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[Didier]

Juste une remarque, évidemment un peu amère!
Acheteur de primeurs bordelais depuis le millésime 1979, ma petite expérience me conduit à constater que j'ai connu bien des déception avec des vins parfois "richement" notés en évaluation "Primeurs" ; ceci me conduisant à désormais être très circonspect sur l'intérêt de la formule (je me positionne évidemment du côté de l'acheteur. ). Pourtant je ne résiste pas toujours au TAVCO en grand millésime, mais en essayant de prendre en considération de plus nombreux paramètres pour arrêter mon choix (qualité des vinificateurs et régisseurs notamment)

Et vous, avez-vous un avis?

[franck.v]

Vaste pomme de discorde Didier !!!
Beaucoup de paramètres aujourd'hui rentrent en jeu :
- Parker autrefois seul, est maintenant "concurrencé" de diverses manières (plusieurs "pointures" internationales : Jancis Robinson, B & D, etc...), un accès à l'info illimité (mais donc risqué), si bien que, si son 100/100 reste un étalon ses notes inférieures sont sujètes à discussions.
- la qualité même des échantillons primeurs qui, le plus souvent, sont réalisés dans un seul but scandaleux: plaire au plus grand nombre pour une très courte durée, et là est le hic (où va la tendance aujourd'hui ? : les cuvées merlotées, riches, extraites, boisées bref, des vins "putassiers" qui vont plaire sur l'instant au plus grand nombre, à la mode du moment). Ce modus operandi présente à mes yeux un double inconvénient : induire le consommateur en erreur et mentir au terroir.
- On est aujourd'hui dans une logique consumériste et on veut tout le plus vite possible en minimisant les risques; donc, on a besoin de repères car les grands vins sont trop chers pour qu'on puisse imaginer se tromper...
Pour conclure : qui ne s'est pas planté sur un vin qu'il a acheté les yeux fermés en faisant confiance aux notes primeurs ? si solution il y a, ce sera toujours la même c'est à dire celle du consommateur averti : accepter de s'être planté et retenir la leçon / faire confiance à son palais et savoir où se situe son plaisir (de l'art des dégustations à l'aveugle) / laisser le temps au temps, et consulter de temps à autres des forums comme celui-ci...

Franck

[Vincent R.]

Gloalement, ma ligne est parfaitement parallèle à celle de Franck.

juste une remarque: Pas facile de ne se fier qu'à son palais. En effet, déguster les vins en primeur est tout sauf simple, les échantillons "spéciaux" ou non n'ont une durée de vie que très éphémère et il n'est pas rare que sur un vin donné, il faille le déguster 3 fois pour éliminer le doute né d'un échantillon plus faible.
Et là encore, comme souvent, on ne prête qu'aux riches...
Le château Tartempion que l'on goute mal, c'est assez normal.
Le Château Figeac, Pontet Canet ou Lafite (pour ne citer qu'eux) que l'on gouterait mal, il y a forcément un souci et il faut le regouter.
Pas très équitable mais tellement vrai

Pour revenir au sujet initial, force est de reconnaitre que certains domaines semblent plus que d'autre être coutumier des belles notes ne primeurs et des bouteilles... disons..., qu'il faut les attendre

l'ami Bob a décalé toutes ses notes (quand c'est lui qui note ) faisant qu'aujourd'hui un vin qui n'a pas 91 n'est pas bon selon son barème. A 90 tu peux vendre aux USA, à 91 on peut commencer à s' interesser à ton vin.

Il est toutefois rassurant de voir pour l'amateur, que nombre de domaines, et pas que les premiers, obtiennent tous les ans des notes assez proches pour une qualité produite assez homogène.
L'effet millésime joue mais le vin reste bon. Ce qui doit nous Intéresser dans les notes primeurs, ce sont plutôt les notes extrêmes, le 79 donné à un grand cru ou le 100 donné à un roturier. Là il y a sujet à étude. Savoir que Barton ou Poyferre ont obtenu 94 tous les deux ou 93 l'un, 95 l'autre, ça n'a pas grande importance si le style de vin produit par ces deux beaux domaines vous séduit. En ce cas, ne vous posez pas de question, tant qu'ils n'ont pas un 79, achetez les yeux fermés les châteaux qui vous donnent régulièrement du plaisir.

Mais n'oublions pas surtout que tout ce que l'on dit ici n'est vrai que et exclusivement que pour ceux qui boivent leur vin. Si vous ne voyez dans le vin qu'un support financier pouvant vous garantir vos vieux jours, oubliez ce qui est écrit et investissez sur les 100/100, même si leur gout vous rebute.