Ah tiens.. je n'avais pas vu que ce domaine avait une rubrique (que je comptais d'ailleurs ouvrir un de ces quatre).
J'ai récemment goûté les excellents 1996, 2003 et j'ai vraiment été subjugué par leur 2001, d'une rare élégance. Comme dit un de mes potes..
"ce 2001, c'est une tuerie!" Fait unique à Pomerol, Gombaude-Guillot est administré et vinifié par une femme, Claire Laval. La famille est également propriétaire de Clos Plince, vignoble voisin à Pomerol. Ses vins se caractérisent par leur fraîcheur et leur digestibilité, montrant un équilibre et une belle complexité des structures. C'est un vin de style "océanique", tout en rigueur dans sa définition. Les tannins sont fins grâce à de petits rendements et aux vieilles vignes. Pour Claire Laval, le bois ne doit jamais donner de goût et dissimuler le fruit. Les vins de Gombaude Guillot demandent toujours du temps pour s'épanouir. Le potentiel de garde est d'une vingtaine d'années dans les beaux millésimes.
Je me suis rendu cette année au château afin d'envisager une collaboration. J'ai franchement été conquis par ce domaine, superbement placé sur la bordure ouest du plateau et jouxtant l’Eglise-Clinet.
Situé dans le secteur Trotanoy-Gombaude, le vignoble de 7 ha de Gombaude-Guillot, repose sur des sols de graves glaciaires sur argile à 1m de profondeur et, au début de la pente, de crasse de fer. Si les sols de graves apportent chaleur et maturation, les argiles assurent l'acidité du vin. L’encépagement est composé de 85% de Merlot et de 15% de Cabernet-Franc. L’âge moyen de la vigne est de 40 ans. Claire Laval travaille en
biodynamie, approche qui rompt avec les pratiques « biocides » passées.
L’équilibre du vignoble passe par la nécessité de nourrir le sol et non la plante. Les parasites ne sont pas éradiqués mais contrôlés et la vigne n’est pas poussée, ce qui pourrait la rendre attractive aux parasites. La production est contrôlée naturellement et l’âge élevé du vignoble, la nature des sols et le mode de nutrition fait qu’il n’y a pas de vigueur excessive de la vigne. Les rendements sont donc naturellement peu élevés, de l'ordre de 35 – 40 hl/ha pour une densité de plantation de 6'500 pieds/ha. Tout est mis en œuvre pour que la vigne cesse sa croissance au moment de la véraison pour entrer dans sa phase de maturation. Les apports sont dosés en fonction des besoins. L’effeuillage n’est pas précoce, ni systématique, toujours pratiqué dans le souci d’une prévention sanitaire des raisins. Un programme de replantation de haies sur le domaine permet d'accroitre la diversification de la faune, augmentant naturellement le facteur de résistance de la vigne.
Au chai, la vinification est très naturelle et se fait avec des levures indigènes. Le souffre est utilisé au minimum. Les remontages, l’oxygénation, le temps et la température de macération sont propres à chaque cuve. Claire Laval veut déterminer la juste extraction. C’est par la dégustation qu’elle rythme la vinification adaptée à chaque cuve. Elle applique également cette règle durant l’élevage et le vin est dirigé vers le type de barrique qui lui convient. La proportion de bois neuf varie selon les millésimes. Toutefois, elles sont généralement renouvelées pour moitié chaque année.
Après une douzaine de mois d'élevage, le vin non filtré est mis en bouteilles.