Gabas,
il faut revoir la dégustation dans son contexte, à savoir que la dégustation verticale présentée ci-avant date de deux ans et demi (la date exacte apparaît sur le site du QScb) et que les vins évoluent beaucoup et plutôt vite.
Le 2004 dégusté fin Avril était très bon et avait débuté son évolution, laissant de côté les fruits frais et pimpants qu’il offrait lors de sa sortie. J’ai alors noté :
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Pontet-Canet 2004, dégusté en Avril 2010 :
Dégusté à de multiples reprises, c’est un millésime que j’avais trouvé très bon dès sa sortie puis moins expressif par la suite. Aujourd’hui, je retrouve les qualités de ce vin, je le trouve ouvert enfin.
- La robe est sombre, le disque fin commence à être marqué par l’évolution.
- Le nez est d’une belle intensité aromatique et d’une complexité manifeste. Charmeur, il déploie des parfums de boîte à cigare et de tabac blond, des senteurs de cerise noire et de prune rouge cuite. Enfin, un côté eucalyptus apporte agréablement de la fraîcheur à des arômes plutôt chauds ou terriens jusque là .
- En bouche, l’attaque est souple, elle introduit un milieu de bouche d’un équilibre fort harmonieux. La structure tannique est bien présente, sans astringence aucune elle soutient les fruits noirs et les notes empyreumatiques. Le tout a beaucoup de volume, c’est à la fois élégant, fin et gourmand.
Un vin dont on ne se lasse pas et qui commence à développer son bouquet.
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Cette description ressemble-t-elle plus à ton souvenir ?
Pour ce qui est du 2005...
Le 2005 était une bombe de fruit frais dans sa prime jeunesse et son élevage harmonieux, juste, sans excès. Si le fruit dominait incontestablement, l’élevage restait bien sûr perceptible, offrant les arômes empyreumatiques gourmands tels que la vanille et le caramel au beurre. La présence de ces arômes secondaires n’entrave en rien le croquant des fruits lorsqu’ils sont issus d’un élevage maîtrisé. Le toasté confère ici de la complexité au bouquet...
Le 2005 dégusté il y a peu, lors de la dernière dégustation des Vinosophes avait un visage différent, moins puissant, moins riche et à l’élevage presque effacé. Le vin se trouve dans une phase de fermeture aujourd’hui... Il faut oublier les 2005.
Gabas, si les vins évoluent, changent, tant au nez qu’en bouche, je crois toujours intéressant de rappeler quel était le visage du cru dans sa jeunesse car c’est alors que l’on peut apprécier le travail fait sur les tannins, sur l’élevage, la profondeur du fruit etc. Les prédictions sont difficiles et l'exercice souvent périlleux, alors le mieux reste de
redécouvrir le vin. Sa description change fort heureusement, c'est la magie du mariage du vin et du temps.
J’espère avoir répondu à ton questionnement ( ?)
Dans l'attente de tes remarques,
Très cordialement,
JU