Bonjour à tous.
Comme me l’a demandé Thierry avec … insistance, je vais essayer de vous donner mes impressions sur cette … petite dégustation.
Je suis d’un naturel plutôt « taiseux », aussi ne m’en veuillez pas si mes commentaires ne sont pas d’un style poétique. Et je n’ai pas étudié le latin dans mes jeunes années.
Et il faut dire aussi qu’étant « professionnel », je préfère éviter les polémiques concernant les ventes que je pourrais influencer. Même si cette activité n’est qu’accessoire et plus passionnée et que ma principale est … retraité ! Jean-Luc n’aura pas l’occasion de me mettre un carton rouge
Le Champagne Gimonnet Fleuron 2008, qui a été bu par 30° à l’ombre, a été apprécié mais encore plus le deuxième verre, le temps de se faire le palais et qu’il se réchauffe un peu et peut-être s’aère. Ce 2008 a une belle tenue avec beaucoup de fraicheur. Ah, les 2008, on va les regretter. S’il n’y avait pas eu quelques bouteilles derrière, un deuxième magnum n’aurait pas fait de mal. Il faut dire que la terrasse dans le jardin à 19 heures et par beau temps sont des facteurs aggravants.
Comme il n’y en a plus, le maitre de cérémonie nous fait rentrer et on va attaquer les choses sérieuses avec le Château Grillet 2005, une belle transition après le Champagne car je pense que si on avait attaqué directement les Hermitage blancs, ils auraient eu un peu de mal au début à cause de l’acidité. Atypique est le mot pour qualifier ce vin. A l’aveugle, pas évident de trouver, je pense que beaucoup seraient partis sur l’Alsace mais par contre une jolie finesse et de l’élégance, beaucoup de fraicheur. Très bien ; par contre surévalué. Les derniers millésimes se vendent dans les 200 € et cela ne les vaut pas. Je préfère les mettre dans un Batard.
Pour la suite, je ne reviendrai pas sur les détails que Thierry a si bien décrit mais plutôt mes ressentis.
Les 2 Hermitage blancs : Les Roucoules 2007 de Sorrel, belle bouche mais longueur moyenne alors que celui de Chave en 2006 est peut- être moins expressif mais représente, comme on l’a évoqué pour un certain homme politique, la force tranquille, un gentil nounours. Pas sur l’acidité mais sur l’amertume (on peut reprendre le parallèle Sarko-Mitterrand). On en a plein la bouche.
Ensuite, les 4 Hermitages rouges : 4 belles bouteilles toutes bues trop jeunes, avec le Gréal de Sorrel plutôt féminin, à l’opposé des Bessards franc et massif, un style que je qualifierai à l’ancienne où, s’il y en a, le bois neuf ne se sent pas, brut de décoffrage comme on dit ; comme les Grisières d’André Perret. Des vins à boire après leurs 20 ans comme les grands Bordeaux. Le Chave est grand, il a tout, la puissance en douceur et la longueur ; la force tranquille une nouvelle fois, le style maison. Et enfin le Pavillon, autre style, on sent l’élevage maitrisé plus rond que le Chave avec peut-être des tanins plus mûrs. Il est plein, équilibré et long. Rien à lui reprocher sinon sa jeunesse. Thierry, on le regoûte dans 20 ans ?
Je rejoins Christophe sur le palmarès : Pavillon, Chave, Bessards, Gréal et … c’est aussi celui des prix.
Puis Beaucastel Rousanne VV 2007, superbe en effet mais son acidité, pour moi, ne faisait pas un accord parfait avec les fromages. Une deuxième Chave Blanc aurait fait mieux l’affaire
Quant au Lafaurie-Peyragey 88, c’est histoire de nous filer le coup de grâce avant d’aller faire dodo et de laisser la vaisselle à Thierry… pour le lendemain. Blague à part, encore une belle bouteille à parfaite maturité mais loin de la descente. Vous avez dit 20 ans ? Elle en a 29 ! Et pas fanée.
Thierry, j’ai cherché et retrouvé une note que tu avais mise sur LPV en août 2006 suite à une dégustation à la maison avec Château Grillet 1991 et 2 vieux Hermitage de Delas :
Château Grillet 1991
A l'aveugle, j'ai été complétement planté face à un vin qui débordait de jeunesse: je n'avais jamais bu de Château Grillet...
Du minéral, du coing, de la poire et des notes florales, plus fleurs blanches que violette.
Une bouche fraîche et savoureuse, jeune et ample, avec une acidité qui traverse le gras pour donner volume et longueur...
Que c'est beau!
Et tout jeune à 15 ans
Hermitage Delas Cuvée du 150naire blanc
Incroyable!
Un vin sur le minéral (j'ose avancer granit) avec du coing, de la poire... De la jeunesse, aucune note oxydative!
Une bouche ample, concentrée, fraîche et savoureuse, très longue.
Ma bouteille de l'été
Hermitage Delas Cuvée du 150naire rouge
Il arrive après Trotanoy 1970 et Ducru-Beaucaillou 1982 et il provoque une émotion.
Un nez superbe de cassis, de cerise et d'épices.
Une bouche d'une élégance folle, concentrée, aux tannins fins, savoureuse et longue...
Un moment de plaisir intense
Je souligne que ces vins ont 25 ans!Est-ce que j’ai fait ma BA Monsieur Lalex ?
Bien cordialement,
Daniel