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[vinosophe]

Euh ...si vous consultez ma proposition de «  classement des grands vins de Bordeaux «  je ne suis pas tout à fait d’accord...

Après un peu plus de 30 ans de dégustations , et même si j’aime beaucoup les vins de Sigalas Rabaud, et en notant un peu à part les cuvées un peu spéciales de Gilette ( crème de tête ), haut Bergeron ( cuvée 100) et Doisy Daene ( l’extravagant) , mon tiercé de tête reste :

1- D ‘ Yquem
2- Rieussec
3- Climens
...

Cordialement

[Thierry Debaisieux]

Christophe,

Il y a quand même des points communs dans nos listes

Amitiés,

[vinosophe]

Certes Thierry

Mais ici à Bordeaux, on considère souvent que Rieussec est le meilleur premier cru ...qui se classe premier en dégustation à l’aveugle dans la plupart des millésimes...sauf quand le château d’ Yquem est présent bien sûr !

Et Sigalas Rabaud est sans doute aussi le premier cru classé dont le rapport qualité prix reste excellent

Amitiés

[Thierry Debaisieux]

Christophe,

Dans ma jeunesse, je buvais beaucoup de Sauternes et j'adorais Rieussec.
J'avais acheté, entre autres millésimes, pas mal de 1970 à prix doux et qui me laissent de grands souvenirs.

Bonne nuit,

[Bombyx]

Je n'ai pas dégusté autant de Sauternes que vous, sans aucun doute. Mais ce que je peux dire est que je déguste régulièrement Sigalas-Rabaud depuis une trentaine d'années (début des années 90) et j'ai toujours trouvé ce vin non seulement à mon goût personnel mais également au goût des personnes à qui je l'ai servi. J'ajoute comme cela a été dit, que, outre l'émotion forte que ce vin me procure, ce Sauternes représente un excellent rapport qualité-prix. J'ai goûté Rieussec mais dans deux millésimes seulement (je me souviens de 1986...et 1995?) et je n'ai pas été aussi enthousiasmé. Ca ne veut rien dire car je n'ai pas le recul suffisant.
Je n'ai jamais goûté Yquem, et je n'y goûterai probablement jamais mais je me pose la question suivante : est-il 10 fois meilleur que Sigalas-Rabaud, sachant qu'il coûte 10 fois plus cher ?
Bonne journée,

[Thierry Debaisieux]

Bonjour Philippe,

Il y a une trentaine d'années, je faisais régulièrement des dégustations.
J'ai ainsi eu la chance de goûter en même temps Yquem et tous les Premiers Crus Classés de Sauternes et Barsac.
Cela ne s'est produit que deux fois mais cela m'a fait penser que Yquem jeune n'apporte pas un supplément de plaisir tel, par rapport à mes deux favoris Climens et Lafaurie-Peyraguey, que cela justifie la différence de prix.
Je pense que Yquem s'impose avec l'âge et une très longue garde, il faut l'éviter jeune.

Amicalement,

[Hugo B.]

Bonjour à tous,

je n'ai pas dégusté Yquem jeune mais il est en effet coutume de dire que c'est après 20-30 ans qu'il surclasse les autres crus classés.
Nous consommons régulièrement les Carmes de Rieussec, second vin facilement trouvable en FAV autour de 16-17 euro. C'est un rapport qualité-prix extraordinaire.
Rieussec 1er vin est souvent très riche et, comme Yquem, demande de nombreuses années sous verre pour se révéler. Christophe vos dégustations à l'aveugle ont-elles mis en tête un Rieussec jeune ?
Avec Sigalas en revanche on se fait plaisir dès la mise en bouteille, il est souvent moins chargé en sucres que ses pairs, plus aérien, et évolue très bien. C'est d'ailleurs une volonté du domaine de proposer un vin "digeste".
Climens peut être sublime, souvenir mémorable du 1986, ma plus belle émotion en liquoreux.

Amitiés,

[Thierry Debaisieux]

J'ai connu une époque, fin des années 1970 et début des années 1980, où les Sauternes n'étaient déjà plus à la mode.
Plus personne n'en voulait, "cela faisait grossir". on servait Yquem au verre au restaurant et on le soldait en grandes surfaces.
J'ai ainsi pu acheter à Carrefour des Yquem 1976 à prix très doux au moment de la commercialisation de ce millésime tout en continuant à acheter d'autres Premiers Crus Sauternais à 10 francs ou à peine plus ( les rouges étaient eux-aussi "abordables", j'avais acheté Château Latour 1970 20 francs à la foire aux vins d'Auchan de l'automne 1979 )
il était alors possible de faire de belles dégustations sans se ruiner.

Climens 1986 est effectivement une très grande bouteille, tout comme Lafaurie-Peyraguey du même millésime. Ce sont les deux Sauternes 1986 que j'ai encore en cave.

Amitiés,

[Bombyx]

Les deux seuls 1986 que j'ai bu sont un Rieussec et un Rayne-Vigneau, deux très bons vins mais avec la même caractéristique : deux vins gourmands mais une finale assez courte...
je digresse...

[Bombyx]

1996 n'est pas un millésime follement sexy en Sauternes, pourtant le vin que j'ai ouvert à midi est une pure merveille. Il a été servi pour accompagner une tarte tatin maison et je dois dire que l'accord permet d'atteindre une sorte de Nirvana des sens. La tarte Tatin apporte un côté sucré, un peu saturé par le caramel, quant au Sauternes il apporte une acidité qui trace un trait dans la bouche vers le fond pour finir par exploser littéralement dans une osmose parfaite des saveurs. Quelle émotion!

[Winemega-Alain]

La tarte Tatin apporte un côté sucré, un peu saturé par le caramel, quant au Sauternes il apporte une acidité qui trace un trait dans la bouche vers le fond pour finir par exploser littéralement dans une osmose parfaite des saveurs. Quelle émotion!

Jolie description, Philippe!

J'entendais un reportage sur la truffe à la TV (Suisse) l'autre jour et ce qui m'a frappé, c'est les propos d'un grand chef étoilé qui disait que ce produit (la truffe) s'accordait le mieux avec les mets les plus simples (p. ex. oeufs, pomme de terre..). Donc dans ton cas, une simple tarte aux pommes (tatin certes ) et un grand Sauternes forment, par analogie, un meilleur tandem que certains mets sophistiqués aux saveurs complexes.

[Bombyx]

Merci Alain,
Un "meilleur tandem", je ne sais pas, je ne mange pas souvent de truffes ... pour autant, je trouve qu'un très bon vin n'a pas besoin de mets outrageusement sophistiqués, un GC rouge de Bourgogne s'accorde parfaitement avec une "simple" côte de boeuf au four/barbecue. La mode est, je pense, à ajouter des ingrédients aux autres (épices, herbes, fruits, que sais-je ...) pour complexifier les arômes et parfums. La simplicité a aussi des qualités, elle permet de prendre les différents éléments pour ce qu'ils sont, sans fard.

[Hugo B.]

Les choses simples sont les meilleures, je suis bien de cet avis
J’adore Sigalas, j’en ouvrirai probablement un au réveillon.

Amitiés à vous deux,

[milleret jean luc]

Philippe ....ce n'est pas très sympa de venir nous " taquiner " avec ta tarte tatin . ..j'ai un souvenir de celles servies dans les années 70 à Montmélian ( Restaurant Salomon )...c'est chez eux que j'ai découvert la Mondeuse de Trosset ...que de magnifiques souvenirs , c'était juste à la sortie de mes années de fac , le resto " U" avait laissé des traces
Pour revenir à la tarte tatin , je retrouve un lien qui pourrait être intéressant ....on évoque la qualité de la pomme et c'est primordial ....
"
Bonjour...Monsieur MICHALAK est un bon , je ne le conteste pas...mais je suis un ancien Compagnon (59 ans) et il faudrait remettre les choses en place...non ce n'est pas la recette de la Tatin..Tout d'abord les soeurs Tatin n'ont pas créé cette tarte de cette façon...il s'agit à l'origine d'un accident, la tarte étant tombée malencontreusement par terre....il a fallu trouver une solution "ingénieuse" pour rattraper le coup..
La tarte tatin est une tarte très difficile à effectuer pour un novice, les pommes doivent être caramélisées dan leur propre jus, pour cela il faut bien positionner les demies pommes debout sur un lit de sucre, beurre ...sans oublier un jus de citron qui aura un rôle "liquéfiant" après...ne pas hésiter d'ailleurs à mettre quelque gouttes d'eau pour aider la mise en route du caramel..
La cuisson doit être très douce de façon à ce que le caramel se fasse avec la cuisson des pommes(à noter que l'on employait à l'origine des reinettes du mans ou des clochardes...aujourd'hui il est plus difficile de trouver une variété qui se tient out en ayant LE goût...!)La tarte est prête à mettre au four lorsque le jus de cuisson est "sirupeux" et blond...et c'est là que l'on voyait "l'oeil du Maître" car à notre époque on utilisait pas tous ces petits gadgets électroniques....lol...c'est à la main et à l'oeil que l'on travaillait (dans tous les arts d'ailleurs...)Le petit secret consistait après cette cuisson à laisser reposer les pommes pendant une bonne demie heure avant de la recouvrir de pâte (feuilletée ou brisée, peu importe) et de la mettre au four.
Pourquoi, parce que cela permet au caramel de ne plus cuire, mais d'imbiber la pomme qui, au final doit être une pomme CONFITE! et de ne cuire que la pâte pendant 10 à 15 minutes...
Voilà, si vous réussissez à comprendre tout ce que je viens d’essayer d'écrire...tenter l'opération....vous verrez...cela vaut le coup de manger une vraie Tatin! à noter, choisissez des pommes style "royal gala"..et faites votre Tatin dans une poële allant au four...quant au feu, l'induction est parfait ou le vitro céramique car...uniforme!

[Bombyx]

Cette description me convient parfaitement, c'est bien comme cela que je fais cuire la tarte Tatin... et avec des Royal Gala... La seule différence est que j'utilise un moule Pyrex qui va au four. Il a l'avantage d'être neutre et de favoriser une cuisson homogène.

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Merci pour la recette Jean-Luc
Pour la variété de pomme j’ai un (gros) faible pour la Belle de Boskoop

[Thierry Debaisieux]

Il me fallait un Sauternes pas trop puissant pour accompagner un dessert à la poire.
J'ai pensé à un Sigalas-Rabaud 1999
et ce 1er Cru Classé dans un millésime moyen a très bien fait l'affaire.

Le nez est assez puissant, il est fait d'arômes de raisin de Corinthe, d'abricot sec, de zeste d'orange confite, de miel et de poudre de riz.
La bouche est agréable car elle ne donne aucune sensation de lourdeur. La matière ample et grasse et le sucre sont contenus par une belle acidité qui apporte une impression d'équilibre. La finale aux saveurs de noyau d'abricot est très longue.

Je trouve ce Sauternes très plaisant

[Thierry Debaisieux]

J'avais envie de servir un Sauternes pas trop "puissant" avant le dessert ce soir.
J'ai donc oublié mes 1986, 1988, 1990 et 2001 pour retenir mon dernier 1999.
Le Sigalas Rabaud 1999 bu en septembre dernier m'avait semblé très agréable.
Aujourd'hui, cette cuvée me semble un peu moins séduisante au nez.
Je note à l'ouverture des arômes de caramel qui tiennent le devant de la scène. L'agitation permet aux nuances de raisin de Corinthe, d'orange confite, de miel et d'abricot sec de s'exprimer. L'aération estompe peu à peu le caramel et laisse la place aux nuances plus élégantes.
La bouche est concentrée, ample et grasse. Mais l'acidité endigue le sucre et préserve une sensation de fraîcheur jusque dans la finale marquée par les saveurs d'abricot sec et de son noyau.

Après aération, c'est bon