Tiens, je n'ai pas vu de rubrique consacrée à cette grande maison de Porto, sauf erreur de ma part.
Hier soir, pour se requinquer après une dure semaine, j'ai ouvert une bouteille de Porto Fonseca Vintage 1985, sans préparation particulière.
Bouteille acquise il y a quelques années, avec quelques autres. Depuis le temps que j'entends parler des "vieux" Vintage de Porto, que je connais fort mal, je voulais découvrir cette facette du vin.
Je suis donc (quasi-)vierge d'expérience sur les Vintage et j'y vais en sachant le risque sur ces "vieilles" bouteilles (mais les 1985 sont encore jeunes probablement dans l'esprit des amateurs audouziens ou de Porto à maturité).
Satané bouchon, je ne le verrai pas. Et satanées mains gauches de droitier que je suis, j'enfonce un peu vite et fort mon bilame, résultat classique du maladroit de service et je fais tomber le bouchon. Pas de panique, hopli-hopla, je cours chercher une carafe Sydonios que j'avais achetée au cas où, qui s'est avérée peu utilisée. C'est l'occasion mon larron !
Passoire pas trop fine, je transvase le breuvage dans la carafe puis me sers un fond de verre (Zalto Universel).
Jolie robe grenat, carmin, de densité moyenne, brillante et comportant quelques flocules qui ont sédimenté le lendemain. Légère évolution sur le bord du disque. J'ai connu des cuvées jeunes et bien plus marquées. Mais la robe n'est pas le plus important, c'est ce qui se cache en-dessous qui importe.
Nez réservé à l'ouverture, mais avec le réchauffement dans le verre et du bonhomme, je perçois un peu de pruneau et surtout de la mûre, du kirsch, des épices, de la forêt au printemps... le lendemain, un peu de noix, mais surtout du kirsh et des épices, belle complexité. Le passage en carafe lui a été profitable.
L'aération de 12h aura donc fait du bien, ce 1985 est toujours puissant, porté par des sucres présents, à la finale encore chaleureuse, mais pas envahissante. Très jolie longueur, sur le noyau de cerise, la noix, le pruneau, la vanille. L'équilibre est très bon, c'est un bien joli vin, d'ailleurs j'écris ce compte-rendu en sirotant avec joie et contentement mon fond de verre. Jolie persistance, noyau de cerise à l'eau de vie, ça me rappelle quand j'avais droit enfant à quelques vieilles cerises à l'eau de vie produites par mes parents, quand on recevait quelques rares amis ou famille.
Mais là , c'est bien plus long et plus complexe. Excellent.
J'ai même poussé le vice à ajouter une larme de ce Porto au "Terrassettes" 2016 du Clos de l'Anhel ouvert au débotté ce midi pour l'améliorer (un peu strict et pas très complexe) en face d'une magnifique pièce de bœuf. Ça marche pas mal.
Au final, une bouteille qui a besoin d'être mise à la verticale en avance, mais qui nous pousse à finir horizontal tellement elle fait de l'effet. Zou, à la sieste ! ::oups::
Bon week-end à tous.