Œnologie : quelles différences entre le champagne, le crémant et le mousseux ?
Tout ce qui mousse n'a pas la même histoire. Chacun a sa méthode d'élaboration, de la plus simple à la plus complexe, traçant sa différence.
Par CĂ©dric Jacopin, Ĺ“nologue Champagne
Régulièrement, « Le Point Vins » ouvre ses colonnes aux œnologues, professionnels qui conseillent, analysent et aident les producteurs à faire les meilleurs vins.
Parlons d'abord des vins mousseux. Pour les œnologues, un vin mousseux est un vin effervescent, c'est-à -dire dont la mousse provient du gaz naturellement obtenu lors de la fermentation (le dioxyde de carbone ou gaz carbonique ou CO2), à la différence des vins mousseux gazéifiés, où le gaz carbonique est ajouté (comme dans certaines eaux minérales).
Le prosecco : méthode rapide et économique
C'est la surpression en gaz carbonique qui génère une effervescence. Ce CO2 provient de la transformation des sucres en alcool. Plusieurs techniques existent pour rendre un vin effervescent. La plus utilisée dans le monde est la méthode Charmat (appelée aussi cuve close), qui consiste à réaliser sur un vin une seconde fermentation après ajout de sucre dans une cuve fermée, empêchant le gaz carbonique généré de s'échapper avant la mise en bouteille. C'est une méthode économique et rapide ; le prosecco en est issu.
La seconde méthode est la méthode dite traditionnelle. Le vin subit sa deuxième fermentation en bouteille. Un dépôt se formant pendant la fermentation, des opérations sont nécessaires afin d'éliminer celui-ci avant consommation (remuage et dégorgement). Elle permet d'obtenir un niveau qualitatif plus intéressant.
L'exception champagne
C'est évidemment ainsi que s'élabore le champagne et uniquement en cette région de Champagne dont le terroir aux influences à la fois océaniques et continentales donne des vins à la fraîcheur et à la longueur remarquables. La durée de vieillissement est au minimum de 15 mois pour l'AOP champagne.
L'appellation crémant est réservée aux vins produits également en méthode traditionnelle dans des régions délimitées (AOP), avec des contraintes imposées par un cahier des charges issu des particularités des vignobles (comme les cépages, un temps de vieillissement de neuf mois minimum…). Citons par exemple les crémants d'Alsace, de Bourgogne ou de Loire.
Source : https://www.lepoint.fr/vin/oenologie-quelles-differences-entre-le-champagne-le-cremant-et-le-mousseux-19-06-2020-2380808_581.php