Château Marquis d’Alesme 1979
Privilège de l'âge et de ma passion précoce pour le monde du vin qui remonte au début des années 1980, j'ai encore au fond de ma cave, quelques résidus de bouteilles achetées au tout début de ma vie d'amateur. Je ne sais pas pourquoi, mais j'éprouve, en cette période compliquée, le besoin de remonter aux sources. Et par la même occasion, ces quelques bouteilles oubliées. Jusqu'ici, les résultats n'ont pas toujours été probants et la plupart ont terminé leur parcours au vinaigrier. Pourtant hier, une divine surprise nous attendait avec ce Margaux.
La bouteille a aujourd'hui perdu son étiquette, probablement lors d'un déménagement. Seule la collerette m'indique l'origine de la bouteille. Par contre, le millésime restera inconnu jusqu'à l'extraction du bouchon.. 1979! Mazette, 41 ans déjà . Si le millésime est considéré comme bon, mais sans plus, l'appellation Margaux avait particulièrement bien tiré son épingle du jeu cette année. Je me souviens avoir acheté à l'époque quelques délicieuses fioles de Palmer, Prieuré-Lichine et de Giscours (toutes bues depuis longtemps..), ainsi que ce Marquis d'Alesme.. Voyons ce qu'il a dans le ventre!
Le niveau bas du col est excellent.
La robe est relativement claire, d'un beau rubis avec des reflets fauves sur le bord du disque.
Le nez est fortement marqué par des arômes de truffes noires et sous-bois, qui s'estompent au fil du repas pour laisser place à de délicates fragrances plus florales avec une pointe de girofle. Franchement bluffant!
L'attaque en bouche est d'abord un peu fluette, puis s'évase progressivement sur le palais. Des notes un peu terreuses dominent le palais, mais le vin trouve son équilibre avec une fraîcheur bien préservée et une certaine rondeur.
La finale tombe assez rapidement, probablement à cause d'une structure quelque peu éthérée.
Cette bouteille fait parfaitement le job lors du repas et on ne se lasse pas de plonger le nez dans le verre et d'en admirer toute la finesse aromatique.
Ce vin au caractère féminin, a probablement attendu une dizaine d'années en trop, mais il laisse cependant songeur sur les potentialités de vieillissement des Bordeaux!
