milleret jean luc a écrit:Je pense surtout aux jeunes amateurs qui n'auront plus accès à ces bouteilles ...
je constate également que certains domaines ne respectent plus leurs anciens clients ...
Merci Jean-Luc de penser à nous... et j'ajouterai nos enfants, amis et autres amateurs avec qui nous pourrions partager de beaux moments avec ces bouteilles.
Restons pragmatiques et n'oublions pas l'essentiel: chacun fait selon ses goûts et selon ses moyens même si peu d'entre nous sont raisonnables.
On peut faire du Bordeaux bashing mais un grand Bordeaux à maturité c'est quand même quelque chose, je pense à ce château Margaux 1989 dégusté dernièrement qui nous a donné beaucoup d'émotions ou la Lagune 1986, pas une ''grande'' étiquette mais quel vin. Mon père avait acheté quelques bouteilles à leurs sorties mais elles n'étaient pas bon marché contrairement à ce que l'on peut penser, il faut juste remettre la valeur du franc et les salaires de l'époque dans le contexte. L'inflation et les nouveaux marchés ont fait exploser les prix car, comme en Bourgogne, c'est l'offre et la demande qui prime. Si la Bourgogne a vu ses prix augmenter plus rapidemment c'est parce que le nombre de bouteilles produites sur un climat est beaucoup plus faible.
En ce qui concerne le contact humain je pense que c'est plus difficile pour les bordelais d'être proches de leurs clients de part la taille des exploitations et une clientelle beaucoup plus importante. Cependant pour avoir visité Haut-Marbuzet et Pédesclaux je peux affirmer que plusieurs domaines ont leurs portes ouvertes et l'accueil est chaleureux. Je tiens d'ailleurs à souligner à Pédesclaux l'extrême gentillesse et professionnalisme de Vincent Bache-Gabrielsen qui en plus de venir nous saluer et discuter avec nous (un couple de 30 ans avec une petite de 8 mois sur le dos) de la récolte 2017 que les saisonniers étaient en train de trier nous a fait déguster les raisins et nous a même demandé si il devait arrêter les machines afin de ne pas faire peur à la petite.
Côté Bourgogne on a une dimension plus humaine et descendre dans les caves pour déguster au tonneau c'est toujours un moment privilégié. Pour les prix il y en a qui sont restés raisonnables et qui font le maximum pour conserver une clientelle francaise et passionnée. D'autres ont choisi l'export et le business mais n'oublions pas que pour plusieurs domaines les anglo-saxons étaient là avant nous. Je pense au domaine Robert Chevillon à Nuits-st-Georges, des très grands vins mais 90% d'export ! Ils ont simplement choisi de respecter leurs clients américains de longue date. J'ai eu d'ailleurs une grosse déception car on m'avait promis au domaine une petite allocation pour la naissance de la petite mais je n'ai pas eu de réponse à mes deux mails qui ont suivi. Je ne demandais pourtant pas de St-Georges, juste quelques Cailles et Chaignots. Je n'ai pas commandé cette année au domaine Amiot Servelle que j'adore, car financièrement cela devient compliqué avec des augmentations à répétition. J'avais eu une amoureuse en 2011 autours de 80 euro et j'en souhaitais quelques unes pour la petite mais les 2017 étaient à plus de 120 de mémoire. J'ai préféré Pichon Comtesse au même prix
car c'est le Bordeaux préféré de sa mère.
Pour ce qui est des autres régions je n'ai pas le palais pour les Rhônes, je découvre un peu la Loire mais je me lance surtout dans le champagne. On en a déjà parlé et je pense que la champagne est peut-être le vignoble qui offre aujourd'hui, malgré l'inflation, les plus beaux rapports qualité prix. J'ai commandé récemment du André Robert, Egly Ouriet mais aussi du champagne de coopérative (au Mesnil sur Oger). Car il faut le dire on trouve du champagne de coopérative de très bonne qualité pour un prix compris entre 15 et 18 euro. Je ferai des dégustations comparatives durant les fêtes de fin d'année.
Je me rend compte que je viens de passer beaucoup de temps à écrire ces paragraphes et qu'il y aurait encore de nombreuses choses à dire mais l'essentiel y est.
Amicalement,