Ça y est
j'en ai bue une
En cette période post anniversaire, un ami venu séjourner à la maison a la drôle de particularité de fêter son demi-siècle cette année.
Il faut bien se faire plaisir et ma bouteille à un bouchon qui faiblit à vue d’œil avec un niveau qui baisse dangereusement.
Ni une ni deux, si c'est mauvais on contemplera l'étiquette et si c'est buvable, on fera le point sur ce vin après l'avoir bu
Ce vin, c'était quoi?
Et bien c'est bien là la question que j'ai posé à cet ami, pro du vin et qui a joliment voyagé!
La robe est pale, fragile, orangée, un beau pinot d'une trentaine d'année me dit le bougre... Et il n'est pas si loin, on est bien en France et c'est vieux
Le nez exhale quelques fruits plus rouge que noir, des épices, peu d'alcool, de la fleur séchée, un ensemble de caractéristiques qui le confortent dans sa vision bourguignonne!
Étant une peu vache, je le laisse patauger et on met le vin en bouche. Bonne nouvelle, ce n'est pas mort!!!
OK, comme la robe, l'ensemble est fragile assez doux, facile à boire même si on est sur du vieux vin, avec peu de puissance, peu d'alcool, pas beaucoup de fruit mais des notes tertiaires nettes, sans déviance
Là je lui annonce que nous ne sommes pas en Bourgogne et pas sur du pinot et après avoir dû le réanimer, il reprend sa quête! Quels cépages peuvent donner une robe aussi diaphane, il essaye le grenache sans succès, élimine à coup sûr les assemblages bordelais qu'il ne connait que trop bien, évoque la Savoie, la Corse, l'étranger, un truc fabriqué dans l’arrière cuisine, tout y passe!
La bouteille aussi y passe, puisque l'on cherche beaucoup, que le vin est presque moins mal en point après 1h qu'au début du service (ouvert 2h avant et laissé debout avec le bouchon juste reposé dessus!) et que donc on se sert et on se ressert pour trouver!
Le choc aura été rude! Comment ce truc peut bien être un vin du médoc... un assemblage bordelais qu'il avait si confiant balayé d'un revers de main.
Comment est-ce possible... si au moins cela avait été du merlot, on aurait pu comprendre cette douceur mais là , on est très nettement cabernet puisque nous buvons ...
un
Grand cru de 1965...
un Mouton Rothschild rien ne permet de dire que toutes les bouteilles sont comme celle-ci mais la mienne avait un niveau bas, juste au dessus de l’étiquette, un bouchon qui empêchait à peine le vin de fuir mais pas plus, qui a eu une vie avant de finir dans ma cave mais qui nous a laissé à tous les 3 (nous étions trois jeunes perdraux de l'année
) mais nous aura laissé le sentiment plaisant d'en avoir enfin bue une de bonne en dépit d'une carte de visite misérable