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[Hugo B.]

Allez j’ouvre le topic car je tombe ce soir sur une message de Bernard Burtschy à propos du Clos Fourtet :

Sublime Clos Fourtet 2020 d'une élégance incroyable, son superbe terroir calcaire lui permet de passer au travers des chaleurs de l'été avec une belle fraîcheur, vinification de tout premier ordre avec une extraction d'une grande subtilité. Sûrement un des plus grands qui ait été produit.

Je tiendrai cette rubrique à jour du mieux que je peux comme tous les ans

Amicalement,

[Thierry Debaisieux]

Merci de te mettre au travail.

Bonne nuit,

[Hugo B.]

Premiers mots de Jean-Marc Quarin (newsletter - hors abonnement)

Le gel des 7 et 8 avril vient de toucher durement la Gironde, premier département viticole de France et pour la première fois et en même temps toutes les régions viticoles françaises, ainsi que la production fruitière. A Bordeaux et dans l'attente d'une meilleure évaluation, puisque des nécroses sont en train d'apparaître, le gel semble moins généralisé que celui de 2017, avec de très forts contrastes selon les régions.
Les zones les plus anéanties où la température est descendue en dessous de -5° se trouvent dans les vallées et en bordure de forêt. Au sud de Bordeaux, les Graves, Sauternes Barsac, Pujols sur Ciron sont très affectés. Sur la rive droite, à Saint-Emilion, la plaine de la Dordogne est très concernée. Dans le Médoc, le gel a frappé les zones initialement plus froides, le long de la forêt et non pas en bord de Gironde.
Ce phénomène relié au réchauffement climatique par les experts est connu depuis une dizaine d'années. Cependant, il en existe d'autres, moins visibles, plus sournois, susceptibles de porter atteinte à la qualité des vins plutôt qu'à leur production : la succession d'évènements climatiques si contrastés pendant le cycle végétatif que ni les végétaux ni les hommes ne parviennent à s'y adapter. Si les premières traces de ces changements remontent au très pluvieux hiver 2016 qui nous a laissé coi, aujourd'hui c'est le millésime 2020 qui a été touché dans son cycle végétatif : beaucoup d'eau de mars jusqu'au 18 juin, sècheresse jusqu'au 11 août pendant la véraison (elle s'étire), pluies très abondantes ou pas mais ramassées pendant la seconde décade d'août, avec une réelle différence entre la rive gauche et la rive droite (à l'avantage de cette dernière), à nouveau peu d'eau entre le 17 août et le 18 septembre et fortes chaleurs sur la fin de maturité en septembre avec 10 journées supérieures à 30 ° et une pluviométrie dans la norme, mais plus faible sur trois appellations. La tempérance climatique louée à Bordeaux pour ses effets positifs sur la lente maturation du raisin, l'avènement de sa complexité aromatique et tannique, se voit ici de plus en plus mise à mal. Par conséquent le millésime 2020 à Bordeaux est très hétérogène .

Qui peut résister à un tel traitement ?

Tous les terroirs graveleux et gravelo-sableux qui ont fait la réputation de Bordeaux pour leur précocité voient la maturité du raisin interrompue par le manque d'eau (stress, blocage) et l'excès de chaleur (2020 est l'année climatique la plus chaude pour le cycle végétatif). En septembre, ces zones ont en plus connu une perte de jus par évaporation au sein de la baie. Or, dans certaines zones (que je vous citerai) le rendement était déjà bas par manque d'initiation florale (un autre handicap du réchauffement climatique).

L'argile gagne
Dans ce contexte de réchauffement, seuls gagnent les terroirs gravelo-argileux, argilo-calcaires, calcaire ou argileux et les crus situés en zones pentues. Voilà le constat que je fais après la dégustation de 150 vins rouges du millésime 2020 sur toutes les AOC et tous les types de terroir.

Au sein de résultats très hétérogènes, il demeure de bonnes surprises. Ne croyez pas qu'elles apparaissent par magie ou par hasard. Elles résultent d'une progression lente que j'ai précédemment signalée plusieurs fois dans les trois ou quatre millésimes antérieurs. Le 20/20 de château Canon en 2016 était pré-annoncé depuis 2012 ; celui de Carmes Haut Brion depuis 2013 ; celui de Calon Segur en 2018 depuis 2014. L'attention portée au suivi s'avère déterminante dans la pertinence et la fiabilité des jugements portés.

[alex73]

Merci Hugo!

[Hugo B.]

Château d'Issan 2020 premier coup de coeur de Jean-Marc Quarin (newsletter)

Château d'Issan 2020, coup de coeur et ma meilleure note donnée à ce cru en Primeur

Bordeaux le 14 avril 2021

Souvenez-vous. En 2017 j'organisais une dégustation privée de plusieurs millésimes de château Palmer, Brane Cantenac, Rauzan Segla et d'Issan, soit 2011, 2010, 2009, 2005, 2003, 2000. Elle a eu lieu à l'aveugle. Les bouteilles provenaient de caves privées et non pas de châteaux. Surprise, d'Issan sortait premier en 2003, second en 2000, troisième en 2009, 2010 et 2011 (voir chronique n° ).
Peu de temps après, je demandais à la propriété de me recevoir pour visiter leurs vignes et observer la taille. Lorsque je sens qu'un cru progresse, j'apprécie d'en savoir plus pour comprendre et enrichir mes évaluations.
Cette année, je regoûtais le 2018 en bouteille et augmentait la note accordée en Primeur. Je mentionnais la haute qualité et l'originalité d'expression perçue dans ce cru bien souvent plus expressif en bouteille qu'en Primeur. Justement, c'est ce qui m'intéresse le plus.
Une chose rare s'est produite cet hiver : en réponse à ma curiosité Issan a accepté de me faire goûter tous les lots de 2020 avant l'assemblage : passionnant et instructif.
Puis est venu le temps de découvrir le 2020 assemblé. Et là : boum ! Je devine que je fais face au meilleur d'Issan jamais goûté, ainsi qu'au meilleur Blason. C'est tout à fait incroyable d'attribuer une telle distinction en 2020, millésime difficile, avec peu d'élus et de gros écarts entre le premier vin et le second vin dans certaines appellations. Je décide de le regoûter huit jours plus tard. Bis repetita, verdict identique !

Alors comment comprendre ce succès ? En 2020, d'Issan aligne ensemble trois facteurs très favorables qui s'interpénètrent :
- Le premier concerne son terroir argileux. Ce support est indispensable à la réussite du millésime 2020 (voir rapport précédent).
- Le second concerne l'ouvrage d'une équipe réfléchie où prime la dimension humaine, le sérieux, le fond plutôt que le paraître.
- Le troisième élément concerne l'extension de la propriété. A partir de 2020, d'Issan devient propriétaire des parcellaires du cru voisin, le château Pontac Lynch. Peu de personnes connaissent ce cru. Pourtant il est situé derrière Palmer, à mi-chemin entre château Margaux et château d'Issan. 500 mètres à vol d'oiseau séparent la grande allée de platanes de château Margaux et château d'Issan. Pontac Lynch se situe entre les deux. La veine de sol est la même. D'Issan y gagne l'apport de petit verdot, de cabernet franc et de malbec dans l'assemblage du 2020.

Résultat : ce vin obtient « ma meilleure note donnée à ce cru en Primeur » à la fois pour Issan et son autre vin Le Blason d'Issan.

[Hugo B.]

Coup de coeur de Bernard Burtschy avec Calon Ségur je cite:

Le millésime a produit quelques vins de grande classe comme Calon-Segur avec une densité qui défiera les décennies et une étonnante fraîcheur.

J'ai peur pour ma TAVCO...

[Thierry Debaisieux]

Bonjour Hugo,

Tu viens de souligner le coup de cœur de Bernard Burtschy pour Calon-Ségur.
C'est un Cru qui a produit deux millésimes remarquables dans les années 1980, 1982 et 1988.
Je l'ai toujours trouvé nettement supérieur à Montrose dans ces deux années.

Je sais, je ne vais pas t'aider face à ton TAVCO

Amitiés,

[Hugo B.]

Bonsoir Thierry,

Calon Ségur a la cote sur les derniers millésimes... et n’a pas franchit la douloureuse barre des 100 euro qui a été dépassée depuis longtemps par Cos d’Estournel et Montrose. Ca donne bonne conscience lors de l’achat

Amitiés,

[Hugo B.]

Bonjour à tous,

j'ai découvert que les directeurs de châteaux présentaient leurs crus 2020 sur la chaîne YouTube de l'Union des Grands Crus de Bordeaux.
Vous pourrez apprécier leur talent oratoire pour promouvoir leurs vins !

https://www.youtube.com/channel/UC26_79mPsI7A0VaANymNyjg/videos

je viens de découvrir via la vidéo de Sigalas Rabaud que le domaine a décidé de ne pas faire de premier vin, il n'y aura que le second vin et un vin sec.

Amicalement,

[Hugo B.]

Stéphane Derenoncourt : « le 2020 est un très bon millésime »

https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/cote-chateaux/2021/04/17/stephane-derenoncourt-le-2020-est-un-tres-bon-millesime-bordeaux-vin-primeurs.html?fbclid=IwAR35ET6SpOyaL5abF4r6Yrdt2GvRuINWLcrFcLfWd6R1aIBGxzU7I6tjiAY

[Hugo B.]

Jean Marc Quarin annonce avoir donné à 5 crus de Margaux sa meilleure note en primeurs. Issan et Palmer semblent être deux d’entre eux. Grande réussite de l’appellation?

Un membre de BDE aura t’il la chance de déguster des primeurs ?

[Thierry Debaisieux]

Est-ce que cela sera comparable à la réussite des Margaux 1983 ?

Bonne journée,

[milleret jean luc]

"" Est-ce que cela sera comparable à la réussite des Margaux 1983 "

Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans...Margaux - Palmer ...

[Thierry Debaisieux]

Et même les plus modestes, Jean-Luc.
J'avais adoré Boyd-Cantenac, par exemple, tout comme Brane-Cantenac et d'Issan.
Par contre, je n'ai jamais su dire pour Château Margaux si je préférais le 1983 ou le 1982.

Espérons, pour les jeunes acheteurs, que 2020 soit au niveau de 1983 et qu'il leur apporte le même plaisir que celui que nous avons eu en buvant nos 1983 qui, en plus, avaient un prix doux.

Amitiés,

[ptitphilou]

Je me méfie de ces annonces qui, in fine, sont quand même assez rarement confirmés dans le temps.
A Bordeaux, je fais plus confiance aux domaines que je connais déjà. Je prends régulièrement du domaine de l'A en primeurs (d'ailleurs surtout des vins du domaine Guffens et de la Taille aux Loups) ; l'année passée lors des primeurs 2019, je me suis un peu lâché sur l'écurie Mitjaville notamment. C'était le super millésime, sorte de synthèse entre 2016 et 2018... alors je vais passer mon tour sur 2020.
Plus généralement, quel intérêt, hors naissance ou année à évènement particulier, d'acheter en primeurs à Bordeaux hormis sur des contenants rares (magnums, jéroboam, etc.) ou des cuvées rares ?
On verra plus tard et la patience est de mise à Bordeaux.
D'ailleurs, pour les plus jeunes du forum, je conseille plutôt d'acquérir aux enchères ou sur des sites spécialisés, en particulier chez les amis Didier Frayssou et Nacim Tiliouine, de jolis Bordeaux à maturité, notamment des crus des années 1980-90, qu'on trouve à prix corrects et prêts à boire.

Mais évidemment, merci Hugo, ainsi que les membres de BDE, de nous donner des infos sur ce millésime. J'en donnerai aussi lorsque j'en aurai, essentiellement via le caviste de Bougival.

[Hugo B.]

Pour meubler la rubrique... pas grand chose de neuf, premiers mots d'Olivier Poussier :

Une deuxième journée de dégustation des primeurs avec un millésime 2020 médocain de belle dimension associant maturité et fraîcheur. Thomas Duroux signe un Palmer de grande classe. Château Margaux fait un vin gracieux et velouté, très margalais. Le binôme Chateau Latour et Fort de Latour brille par sa profondeur et son équilibre.

Une confirmation de la réussite des Margaux ?

Amicalement,

[Hugo B.]

Mauvaise nouvelle pour les acheteurs, les prix devraient grimper...

https://www.terredevins.com/actualites/bordeaux-primeurs-2020-grande-qualite-et-remontee-des-prix-attendue

Amicalement,

[Hugo B.]

C’est parti:

Petit Bocq : 15,51 HT
Mangot: 14,90 HT

[Hugo B.]

Légère tendance à la hausse tarifaire pour l’instant, ce que je n’avais pas précisé (environ 5%)

[Hugo B.]

Chateau Laroze 17,65 HT
Château Chantegrive cuvée Caroline 12,30 HT
Château Chantegrive rouge 11,90 HT
Clos Manou 17,30 HT