Passage au domaine vendredi dernier. Un acceuil toujours aussi sympatique de Benjamin Leroux. Nous goûtons l'ensemble des 2008 sur barriques. Après le passage du matin chez les soeurs Mugneret-Gibourg, une chose se confirme, il y aura de très grands 2008. Cela ne sera pas un millésime mode, facile, mais un millésime d'amateurs de bourgogne de terroir. Les équilibres sont magnifiques (quand les vignerons ont su mené le millésime) avec des acidités plus fortes qu' en 2007, pas de surmaturité, d'arômes confiturés. Les vins sont frais, très très élégants, et les meilleurs devraient avoir une très belle garde. Pour en revenir au Comte Armand, les vins sont d'une grande lisibilité, chaque élément est parfaitement placé. Les Auxey-Duresses village et premiers crus sont frais tonniques, avec une très belle trame de tannin sur le premier cru. Le volnay village apporte un peu de sensualité, avec un caractère charnu juste ce qu'il faut, l'équilibre reste sur le rapport minéralité acidité. Volnay 1er Cru fremiets, voilà un vin qui m'emballe littéralement, c'est intense, très intense, sur le rapport aromatique/acidité, cela part comme une flèche, mais avec la sensualité d'un Volnay. La finale est d'une race hmmmm! J'adore
Nous goutons ensuite le Clos des Epeneaux, tout d'abord les jeunes vignes (20 ans), l'ensemble me parait un peu austère, n'a pas la vibration du Fremiets, ce lot sera en Pommard 1er cru. Puis viennent les vieilles vignes du haut du clos, issues de sélections massales. Là c'est magique, le vin est d'une longeur époustouflante. C'est à la fois très aérien dans le dessin du fruit, et terrien par l'assise vraiment pommard. la finale est sapide à souhait, éclatante, de toute beauté. Nous goûtons ensuite les vieilles vignes du bas du clos, qui ont plus d'argiles, et une roche plus délitée. Le vin gagne en complexité arômatique, en profondeur au nez. La bouche est plus moelleuse, pleine de chair et de charme, mais n'a pas l'énergie du haut et semble un poil plus courte, cela reste superbe, et on sent que l'assemblage des deux devrait donner un grand Clos des Epeneaux.
Benjamin nous ouvre ensuite un Clos 97, du temps de Pascal Marchand. le vin s'ouvre tranquillement tout au long de nos échanges, au bout de 20 minutes, c'est très harmonieux, dans un registre riche, assez extrait, mais qui semble ne plus prendre le pas sur le terroir. J'associerai tout a fait une belle pièce de boeuf à ce vin, c'est une envie que j'ai rarement avec un bourgogne, mais la puissance des chairs accolées devrait fonctionner. En tout cas on sent que le travail de Benjamin depuis 99 port ses fruits et que l'image du Clos devient d'une grande définition, un seigneur de la Bourgogne.
Pour tous ceux qui seront aux grands jours de Bourgogne je vous conseille absolument d'aller goûter les vins du domaine.
Amitiés
Julien
PS un lien vers un article interessant :
http://www.oenotropie.com/fr/carnets/?p=150