©cie cette mesure souvent synonyme de raffinement. Ils vieillissent avec tant de bonheur. J’ai dĂ©gustĂ© un millĂ©sime 55 Ă  l’aveugle qui se goĂ»tait magnifiquement et paraissait plus jeune !
Le premier millĂ©sime qui portera mon nom et celui de mon fils Pierre sera le 2017 qui aura Ă©tĂ© assemblĂ© aprĂšs l’achat. Mais mon premier millĂ©sime est en effet 2018. Quel privilĂšge ! J’ai suivi les vendanges quotidiennement mais malheureusement cette annĂ©e Ă  distance. MĂȘme si je ne suis pas rompu Ă  la dĂ©gustation de vins si jeunes, je peux dire qu’ils se goĂ»tent incroyablement bien. Les merlots sont gras, charnus, puissants ! Les cabernets sauvignons sont racĂ©s et d’une grande fraĂźcheur malgrĂ© leur maturitĂ© : bref, ce sera un millĂ©sime hors du commun, avec un fruitĂ© exceptionnel, d’une grande complexitĂ©, d’un bel Ă©quilibre et d’une onctuositĂ© remarquable.


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