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Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar vinosophe » Ven 21 Déc 2007 20:36

...je ne pense pas que ce grand vin posséde sa propre rubrique!...
Hier soir, dégustation de mon 20ème millésime de' LATOUR, un cru que j'apprécie beaucoup...mais dont les prix actuels ont hélas "freiné" mes envies d' achats... :mrgreen:

CH. LATOUR 1999: dégusté à l'aveugle aux côtés de 2 autres premiers crus 1999: " robe sombre, d'une belle jeunesse; le nez est dominé par de belles notes de ca&ssis presque "confituré", très mûr, notes de fruits noirs également, un côté animal dans le sens noble du terme, cuir...la bouche est riche, savoureuse, ample, les tanins sont très présents mais presque doux!...un grand vin de plaisir, très long, et au gros potentiel...noté 17,50+"
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar FGsuperfred » Lun 24 Déc 2007 16:57

pour le souvenir de ce surprenant millésime 73 bu (euh savouré !!! :D ) amené par un ami en novembre 2005
une bouteille dans un état rare (niveau dans le goulot bouchon d'origine je l'ai encore !!!)
robe légèrement ambrée sur le bord, un nez d'une rare intensité (de mémoire sous-bois, foin, humus et violette)
une bouche onctueuse, superbement équilibrée, longue comme pas permise, d'un gros volume, une finale persistante
je me souviens avoir regardé le bouchon sous toutes les coutures pour être sûr de ne pas m'être gourré dans la lecture du millésime
pour moi il avait encore une bonne dizaine d'années devant lui
j'imagine un des sommet de ce si "petit" millésime
l'ami présent (benoist si tu me lis ;) ) lui avait mis 94/100...
un vrai moment de bonheur !!!! :)
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar -JU- » Ven 29 Fév 2008 12:58

Château Latour 1990

La robe est évoluée, d’un brun tuilé assez profond et brillante sans trace de dépôt ou de suspension.
Le nez est d’une élégance rare et d’une expressivité intense. Complexe, suave, il mêle des senteurs de terre, de truffe, de fruits noirs séchés et un pruneau léger. Il est follement agréable et les différents dégustateurs se laissent (à l’aveugle) déjà envoûter.
La bouche est d’un équilibre monumental et parvient à lier concentration et finesse. Le toucher est soyeux, le vin présente beaucoup de volume, une très belle matière et une structure tannique offrant beaucoup de tenue ; on notera une très légère amertume non pas déplaisante que signe le cépage. Evolué, le vin semble parfait, très en accord avec le bouquet où l’on relève un fruit un peu cuit et le côté truffé certain. Très élégant.

Je m’attendais à moins de classe et plus de concentration... mais ça n’est pas pour me déplaire !

Noté 18,5/20 (+ ?)

Cordialement,
JU
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar Winemega-Alain » Ven 29 Fév 2008 17:51

Eh ben mon cochon.. :D
Sacré belle bouteille que celle-là! Merci JU de la partager avec nous..
Goûté une seule fois dans ma vie un Latour 90, mais je ne suis pas certain d'avoir l'occasion d'en boire à nouveau.. :roll:

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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar -JU- » Sam 1 Mars 2008 00:21

:wineglass:
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar GREG33 » Dim 19 Oct 2008 14:03

les Forts de Latour 2001.
La robe est grenat ,brillante,aucune évolution.
Le nez sur le fruit noir ,mûre ,cassis ,légèrement boisé.
En bouche c'est beau,élégant ,une belle finesse, on retrouve les fruits mûr,une belle longueur puissante et stricte comme les grands Pauillac.
A attendre bien sûr ,le second vin qui dépasse de loin beaucoup de grand cru classé.
Greg
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar Winemega-Alain » Mer 25 Mars 2009 01:44

Les Forts de Latour 2003
Bien qu'encore marqué par son élevage, le nez montre une certaine noblesse avec des notes de graphite, de mine de crayon et un beau fruit noir, profond et mûr.
Encore marqué par une trame serrée, les tannins sont fins, encadrant un fruit à la puissance contenue. Beaucoup d'harmonie sur la finale, dont le caractère relativement classique me fait complètement passer à côté du millésime (je penchais pour un Pichon-Comtesse 2002!) :roll: .
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar Sébastien M » Sam 27 Fév 2010 12:52

Les Forts de Latour 2004 : La robe est encore très foncée, au nez c'est très rive gauche jeune du fruit mais aussi des notes d'élevages et d'autres notes terreuses. Le grain est très fin, les tanins sont déja lisse, encore une très belle longueur sur le fruit. C'est très beau!! :good:
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar Frédéric B. » Sam 27 Fév 2010 16:56

Sébastien,
Pour info, le vin était bu étiquette découverte?
Avait-il des compagnons de table?
Penses-tu qu'il s'agit malgré tout d'un bon rapport Q/P?
Barème de notation: 19+ à 20 = Vin mythique / 18+ à 19 = Vin exceptionnel / 17+ à 18 = Grand vin / 16+ à 17 = Excellent vin / 15+ à 16 = Très bon vin / 14+ à 15 = Bon vin / 13+ à 14 = Vin moyen / 11+ à 13 = Vin médiocre / 10 à 11 = Vin très faible
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar Sébastien M » Sam 27 Fév 2010 17:47

Fred en fait j'ai mis dans les rubriques appropriés les vins bus chez Olivier dimanche dernier. Les vins ont été servis à l'aveugle sauf le Dauvissat. Je ne connais pas le prix exact d'un Fort de Latour 2004 mais je ne pense pas qu'on puisse parler d'un bon rapport Q/P sur le second d'un 1er!! Par contre, il serait intéressant de le mettre en compagnie d'autres pauillacs ou rive gauche du même millésime, je pense qu'il en coifferait une paire après faut voir aussi en fonction du prix de chaque quille, à prix équivalent c'est (peut-être) moins sur.
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar OlivierS » Sam 27 Fév 2010 18:20

Le prix est de 38 € et Pontet Canet 2004 est à 42 € sur mon livre de cave (petite comparaison).

Olivier
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar Frédéric B. » Sam 27 Fév 2010 18:29

Merci de vos réponses...
Il serait en effet intéressant de boire Les Forts à l'aveugle avec quelques autres Pauillac...
Barème de notation: 19+ à 20 = Vin mythique / 18+ à 19 = Vin exceptionnel / 17+ à 18 = Grand vin / 16+ à 17 = Excellent vin / 15+ à 16 = Très bon vin / 14+ à 15 = Bon vin / 13+ à 14 = Vin moyen / 11+ à 13 = Vin médiocre / 10 à 11 = Vin très faible
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar Laurent Saura » Lun 30 Août 2010 22:18

CHÂTEAU LATOUR-1987

Frédéric a aussi fini son dernier Premier grand cru classé de Bordeaux ce soir-là.Il faut dire qu'il voulait faire comme moi,quinze jours auparavant,ayant sacrifié le dernier de ma cave,un Cheval Blanc 99...
Quelle bonne surprise que ce Latour 1987!
Issu d'un millésime très difficile,sa robe tuilée trahit bien son âge.Mais le nez est très joli:il oriente clairement sur un vieux vin de cabernets paillacais,avec ses notes de cassis frais,d'épices,de cèdre et de cendre de tabac.L'olfaction est riche,et chose surprenante,plutôt intense!
La bouche trahit son millésime,elle est fluide,manque d'envergure et d'amplitude.On sent poindre quelques tannins en fin de bouche,mais on sait quel est le vin servi à ce moment-là de la dégustation.La longueur est assez bonne,pour un vin de cet âge dans ce millésime.Pour une fin de repas,ce vin arrive à point.Après de nombreux vins étrangers chargés en alcool,il arrive à point nommé,ce qui peut aussi expliquer ma bonne note.Noté 16+
BAREME DE NOTATION 19+ À 20:VIN MYTHIQUE 18+ À 19:VIN EXCEPTIONNEL 17+ À 18:TRÈS GRAND VIN 16+ À 17:GRAND VIN 15+ À 16:TRÈS BON VIN 13+ À 15:BON VIN 11+À 13:VIN MOYEN 10 À 11:VIN FAIBLE MOINS DE 10:VIN DÉFECTUEUX
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar Laurent Saura » Dim 19 Déc 2010 18:57

PAUILLAC-CHÂTEAU LATOUR-1957

La robe est très évoluée.Elle tuile et le centre du disque est dépourvu d'intensité colorante,tout comme ses bords.Le nez est intéressant car il offre des senteurs peu communes,très fines,de champignon,de sous-bois,de terre mouillée.Ça sent bon,c'est subtil et délicat.La bouche est légère,fluide mais l'ensemble n'est pas dépourvu de charme.On pressent un vin qui avait jadis un profil de costaud et plusieurs vins de graves sont évoqués,avant que Latour ne soit prononcé.Un vin marqué par son terroir.Comment-a-t-il était vinifié,pour qu'il tienne encore un peu jusqu'à aujourd'hui?des grappes entières?chaptalisé?Noté 15+
BAREME DE NOTATION 19+ À 20:VIN MYTHIQUE 18+ À 19:VIN EXCEPTIONNEL 17+ À 18:TRÈS GRAND VIN 16+ À 17:GRAND VIN 15+ À 16:TRÈS BON VIN 13+ À 15:BON VIN 11+À 13:VIN MOYEN 10 À 11:VIN FAIBLE MOINS DE 10:VIN DÉFECTUEUX
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar -JU- » Mer 18 Mai 2011 12:48

Suite à la soirée Dom Pérignon brillamment organisée par le Relais & Château de Cordeillan Bages, c’est en ce mois de Mai le Château Latour, 1er Grand Cru Classé du Médoc, illustre représentant de l’appellation Pauillac qui est à l’honneur.

Comme chaque second Jeudi du mois, le Chef doublement étoilé Jean-Luc Rocha en accord avec son sommelier Nicolas Geoffroy, propose à des passionnés en quête de bonne chère et de bon vin, un voyage gustatif libérant l’esprit en éblouissant les sens, en mariant une passion culinaire à un amour bachique.

Si l’évidente nature épicurienne de la soirée attire chacun à goûter à l’événement, cette dernière se trouve soulignée par un trait didactique comblant tout amateur en soif d’instruction et de découverte. Grâce à l’implication de Jean Garandeau, directeur commercial et marketing du château Latour, les convives apprennent à mieux connaître le château, son histoire, sa démarche et ses vins. C’est en chef d’orchestre spontané, ouvert et respectueux qu’il s’attable avec chacun, répondant aux questions et dévoilant au fil de la soirée les facettes méconnues du domaine si réputé…

Le domaine Latour produit et commercialise trois vins sous le nom de Latour : le Château Latour, les Forts de Latour et le Pauillac de Latour. Porteurs du nom « Latour », ces cuvées se doivent de répondre à des critères qualitatifs sévères, telle est la politique du domaine. Les ceps de vignes minutieusement sélectionnés évoluent sur un terroir de grave reposant sur un sous-sol argileux apparaissant dès 70 cm de profondeur selon les parcelles.

Le Pauillac du Château Latour Cette cuvée fut créée en 1973 mais ce n’est que depuis 1990 qu’elle est élaborée régulièrement chaque année. L’objectif principal du domaine à travers ce vin est de sélectionner les meilleures baies pour les Forts de Latour et pour le Latour lui-même et hisser les grands vins vers des sommets qualitatifs plus élevés encore. Il est donc principalement produit à partir de raisins issus de jeunes vignes ou de cuves déclassées des Forts de Latour. Mais le « Pauillac » est loin d’être le vin produit à partir du tout venant ; les raisins entrant dans son assemblage sont eux aussi soumis à tes tris sélectifs et drastiques, permettant d’obtenir le résultat qualitatif escompté. Les raisins jugés peu propices à l’élaboration d’un bon vin sont écartés de la production, revendus au négoce ou voués à d’autres horizons indépendants de l’étiquette « Latour ». Le Pauillac de Latour représente 15% de la production du domaine et se compose en moyenne à 55% de Cabernet Sauvignon et à 45% de Merlot. Il est un vin qui connaît un élevage en fût comprenant 10 à 20% de barriques neuves, et 80 à 90% de barriques de un à deux vins selon les millésimes.


-1- Le « Pauillac » du château Latour, millésime 2005.
La robe est couleur rubis, brillante, de moindre profondeur.
Les parfums sont agréablement fruités, l’on perçoit des senteurs de baies rouges et de terre humide ainsi qu’une pointe mentholée. La complexité aromatique est moindre et l’intensité modeste, mais la qualité est engageante, accueillante.
En bouche, l’attaque est vive, offerte par une acidité marquée qui ne déséquilibre cependant pas le vin, mais lui confère au contraire une certaine fraîcheur et tenue. Le fruité introduit au nez est retrouvé au sein d’un milieu de bouche agréable et dynamique pour un vin au caractère gouleyant agréable et facile à déguster. La structure est fluide, les tannins satinés et peu concentrés semble-t-il, la densité modeste et enfin la finale gourmande et à l’acidité salivante, tendue par une minéralité sanguine très légèrement métallique. Un joli vin agréable et facile, ayant la classe bordelaise.

Accord proposé : « Esturgeon mi-fumé, caviar de Gironde »
Le premier accord met et vin lie la fraicheur du vin légèrement terrien de par ses arômes à la fumée d’un plat très fin. Accord de choix idéal pour lancer la dégustation et préparer les papilles vers l’exploration hédoniste du monde de la gastronomie.


Les Forts de Latour. Second vin du château Latour, il est réputé pour être le meilleur des seconds vins bordelais, en raison d’une qualité toujours retrouvée. Produite depuis le millésime 1966 dans le but de hisser le château Latour vers les plus hauts sommets de qualité, cette cuvée est commercialisée chaque année et flirt qualitativement avec les plus belles bouteilles du Médoc. Aujourd’hui, la propriété considère que la qualité des Forts de Latour est équivalente à celle du château Latour des années 90… Le vin est produit à partir certes de raisins jugés imparfaits pour le premier grand cru classé, mais aussi à partir des raisins qui ne peuvent pas produire le style recherché selon les millésimes. Il s’ait donc d’une sélection à la fois qualitative et stylistique. Composé selon les millésimes à 75% par du cabernet Sauvignon et 15% par du Merlot, il est un vin plus profond et puissant que le « Pauillac » ; les Forts de Latour connaît un élevage plus ambitieux représenté à 50% par des fûts neufs.


- 2- Les Forts de Latour 1999.
La robe est profonde au disque rubis tirant vers la tuile et marquée par un très fin dépôt en suspension.
Le nez est d’une belle intensité aromatique et d’une bonne complexité, offrant des senteurs torréfiées de moka ainsi que des parfums de cerise noire et de cuir fin. Quelques arômes tertiaires apparaissent au deuxième nez, appuyant un peu plus encore la belle complexité du cru.
En bouche l’attaque est souple ; la suite plutôt dynamique porte le vin en longueur malgré la manifeste richesse de ce dernier. L’élevage perçu au nez est retrouvé en bouche sans caractère ostentatoire, laissant place au fruit ainsi qu’à des saveurs tertiaires rappelant l’âge du vin. L’équilibre est beau, les tannins fondus, et la finale portée par de légers amers conférant une belle fraîcheur. Bien joli vin d’élégance, entrant aujourd’hui dans un registre tertiaire qu’il représente sans complexe.

Accord proposé : « Foie gras mi-cuit, pain d’épice et légumes acidulés ».
Accord étonnant et fort réussi entre ce met au gras fin pourvu de croquant avec un vin vif aux léger amers. Il est là un accord d’équilibre et de contraste, un accord qui rappelle à notre culture culinaire que le Sauternes est loin d’être l’accord idéal tant un vin blanc sec et même un vin rouge peuvent produire de beaux effets.


-3- Les Forts de Latour 2000.
La robe est profonde rubis sombre au disque assez large.
Le nez est d’une belle complexité et d’une intensité aromatique notable. Là encore torréfié, le bouquet exhale des parfums de moka et d’épices, soutenu par de vifs arômes de Cabernet, sève et cèdre, auxquels s’accordent quelques discrètes notes de baies noires et de boîte à cigare. A l’aération, le vin gagne en ampleur et en pureté, mettant en retrait sa gamme empyreumatique pour mieux exprimer son fruit et mieux séduire nos sens avides de pureté et de croquant.
En bouche, l’attaque est nette, elle donne suite à un milieu de bouche concentré, bien équilibré, dynamique et tendu. Les fruits noirs sont ici majeurs, soutenus par une belle acidité et une structure tannique policée et plus riche que celle du 99. Le vin est élégant malgré sa concentration, la matière est belle, fraîche et vive. Longiligne, droit, le vin est porté jusqu’en finale avec justesse et précision. Grand vin.

Accord proposé : « Crépinette de Spéciale Gillardeau et cochon des Aldudes ».
C’est certainement l’accord de la soirée à la fois le plus improbable et le mieux réussi. Voilà un rebondissement de saveurs, de textures et d’associations. L’accord est ici fondé su des opposition, sur des complémentarités. La belle acidité du plat se marie merveilleusement bien au gras délicat de la crépinette et de l’huître, ainsi qu’au caractère délicatement iodé du coquillage. L’accord est très contrasté et complexe, il pousse la réflexion et émerveille les sens. Bravo, il fallait oser !!


-4- Les Forts de Latour 2003. Un vin qui avait séduit bon nombre de dégustateurs dans sa prime jeunesse en raison d’un fruit gourmand et riche. Aujourd’hui, le vin a pris un peu d’âge et se présente sous un jour un peu différent en raison de son évolution.
La robe est profonde au disque rubis moyennement épais.
Le nez est discret tout d’abord, il se déploie ensuite à l’aération avec force et élégance pour offrir des parfums de belle profondeur. En quelques minutes, le bouquet présente une belle complexité de fruit et de terroir ainsi qu’une évidente harmonie à travers sa gamme aromatique. Les arômes sont lourds, ils sont essentiellement dans le fond du verre, peu volatils et profonds toujours. L’on perçoit des senteurs de prune rouge et de cerise noire, de tabac blond et d’épices fines ainsi qu’une note précise de roche chaude.
En bouche, l’attaque est souple, la suite très bien équilibrée avec toujours cette belle acidité qui semble être une qualité chère au domaine et qui porte le vin tout en longueur et sans lourdeur au contraire avec fraîcheur et élégance. Malgré cette fraîcheur, le caractère solaire du millésime est ici transcrit dans le vin qui se montre plus suave, rond et gras que ses prédécesseurs. Le fruit est bien mûr, gourmand et présent jusqu’en final. Grand vin.

Accord proposé : « Les escargots en raviole, d’autres à la bordelaise »
Voici un accord plus classique, où sont associés gourmandises et forces tant de par le vin que de par le met. Il est une course à la générosité et à l’évidence, une course à la rondeur et à la force bousculant les sens.


Le Château Latour. Premier Grand Cru Classé du Médoc en 1855, il est aujourd’hui l’un des trois représentants de l’appellation Pauillac pouvant prétendre à ce classement, avec les châteaux Mouton Rothschild (classé « Premier » en 1973) et Lafite Rothschild (classé « Premier » en 1855). Le nom de Château Latour vient d’une tour qui à l’origine faisait partie de fortifications datant du XIVème siècle, date à laquelle les premières vignes furent plantées. La tour était alors carrée et portait le nom de tour de Saint-Mambert, puis de Saint-Maubert avant de devenir Saint-Lambert. La tour ronde actuelle n’est en fait qu’un colombier bâti vers le début du XVIIème siècle.

Au cours de l’histoire, le domaine viticole fut tout d’abord une propriété paysanne tenue par des fermiers, pour devenir en 1695 la propriété de la famille Ségur. Depuis, diverses transactions en firent la propriété de plusieurs mains pour être finalement rachetée en totalité en 1993 par l’actuel propriétaire François Pinault.


-5- Château Latour 2001.
La robe est rubis sombre, le disque assez fin.
Le nez est élégant et d’une bonne intensité aromatique. Il présente des senteurs primaires de cerise rouge, cassis, graphite, cuir fin et tabac blond. D’une belle complexité aromatique, le bouquet est harmonieux sans note boisée marquée.
En bouche, l’attaque est souple, caressante et donne suite à un milieu de bouche fort distingué en raison d’une structure tannique satinée. Le majestueux toucher de bouche est accompagné par un fruit omniprésent et porté par un équilibre impeccable, frais et précis. Longiligne, élégant et tendu, le vin est harmonieux et apparaît sans la moindre dissociation. Il file avec grâce jusqu’en finale où il marque une belle longueur et une excellente performance qualitative. Très beau vin offrant déjà beaucoup de plaisir à la dégustation.

Accord proposé : « Rouget juste saisi, jus à la lie de vin et épices douces. »
L’accord est tout d’abord un peu difficile en raison de la puissance aromatique offerte par le Rouget. Aussitôt les assiettes déposées sur la table, les effluves envahissent le nez de chacun. Allons-nous percevoir les arômes du cru ? Adroitement, Jean Garandeau prend la parole durant quelques petites minutes tout juste suffisantes pour que les arômes se posent un peu laissant mieux percevoir les flaveurs du vin dans les verres. Après ce démarrage mal engagé, l’accord s’avère fort intéressant. La chair délicate tu Rouget subtilement cuite rappelle la caresse des tannins du Latour 2001. C’est un équilibre et un mariage de textes qui s’opère à travers ce cinquième accord. L’acidité du vin parvient à tenir face au poisson délicat. Bel performance bien qu’un petit peu risquée…


-6- Château Latour 1996.
La robe est profonde et commence à prendre des teintes tuilées rappelant l’âge avancé du vin.
Le nez est aussitôt envoûtant, à la fois intense et terriblement complexe. Il exhale des fragrances de fruits rouges et noirs à tendance cuite, de boîte à cigare, de fourrure, d’humus et de truffe.
En bouche, l’attaque est souple et donne suite à un milieu de bouche complet à la fois profond et contrasté. Le vin est éblouissant d’équilibre, il présente beaucoup de volume, une belle concentration et malgré cela une infinie finesse. L’élégance des tannins ronds et veloutés soutient un fruit de grande race grandi par les années. Tout en tenue, le vin est porté jusqu’en finale sans le moindre creux, sans la moindre faiblesse. Très grand vin.

Accord proposé : « Lapereau comme en Périgord, mijotée de cèpes et dattes Medjool. »
Très bel accord d’évidence. Le caractère tertiaire du vin est rappelé au sein du plat tant au niveau de la farce qu’à travers les cèpes. Le plat est d’une grande précision et le mariage avec le vin reposant tant il est évident et harmonieux.


-7- Château Latour 1971. (servi en magnum)
La robe est profonde, habillée d’un tuilée tirant légèrement vers l’acajou. Le disque est large et plonge progressivement au centre du verre.
Le nez est élégant et appartient essentiellement au registre tertiaire. Le bouquet déploie des parfums de champignon, de fleurs sèches, de musque de cuir, de cèdre et de noyau de cerise. D’une grande complexité il est également fin, moins spontané que les 96 et 2001.
En bouche, l’attaque est vive et la suite à l’équilibre dynamique. L’acidité marquée et la structure tannique un peu sévère font que la transition avec le majestueux 96 est un peu rustique… Malgré les 40 années du vin ce dernier boxe encore et semble présenter un potentiel de garde certain. Le vin est bien concentré, son registre aromatique élégant et sa définition gustative très agréable bien que quelque peu dissociée de sa structure tannique. Le vin représente le registre classique de son époque, certainement un peu moins mûr que les vins actuellement produits à la propriété mais construits pour une garde allant au-delà de la vie d’un homme. Très joli vin.

Accord : Comté millésimé de M. Anthony, 24 mois.
Le comté est certainement le fromage qui se marie le mieux avec le vin rouge de façon générale. Le caractère tannique du Latour 1971 se trouve assoupli par le léger gras du fromage à pâte pressée cuite. L’accord est ici choisi pour révéler le vin en lui ôtant sa petite part de rusticité. Le salé du fromage lui confère une certaine tenue face à ce vin de caractère, faisant que l’équilibre des forces et des expressions est entre le plat et le vin est tout à fait respecté. L’évident caractère tertiaire du vin aurait mérité un accord avec un plat de la même envergure que le Lapereau, mais le choix d’accompagner le fromage de ce vin est fort bien choisi.


Enfin, le repas se termine par une note sucrée ravigotant les papilles de chacun avec un superbe dessert : « Poire et chocolat, éclats d’amandes grillées ».


Les vins de ce soir furent de haut niveau et le style de la maison Latour retrouvé à travers chacune des cuvées. Quelque soit le millésime et quelque soit la cuvée, il y a une recherche de tension et de pureté dans chacun des vins. Chaque cuvée joue dans sa propre catégorie et s’adapte intelligemment aux millésimes. Dans ce sens, les concentrations sont adaptées à la qualité des raisins et donc aux tannins faisant le vin. Si le Latour est plus riche et plus concentré que les Forts de Latour lui-même plus bâti que le Pauillac, tous sont le reflet d’une mesure et d’une recherche d’harmonie. Les tannins sont extraits à la hauteur de leurs qualités, pas de sur extraction et non plus de tannins asséchants (exception faite du 1971 appartenant à une autre époque est né sous une autre main). Bravo pour cette lucidité.

Les mets adroitement choisis et concoctés par l’équipe du restaurant Cordeillan Bages furent à la hauteur des vins à l’honneur. Une cuisine rebondissante et innovante, mais laissant quelques mains courantes auxquels tout amateur peut se tenir. De la magie et de la rigueur pour beaucoup de plaisir. Les accords avec les vins sont précis. Le chef a choisi de proposer des accords de réflexion puis des accords évidents, un véritable mélange des genres rendant la soirée rebondissante, parfois sujette à réflexion, parfois reposante. Un véritable voyage pour les sens. Bravo !

Cordialement
JU
ps : vous pouvez voir les photos de la soirée sur le site du QSCB
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar vinosophe » Jeu 19 Mai 2011 13:39

MERCI JUlien pour ce beau compte-rendu !!! ;)

Quelques commentaires personnels sur les vins et ...les "accords" (ou tentatives d'accords!):

Le Pauillac du château LATOUR est un vin effectivement un " facile et agréable" mais à mon avis d'un médiocre rapport qualité-prix !!! :shock:

LES FORTS DE LATOUR sont par contre probablement le meilleur "second vin" de BORDEAUX, nous sommes bien d'accord! :) ... même si, là aussi son prix ne me semble pas adapté au niveau qualitatif réel de ce vin !?... il existe à mon avis de nombreux crus classés bien moins "onéreux" qui lui sont "supérieurs"... mais ne revenons pas sur le débat du prix des seconds vins !!! :roll:

Quant au CHATEAU LATOUR, c'est bien entendu un VIN EXCEPTIONNEL, devenu hélas hors de portée de nos "bourses" (du moins de la mienne!), ...et j'étais très intéressé d'avoir tes impressions sur les millésimes 2001 et 1996 que j'ai en cave et dont je n'ai dégusté qu'une seule bouteille à ce jour ! :?

LATOUR 2001 m' était apparu très tannique et peu expressif il y a quelques années, avec certes une belle trame, une grande élégance et un beau potentiel (noté 17-); je vois que les tanins se sont civilisés, et qu'en ouvrir une bouteille ne serait pas un "sabotage" !!!...de là à le marier à du rouget, cela me surprend et je crains tout de même que la délicatesse de sa chair et de sa saveur ne soit pas vraiment respectée par ce grand pauillac encore si jeune! :shock:

LATOUR 1996 est à mon avis un vin extraordinaire (noté 18!), et son potentiel me semble tel que je ne risquerai pas d'en ouvrir une autre bouteille très prochainement !!!? ...l'accord avec le lapereau me semble par contre excellent...et je pense que ce devait être le plus réussi de la soirée !!! :) :)

Quant au LATOUR 1971, je n'ai pas eu la chance (?) de le gouter, mais pour avoir dégusté le 1970 à 2 reprises (noté 18 puis 17...) je sais que son potentiel est intéressant, même si 1971 a une réputation légèrement "moindre" !? ... quant à l'accord avec le comté, je ne suis pas tout-à-fait d'accord ...la mimolette extra-vieille me semble plus adaptée... laissons le comté aux ...jurassiens avec leur si sublime Château-Chalon !!? ;)

En tout cas, un grand merci pour ces notes...et à très bientôt! :appl:
CHRISTOPHE
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar Frédéric B. » Jeu 19 Mai 2011 14:30

Merci Julien pour ce beau compte-rendu!
Les accords semblent effectivement un peu osés, parfois, mais pourquoi ne pas explorer de nouvelles pistes?
Barème de notation: 19+ à 20 = Vin mythique / 18+ à 19 = Vin exceptionnel / 17+ à 18 = Grand vin / 16+ à 17 = Excellent vin / 15+ à 16 = Très bon vin / 14+ à 15 = Bon vin / 13+ à 14 = Vin moyen / 11+ à 13 = Vin médiocre / 10 à 11 = Vin très faible
Frédéric B.
 
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar Didier » Jeu 19 Mai 2011 14:40

Merci Julien.
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar -JU- » Jeu 19 Mai 2011 23:11

je vous remercie pour vos réponses ; veuillez excuser mon silence, le temps me manque quelque peu ces derniers jours...

Christophe, je me permets une réponse ;-)

Le Pauillac de Latour est en effet coûteux, au prix d'un grand cru classé, chose un petit peu excessive pour un "simple Pauillac". La marque Latour coûte chère et c'est un petit peu comme cela à Bordeaux… Le prix de l'étiquette... Les Forts de Latour suit la même logique de prix, crescendo, mais il représente un grand vin je pense ; un vin qui saurait tenir face à de beaux GCC selon mon sens… Certes, le débat relatif au prix des vins est complexe, mais si Les Forts de Latour est "trop cher", il se situe tout de même dans une gamme de prix de plus en plus représentée à Bordeaux… Dégustation à l'aveugle à faire!! Si le débat relatif au prix des Forts de Latour reste entier, peut-être est-il à ouvrir aux vins de Bordeaux de manière plus générale. Que dire alors du Latour lui-même… ? La même chose qu'à propos de Mouton ou Lafite etc. L'on peut certes critiquer le système, mais je crois que cela nous dépasse un peu. Personnellement, si j'avais un don à vendre chaque année, je pense que comme chacun, je le vendrais le mieux possible. Peut-on réellement reprocher à un domaine de vendre cher son bien s'il y arrive ? Il me semble qu'il s'agit là de la loi de l'offre et de la demande, de la loi ancestrale du commerce… De plus, comme le soulignait Jean Garandeau, vaut-il mieux que ce soit le domaine qui marge le plus possible ou bien la chaine commerciale spéculative qui s'en suit ? Le château connaissant d'importantes entrées d'argent, le possible investissement pour la course au "meilleur possible" est rendue réalisable. Ne voyons-nous pas d'ailleurs d'importantes rénovations intervenir au sein de domaines prestigieux en retard face aux domaines du nouveau monde... ? Bref, ne voyez pas en moi un défenseur du prix actuel des vins, mais je tente de comprendre chaque partie et plus j'y songe, moins je trouve l'exercice simple.

A propos de vins eux-même et des accords :

C'est la quatrième fois que je goûte Latour 2001 en bouteille. La première date d'il y a deux ans et depuis ce jour, les rencontres avec ce crus ne cessent de me séduire. Chaque nouvelle rencontre donne un plus beau visage au vin en question. Aujourd'hui, ouvrir une telle bouteille ne me semble pas relever de l'infanticide ou du parjure, mais je conseille d'agir ainsi si l'on dispose de plusieurs bouteilles en caves car un vin qui ne cesse de progresser et de gagner en complexité et rondeur ne s'arrête pas ainsi. Dans ce sens, le lendemain lui va plutôt bien je pense...
C'est par contre la première fois que je goûte 96. Très grand vin !! Aujourd'hui au profil assoupli et prêt à boire mais au potentiel si évident. Un vin qui représente Bordeaux sous son plus beau jour, un vin qui illustre pourquoi lorsque l'on parle de Bordeaux, l'on parle d'une terre de grands vins.

Comme toi Christophe, je ne connaissais pas le 71 mais j'avais eu la chance de toucher au 70 (cette année d'ailleurs!!). 70 est en effet une réussite bien supérieure et ma dernière rencontre avec ce vin fut grandiose.
Je pense que mon expérience dernière avec le 71 est faussée… Vin servi en magnum ; issu des caves du château ; le vin n'a jamais connu ni luière, ni vibration, ni transport ni variation de température et a été suivi par le maître des chais du domaine (changement de bouchon, mise à niveau etc.). La jeunesse toute relative de ce 71 est à mon humble avis reliée à son origine de garde. Comme je le disais à Jean Garandeau, jamais nous n'aurons l'occasion de regoûter ce 71… Sauf au domaine.
Condition idéale pour apprécier le vin, non pour se faire une réelle idée de son profil actuel si l'on souhaite en acquérir par un biais X ou Y…

Quoi qu'il en soit, de très beaux vins ce soir. Des vins et des mets. En effet, l'accord avec le rouget est périlleux mais pas si mal tenu. Sur le papier, il est un accord qui fait peur, tout comme la crépinette à l'huître Gillardeau!! Pourtant, si l'un est périlleux, l'autre fut magique. Alors ne faut-il pas oser sortir des sentiers battus ? Pour ma part, l'intérêt de participer à de telles soirées, c'est aussi de découvrir des accords auxquels nous n'aurions pas pensés spontanément. C'est un métier, un art, et j'en fus Jeudi dernier bien convaincu!! :-)


Très cordialement
JU lien
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Re: Château Latour - Pauillac 1er CC

Messagepar Frédéric B. » Ven 20 Mai 2011 09:21

Julien,
Il y a pour moi deux choses différentes:
En tant qu'amateur, nous cherchons à nous faire plaisir, mais aussi à privilégier les bons rapports qualité prix. En ce sens, il me paraît évident que presque plus aucun "amateur" n'achète un Fort de Latour à 100 ou 200 euros pour se faire plaisir. Je regardais hier la sortie de Beychevelle: un 90-92 Parker (je n'y accorde aucune importance mais le marché y est sensible), 15,5 Quarin, sans notoriété par rapport au "G20" de Bordeaux, non spéculatif, qui sort autour de 75 euros TTC. Pour moi, on tutoie l'absurde, et d'ailleurs je ne sais pas qui peut acheter à ce prix et pour ce vin: des cavistes installés dans les grandes capitales européennes? Des milliardaires? (Mais que vont-ils s'encombrer de Beychevelle 2010 quand ils peuvent avoir des magnums de Latour 2009?)
Et il y a le point de vue du vendeur. A Bordeaux, ils tirent sur la corde autant qu'ils peuvent. Mais dans d'autres régions, certains ne s'en privent pas non plus. Je ne trouve pas ça immoral en soi (et je sépare aussi cet aspect de la pure équation offre/demande, qui paraît se stabiliser autour d'un prix d'équilibre bien que de grands économistes semblent dire que c'est plus compliqué que ça), j'adapte seulement mes stratégies d'achat au comportement de l'acheteur.
Charvin pourrait vendre ses CDP 50 euros la bouteille, il ne le fait pas. Pour ça, et d'autres choses, il a toute mon estime. Mais peut-être un autre estimerait-il qu'il n'est qu'un pauvre "couillon"!
Il y a aussi la question des intermédiaires. Coche-Dury est un exemple parfait: le prix de ses vins est multiplié par 10, 15, 20 après la sortie domaine. Il pourrait empocher lui-même le jackpot: il ne le fait pas. Et ce sont les allocataires qui s'en mettent plein les poches...
Alors, quelle solution? Des achats en direct, plus aucune bouteille vendue au négoce sans une fixation de prix de revente, comme pour le prix unique du livre? Je sais, tout ça est fantaisiste, je ne suis pas un révolutionnaire non plus... Il y a des pistes, mais comme tu le dis, c'est bien compliqué.
Il n'en reste pas moins que pour moi, plus le temps passe, plus les vins de Bordeaux représentent pour les 50 crus les plus renommés un rapport qualité prix désastreux, raison pour laquelle je n'achète plus qu'une dizaine de références, contre une bonne cinquantaine avant le décrochage des prix. Je n'ai aucune rancune particulière en vers les domaines: je n'achète plus leur vin, c'est tout.
Barème de notation: 19+ à 20 = Vin mythique / 18+ à 19 = Vin exceptionnel / 17+ à 18 = Grand vin / 16+ à 17 = Excellent vin / 15+ à 16 = Très bon vin / 14+ à 15 = Bon vin / 13+ à 14 = Vin moyen / 11+ à 13 = Vin médiocre / 10 à 11 = Vin très faible
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