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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Un article intéressant de Jacques Dupont sur Le Point


" Bordeaux 2014. Curieuse année : tout semblait perdu en août et le vin s’est construit sur septembre.

Il aurait suffi de presque rien, peut-être quelques ondées de moins… Un peu plus de chaleur en juillet, un soleil moins farouche en août, et ce millésime aurait été un grand. Il ne sera que bon, voire très bon par endroits. C’est même ce « par endroits » qui le caractérise le mieux. Pour bon nombre de scrutateurs des vignobles bordelais, c’est sans doute la première fois depuis fort longtemps qu’une année semble autant « patchwork ». La carte des vignobles revue par Camille Pissarro, Georges Seurat et les pointillistes. Si on voulait réduire à grands traits, on pourrait énoncer ainsi : au nord, c’est mieux qu’au sud et à l’est, c’est moins bien qu’à l’ouest. Mais avec de sacrées nuances. Ainsi, on trouvera d’excellents vins en saint-estèphe, dans le nord du Médoc. Sur une bonne partie de la voisine pauillac, aussi, quelle réussite ! Mais si l’on grimpe encore un peu plus au nord en appellation médoc, une grêle violente a réduit les récoltes, endommagé les ceps, compromis pour une part la qualité… Autre exemple : les rouges de pessac-­léognan et des graves s’annoncent bons, mais sans déclencher les passions, tandis que leurs blancs sont parmi les meilleurs de ces vingt dernières années. Au fond, le résultat ne manque pas d’humour et se moque des dégustateurs schématisants.

Ce gentil foutoir est d’autant plus amusant dans le contexte que, cette année, pour la première fois, pas de Robert Parker… Le dieu du marché nord-atlantique a disparu des écrans radars. Comme quoi les divinités finissent aussi par prendre leur retraite. Plus de repères, foin de boussole, voilà le négoce contraint de faire un travail qu’il avait un peu perdu de vue : jauger et juger ! Sous l’ère précédente, c’était fastoche : un œil sur les notes de Bob et, au-delà de 95 sur 100, on était assuré de bien revendre aux Etats-Unis, donc on pouvait acheter, quel que soit le prix proposé par la propriété… Du gâteau. La marge se taillait à la serpe sur les grands crus et, de temps à autre, sur des « vins de garage » gonflés au boisé, vrais concentrés de tanins aux accents sucrés. Epoque pour le moment révolue. Il faut retrouver le chemin de la dégustation, prendre l’avis des courtiers, analyser les marchés potentiels et répondre à une « nouvelle » demande : celle de vins buvables à prix non excessifs.

Moins de vins d’excès.

Bien sûr, il y aura toujours des soifs d’ego à étancher et les vins très chers trouveront encore, et sans doute toujours, des néo-paons dont l’accès au plus haut palier du monte-charge social passe par le brillant de l’étiquette. Mais le consommateur mondial en constante augmentation numérique ne cesse de croître également en sagacité. Il n’est que de voir à quelle vitesse les acheteurs chinois ont abandonné pour une forte part la recherche des très grands crus très chers au profit de bordeaux consommables. On parle beaucoup de leurs investissements en terre bordelaise : une centaine de châteaux ! Et, dans cet inventaire, un seul cru classé, ­délicieux, certes, mais pas des plus célèbres : Bellefont-Belcier. Pour le reste : bordeaux supérieurs, côtes, fronsacs, crus bourgeois, etc. C’est-à-dire que les Chinois ont très vite compris que, pour faire du business chez eux, ils devaient proposer des produits adaptés à leur marché. Pas des bouteilles qu’on collectionne et qu’on n’ouvre jamais, mais des vins qui se débouchent et se boivent… Même les Américains, dont on affirmait que leurs achats étaient conditionnés par les notes de Parker, sont de plus en plus demandeurs de crus non spéculatifs à tarifs doux. La baisse de l’euro n’y a pas changé grand-chose. Ils achètent davantage, peut-être, mais beaucoup moins des vins d’excès. « Il y a vingt marques très chères. Mais Bordeaux, c’est un peu moins de 9 000 petits châteaux. Des gens qui consentent des efforts considérables pour faire bon, qui vendent à des prix autour de quelques euros », nous confiait le courtier François Lévêque, chez qui une personne travaille désormais à plein-temps pour répondre à la demande de plus en plus importante de vins embouteillés, disponibles et à prix aimables. Même recherche chez certains marchands anglais comme Mark Walford, qui s’intéresse de plus en plus aux crus bourgeois et aux satellites de saint-émilion (puisseguin, montagne, lussac…), beaucoup plus « faciles à revendre » sur le marché britannique que les « crus spéculatifs »."

Pour lire la suite : http://www.lepoint.fr/vin/guides/primeu ... 1_2531.php

[EricC]

Si ça pouvait contribuer à apporter à tous ceux qui galèrent en Bordelais une fraction de la manne qui était tombée exclusivement sur les GCC ces dernières années, ça ne serait que justice

[Patrick G]

malheureusement Eric, faut pas réver, le système des primeurs tel qu'il est ne va pas s'éteindre de si tôt, trop d'intérêt pour beaucoup de monde, pourtant, ce serait surement bien mieux..
Pat

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Si ça pouvait contribuer à apporter à tous ceux qui galèrent en Bordelais une fraction de la manne qui était tombée exclusivement sur les GCC ces dernières années, ça ne serait que justice

Tout à fait Eric , nous pouvons y contribuer en découvrant et parlant de ces viticulteurs , en achetant chez eux et peut-être en ne mettant pas dans le même panier une centaine de domaines et des milliers qui " sont Bordeaux "

[EricC]

malheureusement Eric, faut pas réver, le système des primeurs tel qu'il est ne va pas s'éteindre de si tôt, trop d'intérêt pour beaucoup de monde, pourtant, ce serait surement bien mieux..
Pat

J'ai peut-être mal compris, mais je n'ai pas l'impression que Dupont parle spécifiquement des primeurs. En tout cas ce que je retiens c'est plutôt l'incitation à se tourner vers des vins plus accessibles (aussi bien en prix qu'en "occasion"), virage que des acheteurs chinois et US auraient déjà pris. Etant loin de ce microcosme là, j'avoue que ça me surprend (agréablement).
Même si, d'un pt de vue purement égoïste, le risque est non nul de voir également le prix des appellations satellites se mettre à décoller ...


Eric

[Sebastien]

Patrick, peux tu nous parler des caractéristiques de tes cabernets sur ce millesime?

[Lalex]

Patrick, peux tu nous parler des caractéristiques de tes cabernets sur ce millesime?

Vous pouvez répéter la question ?

Alex,

[Greg V]

Pour la fête des mères j'ai bu un Puisseguin de supermarché 2014. Comment est ce possible ? :shock

[Vincent R.]

Il te faut systématiquement proposer d'apporter le vin, au moins tu seras sûr de ce que tu boiras

[Greg V]

C'est bien ce que je fais d'habitude, mais je me prépare à perdre 4 kilos alors autant avoir du mauvais à table.

Ceci dit, sérieusement, peut on proposer un vin considéré comme fini, à Bordeaux, au mois de mai suivant la récolte ?

[Vincent R.]

Sérieusement, peut on proposer un vin considéré comme fini, à Bordeaux, au mois de mai suivant la récolte ?

Pourquoi le pourrait-on ailleurs et pas à Bordeaux...
Je ne pense pas que le décret d'appellation impose ni un élevage long, ni même un élevage plus ou moins court d'ailleurs...
Certains aiment le vin sur le fruit primaire, ne sont pas gênés par les tannins et veulent des vins avec une étiquette valorisante contenant un nom célèbre comme celui du village de St Emilion...

[Greg V]

Les cépages bordelais méritent peut être plus d'élevage que le gamay ? Je dis ça j'en sais rien ... mais en l'espèce, c'était ultra boisé (décoction de copeaux), sur une matière aqueuse. Comme quoi on n'a pas cherché à faire un vin frais, sur le fruit.

[Vincent R.]

Coup de bol, je n'était pas invité

C'est drôle comme parfois on est content d'être chez soi

[Patrick G]

et bien, grandement désolé, mais je bosse moai...
alors, pour parler de mes cabernets, disons que, enfin bon, les cabernets, ha oui, ils sont, heuu, ils étaient, ou plutôt, ils auraient pu.....

MAIS J'EN AI PAS......comment veux-tu que je t'en parle...

les premiers à "moi" ils arrivent en production en cette année 2015, année du siècle...(ouai, juste pour dire que c'est une belle et bonne année pour moi, pour le vin, on verra ça fin octobre voir avec avec Jean-pierre quand il viendra affronter les sécateurs et paniers).
Mais ces CS là ne verront pas le doux moment des assemblages pour faire du Cornélie, cette jeune vigne va donc produire pendant 4, 5 peut-être 6 millésimes pour Méduli...

bon, par contre les merlots, dans l'ensemble, ils étaient vraiment jolis, sur la fin, un peu de tri (merci à cette satané "Suzuki qui a fait des ravages en fin de vendanges)

rendement (j'anticipe la prochaine question) 17.47 hl/ha

comment c'est pas beaucoup? ben m'en fout, faut juste que ce soit bon.
La malo n'est toujours pas finie, un peu comme tous les ans mais par exemple, 2009 avait fini la sienne après 14 mois de barriques, 2 mois avant mise en bt.

bon, je retourne au mastic, des amis viennent en plus chercher un essaim perché sur un de mes chênes, la routine...

Pat

[Sebastien]

Je ne savais pas que tu achetais tes carbernets. Bon, je voulais simplement ton avis sur ce cépage annoncé comme le grand gagnant de Bordeaux et sur le médoc.

[Vincent R.]

Je ne savais pas que tu achetais tes cabernets. Bon, je voulais simplement ton avis sur ce cépage annoncé comme le grand gagnant de Bordeaux et sur le médoc.

Sebastien, faut suivre...
Patrick n'a jamais acheté de raisins issus de Cabernet
Depuis des mois, les vignes qu'il avait en fermage étaient vandalisée... fait pas bon être en BioD dans certains coins
Alors quand tu te lasses, tu mets tout ce que tu as pour t'acheter un coin de vigne à toi pour y faire comme bon te semble et tu abandonnes tes fermages et donc tes cabernets

[Vincent R.]

tu aurais pu faire l'effort de lire la rubrique Cornelie avant d'interpeler Patrick en laissant planer un doute sur ses activités.
On parle du boulot d'un mec là, de son gagne-pain alors renseigne toi avant de poster

[Sebastien]

Merci pour ta réponse Vincent, tu as raison, j'aurais dû le savoir et ne pas interpréter les propos de Patrick. Je m'excuse auprès de lui si j'ai pu le choquer en pensant qu'il avait pu achrter du cabernet( même de qualité), puisque sur le site de Cornelie il est indiqué que plus de 50% de l'encepagement est en cabernet. Je veillerai à plus de précisions à l'avenir. Dieu merci la degustation et la présentation du domaine que j'ai faite à un caviste professionnel parisien a été une franche réussite avec un bon retour.

[Vincent R.]

Merci pour ce que tu fais pour lui et pour ta réponse pleine de sagesse

[Greg V]

Pour savoir si j'ai bien compris Patrick : ton 2014 sera un pur merlot ?