Comme je l’ai précisé précédemment, nous avons tous des goûts différents, une culture différente et hélas par certains côtés, une expérience différente !
Chacun a bien noté ses propres apports et ça ne me choque pas même si je le dis et je le répète, dans les plus grands vins du monde, il y a juste du vin dans les bouteilles, pas un nectar inconnu ni la potion magique d’Asterix et le sérum de la jeunesse éternelle ou la jouissance liquide !
Jacquesson 736 Voulant éviter de commencer sur l’apéro par un grand champagne de gastronomie, j’ai demandé à Eric d’avoir la gentillesse de nous apporter ce vin pour ouvrir les débats.
Cette cuvée est très bien faite, dotée d’une bulle assez fine pour un ensemble élégant, sapide et d’un intérêt non négligeable !
Il souffrira de la concurrence avec les 2 vins qui vont suivre mais c’est un vin que l’on peut boire ou conserver sans angoisses
Noté 16
S de Salon 1997 Ce salon, mon 3ème millésime est très salon…
Merci à JPMT pour ce beau cadeau !
Un vin racé, tout en équilibre, en allonge, avec une jeunesse incroyable, des notes crayeuses et une longueur…
Un vin qui m’a fait penser à certains grands Puligny avec cet équilibre souverain, cette tension sous jacente, cette capacité à résister aux plats comme si de rien n’était !
Un joli 17.5 pour moi
Signature 1988 de Jacquesson.
Greg nous a gaté avec cette superbe gourmandise
La robe est d’un vieil or, montrant de suite que le vin à quelques années de plus que son voisin…
La première sensation est une sensation de maturité, tant au nez qu’en bouche. Puissant et très salin avec de l’élégance, des notes d’oxydation ménagée, et dès le milieu de bouche un rebond monumental que apporte un plaisir franc et immédiat !
Un vin que je n’avais pas revu depuis des mois et que j’ai retrouvé avec un plaisir non feint !
On pourra l’attendre mais c’est en l’état très très bon !
Noté lui aussi 17.5
Ermitage de Chave 2007 Ahhh quel nez… des notes de poire, de colle blanche, c’est intense, mûr, superbe
En bouche, ça rentre gras, large puis ça s’élargie encore et ça s’allonge, ça tire, ça visse dans le palais. On retrouve l’amertume souvent présente dans les grands Hermitage, une petite chaleur liée tant à la température de service (que j’ai trouvé tout à fait adapté à l’appréciation des grands blancs) qu’à la tension de ses voisins de tables, liée à la jeunesse pour le Meursault et à une grosse minéralité pour le Batard sans cette largeur alcoolique.
Clairement je suis plus fan de la Bourgogne mais on a là un grand vin ! Merci Aurelien
Noté 17+/17.5-
Meursault 1er cru Gouttes d'or 2010 Comte LafonSebastien, qui a eu l’excellente idée de sortir de sa cave cette grosse cartouche, parlait de « Bourgogne type avec sa réduction » et j’ai une autre lecture de ce vin… Il est globalement mutique complètement bloqué par une dose de soufre colossale liée sans doute aux années de vins oxydées qui sont sortis du domaine ! là , il y a peu de risques à court terme !
Je croisait ce vin pour la seconde fois et j’espérais le gouter plus avenant que lors de notre première rencontre il y a 2 ans… raté !
Le vin est certes élégant mais très en dedans, manquant à mon sens de ce rebond, de cette intensité en milieu de bouche qui signe les grands vins de terroir !
C’est très bon mais le prix du marché est clairement exagéré par rapport à ce que j’ai perçu !
Noté 16.5
Bâtard Montrachet 2006 de Ramonet Raaahhh lovely !
OK c’est moi qui l’ai acheté d’abord, puis amené ensuite parce que ce style de vins me fait prendre du plaisir et du plaisir, j’en ai clairement pris ici !
L’intensité aromatique du nez déçoit de prime abord, plutôt sur les fruits blancs, d’une belle pureté mais sans excès tout en nuances et en équilibre avec une jolie race. La bouche par contre offre cette démesure dans la puissance, dans le minéral immédiat qui fera partir bon nombre de convives loin de la zone des GC de la côte de Beaune tant en puissance on peut le rapprocher du Chave servi à ses cotés…
L’ensemble est large et long, venant pénétrer notre palais par ses notes caillouteuses et s’y installant durablement ! Long… ! GRAND !
Noté 17.5+/18-
Ainsi se termine la série des blancs et ma foi, ce fut une bien belle première partie de repas !
La chance a voulu que la première série des rouge qui suivi nous offre elle aussi de bien belles expressions et du plaisir
Hermitage Le Pavillon 2004, ChapoutierUn vin que j’ai bu à de nombreuses reprise et qui m’a semblé assez nettement en dedans comparé à a dernière rencontre. Cette bouteille sortant de la cave d’Arnaud était opposée à une GDP 05 et au Lafite 1995 et elle a souffert !
Des fruits noirs, des notes de syrah qui m’évoquent les Pickles, l’olive broyée, doté d’une belle gourmandise ne souffrait réellement que d’une petite faiblesse aux abord de la finale… Dommage, il lui aura manqué ça pour faire jeu égal avec le GDP
Noté 16.5
La Grange des Pères 2005 Ce vin proposé un peu comme une incitation à la provoc par Greg a attiré mon attention dans mon souhait de trouver des rouges doté d’une belle buvabilité pour mettre à côté de Lafite et avant les CDP que j’attendais à leur aise sur le lièvre. De plus, le voir ainsi au milieu de grands vins permettrait de mieux appréhender sa capacité à y être comparé que quand il est placé au milieu de ses pairs où il dénote
Certains ont évoqué Reynaud sur ce vin et ensuite sur le CDP apporté par Seb et je ne comprends pas…
Rien de grave, je me dis que ce doit être un compliment pour eux et je me concentre sur ce qu’il y a dans le verre.
Le nez est assez crémeux, fruits noirs, un poil solaire, assez facile d’accès avec des notes d’orange sanguine.
La bouche est puissante, large, épicée, résineuse, long et intense avec des tannins encore marqués et un joli rebond en bouche.
C’est très bon !
Noté 17+
Lafite Rotschild 1995 Nez d’un millésime assez tannique, très océanique, frais, de longue garde, ce vin est d’une jeunesse effrayante, le rendant difficile d’accès ! Si sa race est évidente pour tous ceux qui ont un minimum d’expérience des grands vins (le milieu de bouche et la finale sont des cas d’école !!!), son coté froid, austère, strict, presque cistercien en limite l’accessibilité !
Pour ceux qui ont bu avec moi Latour 1988 cet été, on retrouve ce côté froid et austère des grands Pauillac mais sans le poivron marqué du Latour et sans cette acidité décalée. On a là un traitement des tannins plus soyeux, un corps plus galbé et une jeunesse qui faudra attendre
Maintenant il est de bon ton de flinguer les mythes et de taper à bras raccourcis sur Bordeaux et on ne peut rien y faire
Un très grand vin doté d’une finale longue et remarquable, infiniment moins accessible que le 1990 mais doté d’une jeunesse infiniment plus flagrante
Noté 17.5+/18… merci JP d’avoir pensé à nous faire plaisir
PS : bonne nouvelle, il me reste pour les amateurs de Languedoc et de Bordeaux à boire vite quelques Garrigues 2009 qui leur permettront de boire enfin du Bordeaux de qualité ne nécessitant pas l’éducation de certains GCC
Vous pouvez me contacter si vous en voulez !
Là se termine la zone plaisir avec les Rouges… En effet, la dernière série va s’avérer la plus décevante avec deux vins défectueux (hélas une fois encore avec ce grand domaine qu’est Beaucastel… et ici sur une cuvée qui me tenait beaucoup à cœur !)…
Coquin que je suis, j’ai changé l’ordre de passage des vins, perturbant assez nettement celui qui a apporté de Mas St Louis qu’il peinait visible à reconnaitre dans le Beaucastel…
Le C9P Mas Saint Louis "Grande Réserve" 2012.
Qu’en dire… le nez est très intéressant, épicé, fruité, resineux, un peu végétal m’évoquant un peu la rafle.
La bouche est simple avec des tannins très marqués, à la limite de l’asséchant, tellement décalés qu’ils m’ont fait penser à certains primeurs de Bordeaux après un passage trop court en barrique ne leur permettant d’assagir ces tanins… j’ai pensé aux tannins du bois neuf mais ce vin voit il seulement la barrique… Sur un grand millésime comme 2012 à Chateauneuf , je n’ai pas retrouvé la richesse du millésime, la justesse de l’équilibre que j’aurais aimé y voir !
Sur cette première expérience, il ne fera pas bon mettre ce vin à coté d’un Charvin, d’un Clos des papes, d’une Mordorée qui est juste somptueuse sur 2012 et encore moins à coté d’un Rayas… Mais je ne demande qu’à me tromper !
Si je peux passer au domaine j’irai gouter les vins pour me faire une autre vison du style mais en l’état, je n’ai vraiment pas compris l’excitation de certains ni les commentaires de Michel Bettane
En l’état, je ne peux pas dépasser 15.5 et encore, juste pour ne pas être caricatural
CDP Beaucastel "Hommage à Jacques Perrin" 1999Quelle terrible désillusion que la perte de ce grand vin attendu,espéré, rêvé… ce vin était affublé d’une petite déviance aromatique et d’un bouchon marqué... Si la première s’amenuisera au fil du temps, la seconde perdurera…
Dommage, il y avait du vin dans la bouteille
Merci pour le beau geste Jean-Pierre même si le résultat final reste une déception
Châteauneuf du Pape la Mordorée, La Reine des Bois 1999Acide, déstructuré, ce vin apporté par Eric me semblait le parfait contrepoint pour le HJP de JPMT.
Un vin que comme Christophe j’avais auparavant très bien gouté et qui était ce mardi soir totalement méconnaissable… Ainsi va notre passion
Château d'Yquem: S’il faut un médiocre buveur d’étiquettes pour défendre ce grand vin, je serai celui là !
La bouteille fut ouverte le matin et carafée de suite avant de passer à table.
Le nez est sur les agrumes, l’ananas, la cire, riche et intense.
Des notes mentholées, un peu de verveine, de la cardamome, du poivre, pas mal d’expressions fraiches et végétales. La bouche est fraiche, intense, serrée, pas d’une gourmandise folle car le sucre ne domine pas par contre le vin offre un équilibre serein et une bonne longueur.
Suite à la pluie de critique qui lui est tombé dessus dans ce fil, je me suis amusé ce Week-end à regouter ce vin à 3 reprises, une fois pour lui-même (il n’a pas bougé sauf en prenant un peu de volume) que face à Doisy Daëne 2003 gouté par les copains bordelais récemment.
Par rapport au Doisy Daëne 2003, outre la robe plus marqué, ce qui impressionne de suite c’est ce gainage d’Yquem, ce côté liquoreux « resserré » sur lui-même, compact, intense, frais, d’un équilibre et d’une longueur nettement supérieure à son voisin du WE… Le fruit, l'opulence, la gourmandise sont pour le DD, la fraicheur et l’allonge pour l’Yquem
Ok ce n’est pas le plus grand Yquem que j’ai bu mais je vous souhaite comme plus grande souffrance pour vos années à venir que de devoir boire un vin aussi misérable au moins une fois par décennie…
Peut-être finirez-vous par y trouver un certain plaisir et dans le cas contraire, ouvrez les moi quand vous me croisez, j'aime ça
Noté 17-