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[Frédéric B.]

Bon, du coup, pour le moment on est 3 (Laurent est dispo) et j'ai réservé pour 4, donc pas de souci.

[Winemega-Alain]

Frédéric,
J'ai la confirmation d'Alex R qui se joindra à nous.
Mais pas de nouvelles du journaliste..

Donc à priori, on est cinq (sans ce dernier).

Merci de t'occuper de la résa.!

[Winemega-Alain]

Ca y est.. je suis arrivé à Bordeaux!
Pour me remettre du voyage, tartare ce soir à la brasserie L'Orléans avec un verre de Réserve de la Comtesse 2005 et une carafe d'eau.
Résultat: Tartare 1 - Comtesse 0

Un vin soyeux, rond, policé, sans aspérité.. sans grand caractère non plus!

Demain, mise en train à St Emilion au Château Barde-Haut pour la dégustation du Cercle de la Rive Droite. On va enfin voir ce que ces 2010 ont dans le ventre!

[Winemega-Alain]

Première prise de contact avec le nouveau millésime 2010 lors de la dégustation organisée par le Cercle de la Rive Droite ce dimanche au Château Barde-Haut.

Eh ben, après une première série de 45 vins de St-Emilion, du Libournais et autres Côtes de Bordeaux, ce qui est sûr, c'est que c'est du costaud! Deux adjectifs caractérisent une majorité de vins: riches et onctueux!

Ce qui frappe sur la Rive Droite avec ce millésime, ce sont les degrés inhabituellement élevés en alcool. Car si la plupart atteignent facilement les 14°, certains avouent, sans rougir, dépasser les 15°! Logiquement, de tels niveaux ont posé de sérieux problèmes lors de la fermentation. Globalement, l'équilibre est cependant trouvé grâce à des niveaux de pH très bas (acidité élevée), mais la saturation en bouche m'a semblée plus rapidement atteinte que l'an dernier avec les 2009.

Certains vins à dominante Merlot ont un fruit cuit, très confituré qui manque de finesse. Ceux à forte proportion de Cabernet Franc semblent plus racés, beaucoup plus harmonieux et équilibrés.

Et quid de la qualité des tannins? Malgré des IPT (indice des polyphénols totaux) qui se situent à des niveaux quasi inégalés, beaucoup de tannins montrent une grande finesse et, à de rares exceptions près, une maturité exemplaire!

Et quels vins ont tapé dans l'œil de Boottle-Man aujourd'hui?

- Bon Pasteur (Pomerol) - au niveau de leur excellent 2009
- Rouget (Pomerol)
- Fayat (Pomerol)
- Clos Puy Arnaud (Castillon)
- Fleur Cardinale (St-Emilion)
- Clos des Jacobins (St-Emilion)
- Jean Faure (St-Emilion
- Vieille Cure (Fronsac)..
- etc..

Demain lundi, nouvelle journée Rive Droite avec plein de choses à vous raconter au retour!

[Frédéric B.]

Bref, pour le moment, une réalité légèrement plus complexe que le 3eme millésime du siècle en 6 ans à Bordeaux...
Je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis pas surpris...
Merci pour ces premières impressions Alain!

[Laurent Saura]

Merci Alain,

Globalement d'accord avec toi sur des vins comme Jean Faure,La Vieille Cure et Fleur Cardinale.
Le top aujourd'hui c'est sur le plateau calcaire,avec un Beauséjour Duffau Lagarosse au sommet.Clos Fourtet,Pavie Macquin,Larcis Ducasse vraiment superbe aussi...sans oublier Valandraud très réussi,mais moins marqué par le calcaire,ce qui est vrai aussi,je trouve.

C'est assez marquant cette année,peut-être plus encore que l'an dernier,que les sous-sols impriment leurs marques aux tannins.Assez passionnant.Pour moi,c'est,sur ce petit aperçu,un grand millésime en rive droite,qui ira plus loin que 2009.

[Didier]

Merci Alain et Laurent pour ces premières infos ; nous attendons la suite avec intérêt.

[Winemega-Alain]

C'est assez marquant cette année,peut-être plus encore que l'an dernier,que les sous-sols impriment leurs marques aux tannins.Assez passionnant.Pour moi,c'est,sur ce petit aperçu,un grand millésime en rive droite,qui ira plus loin que 2009.

Tu as certainement raison, Laurent, avec un bémol de taille (à mon avis): ton jugement ne peut concerner que les meilleures propriétés, càd au terroir le plus noble. Pour les autres.. voir ci-dessous!

A part ça, journée carte postale sur la Rive Droite lundi. Un soleil radieux et des températures estivales qui s’inviteront d’ailleurs toute la semaine ! Du coup, après les averses de dimanche, les pieds de vigne en profitent pour débourrer sec sur les coteaux!

Entame de la journée chez Jean-Luc Thunevin avec un ENORME coup de coeur: Marcel Deiss, présent avec son fils Mathieu. Quelle passion chez ceux-là et leur gamme 2010 – un millésime pourtant très compliqué en Alsace, mérite toute la fierté de son géniteur. L’Altenberg de Bergheim 2010, c’est carrément de la bombe!

En passant, je salue Hervé Bizeul et prend une claque matutinale avec sa Petite Sibérie 2010 très.. comment dire.. Sheebam..!

Bon.. t’es bien gentil, mais où est Bordeaux dans tout ça?

Je recadre et je résume donc cette journée Rive Droite:

- à gauche: des échantillons onctueux, gras, tramés, solaires, puissants
- à droite: des échantillons onctueux, gras, tramés, solaires, puissants
- au milieu, des centaines de dégustateurs, l’œil hagard, la bouche pâteuse et un trait noir aux commissures des lèvres révélant des chicots ébène au premier sourire!

Globalement, la gestion de la maturité du Merlot a été beaucoup plus compliquée que pour celles des Cabernet (Franc et Sauvignon). La fenêtre de la récolte était particulièrement étroite, surtout après certains blocages végétatifs pendant l’été. Ceux qui ont ramassé un poil trop tôt se retrouvent avec des tannins un peu durs, manquant d’élégance, alors que les propriétés qui souhaitaient profiter des belles conditions météo de l’arrière été, ont cueilli des raisins souvent trop mûrs, confiturés, cuits, voir dans certains cas extrêmes, blets!

Les Cabernets 2010, plus tardifs, ont au contraire profité au maximum de l’arrière saison magnifique. Très structurés, leur texture tannique est certes dense et compacte, mais elle conserve malgré tout une belle élégance.

Ma journée a consisté à découvrir environ 90 crus répartis entre Thunevin, un déjeuner au Pas de l'Âne avec Jean Dutruilh (Château Croix-Figeac) auquel notre vénéré Président s'est joint à mon plus grand plaisir! Puis Hubert de Boüard au Château Angélus avant une session marathon à l’Association de Crus Classés de Saint-Emilion au Château Villemaurine.

Les meilleurs impressions sur cette journée (sans ordre particulier):

- Larcis-Ducasse (St-Emilion), qui confirme son ascension qualitative des derniers millésimes
- L’Arrosée (St-Emilion), un des rares crus digeste et élégant
- Grand Corbin Despagne (St-Emilion), épicé et plein de vivacité
- Bellevue (St-Emilion), bien structuré avec un retour sur la minéralité
- Angélus (St-Emilion), au volume impressionnant mais malgré tout harmonieux
- Valandrand, pas très démonstratif, mais finalement très racé de par sa texture
- Haut-Condissas (Médoc), dense, rond et élégant
- Mangot Cuvée Todeschini, 40% Cab. Franc, 30% Cab. Sauvignon (ceci expliquant celà) élaboré en vinif. intégrale, musclé et svelte à la fois.

Demain, j'arpente Pessac et le Médoc, dont on murmure que les équilibres y sont parfois moins précaires!

[Laurent Saura]

L'Altenberg 2010 est une bombe!
La petite Sibérie 2010...c'est vrai que c'est super bon,mais je n'en boirai pas des litres avant de rouler sous la table...A déguster avec plein de copains!
Tu as bu les vins d'Aalta?Magique La Ribera Del Duero...sa sélection parcellaire est à tomber!quelle classe que ces vieux tempranillos sur sols calcaires!

Alain,tu as raison...les grands terroirs ont fait énorme cette année.

[GREG33]

Bonsoir,
Journée pleine aujourd'hui à l' Union des Grands Crus en commençant par les St Julien ,Pauillac et St Estèphe puis les Margaux ensuite les Péssac Léognan ,pour continuer les St Emilion et finir les Pomerol ,tous ça entre 9h30 et 18h rude mais que c'est bon.
Pour résumé un peu superbe St Julien ,trés bon Pauillac et bon St Estèphe.
De belles surprises en Margaux
Un peu de tout en Péssac Léognan mais les grands sont trés bien.
En St Emilion un peu déçu, je suis d'accord avec Alain sur quelques vins à dominance merlot.
Pomerol a fait de belles choses.
Plus en détail un peu plus tard.
A bientôt
Greg

[Frédéric B.]

J'ai reçu le premier bulletin de JM Quarin, je ne le reproduis pas in extenso parce que je ne sais pas si j'en ai le droit. Mais en gros:

- D'abord, le titre: Saint-Emilion 2010, un "très grand millésime".
Mais quelques lignes plus loin, on apprend que:
1) Il faudra savoir élever ces vins d'un genre nouveau (degrés d'alcool élevés)
2) Par rapport à l'an dernier, il manque un mois aux vins, et ils sont nombreux à ne pas avoir fini leur malo.
3) De nombreux crus n'ont pas encore intégré leur vin de presse, d'abord parce qu'ils ne sont pas prêts, ensuite parce qu'ils ont peur d'être mal notés par ceux qui ne sont pas "habitués à apprécier les tannins". Pour certains d'entre eux, JMQ a obtenu de les regoûter avec leur part de vin de presse.
Puis suivent des notes affinées jusqu'au quart de point (15,25; 14,75; etc.)

Vu de l'extérieur, tout ça me paraît un peu surréaliste, risible même... Mais peut-être que des super-professionnels (dont on ne cesse de nous marteler à quel point leurs prodigieuses compétences en font des êtres à part) sont capables de juger un vin non assemblé et n'ayant pas fait sa malo... dont la note ensuite conditionnera en très grande partie le prix.
Par ailleurs, les explications de JMQ sur le millésime sont elles très intéressantes, et rejoignent en grande partie les analyses que j'ai pu lire de la part d'Alain, de Laurent, de Vincent... Comme quoi.

[franck.v]

Un petit billet d'humeur...
Je me délecte de vos plumes, mais un malaise grandissant me saisit : je comprends l'enthousiasme que vous pouvez avoir en goûtant les plus grands vins de rive droite gauche et du centre pessacais (ce doit être une expérience enrichissante pour le dégustateur averti, et excitante pour les autres), mais :
- sachant que ces vins qui ressortiront invariablement dans les tous meilleurs (reste à savoir qui d'Ausone de Lafite ou d'Haut-Brion aura la meilleure note, à moins qu'une surprise de taille avec Margaux ou Cheval Blanc ne vienne parasiter cette hiérarchie ) et que personne ne les aura en cave (à de rares exception près);
- considérant que les échantillons ne sont pas (ou tellement peu) représentatif d'un vin qui se boira dans des années voire des décennies et que le temps aura lissé la note de Parker qui a le droit de se tromper comme chacun sait;
- considérant ce que l'on lit depuis des lustres sur les forums d'amateurs (que ces prix sont honteux, que ces vins déçoivent plus qu'ils ne surprennent, etc...) et que ce genre de manifestation entretient savamment ce phénomène que les Chinois nous envient ;
- Mais considérant que la rationalité n'est pas l'apanage du passionné;
- que ces mêmes forums et les liens tissés par les participants permettent d'avoir accès à des bouteilles de calibre vraisemblablement équivalent, à des prix encore accessibles (pour un passionné ) et de rencontrer des vignerons respectueux du client;

La Cour considère :
1 - que vous pouvez continuer à entretenir le phénomène primeur jusqu'au jour où tout sera virtuel et que les vins se gouteront au cep fin août;
2 - que vous devez entretenir nos rêves car quel passionné ne rêve pas de posséder de telles étiquettes en cave ?

Franck.

[Frédéric B.]

Sujet dont on parlera sûrement ce soir...!
Mais il est vrai que pour moi, et je répète bien "pour moi", tout ce que je pourrai entendre ces deux prochains mois à propos des vins goûtés en primeur entrera à environ zéro pour cent dans mes achats futurs.
Le temps est passé où je me précipitais pour acheter le vin qui-est-le-plus-beau-en-primeurs-depuis-un-siècle.
La seule chose qui me serve et qui m'intéresse (à mon petit niveau), ce sont les informations sur le climat, les sous-sols, comment s'est passée l'année du millésime, est-ce qu'il a plu, quels ont été les problèmes potentiels, etc.
Mais que Latour ait 97-100, Lafite 96-99+ et Ausone 98-100, ça me passe à des milles au-dessus, et même pour les vins que je serais susceptible d'acheter. Si Smith HL a 91-94 et Chevalier 93-96, grand bien leur fasse, ça ne changera pas d'un iota mes achats (ou non-achats).
ça ne veut pas dire que je pense que mes camarades qui participent aux primeurs se fourvoient: il y a bien d'autres raisons de vouloir y participer que d'être pro et de distribuer des notes, et ça peut donner des indications précieuses, des tendances.
Mais me laisser influencer par des gens que je n'ai jamais vus (je parle des pros), à propos de vins pas encore nés dont parfois je n'ai jamais goûté un seul autre millésime...
Donc vous l'aurez compris, j'achèterai peu en primeurs et à peu près la même chose que l'an dernier! (Sauf augmentations fumeuses)

[Vincent R.]

Chacun voit midi à sa porte...

Pour avoir suivi la majorité des campagnes depuis 2002, il y a clairement une tendance qui ne fait que se confirmer entre ce que l'on goute en avril et ce que l'on retrouvera en bouteille 2 ans plus tard. Je parle ici simplement de la tendance du millésime.
Pour les vins pris individuellement, je me réfère ici aux propose de Stéphane Derenoncourt dans son portrait http://ilovesaintemilion.fr/portraits.php?id=14&suite, 98% des vins confirment leur note en bouteille deux ans plus tard

Alors supercherie pour une dizaine de vins, à coup sur. tendance fiable pour la grande majorité... sans doute

et je ne suis pas sponsorisé par la place de Bordeaux

[Winemega-Alain]

Je partage en partie vos remarques. Pour rappel, voici un extrait de mon premier post sur cette discussion!

(..) Inutile de préciser que je n'ai pas le temps de me rendre dans les propriétés (malheureusement de plus en plus nombreuses) qui se la jouent "nous on ne s’abaisse plus à se mêler aux torchons.. venez donc goûter nos primeurs au Château !". Il y a bien assez de journalistes qui rêvent de se faire photographier en haut des marches des Grands Crus "JetSet".

Et puisque, quoi qu'il en soit, ces vins seront unanimement salués par la foule des critiques, je ne vois pas l'intérêt exclusif de m'y rendre, plaisir mis à part (ne crachons quand même pas dans la soupe!) .

Je cherche en priorité à découvrir les propriétés de vignerons intègres, dont je serai fier de partager ici la passion à produire de beaux vins de plaisir et de qualité. Des pépites à savourer en toute confiance, loin du tohubohu des buveurs d'étiquettes de ce bas monde.

Si je reviens avec une dizaine de noms que j'estime particulièrement réussis et accessibles (prix), j'estime avoir rempli ma mission à 100%!

Je suis également à 100% d'accord avec Vincent. Les dégustations en primeurs permettent de dégager un premier profil du millésime + sortir quelques tendances sur les réussites et les ratages (par région et par domaines). Après, l'évaluation au 1/4 de point..

[Winemega-Alain]

Les pilotes connaissent ce sentiment de sérénité lorsque leur machine survole paisiblement un paysage sublime, puis commence à tanguer dangereusement quelques miles plus loin à l’approche d’un méchant cumulonimbus! C’est ce que Boottle-Man a ressenti à sa première journée estampillée “Rive Gauche”.

Arrivé pile à l’heure au Château Malartic-Lagravière à Pessac pour la dégustation de l’UGC, notre valeureux dégustateur attaque immédiatement par les Rouges, bien décidé de prendre l’AOC à bras le corps. Et oh surprise, c’est bon. Même excellent! Si l’on excepte quelques cancres au fond de la classe, les échantillons présentés ont des structures homogènes, puissantes mais harmonieuses. Certains Châteaux poussent même le vice à présenter des 2010 digestes. Incroyable!
L’effet “kiss cool”, si l’on peut dire, est que contrairement à 2009, les blancs secs sont franchement étonnants de fraîcheur et d’expressivité en 2010, généralement bien vinifiés, avec une belle maîtrise des équilibres et surtout sans prise de bois excessive.

- Domaine de Chevalier (Rouge et Blanc) tient le haut du pavé, comme d’habitude.
- Pape Clément en rouge me semble plus abouti que le 2009 de la propriété au même stade. Le blanc représente un style certes un peu corpulent et riche, sortant des canons habituels des Sémillon/Sauvignon. Et Boottle-Man se surprend à aimer ça..!
- Smith Haut Lafitte, plus classique que le Pape, ramasse le tapis dans les deux couleurs
- Malartic Lagravière 2010 rouge est particulièrement séducteur, gourmand et harmonieux au palais. Le blanc est fruité et profond.
- Sans oublier le meilleur Fieuzal (Rouge et Blanc) vu depuis des lustres!

Curieusement, Haut-Bailly ne semble vraiment pas à son aise au niveau des tannins. Problème d’échantillon? A suivre..

D’humeur guillerette Boottle-Man roule alors en direction du Médoc où l’attend une dégustation-présentation-repas au Château Marojallia, le célèbre “vin de garage” margalais où il se rend pour la première fois.

En compagnie d’un groupe d’œnologues invités, notre hôte a préparé une dégustation 2010 de la gamme: Marojallia et Clos Margalaine (Margaux), ainsi que les gourmands Bouqueyran (Moulis), Benjamin de Margalaine et Rose Ste Croix (Listrac). Des « petits » vins, ma fois, très agréables! Puis tout le monde descend à la cuverie où nous soutirons un verre de Clos Margalaine 2009: un véritable enchantement. Vivement la mise en bouteilles !

Suit un repas passionnant et plein d’entrain. Les discussions enlevées fusent.. Boottle-Man ouvre grand ses oreilles et ose même quelques questions techniques auxquels ces joyeux professionnels répondent avec passion.
Il est bientôt 16h.. Dieu que le temps passe vite lorsqu’on est en bonne compagnie!

Boottle-Man file rapidos au Château Lascombes pour les vins de l’AOC Margaux. Et là, retombée brutale sur terre. Comme l’an dernier.. comme en 2008.. comme..
Mais que se passe-t-il avec cette appellation lors des primeurs? Cinq crus s’en tirent cependant honorablement, au goût de Boottle-Man:

Rauzan-Ségla, Prieuré-Lichine, D’Issan, Dauzac et Giscours. Pour les autres, les structures manquent d’harmonie et les tannins sont souvent d’extraction végétale. Même de bonnes maisons comme Malescot St.Exupéry ou Lascombes manquent de liant dans leur texture, bien qu’ils ne soient certainement pas les pires représentants du plateau!

Du coup, pour se venger, Boottle-Man saute dans sa voiture pour rendre visite aux sympathiques membres de Biturica. Et là, il n’y a franchement rien à jeter! Un très grand Sénéjac, aujourd’hui supervisé par l’équipe de Pontet-Canet. Clément-Pichon est gourmand et équilibré, bien qu’un peu boisé. Cambon La Pelouse et d’Agassac offrent un toucher élégant en bouche. Découverte de l’Aura, un excellent Margaux tout à fait confidentiel, produit seulement à hauteur de 34hl par la famille Marie (Cambon la Pelouse), vibrant et jouissif. Bravo !

[Didier]

Un petit billet d'humeur...
Je me délecte de vos plumes, mais un malaise grandissant me saisit : je comprends l'enthousiasme que vous pouvez avoir en goûtant les plus grands vins de rive droite gauche et du centre pessacais (ce doit être une expérience enrichissante pour le dégustateur averti, et excitante pour les autres), mais :
- sachant que ces vins qui ressortiront invariablement dans les tous meilleurs (reste à savoir qui d'Ausone de Lafite ou d'Haut-Brion aura la meilleure note, à moins qu'une surprise de taille avec Margaux ou Cheval Blanc ne vienne parasiter cette hiérarchie ) et que personne ne les aura en cave (à de rares exception près);
- considérant que les échantillons ne sont pas (ou tellement peu) représentatif d'un vin qui se boira dans des années voire des décennies et que le temps aura lissé la note de Parker qui a le droit de se tromper comme chacun sait;
- considérant ce que l'on lit depuis des lustres sur les forums d'amateurs (que ces prix sont honteux, que ces vins déçoivent plus qu'ils ne surprennent, etc...) et que ce genre de manifestation entretient savamment ce phénomène que les Chinois nous envient ;
- Mais considérant que la rationalité n'est pas l'apanage du passionné;
- que ces mêmes forums et les liens tissés par les participants permettent d'avoir accès à des bouteilles de calibre vraisemblablement équivalent, à des prix encore accessibles (pour un passionné ) et de rencontrer des vignerons respectueux du client;

La Cour considère :
1 - que vous pouvez continuer à entretenir le phénomène primeur jusqu'au jour où tout sera virtuel et que les vins se gouteront au cep fin août;
2 - que vous devez entretenir nos rêves car quel passionné ne rêve pas de posséder de telles étiquettes en cave ?

Franck.

Franck, je suis sous le charme de ce billet....

Mais je fais confiance à nos amis, Président en tête, Bootle-man, Laurent, Christophe et autres grands amateurs de BDE pour nous sortir le bon grain de l'ivraie.
Merci à vous tous pour ces premières impressions très instructives.
La seule question étant: Aurons-nous les moyens de nous payer quelques bons Bordeaux de l'élite? Si non, et bien je continuerai à acheter ailleurs!

[Winemega-Alain]

La seule question étant: Aurons-nous les moyens de nous payer quelques bons Bordeaux de l'élite? Si non, et bien je continuerai à acheter ailleurs!

Pour les prix, attendre encore quelques semaines avant confirmation, mais prenons un simple exemple:
Sénéjac 2009 (excellent) était sorti en primeurs à moins de 10€. Et à ce prix, 2010 sera pour moi un achat prioritaire !

Bordeaux Primeurs 2010 (5): Sauternes - douceur dans un monde de brutes.

Séquence surréaliste:
- 9h11 - Boottle-Man, s'accrochant au bar d'une guinguette de Margaux, s'empiffrant d'un solide croissant campagnard et d'un petit noir aux relents amers de chicorée.
- 9h31 - Boottle-Man au Château Desmirail, savourant le petit doigt levé, une gorgée de soleil (Lafaurie-Peyraguey 2010) au fond de son Riedel.

La vie d'un forçat de la semaine des primeurs offre ainsi des contrastes absolument saisissants!

Le hasard a voulu que, lors de la décennie écoulée, les années impaires soient considérées comme supérieures aux années paires. Ainsi, la loi des séries voudrait que 2010 soit un cran en dessous, surtout en comparaison du monumental 2009. En toute honnêteté, j'ai le sentiment que le cycle en cours s'est brisé avec cette présentation des Sauternes et Barsac 2010.

Pour les liquoreux, le profil de 2010 est celui d'une année fraîche à maturation lente. Les fruits ont pu tranquillement atteindre une pleine maturité au moment de l'apparition du botrytis (ou pourriture noble). Avec un tel scénario, les vins se caractérisent tous par une grande finesse, malgré des degrés d'alcool potentiels très élevés. Chose étonnante cette année, parmi la vingtaine de crus présentés à L'UGC, aucun n'est médiocre et tous présentent des fraîcheurs de fruit remarquable qui rend les bouches particulièrement friandes. Boottle-Man leur a souvent trouvé des retours en bouche qui lui évoquaient l'orange amère – signature gustative du millésime. Des vins beaux, riches et concentrés, montrant une élégance assez classique, dans le sens positif du terme. Avec des structures peut-être un peu moins profondes que l'an passé, certains propriétaires osent un parallèle avec 1989. Question comparaison, on peut imaginer pire!

Les préférés de Mister Boottle-Man (roulements de tambour):

- N°5: Fargues
- N°4: Clos Haut-Peyraguey
- N°3: Guiraud
- N°2: Suduiraut
- N°1: Rieussec

La cinquième place s'est départagée à la photo-finish entre Fargues, Doisy-Védrines et Nairac.

[Winemega-Alain]

Bordeaux Primeurs 2010 (6): Pauillac et les Saints du Médoc

Après la mise en bouche des Sauternes, Boottle-Man empoigne son piolet afin d'escalader le Pic du Grand Tannin au Château Branaire-Ducru à Saint-Julien où l'UGC présente les vins de ses membres.
Foule des grands jours et salle un peu chaude en cette journée à la météo estivale, mais les conditions de dégustation restent cependant acceptables.

Boottle-Man épingle les vins suivants:

Saint-Estèphe:
- Cos Labory: élancé, probablement le meilleur produit par la propriété

Pauillac:
- Lynch-Bages: tout y est, sans avoir l'air d'y toucher.. La grande classe!
- Pichon Baron: gros potentiel, très serré malgré des tannins soyeux. A suivre..
- Pichon Comtesse: plus de finesse que son vis-à-vis, mais très expressif et élégant
- Grand Puy Lacoste: une magnifique réussite.. supérieure peut-être à 2005?
- Clerc-Milon: une superbe accroche et un équilibre sur la fraîcheur de tannins croquants
- Haut-Bages Libéral: la confirmation des progrès entrevus depuis quelques millésimes

Saint-Julien:
- Léoville-Barton: une élégance classique absolument irrésistible. François Bréhand, le nouveau directeur technique, frappe ici un très grand coup!
- Gruaud-Larose: sans doute le meilleur depuis 2000
- Saint-Pierre: gourmand et harmonieux malgré sa puissance.. Très bien!
- Lagrange: un peu austère mais vraiment très prometteur
- Langoa-Barton: superbe dans un style plus accessible que Léoville-Barton

Après un charmant déjeuner sur l'herbe au Château Citran, Boottle-Man se sent en pleine forme pour entamer la série des Médoc. Après les deux belles dégustations du matin, l'enthousiasme s'effiloche quelque peu. Peu de vins se montrent réellement à leur avantage. Presque partout, les tannins sont assez mordants et quelques finales sont trop alcoolisées pour entrevoir une évolution favorable lors de l'élevage. Quelques propriétés s'en sortent cependant assez bien:

- Poujeaux: très belle construction en bouche, dense et compacte qui met en avant un fruit expressif
- La Lagune: pas très causant à ce stade précoce, mais on sent son énorme potentiel
- Tour Carnet: puissant, moderne (léger déséquilibre sur l'alcool) mais prometteur. A suivre..
- Tour de By: une belle expression médocaine, malgré une légère sècheresse en finale, mais qui ne me semble pas rédhibitoire. Là également, à suivre d'ici quelques mois..
- Cantemerle: bien construit malgré un certain manque de rondeur en milieu de bouche

Prochain épisode: finale sur Saint-Emilion et Pomerol pour une belle ultime journée des primeurs 2010 !

[Winemega-Alain]

Bordeaux Primeurs 2010 (7): Back to the roots!

Grosse dernière journée de primeurs pour Boottle-Man avec Saint-Emilion et Pomerol en point de mire!
Au programme de la matinée, les vins du consultant Stéphane Derenoncourt à La Grappe (Château La Gaffelière). Après un sentiment plutôt mitigé au sujet de la Rive Droite dimanche et lundi, l'impression de Boottle-Man est ici toute autre. Il repart avec la certitude que la lecture du millésime par Mister Derenoncourt est particulièrement bien adaptée.

Certes, comme leurs congénères d'appellation, les vins présentés ici montrent des structures exceptionnellement riches, mais la matière est parfaitement respectée et certains échantillons sont carrément magiques par leur harmonie et le respect des caractéristiques du terroir!

La qualité du terroir, n'en déplaise aux esprits étroits qui imaginent qu'on n'en trouve de bons qu'en Bourgogne.. et toc! , à joué un rôle absolument essentiel sur le millésime 2010. Les meilleurs sols calcaires ont imprimé une signature minérale étonnante au niveau des tannins, au point que certains spécialistes arrivent assez facilement à situer l'origine des échantillons rien que par la minéralité exprimée des vins! Les meilleurs terroirs argilo-calcaires ont produit des finales racées avec des notes crayeuses ou salines proprement décoiffantes!

Boottle-Man, la truffe humide, est resté en extase devant les exceptionnels
Pavie-Macquin, aux tannins poudreux
Beauséjour-Duffau, incroyablement dense et racé
Clos-Fourtet, un peu hautain mais très aristocratique
Larcis-Ducasse, d'une complexité jamais atteinte

Parmi les autres réussites marquantes à La Grappe, Beauséjour-Montagne et sa magnifique cuvée "1901", Domaine de l'A (du fruit à l'état pur), l’élégant La Gaffelière, le meilleur Tertre Daugay goûté à ce jour, La Tour Figeac à la texture dense et harmonieuse, et Berliquet tout en tonicité. Mais plein de producteurs moins médiatisés ont également produit des vins enthousiasmants.

Boottle-Man vous en reparlera..


A suivre: Grands Crus Pomerol et St-Emilion à l'UGC et une petite fugue à la dégustation des Estampes au Château Haut-Sarpe.